dimanche 31 octobre 2010

L'avantage d'être amateur

Hier après-midi, pendant que la pluie tombait et que j'améliorais mon site consacré aux cols je regardais des DVD, je me suis dit que ne pas être professionnel dans le cyclisme a du bon dans mon cas !

Du point de vue des entraînements, cette année je ne suis pas allé rouler quand il faisait trop moche. Si j'avais été professionnel, avec une obligation évidente de résultat comme c'est systématiquement le cas dans le sport professionnel, j'aurais été obligé d'y aller.

Du point de vue des courses, quand je vois la mauvaise saison que j'ai accomplie (4 Top20, je sais que je suis capable de mieux que ça), je suis content de ne pas avoir de comptes à rendre et de ne pas gagner ma vie grâce à ça.

Bref, pour ces 2 raisons, je suis content que le cyclisme soit juste une passion et non un métier !

vendredi 29 octobre 2010

Mon site, référence selon wikipedia

Il y a environ 1 mois, j'ai découvert que certains internautes diffusaient les données issues de mon site consacré aux cols pour alimenter des fiches sur wikipedia.

Exemples :
- Col de la République
- Chalmazel
- Col des Pradeaux
- Col des Ares
- ...

Cette diffusion est loin de me poser problème. Certains internautes confronté au même cas que moi hurlent au scandale, expliquant que c'est le pillage de leur oeuvre blablablabla. Au contraire, plus les informations seront diffusées, plus nombreux seront les cyclistes, motards, (...) à se lancer dans l'ascention des cols. Je ne me revendique nullement comme propriétaire de ces informations, tout simplement car il s'agit d'informations "publiques" que je me suis contenté de centraliser.

Alors si vous souhaitez continuer à diffuser autour de vous les informations, ne vous en privez surtout pas ! Un lien en annexe, comme l'ont fait certains membres de wikipedia, est le bienvenue mais n'est nullement obligatoire.

mercredi 27 octobre 2010

Airbag pour cycliste

J'ai découvert la semaine dernière qu'une société nordique (suédoise il me semble), souhaitait commercialiser un airbag pour les cyclistes.

Voici la vidéo des crash-test du produit :


Quel pourrait-être l'intérêt d'un tel produit ?
Je doute que la cible visée par la société soit les cyclistes mordus. Qu'on soit un cyclotouriste passionné roulant à 22km/h chaque samedi après-midi, ou un compétiteur acharné enchainant les courses tous les week-ends de début mars à fin octobre, je doute vraiment que porter une sorte de minerve autour du cou soit très pratique ! Notamment en terme d'hygiène : été comme hiver, le cou est une zone très humide. Il suffit pour s'en convaincre de toucher le col de son maillot après une longue sortie sous la canicule (ou avec la veste thermique) pour s'en rendre compte : le col du maillot est souvent la zone la plus humide en fin de sortie !

La sueur, conservée bien au chaud et à l'abri du vent sous du plastique (ou je ne sais quelle matière qui contiendra cet airbag), risque donc de rapidement tourner au nid à bactérie pour les cyclistes mordus. De plus, le casque est relativement bien ancré parmi cette population bicyclipède, l'airbag n'apporterait rien de plus.

En revanche, pour le cycliste urbain se déplaçant sur une de ces montures lourde et peu maniable proposée par la majorité des grandes villes d'Europe, ce produit serait idéal. Acheter un casque représente un coût élevé, son stockage à la maison comme au bureau ou dans le métro (si on couple trajet en vélo urbain avec trajet en bus/métro) n'est pas évident, ce qui fait que le casque n'est pas du tout adapté au citadin. Une sorte de bouée autour du cou, dans le prolongement du blouson, serait dans ce cas une solution moins gênante. Pour cette population de cyclistes, en pleine expansion, l'airbag pourrait permettre d'améliorer la sécurité dans les déplacements.

Conclusion : si je doute que l'airbag se démocratise auprès des cyclistes passionnés, je pense en revanche qu'il peut conquérir les cyclistes urbains. Reste à connaître son prix.

PS : quand je parle de cycliste urbains, je parle des personnes utilisant des vélos en libre service tels que les Vélo'v (Lyon), Vélib' (Paris), ... les cyclistes mordu utilisant leur vélo de route traditionnel pour se déplacer en ville ne rentrent pas dans cette catégorie.

dimanche 24 octobre 2010

Ajout de nouveaux cols

J'ai profité d'une journée pluvieuse pour traiter la trentaine de mails, concernant mon site consacré aux cols, auxquels je n'avais pas pris le temps de répondre au cours des 2 derniers mois. Parmi ces mails se trouvaient des demandes d'ajout de cols.

Profil de la montée du port d'aula

J'ai donc enrichi cet après-midi le site d'une bonne dizaine de montées, dont certaines présentent un profil sportif vraiment intéressant :
- le port d'Aula, culminant à 2260m dans les Pyrénées (attention, j'ai lu que c'est une piste forestière sur la fin)
- la station des Karellis, située à 1600m d'altitude dans la vallée de la Maurienne

profil de la montée des karellis

samedi 23 octobre 2010

Sortie avec Sylvain

Aujourd'hui je suis allé rouler avec sylvain. La météo était agréable (soleil, température de 16°C) même si les manchettes, au vu de la température pas très chaude, étaient de sortie.

J'ai descendu les quais de Saône, vent de face, pour rejoindre Sylvain. J'ai roulé tranquillement pour m'échauffer, montant progressivement en régime et en température. Un échauffement normal donc. Après avoir rejoint mon compagnon de route du jour, on a remonté les quais en discutant, le vent étant favorable dans ce sens. On a doublé plusieurs groupes de cyclistes, VTTistes comme routiers : j'ai été assez surpris de voir autant de monde à vélo. Habituellement, dès que la température tombe, on ne rencontre plus grand monde ... en hiver on peut faire 100km sans croiser le moindre cycliste ! Mais l'hiver n'est pas encore là, et tant mieux si certains profitent des derniers beaux jours pour chevaucher leur bicyclette.

On a quitté les quais de Saône à St Germain : on a pris le vent de travers, ce qui n'était pas spécialement marrant mais heureusement ça n'a pas duré longtemps. Surtout qu'on a volontairement pris des routes relativement protégées par des talus ou des champs de maïs. Rouler c'est bien, adapter son parcours aux conditions climatiques c'est mieux ! Il était marrant de noter que nos conversations étaient rythmées par la présence de ces obstacles au vent : quand ils étaient présent, la longueur des phrases était plus longue que lorsqu'il fallait lutter contre Eole.

On a ensuite grimpé dans les Monts d'Or : la montée était relativement bien protégée du vent, le long faux plat était usant mais globalement il se passe bien. Au pied de la montée du col du Verdun on a échangé quelques mots avec des VTTistes ayant beaucoup d'humour : une fille nous a lancé "vous devriez enlever le gros plateau, ce serait plus facile". Il s'en est suivi quelques échanges bon-enfant. C'est toujours sympa de tomber sur des gens qui ont de l'humour et qui le partagent. Enfin, quand je dis "on a discuté", je devrais plutôt dire "Sylvain a échangé des paroles" car personnellement je n'ai pas été très volubile.

Dans les 500 derniers mètres avant le col, on a animé la sortie : on est revenu à toute vitesse sur un VTTiste qu'on avait en point de mire. Au moment où je suis arrivé plein tube à son niveau, j'ai cherché 3 fois à passer la plaque mais sans succès ! J'ai pesté à haute voix contre mon matériel, avant de repartir de plus belle. On est revenu comme des boulets de canon sur le VTTiste, j'ai vraiment été surpris par notre vitesse d'ascension. Sylvain m'a de nouveau provoqué en duel dans le coup de cul suivant le col mais je suis resté bien placé dans sa roue, avant de le remonter pour lui montrer qu'il ne se débarrassera pas de moi si facilement.

Après une descente rapide, nous nous sommes séparés sur les quais. Pour ma part, j'ai grimpé jusque chez ma directrice sportive pour voir mon entraineur. Dans la montée, avec le vent défavorable, j'ai coincé. Je me suis retrouvé collé au goudron, mes muscles me paraissaient creux, j'étais comme vidé de mes forces. Au bout de seulement 60km, certes à un rythme un peu rapide mais pas plus que cela, ça m'a semblé curieux. Ni mon entraîneur ni ma directrice sportive n'étaient là, je n'ai donc pas pu aborder avec eux mon programme 2011.

jeudi 21 octobre 2010

Le Tour de France, plus belle course du monde ?

A chaque fois que les organisateurs du Tour parlent de leur épreuve, ils ne peuvent s'empêcher de rappeler que c'est la plus belle épreuve cycliste du monde. Parfois ils ont la bonté de préciser qu'il s'agit de la plus belle course par étapes, avouant à demi-mots qu'il est impossible de comparer les courses d'un jour et les courses par étapes.

logo du tour de france

Il est vrai que le Tour est l'épreuve qui permet de récolter le plus de points au classement UCI, et ce depuis des décennies. Il est vrai que le Tour est l'épreuve la plus diffusée dans le monde : les images sont diffusées dans un plus grand nombre de pays et le nombre d'heures de direct y bat chaque année des records. Je crois que ce succès en termes de diffusion est à rendre à ceux à qui il appartient : l'équipe de cameramen de France Télévision. Ce sont eux qui, à ma connaissance, sont les seuls à filmer en direct et abreuvent ensuite en images les chaines de télé du monde entier. J'avoue que les courses filmées par France TV sont les plus intéressantes à regarder (je parle ici des images, pas des commentaires audio qui eux sont propres à chaque chaine) par rapport aux courses filmées en Italie ou en Espagne. Seules les courses belges sont aussi bien filmées.

Côté organisation, tout y est impeccable : les coureurs ne se plaignent jamais de transferts trop longs (comme c'est le cas sur le Giro ou la Vuelta), de jours de repos mal placés, d'hôtels mal fréquentés ... Idem pour les journalistes qui bénéficient d'installations de qualité et qui peuvent exercer leur métier dans de bonnes conditions, disposant d'un accès internet haut débit (pour diffuser rapidement leurs articles de presse) et de grandes salles de conférence. Quitte à parler de l'à-côté, on peut citer les zones de départ et d'arrivée qui sont spacieuses et bien organisés afin que chaque équipe puisse garer son bus sereinement et préparer/ranger le matériel dans de bonnes conditions. On peut également citer la mise en place sans faille du podium protocolaire, le travail extraordinaire de la garde républicaine pour sécuriser le déplacement des coureurs (échappés comme attardés) et de la caravane. Il faut avouer que côté organisation tout est parfaitement rôdé.

tour de france 2010

Je suis donc d'accord : le Tour de France est l'épreuve la mieux filmée, la plus diffusée et la mieux organisée. En revanche, qu'en est-il du côté sportif ?

Quand je puise dans ma mémoire les faits marquants du Tour ces dernières années, je note :
- en 2006 nous avions eu un tour relativement morne, rendu intéressant par la bonne place de Dessel et surtout par la chevauchée fantastiquement illégale de Landis ... en dehors de ça, je ne me souviens de rien.
- en 2007, je me souviens des exclusions de Vino et Rasmussen, ainsi que des envolées du duo Contador-Rasmussen dans le Galibier et dans l'Aubisque (et/ou le Tourmalet).
- en 2008, je ne me souviens de rien du tout en dehors du fait que c'est Sastre qui a gagné suite à une échappée dans l'Alpe d'Huez dont je n'ai jamais vu les images
- en 2009 je me souviens du duel médiatique entre Armstrong et Contador, de l'envolée de Contador vers Verbier puis dans le col de Romme et la Colombière en compagnie des frères Schleck, pour finir par quelques escarmouches gentillettes sur les pentes du Mont Ventoux.
- en 2010 je me souviens que la presse parlait d'un duel au sommet entre Contador et Schleck tandis que moi je voyais des mecs discuter paisiblement comme des amis de longue date ... non leur duel dans le Tourmalet n'avait rien d'épique, c'était ennuyant au possible !

Comparons avec le Giro et la Vuelta ces mêmes années :
- en 2006 je me souviens d'un duel entre Valverde et Vinokourov, duel tournant à l'avantage du kazakh, pendant qu'un Giro très montagneux s'offrait à Basso ... peu de souvenirs, j'en conviens
- en 2007, le Giro s'offre à Di Luca (après un passage en France via le col d'Agnel et d'Izoard ayant permis une grande bataille entre les favoris) tandis que la Vuelta était domptée par Menchov (ici en revanche, aucun souvenir)
- en 2008, les 2 épreuves sont remportées par Contador qui réalise un doublé assez rare ... pourtant sur le Giro je me souviens que les italiens (pourtant ennemis au départ de l'épreuve) s'alliaient pour tenter de faire tomber l'espagnol de la première marche, j'avais suivi avec beaucoup d'attention les dernières étapes qui étaient vraiment palpitantes ! Dans la Vuelta, Contador se disputait avec son propre coéquipier dans un duel viril ... mais arrangé.
- en 2009, le duel entre Di Luca et Menchov sur le Giro est intéressant à suivre, tout comme la lutte à 6 sur la Vuelta (Valverde, Sanchez, Evans, Mosquera, Basso et Gesink) qui restèrent longtemps dans un mouchoir de poche.
- en 2010, j'ai suivi toutes les étapes du Giro et de la Vuelta, et je peux assurer que le Giro a été époustouflant ... la Vuelta regorgeant, elle, de rebondissements.

logo du giro d'italia

Je peux affirmer qu'en 2010, le grand tour le plus intéressant sportivement a été le Giro, devant la Vuelta et très loin devant le Tour ! J'ai suivi avec une très grande attention toutes les étapes de ces 3 épreuves, je sais donc parfaitement de quoi je parle. Curieusement, j'ai l'impression que le phénomène très net de cette année est en fait un lent processus depuis plusieurs années, le Giro étant petit à petit en train de prendre le dessus sur les 2 autres. Je dirai même que la Vuelta est dans les rétroviseurs du Tour, et que sa place en fin de saison (en épreuve de préparation pour les championnats du monde) la désavantage, sans quoi ...
logo de la vuelta a espana
Conclusion : affirmer que le Tour est la plus belle épreuve du monde n'est pas très juste vis à vis des autres épreuves. Celles-ci ayant largement fait leur retard, voir ayant pris le dessus sportivement dans le cas du Giro, je doute que le Tour garde longtemps son titre d'épreuve la plus importante du calendrier.

mercredi 20 octobre 2010

Un défi (pas si) fou ...

Depuis le milieu de l'été, un défi (pas si) fou me trotte en tête : réaliser le doublé Tour des Flandres et Paris-Roubaix, en version cyclosport.


Je savais depuis plusieurs années qu'une version cyclo se déroule la veille de l'épreuve pro du Tour des Flandres ! Quand j'ai appris fin juin qu'une épreuve similaire était en préparation pour Paris-Roubaix, la-aussi la veille des pros, l'idée à commencé à germer dans mon esprit : pourquoi ne pas enchainer moi aussi les deux à une semaine d'intervalle exactement comme le font les pros ? Faire 260km dans les monts pavés des Flandres, puis 260 autres kilomètres 7 jours plus tard sur les pavés disjoints de "l'enfer du Nord", voilà le genre de défis que j'aime !

Paris Roubaix Challenge

Voilà donc 4 mois que je guette la confirmation de la tenue de cette nouvelle cyclosportive. J'ai enfin eu cette confirmation hier, mais avec un bémol : ASO ne propose que la fin du parcours, soit environ 135km ... sans arrivée sur le mythique vélodrome de Roubaix qui plus est ! L'autre bémol, quand il s'agit d'ASO, c'est le prix réclamé pour l'engagement. Quand on y ajoute le prix du déplacement depuis Lyon, le prix de l'hébergement dans la région en ce week-end si particulier où trouver un hôtel est impossible sauf réservation 2 années à l'avance, ... ça fait un budget qui grimpe en flèche !

Coureurs sur les pavés de Paris-Roubaix

En terme de sécurité des coureurs je trouve ça franchement moyen : le premier secteur pavé va se présenter en moins de 10km, je vous laisse imaginer le carnage que ça va représenter quand des milliers de participants pas forcément préparés vont s'y présenter ! Je sens une boucherie humaine et matérielle : un amas de cadres, de roues et d'os broyés par la dureté des pierres. Mais si on termine un Paris-Roubaix sans avoir vu la moindre crevaison ni la moindre chute, c'est probablement qu'on s'est trompé d'itinéraire !


Le kapelmuur

Avant d'arriver sur la version raccourcie de Paris-Roubaix, il m'aura fallu braver le parcours complet du Tour des Flandres. Cette course me fait rêver bien plus que PR car elle convient mieux à mon profil (ou plutôt elle me désavantage moins, car mes 60kg sur les pavés ne vont pas peser lourd !). Je connais par coeur chacun des monts, je suis capable de les différencier en un coup d'oeil sur les photos. Aucune des côtes n'a de secrets pour moi. J'ai tellement étudié le tracé que je pourrai le faire les yeux fermés.

Coureurs dans les monts des Flandres

Voilà, donc ma préparation hivernale va s'orienter vers cet objectif qui semblait un peu fou mais qui l'es beaucoup moins maintenant qu'ASO à raccourci de 130km Paris-Roubaix. Le début du mois d'avril je serai donc en Belgique et dans le nord de la France pour réaliser mon rêve. J'ai vraiment hâte d'y être !

PS : je peste vraiment contre le fait d'avoir raccourci PR car pour moi, entrer dans la légende n'est possible que si on fait le parcours en entier ... c'est comme si je disais que j'ai gravi le col du Galibier alors qu'en réalité je me suis arrêté au tunnel !
PS2 : je sais qu'une épreuve cyclotouriste de PR se déroule fin juin une année sur deux, sur l'intégralité du parcours, mais le fait d'enchaîner les 2 en une semaine me semble bien plus intéressant !

Vous pouvez consulter ici l'ensemble des articles consacrés au Paris-Roubaix Challenge.

mardi 19 octobre 2010

Prise de position (ou pas)

Ceux qui me suivent sur Twitter auront remarqué que ces derniers jours je diffuse beaucoup d'informations n'ayant aucun rapport avec le sport. Quelques tweets sur le Tour de Lombardie ce samedi, un seul tweet sur la présentation du Tour de France qui s'est déroulée ce jour ... et pourtant, l'actualité sportive ne manque pas de sujets ces derniers temps si on y ajoute le nombre d'affaires de dopage qui sortent ces derniers jours (et ce pas seulement en cyclisme).



Je voudrais revenir sur certaines de mes prises de positions actuelles, afin d'éviter qu'elles soient mal interprétées :
- je n'ai rien contre les manifestations
- je n'ai rien contre les étudiants
- j'ai une dent contre les casseurs et semeurs de troubles en tous genres


Je vais être franc : je n'ai absolument pas suivi le dossier des retraites. C'est la raison pour laquelle je ne me permets pas d'exprimer mon avis sur le sujet ! Quand je suis incompétent sur un sujet, je préfère me renseigner avant de prendre position ... dans le cas actuel je n'ai pas eu le temps de me renseigner de manière approfondie (non, lire un tract ou regarder un reportage de 3min dans le JT ne permet pas de maitriser le sujet), je n'exprime donc aucune opinion, tout simplement car je n'en ai pas !


Je suis favorable aux manifestations : si des gens compétents estiment que le projet n'est pas bon, je suis à 200% favorable au fait qu'ils expriment leur désaccord. Je suis le premier à crier ouvertement ce que je pense sur certains sujets, et il est normal que tout le monde puisse bénéficier de cette même liberté d'expression. Attention : ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit. Je n'ai pas dit que j'étais d'accord avec les manifestants (sur leurs idées), j'ai dit que j'étais d'accord pour qu'ils manifestent (l'action d'exprimer leurs idées) !

Concernant mes nombreuses critiques sur les lycéens, en revanche, c'est un milieu que je connais plutôt bien pour en être sorti il y a "seulement" 5 ans. Attention ici à ne pas confondre lycéen et étudiant. J'ai ouvertement critiqué les lycéens, que j'estime incapable de maitriser l'ensemble des contraintes de la société : tant qu'on n'a pas mis le nez dans la gestion d'une entreprise ou d'une administration, on ne peut pas se rendre compte de la complexité des dossiers politiques, économiques et sociaux. Certes il y a une minorité de ces lycéens qui est tout à fait apte à comprendre les enjeux, mais je suis sûr et certain que la majorité de ces lycéens ne maitrisent pas les sujets pour lesquels ils font grève et manifestent. Et la réponse "on le fait pour les retraites" est bien trop légère à mon goût !

Enfin, comme tout le monde, je regrette vraiment les différents amalgames :
- tous les manifestants ne sont pas des étudiants
- tous les manifestants ne sont pas des casseurs
- tous les étudiants ne sont pas lycéens
- tous les lycéens ne sont pas des casseurs
- tous les casseurs ne sont pas des jeunes

Non, ce ne sont pas les manifestants qui cassent les abribus, qui brulent les voitures, qui brisent les vitrines pour en piller le contenu, ni qui jettent des pierres sur les policiers ! Non, les CRS n'ont aucune envie d'aller matraquer les manifestants ! Non, on ne vit pas dans le monde des bisounours donc certaines personnes mal intentionnées profitent de l'occasion pour casser des vitrines en prétendant manifester, tandis que certains policiers jouent du bâton pour tenter de protéger du mieux qu'ils peuvent les biens et les personnes.


Voilà, donc en résumé je suis favorable aux manifestations au nom de la liberté d'expression et de la démocratie, je n'ai rien contre les étudiants (seulement contre les lycéens immatures), et j'en veux à certains énergumènes de profiter de l'occasion pour assouvir leur soif de destruction.

dimanche 17 octobre 2010

Footing

Ce week-end a été frais, humide, venteux, gris ... un temps pas agréable pour rouler, surtout quand la saison est terminée et qu'on souhaite se reposer et profiter !

Ca tombe bien, samedi j'avais des activités sociales toute la journée et n'aurai de toute manière pas pu rouler. J'ai donc moins regretté de ne pas pouvoir rouler, même si j'aurai préféré avoir un grand soleil pour pouvoir jouer à la pétanque et au ping-pong sans mon blouson !

Ce dimanche, je suis allé faire un footing afin d'éliminer mes nombreux excès alimentaires de ces 15 derniers jours. La balance grimpe en flèche et ce n'est jamais bon signe. N'ayant pas envie de sortir le vélo par un tel temps, j'ai chaussé mes baskets et suis parti faire 40 minutes de footing dans les bois. Ayant depuis la veille des courbatures au dos et aux fessiers, j'ai effectué mon footing tranquillement, sans forcer. Le but était simplement d'effectuer un effort physique, pas de me faire une blessure que j'aurai ensuite trainé comme un boulet derrière moi.

mardi 12 octobre 2010

Laurent Fignon, la dernière échappée

A peine un mois après sa mort, un livre intitulé Laurent Fignon, la dernière échappée sortait. Un livre de 140 pages avec 24 pages de photos (en couleur) au milieu.

livre Laurent Fignon, la dernière échappée

Le livre est découpé en 8 chapitres pour un volume d'environ 100 pages, suivis par 40 pages listant les résultats qu'il a obtenu et le nom de ses équipiers année par année. Les premiers chapitres parlent de son arrivée dans le monde du cyclisme amateur puis professionnel, et de ses premières années flamboyantes (83/84). Les chapitres suivant parlent de ses mésaventures chroniques (85 à 88), avant d'aborder le fameux tour de France 1989 et la fin de sa carrière. Enfin les derniers chapitres parlent de sa reconversion.

Je n'étais pas né lors des plus belles années de sa carrière, et j'avais 6ans lorsqu'il y a mis un terme. Mon jugement à son propos, jusqu'à présent, se basait principalement sur quelques résumés (la plupart du temps centré sur le fameux CLM des Champs Elysées, à croire qu'en 89 le tour n'a eu qu'une seule étape !) et sur les commentaires qu'il faisait au cours des retransmissions des étapes du Tour que je regardais (autrement dit pas grand chose car je regarde peu la télé).

Je comptais sur ce livre pour me permettre de découvrir qui se cachait derrière cet homme : j'étais désireux d'en savoir plus à son sujet. Malheureusement j'ai trouvé le livre froid et distant. Certes j'ai glané quelques infos, mais ce n'est pas une biographie complète comme je l'espérais. Le livre est bien écrit et intéressant, pour preuve je l'ai lu en moins de 2h sans faire la moindre pause. Mais j'en attendais plus !

Je trouve dommage que l'auteur et/ou l'éditeur se soient précipité pour sortir ce livre tant que l'actualité était chaude. Je suppose que l'auteur, passionné de cyclisme comme il y en a peu, a voulu rendre hommage à ce champion et que ce livre était pour lui le meilleur moyen de le faire ... mais quel dommage de ne pas avoir pris un peu plus de temps pour compléter cet ouvrage, le rendre plus consistant et par la-même plus intéressant ! Quel dommage pour un tel champion de n'obtenir qu'un livre succinct alors qu'il y a tant à dire, ou plutôt à écrire, sur son sujet. Que ce soit sur son combat sur le vélo ou sur son combat contre le cancer, ou les deux en même temps, je suis sur qu'une vrai biographie mérite d'être écrite.

Tout n'est pas à jeter dans ce livre, loin de là. J'ai notamment apprécié toute la partie sur la reconversion : j'avais oublié qu'il avait tant oeuvré en tant qu'organisateur pour promouvoir ses courses, qu'il tenait un centre sportif ... ce n'était pas juste un commentateur sportif vivant paisiblement de sa retraite. C'était un passionné de cyclisme qui rendait au cyclisme ce qu'il lui avait apporté.

Et vous, qu'avez-vous pensé de ce livre ?

Vous pouvez consulter ici toutes mes critiques de livres et BD liées au cyclisme.

dimanche 10 octobre 2010

J'aime les bosses : un peu, beaucoup, passionnément ...

Hier, j'ai profité d'une journée abondamment ensoleillée pour m'offrir un long raid dans les monts autour de Lyon. J'ai traversé les Monts du Beaujolais en largeur, les Monts du Matin en longueur, les Monts du Lyonnais dans leur largeur, avant de terminer par une traversée des Monts d'Or ! Un programme vallonné et usant physiquement, mais avec un enchainement de paysages splendides.

profil de la sortie

J'ai effectué un échauffement tranquille sur les quais de Saône jusqu'à Anse, poussé par le vent. J'ai ensuite fait la montée de Lachassagne à haute vitesse : j'ai voulu lâcher les chevaux en bosse afin de voir comment je me sentais. Le résultat était bon : même si j'ai coincé dans le mur final, j'ai fait un très beau numéro auparavant. La traversée du Beaujolais a été fluide, sans encombres.

croix de mazieu

Peu après mon entrée dans les Monts du Matin, j'ai fait une pause d'un quart d'heure au nouveau magasin AeroTech à St romain de popey. Je suis reparti faire le tour du crêt d'arjoux en grimpant par Ancy et en redescendant par St Julien sur Bibost. La montée m'a semblé longue, plus longue que dans mes lointains souvenirs, mon seul et unique passage à cet endroit datant de 2005. Pour un début de mois d'octobre j'ai été surpris : je suais à chaudes gouttes dans la montée sous l'effet de la température et de l'effort.

Après avoir traversé le Beaujolais puis les Monts du Matin, je me suis attaqué aux Monts du Lyonnais : j'ai emprunté une petite route peu connue et peu fréquentée remontant le long d'un petit ruisseau calme afin de rejoindre St Pierre la Palud. Cette fois mes lointains souvenirs étaient exacts : les 500 derniers mètres étaient fortement pentus, un passage étant entre 15 et 20%. J'ai ensuite rejoint le col de la croix du ban, bien connu des cyclosportifs lyonnais qui l'empruntent chaque année depuis 4 ou 5 ans à l'occasion des 1000Bosses.

vue depuis le col de la croix de mazieu

Au milieu de la montée du col, un gars me rattrape et se cale dans ma roue. J'ai été assez surpris de voir quelqu'un me revenir dessus : certes je montais tranquillement, commençant à sentir mes forces diminuer et sachant qu'il me restait encore pas mal de route à parcourir, mais je pensais mener tout de même un bon train. Après 500m à rester calé dans ma roue, le gars à cédé progressivement du terrain. Pourtant je suis resté au train : il avait du se mettre en sur-régime pour me rattraper et a ensuite un peu payé son effort. C'est dommage car à 2 on aurait pu collaborer et s'entraider.

vue sur Lyon depuis le col de la croix du ban

Après une descente d'équilibriste en évitant à la fois les autos, les piétons, les graviers et les bogues de châtaignes, j'ai rejoint le pied du col de Fonfrijole. Ce petit col en cul de sac n'est pas très connu car il ne présente aucun intérêt sportif (il se grimpe facilement), ni aucun intérêt visuel (on tombe dans une petite clairière sans vue autour à cause des arbres). J'ai fait l'aller/retour au col dans le simple but de pouvoir le cocher dans ma liste de cols franchis en 2010.

Avant d'aller saluer mes grands parents qui habitent dans le coin (mais qui n'étaient pas là quand je suis passé, dommage) je suis passé voir une course de voitures radio-commandées sur le circuit des monts du lyonnais. C'était divertissant, et j'ai été impressionné par la maitrise des pilotes.



Je suis rentré chez moi sans encombre. J'étais fatigué après 4h30 de selle, notamment car je n'ai plus l'habitude de faire de longues distances avec du dénivelé. Je suis donc rentré fatigué mais content car je me suis régalé à contempler ces beaux paysages.

jeudi 7 octobre 2010

Sortie de folie

Ce soir je suis allé me dégourdir les jambes après le boulot. Désormais, la nuit tombe vite et il faut se dépêcher : je peux rouler tout juste une heure avant la nuit, entre 18h30 et 19h30.

Le vent soufflant du sud, je file donc en direction du nord pour m'échauffer tranquillement. Enfin, ça a été tranquille sur les 250 premiers mètres : j'ai aperçu un bus quelques centaines de mètres devant moi, suivi par plusieurs voitures. Ni une ni deux, me voilà à bloc en train de pratiquer mon sport favori : faire la chasse aux bus. L'acide lactique monte en flèche, proportionnellement à la vitesse, je rattrape les voitures et me glisse dans l'aspiration. Je remonte les voitures les unes après les autres, sous le regard amusé (ou interloqué) des automobilistes se demandant d'où je sors et n'étant pas habitués à se faire doubler par un cycliste. Après 5km de poursuite dans les voitures, j'atteins mon Graal : je me retrouve collé à l'arrière train du bus ! A 60km/h j'ai un pouls aux alentours de 140, c'est d'une facilité déconcertante, l'effort étant quasiment nul grâce à l'aspiration.

A la faveur d'un bouchon je double le bus et remonte une file de voitures à l'arrêt. Je grimpe ensuite sur le plateau de la Dombes par une route en faux plat montant : je sens l'acide lactique se répandre massivement donc lève le pied et fais des exercices de décontraction, mais en gardant un niveau d'effort élevé (à 85% de ma FC max). Une fois sur le plateau, je file grand train en me servant de l'aide du vent pour tenter de prendre, en vain, l'aspiration de quelques camionnettes.

Rouler vent de dos c'est bien, mais il faut penser à rentrer à un moment. Je bifurque donc pour aller me planquer dans les bosquets : les arbres coupant le vent de face afin d'en minimiser les désagréments. J'écrase comme un fou furieux les pédales, pressé par le temps (ou plutôt par la baisse de la luminosité). Je me retrouve à faire une effort quasi maximal (90 à 95%) pendant une longue demi-heure. Je me sens bien donc j'en profite pour rallonger un peu ma sortie.

coucher de soleil

La nuit tombe vite, plus vite que je ne le pensais : je me retrouve piégé dans l'obscurité complète à 10km de chez moi. Pour rentrer plus vite je décide de prendre les routes les plus larges, les plus plates, les plus roulantes ... j'avais oublié que c'était également les plus fréquentées. Je me prends quelques coups de klaxon (hey, idiot, tu crois que parce que tu me klaxonne tu vas mieux me voir ?) et quelques appels de phares (hey, idiot, tu me flingue les yeux, c'est comme un flash d'appareil photo en pleine nuit !).

Je reste concentré sur mon effort pour rentrer le plus vite possible chez moi. La tête baissée, comme un taureau fonçant vers sa cible, je file dans l'obscurité en suivant les bandes blanches. A un moment, je relève la tête et me rends compte qu'une voiture en doublant une autre est à moins de 10m devant moi ! Je n'ai même pas eu le temps de tourner mon guidon pour me réfugier dans le fossé que la voiture me frôlait à 110 ou 120km/h. L'appel d'air latéral a été comme un véritable cyclone, mon corps entier se retrouvant aspiré vers l'intérieur, je fais un petit écart qui me recentre sur la route.

Mais je n'ai pas eu le temps de me remettre de cette première sensation forte : une deuxième voiture suivait la première en respectant une marge de sécurité ... de 4 ou 5 secondes ! 4 secondes pour sauter dans le fossé ce n'est pas assez, je peux vous l'affirmer ! Je n'ai pas eu le temps de réagir que la seconde voiture me frôlait à son tour à haute vitesse. J'ai rarement eu aussi peur de ma vie, et pourtant je suis amateur de sensations fortes. Mais voir arriver un choc frontal entre moi et mon vélo d'une part, et une voiture lancée à plus de 100km/h d'autre part, je peux vous assurer que ça provoque une réaction de peur même pour ceux qui ont le coeur bien accroché.

Après quelques secondes de flottement psychologique, j'ai repris ma marche en avant : le meilleur moyen de ne pas penser à ce qui aurait pu se passer mais ne s'est pas passé, c'est de ne pas s'en préoccuper. J'ai donc repris de plus belle mon arrachage de pédales, et j'ai filé plein tube dans la nuit.

profil de la sortie

Le bilan de l'entraînement est très bon : j'étais vraiment surpuissant, je me suis senti extrêmement bien tout le long malgré un niveau d'effort élevé. A l'avenir, je ferai plus attention afin d'éviter de rouler de nuit : certes la chance sourit aux audacieux, et certes j'ai énormément d'audace, mais tous les cyclistes savent que la roue tourne ...

lundi 4 octobre 2010

Beaujolais qui rit, beaujolais qui pleure

Samedi midi je suis parti m'entraîner dans le Beaujolais : je voulais profiter du beau temps pour accumuler des kilomètres, mais je souhaitais également aller supporter l'équipe de mon quartier dans les joutes sportives opposant les différents quartiers de mon village. J'ai donc fait 75km à toute allure, afin de rentrer le plus vite possible me doucher et filer encourager mes voisins de quartier.

roses dans les vignes

Au cours de la sortie, j'ai eu la chance d'effectuer une véritable revue de bétail : un peu avant Anse j'ai été acclamé par le beuglement de plusieurs vaches, j'ai ensuite été accompagné par deux juments et un poulain qui ont eu envie de galoper à mes côtés pendant que je grimpais une bosse. Quelques centaines de mètres après avoir quitté ces chevaux galopant la crinière au vent, je suis tombé sur un groupe de 4 ou 5 chèvres et leur bergère : j'ai ainsi découvert que les chèvres se régalaient de feuilles de vigne, qu'elles semblaient préférer à une herbe pourtant bien verdoyante. Peut-être sont-elles juste fainéantes, n'ont pas envie de se baisser donc préfèrent manger les feuilles de vigne "à hauteur" ?

Enfin, à chaque fois que je levais les yeux, je pouvais observer une quantité incroyable de rapaces en vol ou perchés sur des piquets de clôture. Si je regardais le sol j'apercevais des lézards qui profitaient eux aussi du généreux soleil du jour. Je passerai évidement sous silence la quantité incoyable de moucherons qui volaient en essaim, ils étaient tellement nombreux que je pestais en permanence : je n'ai pas souvenir d'en avoir pris autant dans le visage, et par moments ça n'avait rien d'agréable ... mais une fois l'essaim passé, il me suffisait de regarder devant moi pour retrouver le sourire (après avoir enlevé les moucherons coincés entre les dents, évidement).

le beaujolais, c'est vallonné

Le beaujolais offre des paysages vallonnés et ensoleillés, propice à la culture des vignes. Nous sommes en pleine période de récolte et stockage des raisins en vue de la fabrication du breuvage local (enfin, par breuvage, je devrais plutôt dire "tord boyaux" tellement je trouve que ce truc est dégueulasse, mais ce n'est que mon avis et d'autres semblent aimer, preuve le goût n'est pas universel et tant mieux). Je suis passé devant au moins 10 distilleries diffusant une odeur magique : une odeur de raisin en cours de fermentation, une odeur vraiment sympathique à respirer, dont on peut se remplir les poumons sans modération ! J'ai croisé plusieurs tracteurs tractant des remorques remplies de grappes juteuses, et suis resté près de 2km dans l'aspiration d'un tracteur dont la remorque chargée de beaux raisins rouge flattait mes narines tout en me faisant saliver à l'envie d'en manger quelques-uns. Mais comme je le disais en préambule, j'étais pressé et ai fini par le doubler après avoir inspiré un grand coup histoire de garder le plus longtemps possible ce doux fumet dans mes narines.

construction pont autoroute

Je pédalais dans ce Beaujolais que j'aime tant, appuyant gaiement sur les pédales tout en observant le paysage qui défilait sous mes yeux. Je rigolais, j'étais heureux, rien ne pouvait ébranler un moral au beau fixe. Et puis patatras : au détour d'un virage, je franchis une petite bosse, tourne sur la droite et me retrouve face à un paysage dévasté. L'Homme construit des autoroutes et s'amuse à déformer le paysage autant qu'il le peut, pour bien prouver à la nature que dans son immense connerie il sait détruire tout ce qu'il a envie.

Au franchissement de la bosse, je m'attendais à retrouver un paysage identique à celui que je vois chaque fois que je passe à cet endroit depuis 6 ans. Un paysage qui se contente simplement de changer de manteau sous l'effet des saisons : enneigé l'hiver, verdoyant au printemps et l'été, et rougeoyant à l'automne. Un paysage chaque fois différent, mais où chaque chose est à sa place en toute harmonie. Mais non, cette fois je me retrouve face à un paysage ravagé, aplani, les pieds de vignes ont été supprimés et laissent place à une large bande de terre sur laquelle roulent de gros engins motorisés. Le paysage a été remodelé : certains creux ont été comblés, des bosses ont été escamotées, les excédents de terre forment des grosses butes qui n'existaient pas auparavant, de grands ponts sont en cours de construction afin de franchir les vallées sans descendre des crêtes, ...

Bref, j'ai l'impression que des sagouins ont saccagé le grand bac à sable dans lequel j'aime tant jouer. N'ayant pas (encore) d'enfants, je me suis tout de même demandé ce que ça me ferait de les amener là dans 10 ou 15 ans et de leur dire "Regardez cette photo, quand je venais rouler à vélo ici à l'époque, le paysage ne ressemblait pas à ça, l'air était pur et il n'y avait pas tout ce bruit. C'était un lieu calme et paisible.".



Bon, sinon, le bilan de la sortie est largement positif : je me suis senti bien tout le long, et pourtant j'ai appuyé allègrement sur les pédales. J'étais très fluide en montée, en descente comme sur le plat. J'ai aussi profité pleinement des paysages et de la beauté de la nature, ce qui est toujours positif.

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Eh, messieurs les élus, certes vous avez eu le soutien d'un certain nombre de personnes qui n'ont pas compris ce que vous alliez faire de leurs terres (ou à qui vous avez délibérément menti), mais ne pourriez-vous pas vous contenter de dilapider l'argent public (comme certains d'entre vous le font si bien) sans saccager mon bac à sable ?