mardi 15 octobre 2013

Une coupure hivernale ? Non merci !

Voilà une question qui revient souvent, que ce soit par écrit dans les commentaires ou par oral : "quand est-ce que tu coupe ?". Ma réponse est simple : jamais !


A quoi sert la coupure ?
La coupure hivernale sert à récupérer physiquement des efforts faits toute l'année. Quand on roule beaucoup, le corps éprouve à un moment ou à un autre le besoin de souffler afin d'éliminer complètement toute la fatigue accumulée au fil des mois. La coupure sert également afin de se changer les idées : quand on passe sa vie sur son vélo, vient un moment où on a envie de voir autre chose. Par analogie, les congés payés dont bénéficie tout salarié permettent certes de se reposer mais également de se changer les idées. De sortir de ses habitudes quotidiennes.

Pourquoi je ne coupe pas totalement ?
La coupure totale se justifie dans le cas d'un cycliste qui roule 4 à 5 fois par semaine, à fortiori s'il roule régulièrement à de hautes intensités. Dans mon cas, je roule deux fois le week-end et une fois dans la semaine. Je roule rarement à des intensités élevées. Si on prend le cas du Tour, j'ai effectivement effectué beaucoup de kilomètres mais à faible intensité : je n'ai donc pas accumulé de grosse fatigue. Mon activité physique post-Tour a été nulle (plus de 10 jours sans toucher au vélo) ce qui m'a permis de récupérer intégralement. Un cycliste qui ne roule que le week-end n'a pas besoin de couper totalement : la fatigue se résorbe naturellement lors des 5 jours de la semaine.
Du point de vue de la lassitude mentale, un cycliste qui roule beaucoup toute l'année peut ressentir le besoin de couper. Dans mon cas, le cyclisme me permet justement de couper mentalement avec mon travail. Là où un cycliste professionnel a besoin de faire autre chose pour changer de son travail, moi j'ai besoin du cyclisme pour faire autre chose que mon activité professionnelle.

Qui doit couper ?
Tout cycliste professionnel ou quasi-professionnel doit couper. Les efforts qu'il produit sont très intensifs et très fréquents. Ceux qui sont sur la brèche du début février lors des "courses au soleil" jusqu'au mois d'octobre accumulent de la fatigue qui est difficilement résorbable totalement en cours d'année. Ceux qui ne font que du vélo et n'ont pas de travail à côté peuvent avoir besoin de couper mentalement, ça me semble logique.


Pour tous les autres, la coupure est un choix personnel et non une obligation. Ce n'est pas parce qu'un équipier vous dit qu'il coupe que vous devez faire de même. Quand j'entends des cyclistes effectuant 6000km par an à un rythme tranquille dire à d'autres personnes de leur club qu'ils doivent couper pour se reposer ... ça me fait rire. De quels efforts doivent-ils se reposer ?

Faire moins d'effort au cours des mois de novembre et/ou décembre, quand la météo n'est pas terrible et que les objectifs de l'année suivante sont encore lointains, suffit très bien. Ce ne sont pas une ou deux sorties tranquilles le week-end qui vont engendrer de la fatigue.
Quand le vélo est un plaisir, pourquoi se priver de son plaisir hebdomadaire ?

4 commentaires:

  1. Salut Florent,

    Je suis d'accord avec toi sur le fait que ce n'est pas une obligation à nos niveaux. On parle bien d'une obligation physique.

    Par contre en ce qui me concerne, j'ai quand même besoin de couper 15j - 3 semaines, histoire de faire autre chose comme la course à pieds, la natation. C'est plutôt un besoin mental. Ensuite j'aime bien reprendre par du vélo plaisir sans exercices, juste le plaisir de rouler avec les copains.

    Mais chacun est différent.

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  2. Je suis assez d'accord avec toi. En dessous de 15 000 km/an, je ne pense pas que la coupure soit nécessaire d'un point de vue récupération physique. Mais en ce qui concerne le mental, c'est beaucoup plus personnel.

    Pour ma part, j'ai besoin d'une coupure totale de tout sport pendant deux semaines histoire de passer vraiment d'une saison à l'autre. Ça me permet de tourner la page. Psychologiquement, je n'arrive pas à enchaîner deux saisons sans couper.
    La coupure me permet également de recharger les batteries mentales. Au bout des deux semaines, je suis vraiment en manque de vélo et j'accumule une grosse motivation pour affronter l'entraînement hivernal (pas toujours facile dans le Nord ...).
    Depuis deux saisons, j'enchaîne même cette coupure avec une reprise de 3 à 4 semaines uniquement en VTT, ce qui me permet de rependre progressivement et retarde la reprise sur route. Du coup, quand je reprend le vélo de route fin novembre, je suis en manque total et donc ultra motivé pour rouler.

    Cette coupure joue donc un rôle important pour moi, beaucoup plus d'un point de vue mental que physique ...

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  3. Je suis d'accord que pour la plupart des cyclo fassent une coupure hivernale plus pour le mental que pour une recuperation physique. Pour je ne fais pas de coupure hivernal, les mois d'hiver me servent juste à travailler mes points faible et reprendre le renforcement musculaire. Je pratique le triathlon ( half et ironman) je fais des coupures de quelques jours apres une course surtout apres un ironman avec une prepa de 5 mois a environ 12-15 h hebdomadaire. Les quelques jours me permettent de me régénérer physiquement.

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  4. Même physiquement et quelque soit le niveau, une coupure est indispensable. Si la fatigue ne se fait pas directement ressentir en fin de saison, elle peut apparaître sous d'autres formes au cours de la saison suivante au travers de blessures.
    Et mentalement, on ne tient pas sur un sport unique. Ne me faites pas croire qu'il n'y a pas un raz le bol au bout de quelques mois d'emprunter les mêmes routes d'entraînement, et ce quel que soit l'objectif de la saison !

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