dimanche 28 juillet 2013

TDFête étape 16 : Vaison-la-Romaine - Gap

Le lundi 15 juillet, nous avons effectué l'étape reliant Vaison-la-Romaine à Gap. L'arrivée au lieu de départ a été perturbée, notre bus ayant été détourné. Une personne nous a bloqué la route car elle avait peur que la hauteur du bus arrache les décorations tendues entre les balcons. Il a fallu reculer dans une roue étroite, et trouver un itinéraire de contournement. Heureusement, notre chauffeur était un vrai pilote et nous a amené au départ sans soucis.

© Mickael Bougouin

Les premiers kilomètres se sont bien passés, on a repris en douceur. Au lendemain d'une journée de repos, c'était important de ne pas démarrer trop vite. La première petite montée, l'ascension de la montagne de Bluye, s'est bien passée. On est resté relativement groupés. On a ensuite longé une vallée, au pied du Mont Ventoux : il nous dominait sur notre droite, on l'a contourné pendant près d'une heure. Mais ce jour là, ce n'était pas lui notre objectif.

© Mickael Bougouin

L'ascension du col de Macuègne a été un calvaire pour Eric et Audrey : ils ne se sentaient pas bien du tout. 10 kilomètres galères pour eux, en plein soleil et sous une forte chaleur. Je suis resté derrière, avec Michel, afin de les accompagner. Arrivé au col, Eric s'est longuement allongé dans l'herbe. J'avais l'impression qu'il était en hypoglycémie, presque à bout de forces.

© Mickael Bougouin

On a ensuite plongé dans les gorges de la Méouge, un vaste désert rocheux assez abrupt et complètement minéral. J'allais me baigner dans ces gorges quand j'étais petit : cette fois je les ai parcourues en vélo. Ca m'a rappelé beaucoup de souvenirs. La présence de baigneurs en bas prouve que malgré le temps qui passe, les traditions perdurent. Quand j'étais petit, j'ai probablement du voir passer des cyclistes sans y prêter attention. Peut-être que l'un des enfants qui jouait dans le ruisseau y repassera un jour sur deux roues ?

© Mickael Bougouin

Notre pause du midi a eu lieu à Laragne, un village où j'allais chaque été quand j'étais petit. La dernière fois que j'y suis allé, c'était il y a pile 10 ans, pour l'enterrement de mon arrière-grand-mère. C'était la dernière personne de la famille qui y résidait, je n'y suis plus retourné depuis. Nous avons été reçus par le maire, qui nous a gratifié d'un très long discours.

On a mangé juste à côté de la place du marché provençal, l'une des distractions de mes vacances d'été. Nous étions également à proximité du bureau de tabac où j'allais acheter chaque jour le journal. Une fois que mon arrière-grand-mère l'avait lu, je me délectais des articles parlant du Tour. J'étais loin d'imaginer qu'un jour je serai moi aussi sur ces routes, moi aussi sur le Tour, et moi aussi dans les journaux. Pour tout dire, je n'aurai même jamais cru qu'un jour je signerai un article de journal qui parle de moi. Pourtant, c'est arrivé cet été !

© Mickael Bougouin

Après avoir bien bu et bien mangé, nous avons repris notre route via une remontée de vallée que je connaissais bien. J'y ai eu plein de souvenirs qui me sont remontés : ma noyade dans un lac, des sorties sur un vieux vélo aux pneus dégonflés, ...

J'ai eu un "bon de sortie", le seul qui sera accordé tout au long de l'aventure, afin de voir mes grands parents qui étaient sur le bord de la route. J'ai pris 1 minute d'avance : j'ai juste eu le temps de les embrasser et d'échanger quelques mots, avant de repartir à fond pour revenir dans les roues du groupe. Ca m'a offert deux belles chasses, l'une pour sortir, l'autre pour rentrer.

© Mickael Bougouin

Dans les derniers kilomètre avant le pied du col de Manse, j'en ai profité pour apporter des bidons d'eau deux fois aux autres. Avec 3 bidons dans le dos et un bidon dans une main, on se sent beaucoup plus lourd. Comment font les professionnels qu'on voit se charger de 6 ou 7 bidons ? Ils doivent se sentir comme s'ils passaient d'une voiture de sport à une Renault Chamade diesel.

Une fois le ravitaillement terminé, j'ai haussé le ton pour passer des dernières places du groupe aux premières, en passant de groupe en groupe. Une fois dans le groupe de tête, j'ai accéléré et je suis parti seul en tête dans la portion la plus dure. Sur le gros plateau dans du 10%, le coeur à 180, me voila en plein dans la course. Avec le vent défavorable dans la partie finale, plus roulante, j'ai un peu attendu le retour de Laurent car je ne me sentais pas bien, complètement asphyxié. Lilian et JB nous ont rattrapé et m'ont déposé sur place en peu de temps. J'en finis au sprint avec Julien, après un effort maximal pendant plus de 20 minutes. Une fois en haut je suis redescendu chercher les derniers afin de les accompagner jusqu'au sommet.

On est descendu sur Gap via la fameuse descente de la rochette. On a été plusieurs à se faire surprendre au fameux "virage Beloki" : le goudron y fait des vagues, comme si on était sur de la tôle ondulée, et le virage se ressere. On s'est fait une petite frayeur mais il n'y a eu aucune chute. En bas de la descente, un faux-plat descendant nous a mené jusqu'à notre bus.

Pendant que je me changeais, une personne a demandé à me parler. J'étais ravi, je pensais qu'une personne qui me connaissait (via ce blog, twitter ou autre) et de passage dans le coin voulait discuter avec moi. Que neni, c'était juste quelqu'un qui voulait nous critiquer et a choisi mon prénom au hasard dans la liste. Il m'a saoulé avec ses remarques du genre "vous n'avez pas besoin de ci, vous n'avez pas besoin de ça, vous n'allez pas assez vite, vous êtes trop nombreux" ... j'ai fini par le laisser sur place, sans même répondre à ses dernières remarques car il n'écoutait aucune de mes réponses depuis le début. La popularité d'un projet, ça a des avantages et ça a aussi quelques inconvénients.

Bilan : 174km, 6h20 de selle, 3000m de dénivelé, 130bpm en moyenne.
Consultez notre parcours et mes données.

Vous pouvez consulter ici l'ensemble des articles consacrés au Tour de Fête.

2 commentaires:

  1. Plusieurs virages de la descente m'ont surpris. Elle est quand même assez technique .
    Une petite vidéo pour illustrer le virage Beloki: http://www.youtube.com/watch?v=h_8m5-sR6I4 :)

    RépondreSupprimer
  2. C'est vrai qu'il y a quelques virages avant celui-ci qui surprennent et qui incitent déjà à la prudence. Mais le goudron y était propre, donc ça passait. Le goudron du virage Beloki, il était casse-gueule !

    RépondreSupprimer