lundi 30 avril 2012

Analyse des 2 montées finale du Tour de Sardaigne

Je voudrais ce soir revenir sur les 2 montées finales des 6ème et 7ème étapes du Tour de Sardaigne. Je trouve leur analyse instructive.


Analyse du Monte Ortobene, 6ème étape : http://app.strava.com/rides/7512391#141267644

La montée fait 13km à 5.3% de pente moyenne. Je l'ai faite à 18.9km/h de moyenne, 169bpm en moyenne et 179bpm au maximum.
Mon rythme cardiaque est stable, on constate de petits pics liés aux relances et aux relais. Le pic de vitesse vers la 18ème minute correspond à un petit replat dans le village avec vent favorable. Le pic de vitesse final est lié au fait que j'ai terminé l'étape sur la plaque.

On voit que j'ai géré la montée afin de rester à mon seuil (170bpm) et ne me suis jamais mis dans le rouge. Réussir à tenir 40 minutes au seuil en fin d'étape sur un 6ème jour de course est relativement positif et me montre que j'ai bien récupéré des étapes précédentes.


Analyse du col de Genna Silana, 7ème étape : http://app.strava.com/rides/7512405#141274085

La montée fait 40.4km à 2.5% de pente moyenne. Je l'ai faite à 28.6km/h de moyenne, 162bpm en moyenne et 184bpm au maximum.
Les très nombreux pics de vitesse et pics cardiaques qu'on aperçoit sur cette courbe correspondent aux attaques. Quand je vous racontait que c'était une succession d'attaques sèches et de ralentissements, la courbe de vitesse et ses grosses variations d'amplitudes prouvent mes propos.

On voit que ma fréquence cardiaque plafonne à partir d'une heure de montée : les pics de vitesse ne trouvent pas d'équivalents cardiaques. C'est le moment où j'ai commencé à faiblir petit à petit, mon coeur n'était plus capable d'encaisser les accélérations que je lui demandais pour tenir dans les roues du groupe lors des attaques. Idem lors des phases de relâchement : il ne redescendait plus, j'étais à fond. J'avais tout simplement atteint mes limites physiques.

Mon maximum cardiaque de 184 sur cette 7ème étape est une excellente nouvelle : mon maximum cardiaque en temps normal est de 190, et il est connu que sa valeur baisse régulièrement au fil des étapes. Conserver un maximum de 184 au 7ème jour est une preuve d'une bonne récupération tout au long de l'épreuve.

Vous pouvez consulter ici l'ensemble des articles consacrés au Tour de Sardaigne.

samedi 28 avril 2012

Tour de Sardaigne, étape 7 : 18ème

La 7ème et dernière étape du Tour de Sardaigne proposait à nouveau une arrivée au sommet. On est allé cherché un col à plus de 1000m d'altitude en partant du niveau de la mer, via une montée particulièrement roulante longue de 35km. 35km de montée à 3%, ça ne semble pas terrible mais quand les coureurs décident de s'y livrer une bataille sans pitié ça peut créer de beaux écarts !

J'ai passé une nuit abominable : j'avais trop chaud, mon cerveau était en ébullition, j'avais mal au ventre. Je n'ai pas du dormir plus de 2h. Le matin, j'étais nauséeux : j'avais envie de vomir et ne me sentais pas bien du tout. Impossible de manger plus qu'un simple croissant au petit déjeuner. L'horreur. Je souhaitais profiter de cette étape pour remonter au classement général en y jouant les premiers rôles, me voilà désormais à simplement vouloir arriver en haut de l'étape sans avoir de mauvaise surprise de digestion.

J'ai passé les 10 premiers kilomètres de l'étape à trainer ma misère en milieu de peloton : je me suis placé entre la 70ème et la 80ème position, et me désintéressais plus ou moins de ce qui se passait devant. Le train était régulier, ça avançait à un bon rythme mais sans à-coups.

Au bout de 15km, alors qu'on était sur du faux-plat montant, je me suis dit que quitte à ne pas me sentir bien autant aller trainer ma misère à l'avant plutôt qu'à l'arrière. En 4 coups de pédale, je retrouvais ma position habituelle (dans les 30 premiers) au sein du peloton. Les jambes et le coeur répondaient à la perfection, j'étais apte pour le service ! Je me devais d'aller au front ferrailler avec les autres.

A Dorgali, au 35ème kilomètre, un gros coup de cul a lancé la bataille des cadors : la vitesse à laquelle certains mecs ont giclé du peloton était absolument hallucinante ! J'ai accéléré avec un petit temps de retard, j'ai à mon tour laissé sur place le peloton pour rejoindre un groupe de 13 contenant tous les meilleurs. La pente s'est adoucie et le groupe ne s'est pas entendu, ce qui a permis à l'avant-garde du peloton (une trentaine de coureurs) de rentrer. Une succession d'attaques très franches, à laquelle je répondais à chaque fois, a permis à un groupe de 18 de prendre le large sur le reste des coureurs.

Les 20km menant au sommet ont été une succession d'attaques et de contre-attaques. Ca roulait vite, très vite. J'étais en permanence à la rupture, sur chaque attaque je prenais 4/5m mais je m'accrochais et je revenais. Je suis revenu 30 ou 40 fois, je ne sais pas, mais c'était l'enfer. Je ne voulais pas abdiquer, je refusais de baisser les bras. Je pédalais avec tout ce que je pouvais, dandinant des épaules et dodelinant de la tête à chaque coup de pédale. Ce n'était pas esthétique mais c'était efficace.

La violence des attaques d'un des coureurs, le plus fort du groupe je pense, ont fini par m'achever à 2km de l'arrivée. Sur une relance en sortie de virage d'une portion roulante, avec un fort vent de face, j'ai été obligé de rendre les armes. Un homme doit savoir s'avouer vaincu par plus fort que lui, et là c'était mon cas. Battu mais pas abattu, j'ai livré toutes mes forces dans la bataille jusqu'à la ligne d'arrivée : chaque coup de pédale que je donnais me brulait les cuisses et le coeur, mais c'était toujours un coup de pédale me permettant de gagner du temps en vue des 31" de retard que j'avais sur le coureur me précédant au classement général.

Je termine dernier du groupe des 18, donc 18ème. Mon objectif est rempli puisqu'au classement final je remonte 2 coureurs et termine l'épreuve à la 24ème place.

Le retour jusqu'à l'hôtel s'est fait en vélo avec Stan et Florian (dont je vous ai parlé à l'occasion du contre-la-montre par équipes) et d'un 4ème français : Jean-Louis. J'étais bien en jambes, les 45 minutes d'attente passées au sommet et la longue descente m'ont permis de récupérer. J'ai pris des relais très longs, à bonne allure. Je me sentais bien. Pour me finir les jambes, Stan et Florian m'ont lancé un long sprint jusqu'à l'hôtel. Ma pointe de vitesse était encore impeccable, à peine émoussée par les 110km effectués.

Je termine ce Tour de Sardaigne heureux de mon séjour : tout s'est bien passé, j'y ai vécu des choses formidables et j'ai énormément apprécié l'épreuve.

Consultez le détail de la course.

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vendredi 27 avril 2012

Tour de Sardaigne, étape 6 : 18ème

La 6ème étape du Tour de Sardaigne se tenait au coeur des montagnes sardes. Le parcours de l'étape était court (70km) mais explosif : 2 bosses précédaient l'ascension phare de l'épreuve menant jusqu'au Mont Ortobene. Les 14km de grimpée à 5.7%, sous une forte chaleur, allaient faire une sélection définitive et mettre chacun à sa place dans un classement pour le moment relativement serré.

Le départ a été donné en descente depuis le sommet. Pour des raisons de sécurité, les 14km de descente ont été neutralisés et le départ réel a été donné en bas. C'est parti fort d'entrée, il m'a fallu 6 ou 7km avant de rejoindre la tête de course : j'avais les jambes dures comme du bois. J'ai passé mon temps à remonter les coureurs en file indienne. En haut de la première des deux bosses, nous étions une trentaine dans le peloton de tête. La descente a permis à un second peloton d'une quinzaine de coureurs de revenir.

Dans la 2ème bosse, plus longue, la sélection s'est à nouveau faite par l'arrière : on roulait à un train infernal, j'étais à lutte pour rester dans les roues du groupe. Je me suis fait violence. En haut, nous n'étions plus que 21. La descente a été menée tambour battant, sans le moindre répit.

Pour rejoindre le pied de la montée finale, il a fallu faire une quinzaine de kilomètres de longues lignes droites en faux plat. Ca roulait vite, de manière un peu désorganisée et pas très efficace. A 21, on s'est pas mal observé, chacun jaugeant les autres afin de voir qui semblait frais et qui semblait être grimpeur ou rouleur. A un moment où ça ne roulait pas très fort dans une très longue ligne droite, je me suis retourné et j'ai constaté que le second groupe était environ 1 minute 30 derrière et qu'il comptait une quarantaine d'unités. Rien n'était fait, mais j'avais pris une bonne option sur les coureurs derrière : pour me reprendre 1'30" dans une montée ils allaient devoir fournir de gros efforts !

Dans les 5 derniers kilomètres avant le pied, les plus gros rouleurs ont lâché les chevaux : nous étions entre 60 et 65km/h. Même dans les roues il fallait s'accrocher ! Dans les premiers kilomètres de montée, les plus pentus, le rythme était élevé mais ça grimpait au train car personne ne voulait attaquer de si loin. Les premières attaques sont arrivées au cours d'un petit replat : le groupe des 21 a volé en éclats. Une quinzaine de coureurs a filé devant, je n'étais pas en mesure de suivre.

A 10km de l'arrivée, je me suis donc retrouvé avec un autre coureur à quelques encablures des coureurs de tête. On a maintenu un train régulier, chacun prenant ses relais quand il le pouvait. Le peloton a filé progressivement. A 4km de l'arrivée mon compagnon m'a lâché sur une relance en sortie de virage, je n'ai pas trouvé les ressources pour recoller à sa roue arrière. Je grimpais à 170bpm au cardio depuis le pied de la montée et j'avais besoin de souffler !

J'ai roulé le plus vite que j'ai pu jusqu'à la ligne d'arrivée : je voulais limiter l'écart avec les coureurs de devant, et surtout je voulais creuser l'écart avec les coureurs derrière. Mon unique obsession dans cette montée ? Récupérer du temps sur les coureurs devant moi au classement général afin de réintégrer le top 25 ! J'ai passé la plaque en passant sur la ligne des 500m et ai tout donné jusqu'à l'arrivée.

Je termine à la 18ème place, ce qui me permet de remonter à la 26ème place du classement général. Le 25ème possède 31 secondes d'avance et est moins bon grimpeur que moi. Demain, la dernière étape propose à nouveau une arrivée à 1000m d'altitude : j'espère ne pas connaitre de défaillance et surtout j'espère refaire mon retard sur ce coureur afin de remonter à la 25ème place.

Consultez le détail de la course

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jeudi 26 avril 2012

Tour de Sardaigne, étape 5 : 32ème équipe

Ce matin se tenait la 5ème étape du Tour de Sardaigne : un contre-la-montre par équipes. Cette étape est particulière car le temps mis par les coureurs n'est pas directement pris en compte au classement général : les coureurs des 12 premières équipes gagnent des bonifications allant de 60" à 5". Les autres coureurs voient leur temps inchangé, sauf si on n'effectue pas l'étape auquel cas on prend une minute de pénalité.

Etant donné que je ne connais pas grand monde et que la barrière de la langue m'empêche de sympathiser avec les coureurs autour de moi au classement général (hormis quelques cas spécifiques), j'ai pris le départ avec les autres coureurs français présents sur l'épreuve. J'ai donc roulé avec Florian (celui avec qui j'ai fait le voyage) et Stan (le français de la Haute-Route rencontré au petit dej' du dimanche matin). Notre but était d'une part de ne pas prendre de minute de pénalité, et d'autre part de faire une sortie de décrassage. On ne visait rien de particulier au niveau du classement.

On s'est échauffé en effectuant les 24km jusqu'au lieu de départ. Le vent était favorable. Les jambes tiraient beaucoup, les premiers kilomètres ont été difficiles. Au niveau cardiaque ça allait pas trop mal, j'étais à 125. La zone de départ était située au coeur d'un petit port, les premiers kilomètres se faisaient le long de la mer c'était assez sympa mais très venteux.

On a fait le chrono à un bon rythme mais sans se mettre à fond. Etant le seul avec un vélo de chrono, j'ai fait la majorité du boulot devant : j'ai du faire 20km en tête sur les 23km du chrono. Ca m'allait bien : je tournais les jambes sur le petit plateau (un 42) et mon coeur était entre 135 et 140bpm. Une vrai récupération active ! Pour Florian et Stan, leur rythme cardiaque était plus élevé mais j'ai veillé à ne pas trop accélérer afin de ne pas les cramer et de leur permettre de faire également une journée de récupération.

On est passé devant le photographe côtes à côtes en levant la main : c'était voulu, on voulait garder une photo souvenir de notre trio. On n'avait rien à gagner au niveau temps, les secondes perdues dans l'opération ne nous seront pas décomptées. Dans les 2 derniers kilomètres j'ai mis la plaque et ai mis les gaz. Florian, pas très motivé, a laissé  un trou du coup j'ai ralenti pour les attendre avant de réaccélérer jusqu'à la ligne d'arrivée.

L'étape s'est bien passée : le plus important est que je n'ai pas pris de minute de pénalité et que je ne me sois pas épuisé. J'espère que les coureurs autour de moi au classement général n'ont pas empoché non plus de bonification. Je suis 28ème du classement général avec 2 minutes de retard sur le coureur qui me précède et 1 minute d'avance sur le coureur qui me suit. Demain, une ascension finale de 13km à 5.7% devrait me permettre de me tester dans une véritable montée afin de voir ce que je vaux en montagne. J'espère ne pas y perdre de temps sur les coureurs derrière moi afin de rester dans les 30 premiers.

Consultez le détail de l'étape.

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mercredi 25 avril 2012

Tour de Sardaigne, étape 4 : 66ème

Ce mercredi se tenait la 4ème étape du Tour de Sardaigne. Après 3 étapes de plaine, les bosses à franchir étant relativement courtes et roulantes, il s'agissait cette fois d'une étape de moyenne montagne : il y avait une ascension longue de 35km afin d'aller chercher le premier col de la semaine, à environ 850m d'altitude (en partant de la mer).

Le départ reprenait les 25 premiers kilomètres d'hier. Le vent étant moins important, le peloton a roulé de manière un peu plus étirée et plus régulière : des coureurs roulaient en permanence pour faire avancer le groupe. Je me suis maintenu aux alentours de la 50ème place et veillais à ne jamais me faire enfermer, quitte à prendre un peu de vent.

Au 35ème kilomètre nous nous présentions groupés au pied de la longue montée. J'avais repéré que ça commençait par 6km à 6%, puis que ça montait par paliers. Je savais que si je passais cette première portion avec le groupe de tête, ensuite les portions plus roulantes me conviendraient. J'ai bataillé comme un mort de faim pour rester au contact du groupe de tête fort de 25 à 30 unités. Ca montait très vite, j'étais vraiment limite mais je tenais bon. Sur le premier replat, le jeu s'est calmé ce qui a permis à un groupe d'une vingtaine d'unités de rentrer.

Une 2ème portion pentue s'est ensuite présentée : j'ai tenté de m'accrocher, je me suis battu mais c'était trop long. J'ai lâché prise et me suis retrouvé en compagnie de 6 coureurs, 100m derrière la quarantaine de coureurs restant dans le peloton. 100m ça semble court, ça dure moins de 10 secondes pour les meilleurs sprinteurs (en athlétisme), mais en vélo dans un col c'est énorme. Tout le long du 2ème plateau on a fait jeu égal contre le peloton, mais au prix d'un effort très intense.

Dans la 3ème portion pentue, j'ai commencé à exploser. J'ai réussi à basculer en haut avec mon groupe, mais sur le replat très sinueux j'ai rendu les armes. Ca roulait vite, très vite, trop vite pour moi. Il fallait tendre les courbes, faire de grosses relances … je n'en étais plus capable. Je me suis relevé pour récupérer et j'ai attendu le retour du groupe derrière. Il a mis longtemps à arriver, il devait y avoir près de 2 minutes d'écart ! Ca m'a permis pour la première fois de la semaine d'apprécier le paysage.

Un groupe d'une quarantaine de coureurs m'a rattrapé. Je me suis glissé dans les roues et j'ai récupéré. Le col m'a semblé interminable, j'avais l'impression qu'il n'arriverait jamais, mais il a fini par se présenter devant nous.

La descente a été un vrai régal : 10km à 7% sur un goudron correct. C'était tout des enfilades de courbes, ce que j'adore. J'y étais dans mon élément, j'ai pris énormément de plaisir à travailler mes trajectoires et à déclencher mes virages en changeant de côté le poids de mon corps tel un skieur changeant de carres pour changer le côté de sa courbe. Je n'étais pas le plus rapide, les coureurs plus lourds étant avantagés par l'effet de la gravité, mais j'étais certainement le plus propre et celui qui s'y est le plus amusé. Il est à noter qu'au cours de la descente, la leader féminine du classement général (avec qui j'avais sympathisé hier après mon échappée) avait du mal à trouver les trajectoires et se faisait lâcher du groupe … je lui ai dit de se mettre dans ma roue, ce qui lui a permis de rester finalement dans notre paquet sans quoi elle aurait pris plusieurs minutes. Elle m'a longuement remerciée en bas.

Les 30 derniers kilomètres étaient la-encore identiques à l'étape d'hier. Ca roulait de manière peu homogène : entre les coureurs fatigués et ceux n'ayant pas envie de rouler, il n'y avait pas grand monde pour prendre des relais. J'en ai pris quelques uns relativement appuyés car je voulais limiter l'écart avec le groupe de devant. A 15km de l'arrivée, j'ai cessé ma collaboration devant et me suis concentré sur le sprint à venir : j'ai une bonne pointe de vitesse, et je voulais la tester afin de voir ce qu'il en restait après 115km de course et 1400m de dénivelé.

Le sprint a été lancé de très loin, aux 700m, par certains coureurs. J'étais enfermé et ai eu du mal à me dégager, je prends néanmoins la 7ème place du groupe malgré un accrochage de guidon avec un coureur et malgré qu'un coureur derrière moi ait touché ma roue arrière ce qui m'a freiné. Je termine 66ème de l'étape.

Demain, place au contre-la-montre par équipes qui ne comptera pas réellement au classement général. Je reviendrais sur ce point dans mon article consacré à cette étape. Ensuite ce sera 2 arrivées au sommet, à 1000m d'altitude : j'espère ne pas craquer et pouvoir défendre ma bonne place au classement général.

Consultez le détail de l'étape.

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mardi 24 avril 2012

Tour de Sardaigne, étape 3 : 47ème

La 3ème étape du Tour de Sardaigne se tenait ce jour au départ de Cala Ginepro. L'étape était relativement semblable à celle de dimanche : environ 100km pour environ 1000m de dénivelé, des bosses courtes et roulantes, et un bon vent ! En revanche les difficultés étaient concentrées en milieu de parcours ce jour, alors que dimanche elles étaient réparties tout le long.

Ayant une place correcte au classement général (27ème sur 170), j'avais minutieusement préparé l'étape : j'avais noté sur mon poignet les kilomètres des différentes ascensions du jour. Mais au dernier moment, au vu du vent, j'ai choisi de mettre des manchettes qui ont cachées mes notes. Tant pis, je les avais bien en tête, ça ne m'a pas trop dérangé.


Les 25km d'approche menant à la première bosse se sont bien passés. Je restais dans les 50 premières places, ça frottait un peu mais ça n'était pas dangereux. Je naviguais au sein du peloton comme un poisson dans l'eau, c'était bon signe. On avait le vent de face puis de travers, du coup ça roulait par à-coups au rythme des salves d'attaques. Personne ne voulait prendre le vent en tête de peloton.

Dans la première bosse, grimpée rapidement, je me suis mis à la 20ème place et je guettais la formation d'une échappée : mes jambes me démangeaient, j'avais furieusement envie d'attaquer mais la route étant encore longue jusqu'à la ligne d'arrivée de la dernière étape, j'ai préféré freiner mes ardeurs. C'est monté au train. Même en haut de la bosse, sur un plateau exposé au vent et donc propice aux bordures, rien n'a bougé. Le peloton était encore relativement compact.

Après un coup de cul de 800m, une descente très rapide a mis les coureurs en file indienne mais en bas personne n'a embrayé pour faire exploser le peloton, nous étions toujours une centaine de coureurs. On s'est dirigé vers la 2ème partie vallonnée du jour en gros paquet groupé, ce qui ne me convenait pas spécialement : je voulais une course de mouvements, les écarts étant faibles avec mes prédécesseurs et poursuivants au classement général. Le parcours et les conditions venteuses se prêtaient à une belle bataille ouverte, au lieu de ça on assistait à une guerre des tranchées où chacun observe les autres sans se découvrir.

Dans la 2ème zone vallonnée, ayant vraiment envie que les choses se décantent, j'ai mis moi-même le feu aux poudres. Je suis parti dans un petit raid, en espérant que d'autres se lanceraient avec moi. Perdu : j'ai fait 14 kilomètres d'échappée solitaire. Je suis passé à travers un troupeau de moutons en passant dans le sillage du motard de police qui m'escortait et de la voiture des commissaires de course. J'ai pris une bonne minute d'avance, en gérant bien mon effort (je buvais régulièrement et tournais les jambes, je suis resté très concentré), puis je me suis légèrement relevé car il me restait encore 40km dont plus de 20 avec le vent de face. Seul face au peloton, c'était une mission suicide. Un coureur, puis 4 autres, sont revenus. On a tourné des relais mais le peloton était sur nos talons, on s'est fait reprendre. Au total, j'ai fait près de 20km d'échappée.


Une fois repris, à 35km de l'arrivée, je suis resté dans les 30 premières places du peloton. Le vent était défavorable, ça roulait à nouveau par à-coups en fonction des attaques. C'était à nouveau nerveux, ça frottait mais c'était très propre donc pas dangereux. Les derniers kilomètres m'ont semblé interminables, je commençais à avoir mal aux jambes et les crampes n'étaient pas loin. J'ai bien bu et j'ai géré mon effort dans le peloton afin de rester bien placé. On en termine au sprint massif à 100 coureurs, je termine à la 47ème place sans chercher à disputer le sprint. L'important est que je n'ai pas perdu de temps sur mes adversaires au classement général, au contraire j'ai gagné 2 places et suis désormais 25ème à moins d'une minute du 20ème.

Demain, place au début des choses sérieuses : on ira chercher la montagne. Le point culminant sera à 857m d'altitude, ce qui peut sembler faible … mais on part du niveau de la mer ! J'espère que je vais bien récupérer cet après-midi, bien dormir cette nuit, et que demain j'aurai de bonnes jambes.

Consultez l'étape sur Strava.

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lundi 23 avril 2012

Tour de Sardaigne, étape 2 : 24ème

Ce lundi, à l'occasion de la 2ème étape du Tour de Sardaigne, se tenait un contre la montre individuel.

Le trajet pour rejoindre le départ a été assez long : une vingtaine de kilomètres à faire en vélo depuis l'hôtel. Je suis arrivé tout juste dans les temps, après avoir fait quelques kilomètres à haut régime afin d'être sur d'arriver dans les délais. Au cours des 7 minutes d'attente avant mon départ, j'ai pu constater qu'il y avait du très beau matériel. Il y avait beaucoup de vélos de contre-la-montre avec roue pleine à l'arrière et roue à bâtons à l'avant.

Je fais le départ à bloc, très concentré sur l'effort à fournir. Comme on dit souvent : "un contre-la-montre tu pars à fond, tu finis à fond, et tu accélère au milieu". J'ai veillé à bien tourner les jambes car ma mauvaise expérience sur le championnat Rhône-Alpes de chrono m'a laissé de mauvais souvenirs dans ce domaine : à tirer trop gros je m'étais asphyxié. Cependant, je restais toujours en prise avec un bon braquet et j'écrasais fort les pédales.

Le parcours commençait par 8km de montée, avec 2 passages assez pentu : dans le dernier, juste avant le sommet, je passe le petit plateau afin de conserver une bonne cadence. Je relance sur la plaque dans les derniers hectomètres avant le sommet et me lance en boulet de canon dans le faux plat descendant. J'étais entre 60 et 70km/h, à tourner les jambes sur le 53x12, c'était impressionnant. Je ne me suis pas accordé le moindre mètre de repos : à fond, à fond, à fond.

J'ai commencé à avoir des crampes aux doigts au bout de 15km : ils étaient serrés sur les prolongateurs depuis le départ et n'ont pas l'habitude de cette position. Cet incident m'a permis de me rendre compte que j'avais oublié mes gants ! J'étais pourtant parti de l'hôtel depuis 40km, si je ne m'en suis pas rendu compte plus tôt c'est bien la preuve que j'étais concentré sur la course.

Le chrono devait faire 23km. Au 17ème km je regarde mon compteur, calcule qu'il reste encore 6km donc je me prépare psychologiquement à poursuivre encore quelques minutes mon effort. En fait, le chrono ne faisait que 18,5km : j'ai été surpris de voir la ligne se présenter devant moi à la sortie d'une longue courbe. J'aurai pu gagner quelques secondes si j'avais su qu'elle était là. Dommage.

Je suis rentré avec un groupe d'une dizaine de cyclistes. On a roulé tout doux, ce qui m'a fait un super décrassage et retour au calme. Dans le groupe, une fille se faisait pousser à tour de rôle par les autres : on m'a expliqué qu'elle était tombée pendant le chrono et qu'elle avait mal aux genoux. C'est pas de chance pour elle, car les étapes les plus dures arrivent à partir de mercredi.

Ma 24ème place sur l'étape me permet de remonter à la 27ème place au classement général. C'est encore très serré, on est 8 à se tenir en moins d'une minute. L'après-midi j'ai fait la sieste, 30 minutes d'étirements puis une ballade dans le village.

Consultez les détails de mon chrono.

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dimanche 22 avril 2012

Tour de Sardaigne, étape 1 : 64ème

Ce matin, au petit déjeuner, je me suis mis par hasard à la table d'un français ayant lui aussi participé à la Haute Route l'an passé, participant lui aussi au Tour de Sardaigne (sinon il ne serait pas là je pense), et qui reparticipera à la Haute Route cette année. Le monde des cyclosportifs à étapes est donc petit.

Une demi-heure avant le départ, je suis parti m'échauffer avec Florian. En passant devant la ligne de départ, on a vu qu'il y avait déjà pas loin de 200 coureurs en place dans le sas, donc on est allé se mettre dans la file. Après une demi-heure d'attente, à écouter parler italien tout autour de nous, le départ était enfin donné.

On a commencé par une parade dans les rues de la ville : c'était un bazar monstre, des coureurs coupaient n'importe comment à travers les rues, remontaient par les trottoirs … on a été arrêté car les voitures et moto de direction de course se sont retrouvées prises au piège au milieu du peloton, c'était un vrai bordel.

Quand le départ réel a été donné, j'étais dans les 70/80 premières positions. Les 30 premiers kilomètres, c'était une lutte continue pour garder ma place : ça frottait sévère, ça criait dans tous les sens, ça remontait par les côtés en permanence. Je faisais le yoyo en continu, à passer de la 50ème à la 120ème place, et à remonter encore et encore. Le peloton était assez compact, ça roulait par à-coups mais jamais à de très grosses vitesses. Quelques chutes se sont produites mais sans gravité.

Aux alentours du 35ème kilomètre, une bosse plus pentue que les autres bosses franchies jusqu'à présent a permis au peloton de se décanter : un groupe d'une quarantaine de coureurs a pris un peu d'avance, j'étais dans un groupe d'une dizaine de coureurs juste derrière. Après 4km de chasse active, on a recollé au peloton principal. D'autres groupes sont rentrés, on devait être 70 ou 80 coureurs dans ce peloton, je restais pour ma part aux alentours de la 50ème place.

Vers le 60ème kilomètre, la course s'est décantée à la pédale à la faveur d'un mur de 400m à 12 ou 13%, suivi par 4 ou 5 kilomètres de montée moins pentue. Une cinquantaine de coureurs a filé devant par petits groupes, j'ai organisé mon propre groupe derrière avec une dizaine de coureurs. On est passé dans la zone de ravitaillement à 70km/h : des gens tendaient des bouteilles d'eau, à cette vitesse elles rebondissaient dans les mains des coureurs et volaient de partout. C'était spectaculairement dangereux.

Après ce ravitaillement, il restait une trentaine de bornes à faire. Certains coureurs ne passaient pas au relais, et j'ai pu découvrir la méthode italienne dans ce genre de cas : l'un de plus costaud du groupe, celui qui râlait le plus, passait voir les coureurs qui ne relayaient pas et leur décrochait une droite en plein visage. Etant donné que je faisais ma part de boulot, je n'ai pas testé ce que faisait l'impact du poing d'une personne à 40km/h. Ca doit secouer.

Sur les dernières bosses, j'étais vraiment limite : je n'étais pas loin de décrocher et je me faisais la peau pour rester au contact du groupe. Ca roulait très fort. Du coup, je m'arrangeais pour passer des relais minimums : je passais sur des portions légèrement descendante, je faisais 70m et je m'écartais pour laisser passer le coureur d'après.

Je termine 64ème de cette première étape. Je n'avais plus la force de sprinter, j'avais les cuisses démolies. On ne termine pas très loin du peloton principal je pense, car dans certaines lignes droites avant l'arrivée on le voyait au loin. Demain, place à un contre-la-montre individuel qui devrait me permettre de récupérer une partie du temps perdu aujourd'hui.

Consultez le détail de l'étape.

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samedi 21 avril 2012

Premiers tours de roue en Sardaigne

Après une longue nuit blanche en voiture (il m'est impossible de dormir quand je suis en voiture : j'ai besoin de calme, d'un noir total et d'une position allongée), après une traversée interminable en ferry (8h au cours desquelles j'ai pu dormir deux ou trois heures, mais j'étais souvent réveillé par les secousses de la houle et les bruits de vomissement de certains passagers ayant mal au coeur) ... on a fini par arriver en Sardaigne. Je suis épuisé mais content d'être là.

Je loge dans un hôtel splendide, où le personnel est au petits-soins pour nous : ils font l'effort de parler français, sont très prévenants et conciliants ... j'avais laissé un message en anglais sur leur page facebook (sans préciser que je venais) afin de leur demander s'il y avait du wifi, ils m'avaient répondu en français et m'avaient dit "à samedi", ce qui m'avait très agréablement surpris.


Après avoir récupéré nos dossards et nos puces de chronométrage, Florian et moi-même nous sommes parti rouler quelques kilomètres afin de reconnaitre les 5 premiers et les 5 derniers kilomètres de l'étape de demain.

Au début, je sentais que j'avais les muscles qui étaient déplacés : le trajet assis en voiture et la mauvaise position allongée dans le ferry ont du perturber mes muscles. Tout est rentré dans l'ordre au bout de quelques kilomètres. J'ai fait un déblocage traditionnel (2 sprints en hypervélocité) et on est rentré à l'hôtel. Le paysage était d'une beauté incroyable, j'ai regretté de ne rien avoir pris pou faire des photos. Sur la vidéo on voit un temps gris, mais quand on est parti rouler le ciel était complètement dégagé et le ciel était d'un bleu très pur sans nuages.

Demain, le parcours est une succession de petites bosses sur un parcours très exposé au vent. Dans la région, il n'y a pas un mètre de plat : on passe de crique en crique en passant des bosses relativement roulantes de 2/3km. Avec le vent, je pense que ça va rouler très vite et que le peloton va exploser rapidement en petits groupes. Il faudra absolument être bien placé dès le départ car ça risque fort de partir d'entrée dans la première bosse 1km après le déclenchement du chronomètre.

Consultez le détail de notre sortie.

Vous pouvez consulter ici l'ensemble des articles consacrés au Tour de Sardaigne.

vendredi 20 avril 2012

Sur la route ...

Je suis actuellement sur l'autoroute afin de quitter le tumulte lyonnais, en direction de Livourne en Italie.

On est 3 dans la voiture : Florian (avec qui je suis en contact depuis un an et avec qui j'avais fait la Haute Route en 2011), sa compagne Sophie, et moi-même. Nous avons 3 vélo : celui de Florian, mon vélo de route et mon vélo de chrono.

Comme dans une échappée, nous allons nous relayer tout au long de la nuit pour conduire : quand chacun bosse un peu et se repose un peu, en vélo ça permet d'aller plus vite collectivement, en voiture ça permet d'éviter la lassitude et le danger de la fatigue.

A Livourne, nous prendrons le ferry pour la Sardaigne. J'espère y retrouver le calme spirituel, afin de me ressourcer et prendre du recul sur ma situation actuelle. J'espère avoir le wifi dans les hôtels afin de vous livrer chaque jour le récit des étapes.

Bonne semaine à vous,
Florent

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jeudi 19 avril 2012

Sommaire du Tour de Sardaigne

Comme pour l'ensemble des évènements originaux, cette page groupera l'ensemble de mes articles traitant du Tour de Sardaigne. Je vous mettrai à dispositions les différentes informations utiles et les entraînements spécifiques que le réalise dans le cadre de cette épreuve.

mercredi 18 avril 2012

Réglage du vélo de chrono

Hier soir, j'ai revu les réglages de mon vélo de contre-la-montre : comme certains lecteurs l'avaient constaté pendant les gentleman l'année dernière, mon vélo ne respectait pas tout à fait les dimensions règlementaires. De plus ma position n'était pas idéale, j'avais assez rapidement des douleurs. A l'entraînement il me suffit de me relever une dizaine de secondes pour diminuer les tensions avant de me remettre en position, mais en course ces quelques secondes de relâchement se transforment en secondes perdues par rapport aux autres concurrents. Quand on sait que chaque seconde compte, c'est dommage de laisser filer du temps à cause de ce genre de détails !

Etant donné que je vais participer à mes premières épreuves contre-la-montre officielles de la saison, j'ai pris le temps de conformer ma monture au règlement : ce serait dommage de me voir refuser le départ lors du contrôle du matériel.

Ce soir, j'ai donc effectué une sortie afin de tester ces nouveaux réglages. J'en ai également profité pour tester mon casque de chrono, qui est arrivé ce week-end, et que je compte utiliser dès lundi sur le CLM individuel du Tour de Sardaigne, puis jeudi prochain sur le contre-la-montre par équipes de ce même Tour de Sardaigne.

Je me suis échauffé tranquillement sur les premiers kilomètres, puis j'ai augmenté progressivement mon niveau d'effort jusqu'à atteindre un effort très soutenu sur 500m avant de relâcher la pression. A 50km/h, j'ai ainsi pu constater que le bruit résonnait à l'intérieur du casque de chrono ... à cette vitesse, le bruit du carbone des roues qui pénètre dans l'air fait un vrai vacarme ! Quand j'ai fini ma sortie, en enlevant mon casque, j'avais l'impression d'être dans une église : plus aucun bruit, tout était si calme ...

Enfin, avant de rentrer chez moi et d'enlever mon casque, j'ai quand même accompli un petit peu moins de 40km à 33 de moyenne. Pourtant je n'ai pas cherché à forcer ! Certes j'étais souvent en position de chrono, mais la plupart du temps j'étais sur le petit plateau et je tournais les jambes.


J'ai bien récupéré ces derniers jours, je fais enfin des nuits correctes, donc je retrouve le moral et de bonnes sensations. Je ne sais pas trop ce qui va m'attendre la semaine prochaine en Sardaigne, mais je suis prêt à me battre. Ca fait 3 mois que je m'entraîne dur pour ça, je ne compte pas baisser les bras si près du but.

Consultez ma sortie sur Strava.

Vous pouvez consulter ici l'ensemble des articles consacrés au Tour de Sardaigne.

mardi 17 avril 2012

Sortie du midi

Ce midi, je suis allé rouler afin de maintenir une activité physique. Je n'ai pas roulé dimanche car il pleuvait abondamment et qu'un fort vent soufflait ... rouler sous la pluie et dans le vent, quand on est fatigué, n'est pas la meilleure des idées. Lundi soir, pas de pluie mais beaucoup de boulot à terminer donc je n'ai pas roulé.

Ce midi, en revanche, il faisait un temps frais mais le soleil était généreux et il n'y avait pas de vent. J'ai donc ressorti les gants longs, le cuissard long, le maillot manches longues et les sur-chaussures ... et me voilà parti sur mon fidèle destrier.

J'ai fait un circuit plat afin de tourner les jambes : le but de la semaine est de récupérer et de conserver une activité physique sans me fatiguer particulièrement. J'ai maintenu une cadence entre 100 et 110 tr/min tout le long de la sortie, et une fréquence cardiaque entre 135 et 145bpm.

La sortie s'est bien passée, sauf pour mon compteur. Au début il m'affichait des valeurs cardiaques farfelues ... et à la fin, il m'a réinitialisé toutes les données de la sortie sans les enregistrer !

PS : sans compteur, pas de lien vers Strava. J'ai fait 39km en 1h20.

samedi 14 avril 2012

Prix de Reyrieux : 29ème

(le récit de Villette sur Ain n'est toujours pas en ligne, je m'en occupe dès que possible)

Ce samedi se tenait le Prix de Reyrieux, un village à proximité de chez moi. Se rendre au départ d'une course en à peine 20 minutes, c'est rare ! Le parcours est usant : on attaque d'entrée par une bosse roulante de 1km200 à 4.5%, en haut une longue ligne droite exposée au vent de travers nous amène en haut d'une descente rapide. Enfin, une longue portion en faux plat descendant puis montant nous ramène sur la ligne d'arrivée et le pied de la montée ... le circuit n'est pas très exigeant, mais il est usant car on y est toujours en prise.

Je me suis présenté au départ de la course avec la tête des mauvais jours : je venais de passer une nuit catastrophique et je n'avais pas vraiment de fraîcheur physique. Mon pouls au réveil était de 86bpm, preuve d'une fatigue évidente (ces dernières semaines, mon pouls est plutôt entre 55 et 60). Le temps était gris et légèrement pluvieux (une sorte de crachin continu, pas de grosse averse), venteux et frais. Un temps que je déteste à l'entraînement mais que j’affectionne sur les courses. Voilà qui me remontait le moral.

Avec le dossard n°5, je suis parti en 1ère ligne : c'est parti doucement, j'étais en tête de peloton mais ne voulais pas faire le train. Ma stratégie, étant donné mon état, était d'essayer de rester le plus longtemps possible dans le peloton et de limiter la casse en fin de course. Hors de question de prendre la course à mon compte. Dans la 1ère montée, il y a eu quelques attaques : les coureurs partaient un par un, si bien qu'en haut de la bosse un petit groupe d'une dizaine de coureurs s'est détaché. Me sentant bien, je suis sorti à mon tour et ai bouché le trou en compagnie d'un autre coureur ... mais le peloton était sur nos talons et le paquet s'est regroupé.

Dans le 2ème tour, il n'y a pas eu de véritables attaques mais c'est monté très vite au train. J'étais un peu asphyxié par mon effort pour rentrer sur l'échappée donc j'ai reculé dans le peloton si bien qu'en haut, sur la longue ligne droite vent de travers je me suis retrouvé dans la bordure. Je me suis fait violence pour remonter les coureurs en file indienne devant moi et me replacer dans le coeur de l'éventail, où j'ai pu bénéficier d'un meilleur abri. En bas de la descente, je cafouille dans mon changement de braquet en vue de la relance ... du coup sur la relance je me suis fait légèrement distancer et ai à nouveau eu à faire l'effort pour rentrer.

Dans la 3ème montée, le peloton s'est scindé en deux : un groupe de 25 coureurs a pris un peu d'avance. J'étais en train de remonter me placer mais je m'y suis pris trop tard. Je n'étais pas loin de la cassure au moment où elle s'est faite, mais comme j'étais en train de fournir un gros effort pour remonter je n'ai pas réussi à combler le trou dans la montée. En haut, vent de face, j'ai limité la casse en compagnie de 2 autres coureurs dont mon ex-coéquipier Fabrice C. Dans la descente on est revenu à 30m, après la relance au bas de la descente il ne m'en manquait plus que 15 ... mais je ne suis jamais rentré !

Au pied de la 4ème montée, le peloton a mis les gaz et j'ai abdiqué. J'ai attendu le retour des coureurs derrière. J'ai poursuivi la course au sein d'un groupe de 8 coureurs au sein duquel j'ai pris ma part de relais : quitte à être battu, autant s'en servir comme un entraînement. Ca ne sert à rien de se planquer dans ce genre de moments. Je n'étais pas très bien, et les accélérations répétitives d'un des coureurs m'usaient chaque coup un peu plus.

Dans la 8ème montée, notre groupe s'est scindé : je n'avais plus trop de motivation et je n'ai pas trouvé la motivation pour me glisser dans le 1er groupe. On a terminé la course à 4 puis à 3. Quand on est que 3, dont un qui sautait régulièrement des relais, le vent use encore plus : on est toujours en prise, on n'a pas le temps de récupérer correctement car on ne peut pas rester suffisamment longtemps à l'abri ...

Je termine 29ème. Je ne suis content ni du résultat (29ème sur une cinquantaine de coureurs, il n'y a pas de quoi se pavaner) ni de la manière. J'ai grillé mes maigres cartouches en tout début de course comme un débutant, j'étais toujours mal placé donc à chaque fois dans la mauvaise cassure, et j'ai clairement manqué de motivation ! Je suis sur que si j'y avais cru un peu plus, j'aurai pu rentrer sur le 1er peloton à la fin du 3ème tour ... et je n'aurai jamais du laisser filer une partie du second peloton dans la 8ème montée ! Tout n'étant pas noir tout de même, la course m'a permis de me changer les idées et de retrouver des amis avec qui j'ai eu le temps de discuter un long moment, merci à eux.

Consultez le détail de la course.

vendredi 13 avril 2012

Répétiton contre-la-montre par équipe

Ce soir je ne devais pas rouler, mais c'était la seule date possible pour rouler avec mes coéquipiers du Tour des Grands Ducs. Nous souhaitons préparer le contre-la-montre par équipe et pour cela nous nous devons de rouler un minimum ensemble avant l'épreuve. Ce vendredi était la seule date possible : ce n'est pas facile de concilier les plannings de 5 personnes.

On s'est tous retrouvés après nos journées respectives de boulot : nous n'étions que 4 sur les 5 de l'équipe. Nous avions tous les 4 nos vélos de chrono. On a été accompagné par le fils de Sébastien, qui effectue sa 1ère saison chez les cadets.

Nous nous sommes échauffés, puis on a commencé la prise de relais : ça roulait fort et nous n'étions pas très bien organisés. Nous sommes tous dans une forme différente, et je pense que plutôt que vouloir essayer de 'rouler vite ensemble', nous aurions plutôt du nous concentrer sur le fait de 'rouler bien ensemble'. Par bien j'entends de manière homogène, ce qui n'était pas notre cas.

Quand ça vissait trop je me relevais afin de ne pas me fatiguer plus que je ne le suis déjà : j'ai toujours beaucoup de mal à dormir et mon niveau de fatigue grimpe en flèche. Je vais être obligé de lever le pied et de retrouver le sommeil sans quoi je vais arriver sur le Tour de Sardaigne tellement rincé que je ne vais pas pouvoir profiter de mon séjour.

Consultez notre parcours.

Vous pouvez consulter ici l'ensemble des articles consacrés au Tour des Grands Ducs.

jeudi 12 avril 2012

Force et intensité (bis)

Ce début de soirée, j'ai effectué une nouvelle sortie afin de travailler la force puis l'intensité. Ayant moins de temps pour rouler que lors de la précédente sortie, les 2 phases ont été réduites de moitié (ou presque).

J'ai ainsi commencé ma sortie par 4 montées de mon circuit classique : 4 ascensions sur le 52x12 à 45tr/min. Rencontrant des difficultés professionnelles qui m'empêchent de dormir, je n'étais pas ultra-concentré ... pourtant mes temps ont été très réguliers : 3'34", 3'31", 3'34", 3'26" ! Idem dans la phase de descente : habituellement je tourne bien les jambes à 140tr/min, cette fois j'étais moins concentré et ne les tournais pas toujours aussi vite.

J'ai ensuite continué avec une phase d'1h10 à un bon rythme : mon cardio oscillait entre 150 et 170bpm en continu. Cette fois, le rythme cardiaque élevé aidant, j'étais bien plus concentré sur mon effort. Tout s'est bien passé, j'en ai profité pour effectuer un tour de reconnaissance de la course de samedi.

Enfin, j'ai effectué un retour au calme que j'ai mis à profit pour faire 2 sprints de déblocage en vue de la course de samedi. Les routes étant humides en raison de la pluie qui s'est abattue une grande partie de la journée, je suis rentré mouillé mais pas trempé : je suis passé entre les averses.

Consultez les données de ma sortie.

mercredi 11 avril 2012

Sortie lyonnaise

Ce soir, j'ai effectué un décrassage suite à la course de lundi. Le temps était particulièrement menaçant quand je suis parti rouler avec Julien : les gros nuages gris et des gouttes éparses indiquaient l'arrivée imminente d'une averse. Au vu de la violence des courtes averses qui tombent à intervalles irréguliers depuis hier, ni lui ni moi ne souhaitions nous retrouver sous l'une d'entre elles.

On a donc filé vers le sud en direction de Lyon : il y avait du soleil de ce côté. C'est bien connu, le sud est plus ensoleillé que le nord ! On a ainsi descendu les quais de Saône jusqu'au centre-ville de Lyon, ce qui m'a rappelé ma sortie d'il y a (environ) 1an au cours de laquelle j'avais accompagné le picard Jémémy Vaucher pour l'aider à traverser la ville sans encombres.

Au coeur de Lyon on a à nouveau essuyé quelques gouttes de pluie. On a entrepris la remontée des quais afin de rentrer chez nous. Il n'y avait pratiquement pas de circulation, nous étions tranquilles. Plus on remontait les quais de Saône, plus la route devenait humide. La route entre Collonges et Couzon était carrément détrempée alors qu'à l'aller elle était sèche : il y avait bien eu une grosse averse en notre absence !

La sortie s'est bien passé : nous ne nous sommes pas fait mouiller et nous avons bien tourné les jambes. C'était un bon décrassage, nécessaire avant la sortie de travail spécifique qui m'attend demain.

Consultez notre parcours.

mardi 10 avril 2012

Des classements hilarants

Depuis le début de la saison, ceux qui sont attentifs auront remarqué que j'ai à chaque fois rigolé en consultant les classements des courses pass'cyclisme :
- à Bohas j'avais été classé derrière des personnes que j'avais doublé (une vidéo trouvée par hasard sur Youtube me l'avait par la suite confirmé)
- à St romain de popey les commissaires m'ont carrément oublié alors que j'aurai du être (environ) 25ème ... après qu'un ami ait insisté, ils m'ont intégré à la dernière place du classement, derrière une personne que je connais et à qui j'ai pris 3 tours ...
- à Crest, j'ai également été oublié alors que j'étais dans un groupe de 13 coureurs pour la 23ème place ...

Hier, au départ de la course de Villette sur Ain, en constatant que nous étions équipés de puces pour un chronométrage électronique, je me suis dit que cette fois au moins je figurerai au classement. Hé bien figurez qu'en regardant le classement ce matin, les commissaires n'ayant pas été capable de le sortir de manière précise hier en dehors de 10 premières places, j'ai eu une drôle de surprise : j'étais classé à la 11ème place !

Surpris, j'ai regardé le reste du classement : une personne que je connais et qui n'a pas fini la course était classé 5ème, l'ami avec qui j'ai fait le déplacement et qui a du terminer en 8 ou 9ème position était lui classé 29ème ... j'ai constaté d'autres résultats surprenants pour des coureurs que je cotoie régulièrement et dont je connais la valeur, qui n'étaient pas classées à la place auxquelles je suis habitué à les retrouver. Pour ma part, je suis classé 11ème alors qu'en réalité je devais être entre la 45ème et la 55ème place.

La vrai question est : comment, avec un chronométrage électronique qui a fait ses preuves sur les cyclosportives depuis une dizaines d'années, peut-on arriver à de tels résultats ? Le chronométrage électronique est au point ! Qu'il y ait des loupés sur quelques coureurs je veux bien (une erreur de lecture de puce ou pendant la transmission des données ça arrive) ... mais là, ça fait beaucoup d'erreurs ! Je me suis dit que peut-être que les "tours de retard" n'avaient pas été comptabilisés et que c'était ça qui faussait le classement, mais cette théorie a été réfutée par la présence dans le classement de personnes qui n'ont pas fini la course.

La FFC est vieillissante : pourquoi ne mettent-ils que maintenant en place un chronométrage électronique sur certaines épreuves pilotes ? (remarquez, si c'est pour avoir un résultat encore plus faux, je préfère le classement papier). Cette technologie fait pourtant ses preuves sur une petite centaine de cyclosportives chaque année depuis une décénie.
Pourquoi n'y a t'il toujours pas de caméra sur la ligne ? Je ne parle pas de photo-finish, mais d'un simple caméscope grand public tenu à la main ... j'ai vu plusieurs organisateurs mettre ça en place, les commissaires visionnent les images au ralenti et effectuent le classement ... en cas de contestation d'un coureur, les images parlent d'elle-mêmes !

Nb : quand je disais que la FFC est vieillissante, je ne parlais pas de l'âge des commissaires : ce sont des bénévoles qui font ce qu'ils peuvent du mieux qu'ils peuvent. Leur boulot, pour lequel ils ne sont pas payé, est difficile et je le respecte. L'erreur est humaine, je n'ai aucun soucis avec ça. Par contre, je critique la fédération qui ne met rien en oeuvre pour les aider dans leur tâche.

dimanche 8 avril 2012

Déblocage frisquet

En fin d'après-midi, après avoir regardé Paris-Roubaix, je suis allé faire mon traditionnel déblocage de veille de course. Il faisait particulièrement frais, ce qui m'a obligé à ressortir une tenue longue alors que je les avais toutes soigneusement pliées et rangées.

J'ai retrouvé Julien dans la montée de St romain, j'ai fait demi-tour et on a rejoint les quais de Saône. Avec un léger vent de face tout le long de la phase aller pour rejoindre Trévoux, j'ai roulé en tournant bien les jambes et en maintenant un effort modéré mais constant. Julien m'a pris un ou deux relais, plus par principe que par nécessité : je me sentais bien, je n'avais pas spécialement besoin d'être relayé pour récupérer.

A Trévoux, on a entamé le retour : vent de dos, j'ai effectué mon déblocage. Je crois que le protocole recommandé par mon entraîneur me convient bien : 3 sprints d'une quinzaine de secondes en hypervélocité sur le petit plateau, à une intensité élevée (presque maximale). Les jambes tournaient vraiment bien, le coeur réagissait de manière impeccable ... j'avais vraiment de très bonnes sensations.

J'ai raccompagné Julien jusque chez lui, puis je suis rentré. Je crois que je suis en bonne forme et j'ai fait du volume qualitatif donc je suis en confiance avant la course de demain. Ma prestation à la Bisou m'a montré que j'avais la capacité à tenir le rythme sur les 75km de course qui m'attendent demain ... je suis certain que sauf incident je devrais me finir dans le 1er peloton. Je crois que j'ai enfin toutes les cartes en main pour accrocher un top15 voir top10 sur cette course qui jusqu'à présent ne m'a jamais réussie.

Consultez notre parcours.

vendredi 6 avril 2012

Sortie de récupération

Ce soir, j'ai effectué une sortie de récupération avec Julien. Afin d'éviter l'importante circulation d'automobilistes agressifs qui sévissent sur les quais de Saône chaque soir après les heures de boulot, on est allé se planquer sur des petites routes perdues au milieu des champs.

Les routes empruntées étaient vraiment calmes, on pouvait rouler à deux de front en discutant sans se faire insulter ni klaxonner, il n'y avait pas de vent ... bref, on était bien ! La sortie qui devait durer 1h a finalement été prolongée un peu, et a durée 1h20 : on n'a pas vu le temps passer.

Consultez notre sortie.

jeudi 5 avril 2012

Force et intensité

Ce jeudi, j'ai à nouveau profité d'une journée de congé pour faire une longue sortie. Cette fois, hors de question de couper la sortie en deux ou de prendre le train : si je ne veux pas être trop ridicule sur le Tour de Sardaigne dans une quinzaine de jours, il me faut impérativement faire quelques longues sorties auparavant.

La première partie a été consacrée au travail de la puissance : je devais effectuer 10 fois la montée sur laquelle j'ai l'habitude de travailler. Pendant 1h20 j'ai enchainé les montées en poussant et tirant fort sur les pédales, sur le 52x12, et les descentes en hypervélocité entre 120 et 160 tr/min. Cette phase de travail s'est super bien passé, ça me tirait dans les jambes sur les dernières montées, mais rien de bien méchant ... et le temps est passé relativement vite, je n'ai pas eu le temps de m'ennuyer ni de me lasser.

La deuxième partie a été consacrée à de l'intensité : je devais à peu près tenir un rythme de course pendant 1h30. La première heure s'est pas trop mal passée, bien que j'ai eu du mal à rentrer dans un véritable rythme de course : les 20 premières minutes j'étais un peu en dedans, sur la réserve. Au bout d'une heure, les jambes ont commencées à sérieusement me tirer et je faisais des relances de moins en moins soutenues ... au bout d'une heure vingt, j'étais HS. Malgré un vent de dos, je n'arrivais plus à maintenir l'effort au rythme demandé.

J'ai remis le petit plateau et ai commencé la récupération. Je suis rentré en tentant de maintenir une cadence de 100 tr/min pour faire circuler le sang et éviter que les toxines ne restent dans les muscles. En fin de sortie, j'en avais marre, surtout que dès le début de sortie mon cuissard m'a entaillé le pli de l'aine, et que les frottements répétés sur la blessure pendant 3h étaient particulièrement pénibles.

Consultez les détails de la sortie.

mercredi 4 avril 2012

En-TRAIN-ement

Hier, j'ai profité d'une journée de congé pour aller rouler en compagnie de Rémy. Au programme je devais faire 4h en tournant les jambes, dont 2h sur la plaque. Du point de vue de la météo, le temps n'était pas très encourageant : fort vent du sud, gris et frais avec des averses de pluie attendues en fin d'après-midi.

J'avais prévu un parcours de 110km dans la Dombes. Mon itinéraire commençait par remonter vent favorable sur Chatillon sur Chalaronne avant de traverser toute le plateau en diagonale vent de côté pour ensuite rentrer en profitant au maximum de l'abri dans les bois.

La première partie de la sortie a été expéditive : on roulait à 35km/h, je tournais les jambes sur la plaque sans soucis. On discutait, il y avait peu de circulation, c'était nickel. A Chatillon, au lieu de bifurquer pour poursuivre l'itinéraire prévu, on a décidé de continuer jusqu'à Bourg en Bresse afin de continuer avec un vent favorable, et de rentrer en train.

Notre plan était parfait sur le papier. En revanche, sur le terrain, il n'en a rien été : le vent a tourné et l'humidité s'est rapprochée plus vite que prévu. La température est rapidement descendue, le vent n'était plus de notre côté et la circulation a nettement augmenté au point d'en devenir pénible. On a tenté de s'isoler sur des routes secondaires (voir très secondaires, on s'est demandé plusieurs fois si on n'allait pas finir dans la cour d'une ferme), de se planquer dans les bois ... ça a résolu le problème de la circulation, mais pas celui du vent ni de la température.

Au bout de 2h30 de selle, on a coupé par hasard la voie de train. Après avoir constaté qu'un train pour Lyon partait dans quelques minutes on a décidé de monter directement dans le TER qui arrivait. Au fil des gares, on voyait que le vent se durcissait et que la pluie se rapprochait. Après 45 minutes de transport sans efforts, on est descendu aux Echets pour poursuivre notre entraînement : le vent est tombé quelques minutes avant notre descente sur le quai de gare, signe que la pluie n'était pas loin.

On a filé rapidement en direction des quais de Saône : sans vent c'était bien plus agréable, en revanche la température étant fraiche et étant froid dans les premières minutes, ça n'a pas été pour autant très plaisant. J'ai raccompagné Rémy sur les quais jusqu'à ce que les premières gouttes de pluie fassent leur apparition. J'ai ensuite roulé seul tant que la pluie n'était que des gouttes éparses, et suis rentré chez moi juste au moment où une grosse averse est tombée.

Le compteur m'affichait 101km pour 3h20 de selle. L'entraînement ayant été coupé en plein milieu, ça ne vaut pas une véritable sortie de 100km consécutifs, mais je ne regrette pas notre choix : je crois qu'on a réalisé une chose qui démange plein de cyclistes (rouler vent de dos, et rentrer en train) ... et que juste pour cette expérience, cette sortie valait la peine d'être vécue !

Consultez notre parcours.

lundi 2 avril 2012

La bisou 135km : 140ème

Hier j'ai pris le départ de La Bisou. Il s'agissait là de ma première participation au grand parcours d'une cyclosportive (en dehors de la Haute-Route) : jusqu'à présent je me suis toujours contenté des petits parcours d'environ 90km proposés par les différentes épreuves auxquelles j'ai pris part.

Après avoir récupéré mon dossard et ma puce électronique de chronométrage, je me suis préparé. J'étais à la bourre quand je suis arrivé, et les diverses attentes pour remplir les formalités avant le départ ne m'ont pas spécialement mis plus à l'heure ... je suis rentré dans le sas une vingtaine de minutes avant le départ et je me suis retrouvé au delà de la 500ème place. Je comptais partir dans les 150 premières positions pour ne pas perdre d'énergie à remonter le peloton ... c'était loupé !

Le départ a été donné après 20 minutes d'attente. Il faisait 6°, j'étais en tenue courte (avec des manchettes quand même) et j'ai eu le temps de me refroidir. Les premiers kilomètres étaient galères, il y avait de grands coups de freins et à chaque fois qu'il y avait des ralentissements (rétrécissements de chaussée, ralentisseurs), avec 500 coureurs devant moi, je passais en étant quasiment arrêté. J'ai passé une dizaine de kilomètres à remonter le peloton sans m'affoler pour me caler aux alentours de la 200ème position. J'ai remonté petit à petit les coureurs, sans prendre de risques : j'avais les doigts et les pieds gelés. J'ai tout fait sans stresser : je savais qu'il y avait toujours du monde devant et que si je me mettais dans le rouge d'entrée de jeu, je le paierai cher par la suite.

Au bout d'une dizaine de kilomètres, j'ai constaté qu'un premier peloton d'une grosse centaine de coureurs était parti devant et qu'un trou s'était formé par rapport à mon peloton fort également d'une centaine d'unités. La première montée s'est présentée aux alentours du 25ème kilomètre : 3km à 5.5%. J'ai géré l'ascension afin de sauter de petit groupe en petit groupe : cette première bosse m'a permis de me dégeler. Je me suis calé à un rythme de croisière pour remonter les groupes, et pour sauter d'un groupe à un autre je faisais un effort intense sur une dizaine de secondes pour rejoindre le dernier coureur du groupe de devant, puis je reprenais mon rythme de croisière pour remonter ce nouveau groupe.

En haut je bascule avec un petit groupe. J'ai fait une bonne descente, sans prendre de risques car je savais que si je me mettais en travers dans un virage j'allais à nouveau paniquer et que je ferai ensuite toutes les descentes à contre-temps. En bas, un court morceau de plat nous a mené au pied de la seconde difficulté : 4.7km à 5.4%. J'ai repris un scénario identique à la première bosse : grimper au train et faire le jump de groupe en groupe en fournissant un effort de 10 secondes maximum. La descente afin de rejoindre les gorges de l'Ain s'est très bien passée : j'ai remonté pas mal de coureurs tout en me ravitaillant.

Dans les gorges de l'Ain, un gros regroupement s'est effectué. On devait être un peu moins d'une  centaine de coureurs, ça roulait à une allure régulière mais modérée : mon cardio a relevé une moyenne de 136bpm sur cette portion de 12km. Après être passé sur un pont étroit, la 3ème côte du jour est apparue : 5.4km à 4.5%. Je crois que c'est l'ascension que j'ai le mieux gérée, j'y ai retrouvé mes habitudes de grimpeur (pourtant profondément enfouies depuis des années) : je changeais sans cesse de rythme, j'accélérais, je ralentissais, je me sentais des ailes pousser. Je me sentais vraiment à l'aise à ce moment la.

Dans la descente qui a suivi, le coureur devant moi à complètement manqué son virage dans une épingle. Il a dérapé en bloquant sa roue arrière, a foncé droit dans le coureur qui était plus à l'extérieur du virage. Pas de chute mais une belle frayeur. Le temps de se remettre de nos esprits, une partie du groupe avait une cinquantaine de mètres d'avance ... j'ai fait un très gros effort pour rentrer, avec les 2 autres coureurs. Finalement, le groupe s'est relevé ce qui a permis à des groupes distancés dans la montée de rentrer.

Dans la 4ème bosse (3.3km à 5.2%), j'ai commencé à baisser en régime : jusqu'à présent, je maitrisais mes montées et je choisissais mon rythme par rapport aux autres. Dans cette montée par contre, j'ai subi : j'étais dans les roues mais j'étais loin d'être dans les plus forts du groupe. J'ai suivi les autres sans me mettre dans le rouge. La descente a de nouveau été bien maitrisée. J'ai ensuite profité des 6km de replat pour me ravitailler avant d'attaquer la difficulté suivante. J'ai notamment consommé un gel antioxydant, car je sentais qu'à l'approche du 100ème kilomètre des crampes pouvaient survenir.

L'avant dernière côte, longue de 2.1km à 4%, est celle qui m'a fait le plus mal. J'étais à l'arrière du groupe et je me suis accroché. Ca a été dur, j'ai laissé un petit trou sur le haut mais je l'ai comblé rapidement dans la descente. Je n'étais pas loin de passer à la trappe mais une fois dans la descente et sur le replat je me suis senti mieux : les jambes tournaient pas mal, le coeur répondait encore sans problèmes et j'étais encore lucide pour converser avec Laurent L (un coureur rencontré au cours de la Haute-Route 2011).

La dernière grimpée a été maitrisée sans trop d'encombres : j'ai subi dans le premier mur (200m à 12%) mais j'ai ensuite été relativement fringant. En haut, une fois sur le plateau, je savais que 20km à plat nous attendaient. Ayant constaté que le vent était de 3/4 défavorable et que certains coureurs avaient des fourmis dans les jambes, je me suis placé aux alentours de la 20ème place du groupe et je surveillais de près les mouvements devant pour éviter toute bordure. J'étais toujours bien placé par rapport au vent, toujours parfaitement dans l'abri. Les jambes tournaient bien, je sentais que les crampes n'étaient pas loin mais que tant que je tournerai les jambes et continuerai à m'alimenter correctement elles ne se pointeraient pas.

Dans les derniers kilomètres, le sprint s'est préparé. Pour ma part je suis resté au coeur du peloton mais je n'ai pas cherché à faire le sprint : je pensais que nous arrivions aux alentours de la 150ème place, et je ne voyais pas l'intérêt d'aller prendre des risques dans un final tortueux pour une petite place. Je savais que j'étais déjà entamé et que je n'avais donc pas tout mes réflexes, que les autres coureurs non plus, je n'ai pas cherché à batailler. Je termine à la 140ème place au classement général, et à la 18ème dans ma catégorie d'âge.

Je suis très satisfait de ma prestation : j'ai bouclé les 135km en moins de 4h, soit une moyenne de 33.6km/h. Je pensais mettre entre 4h30 et 5h, c'est donc bien mieux que ce que j'espérais ! Je suis content également parce que j'ai retrouvé des sensations dans les bosses, et que je m'y suis amusé. Enfin, surtout dans les 1ères bosses, les 2 du milieu ont été plus laborieuses. Enfin, je suis satisfait car je n'ai pas craqué en fin de course : je craignais particulièrement d'exploser au delà du 100ème kilomètre, mais il n'en a rien été. C'est particulièrement encourageant pour les échéances à venir.

Consultez les données de la course.
NB : la documentation officielle évoque un dénivelé de 1950m, mon compteur n'en a relevé que 1650. Les données des compteurs des autres participants ont des valeurs qui varient entre 1600 et 1980m ... j'ai trouvé le parcours vallonné, avec des bosses qui s'enchaînaient sans long moment de répit, mais je n'ai pas eu l'impression de grimper près de 2000m.