samedi 28 avril 2012

Tour de Sardaigne, étape 7 : 18ème

La 7ème et dernière étape du Tour de Sardaigne proposait à nouveau une arrivée au sommet. On est allé cherché un col à plus de 1000m d'altitude en partant du niveau de la mer, via une montée particulièrement roulante longue de 35km. 35km de montée à 3%, ça ne semble pas terrible mais quand les coureurs décident de s'y livrer une bataille sans pitié ça peut créer de beaux écarts !

J'ai passé une nuit abominable : j'avais trop chaud, mon cerveau était en ébullition, j'avais mal au ventre. Je n'ai pas du dormir plus de 2h. Le matin, j'étais nauséeux : j'avais envie de vomir et ne me sentais pas bien du tout. Impossible de manger plus qu'un simple croissant au petit déjeuner. L'horreur. Je souhaitais profiter de cette étape pour remonter au classement général en y jouant les premiers rôles, me voilà désormais à simplement vouloir arriver en haut de l'étape sans avoir de mauvaise surprise de digestion.

J'ai passé les 10 premiers kilomètres de l'étape à trainer ma misère en milieu de peloton : je me suis placé entre la 70ème et la 80ème position, et me désintéressais plus ou moins de ce qui se passait devant. Le train était régulier, ça avançait à un bon rythme mais sans à-coups.

Au bout de 15km, alors qu'on était sur du faux-plat montant, je me suis dit que quitte à ne pas me sentir bien autant aller trainer ma misère à l'avant plutôt qu'à l'arrière. En 4 coups de pédale, je retrouvais ma position habituelle (dans les 30 premiers) au sein du peloton. Les jambes et le coeur répondaient à la perfection, j'étais apte pour le service ! Je me devais d'aller au front ferrailler avec les autres.

A Dorgali, au 35ème kilomètre, un gros coup de cul a lancé la bataille des cadors : la vitesse à laquelle certains mecs ont giclé du peloton était absolument hallucinante ! J'ai accéléré avec un petit temps de retard, j'ai à mon tour laissé sur place le peloton pour rejoindre un groupe de 13 contenant tous les meilleurs. La pente s'est adoucie et le groupe ne s'est pas entendu, ce qui a permis à l'avant-garde du peloton (une trentaine de coureurs) de rentrer. Une succession d'attaques très franches, à laquelle je répondais à chaque fois, a permis à un groupe de 18 de prendre le large sur le reste des coureurs.

Les 20km menant au sommet ont été une succession d'attaques et de contre-attaques. Ca roulait vite, très vite. J'étais en permanence à la rupture, sur chaque attaque je prenais 4/5m mais je m'accrochais et je revenais. Je suis revenu 30 ou 40 fois, je ne sais pas, mais c'était l'enfer. Je ne voulais pas abdiquer, je refusais de baisser les bras. Je pédalais avec tout ce que je pouvais, dandinant des épaules et dodelinant de la tête à chaque coup de pédale. Ce n'était pas esthétique mais c'était efficace.

La violence des attaques d'un des coureurs, le plus fort du groupe je pense, ont fini par m'achever à 2km de l'arrivée. Sur une relance en sortie de virage d'une portion roulante, avec un fort vent de face, j'ai été obligé de rendre les armes. Un homme doit savoir s'avouer vaincu par plus fort que lui, et là c'était mon cas. Battu mais pas abattu, j'ai livré toutes mes forces dans la bataille jusqu'à la ligne d'arrivée : chaque coup de pédale que je donnais me brulait les cuisses et le coeur, mais c'était toujours un coup de pédale me permettant de gagner du temps en vue des 31" de retard que j'avais sur le coureur me précédant au classement général.

Je termine dernier du groupe des 18, donc 18ème. Mon objectif est rempli puisqu'au classement final je remonte 2 coureurs et termine l'épreuve à la 24ème place.

Le retour jusqu'à l'hôtel s'est fait en vélo avec Stan et Florian (dont je vous ai parlé à l'occasion du contre-la-montre par équipes) et d'un 4ème français : Jean-Louis. J'étais bien en jambes, les 45 minutes d'attente passées au sommet et la longue descente m'ont permis de récupérer. J'ai pris des relais très longs, à bonne allure. Je me sentais bien. Pour me finir les jambes, Stan et Florian m'ont lancé un long sprint jusqu'à l'hôtel. Ma pointe de vitesse était encore impeccable, à peine émoussée par les 110km effectués.

Je termine ce Tour de Sardaigne heureux de mon séjour : tout s'est bien passé, j'y ai vécu des choses formidables et j'ai énormément apprécié l'épreuve.

Consultez le détail de la course.

Vous pouvez consulter ici l'ensemble des articles consacrés au Tour de Sardaigne.

7 commentaires:

  1. Très chouette compte-rendu (un vrai plaisir de lecture !) et une belle performance à l'arrivée. Finir dans les 25, c'est vraiment bien. Bravo à toi !

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  2. Belle performance et régulier toute la semaine! Tu finis à combien du vainqueur de l'épreuve?

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  3. blondiaux nicolas29 avril 2012 à 23:37

    super compte rendue florent,tu as une super recup apparement!encore bravo!!!

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  4. @franck : merci beaucoup. finir dans les 25 premiers est en effet une très belle performance dont je suis très satisfait. Surtout, je n'ai aucun regret à avoir car j'ai vraiment tout donné jusqu'à la fin de la dernière étape. Je ne pouvais pas faire mieux.

    @David : je finis à 28 minutes, sachant que j'ai perdu 7 minutes lors de la 1ère étape (forcément, je découvrais l'épreuve et la manière italienne de courir) et 14 minutes à cause de ma petite défaillance de la 4ème étape. Je laisse également 1 minute sur le CLM individuel, rien sur celui par équipes, 1 minute sur la dernière étape et 5 minutes sur la montée finale du Monte Ortobene (6ème étape).

    @Nicolas : j'ai fait très attention à la récupération entre les étapes. Etirements, retour veineux, alimentation, repos, ... j'ai fait attention à tout ! Et j'ai aussi un bon entraîneur qui a su me mettre en forme ;-)

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  5. Le blog n’est du tout mal, merci pour le partage et l’article est intéressant.

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  6. Hello , felicitation tu vas faire un jolie tour des grands duc j'espere . 1 semaine de cours il faut le faire dur dur .

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  7. Bravo pour ce blog - c'est une excellente idée de partager la période d'entraînement avant la course, le récit du jour J et le compte-rendu post-épreuve. Très agréable à lire. Merci aussi pour les cartes et détails du tour de la Sardaigne. Nous avons prévu un tour version très amatrice après notre traversée de la Corse à la Sardaigne. Le plein d'émotions avant même le départ. On pédalera sur tes traces :-)

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