lundi 2 avril 2012

La bisou 135km : 140ème

Hier j'ai pris le départ de La Bisou. Il s'agissait là de ma première participation au grand parcours d'une cyclosportive (en dehors de la Haute-Route) : jusqu'à présent je me suis toujours contenté des petits parcours d'environ 90km proposés par les différentes épreuves auxquelles j'ai pris part.

Après avoir récupéré mon dossard et ma puce électronique de chronométrage, je me suis préparé. J'étais à la bourre quand je suis arrivé, et les diverses attentes pour remplir les formalités avant le départ ne m'ont pas spécialement mis plus à l'heure ... je suis rentré dans le sas une vingtaine de minutes avant le départ et je me suis retrouvé au delà de la 500ème place. Je comptais partir dans les 150 premières positions pour ne pas perdre d'énergie à remonter le peloton ... c'était loupé !

Le départ a été donné après 20 minutes d'attente. Il faisait 6°, j'étais en tenue courte (avec des manchettes quand même) et j'ai eu le temps de me refroidir. Les premiers kilomètres étaient galères, il y avait de grands coups de freins et à chaque fois qu'il y avait des ralentissements (rétrécissements de chaussée, ralentisseurs), avec 500 coureurs devant moi, je passais en étant quasiment arrêté. J'ai passé une dizaine de kilomètres à remonter le peloton sans m'affoler pour me caler aux alentours de la 200ème position. J'ai remonté petit à petit les coureurs, sans prendre de risques : j'avais les doigts et les pieds gelés. J'ai tout fait sans stresser : je savais qu'il y avait toujours du monde devant et que si je me mettais dans le rouge d'entrée de jeu, je le paierai cher par la suite.

Au bout d'une dizaine de kilomètres, j'ai constaté qu'un premier peloton d'une grosse centaine de coureurs était parti devant et qu'un trou s'était formé par rapport à mon peloton fort également d'une centaine d'unités. La première montée s'est présentée aux alentours du 25ème kilomètre : 3km à 5.5%. J'ai géré l'ascension afin de sauter de petit groupe en petit groupe : cette première bosse m'a permis de me dégeler. Je me suis calé à un rythme de croisière pour remonter les groupes, et pour sauter d'un groupe à un autre je faisais un effort intense sur une dizaine de secondes pour rejoindre le dernier coureur du groupe de devant, puis je reprenais mon rythme de croisière pour remonter ce nouveau groupe.

En haut je bascule avec un petit groupe. J'ai fait une bonne descente, sans prendre de risques car je savais que si je me mettais en travers dans un virage j'allais à nouveau paniquer et que je ferai ensuite toutes les descentes à contre-temps. En bas, un court morceau de plat nous a mené au pied de la seconde difficulté : 4.7km à 5.4%. J'ai repris un scénario identique à la première bosse : grimper au train et faire le jump de groupe en groupe en fournissant un effort de 10 secondes maximum. La descente afin de rejoindre les gorges de l'Ain s'est très bien passée : j'ai remonté pas mal de coureurs tout en me ravitaillant.

Dans les gorges de l'Ain, un gros regroupement s'est effectué. On devait être un peu moins d'une  centaine de coureurs, ça roulait à une allure régulière mais modérée : mon cardio a relevé une moyenne de 136bpm sur cette portion de 12km. Après être passé sur un pont étroit, la 3ème côte du jour est apparue : 5.4km à 4.5%. Je crois que c'est l'ascension que j'ai le mieux gérée, j'y ai retrouvé mes habitudes de grimpeur (pourtant profondément enfouies depuis des années) : je changeais sans cesse de rythme, j'accélérais, je ralentissais, je me sentais des ailes pousser. Je me sentais vraiment à l'aise à ce moment la.

Dans la descente qui a suivi, le coureur devant moi à complètement manqué son virage dans une épingle. Il a dérapé en bloquant sa roue arrière, a foncé droit dans le coureur qui était plus à l'extérieur du virage. Pas de chute mais une belle frayeur. Le temps de se remettre de nos esprits, une partie du groupe avait une cinquantaine de mètres d'avance ... j'ai fait un très gros effort pour rentrer, avec les 2 autres coureurs. Finalement, le groupe s'est relevé ce qui a permis à des groupes distancés dans la montée de rentrer.

Dans la 4ème bosse (3.3km à 5.2%), j'ai commencé à baisser en régime : jusqu'à présent, je maitrisais mes montées et je choisissais mon rythme par rapport aux autres. Dans cette montée par contre, j'ai subi : j'étais dans les roues mais j'étais loin d'être dans les plus forts du groupe. J'ai suivi les autres sans me mettre dans le rouge. La descente a de nouveau été bien maitrisée. J'ai ensuite profité des 6km de replat pour me ravitailler avant d'attaquer la difficulté suivante. J'ai notamment consommé un gel antioxydant, car je sentais qu'à l'approche du 100ème kilomètre des crampes pouvaient survenir.

L'avant dernière côte, longue de 2.1km à 4%, est celle qui m'a fait le plus mal. J'étais à l'arrière du groupe et je me suis accroché. Ca a été dur, j'ai laissé un petit trou sur le haut mais je l'ai comblé rapidement dans la descente. Je n'étais pas loin de passer à la trappe mais une fois dans la descente et sur le replat je me suis senti mieux : les jambes tournaient pas mal, le coeur répondait encore sans problèmes et j'étais encore lucide pour converser avec Laurent L (un coureur rencontré au cours de la Haute-Route 2011).

La dernière grimpée a été maitrisée sans trop d'encombres : j'ai subi dans le premier mur (200m à 12%) mais j'ai ensuite été relativement fringant. En haut, une fois sur le plateau, je savais que 20km à plat nous attendaient. Ayant constaté que le vent était de 3/4 défavorable et que certains coureurs avaient des fourmis dans les jambes, je me suis placé aux alentours de la 20ème place du groupe et je surveillais de près les mouvements devant pour éviter toute bordure. J'étais toujours bien placé par rapport au vent, toujours parfaitement dans l'abri. Les jambes tournaient bien, je sentais que les crampes n'étaient pas loin mais que tant que je tournerai les jambes et continuerai à m'alimenter correctement elles ne se pointeraient pas.

Dans les derniers kilomètres, le sprint s'est préparé. Pour ma part je suis resté au coeur du peloton mais je n'ai pas cherché à faire le sprint : je pensais que nous arrivions aux alentours de la 150ème place, et je ne voyais pas l'intérêt d'aller prendre des risques dans un final tortueux pour une petite place. Je savais que j'étais déjà entamé et que je n'avais donc pas tout mes réflexes, que les autres coureurs non plus, je n'ai pas cherché à batailler. Je termine à la 140ème place au classement général, et à la 18ème dans ma catégorie d'âge.

Je suis très satisfait de ma prestation : j'ai bouclé les 135km en moins de 4h, soit une moyenne de 33.6km/h. Je pensais mettre entre 4h30 et 5h, c'est donc bien mieux que ce que j'espérais ! Je suis content également parce que j'ai retrouvé des sensations dans les bosses, et que je m'y suis amusé. Enfin, surtout dans les 1ères bosses, les 2 du milieu ont été plus laborieuses. Enfin, je suis satisfait car je n'ai pas craqué en fin de course : je craignais particulièrement d'exploser au delà du 100ème kilomètre, mais il n'en a rien été. C'est particulièrement encourageant pour les échéances à venir.

Consultez les données de la course.
NB : la documentation officielle évoque un dénivelé de 1950m, mon compteur n'en a relevé que 1650. Les données des compteurs des autres participants ont des valeurs qui varient entre 1600 et 1980m ... j'ai trouvé le parcours vallonné, avec des bosses qui s'enchaînaient sans long moment de répit, mais je n'ai pas eu l'impression de grimper près de 2000m.

7 commentaires:

  1. nicolas blondiaux3 avril 2012 à 12:28

    salut flo,ça progresse bien,le travail paye toujours,même si il faud être patient
    Bravo

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  2. tu pensais mettre jusqu' a 5h pour faire 135 bornes...ça fait du 27 de moyenne, c est allure entrainement ça. se surestimé c est pas bien , mais se sous estimé, c'est mal se connaitre ... et bien se connaitre c'est important sur les courses.

    la bisou n'est pas dur comme épreuve, c etait sur que tu mettrais moins de 4h !

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  3. Salut Florent,

    Concernant les différences de dénivelé d'un compteur à l'autre, tu auras peut-être une explication dans ce très bon article d'un blogueur toulousain :

    http://www.cycloblog.fr/index.php?post/2011/04/06/Fiabilite-de-l-altimetre-GPS-ou-altimetre-barometrique-polar

    A+

    Franck

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  4. cheillon jérémy3 avril 2012 à 16:41

    bravo jolie résumé de ta course ,moi malheuresement jai sauté dans le dernier raidar a 12% ,et je suis rentré seul vent de face dur ,les jambes ne répondaient plus !! jai perdu 6mn sur mon groupe en 20km !!

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  5. Je prends aussi la défense de Florent car pour avoir fait l'année dernière cette course, moins de 4 heures c'est une bonne perf à priori.

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  6. Quand tu commences à rentrer la bisou en - de 4H00 c'est plutôt très bon.

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