mercredi 26 août 2015

24 heures du Mans : la course

Pour lire toute la phase d'approche avant le départ de la course, consultez cet article "24 heures du Mans : avant le départ".


Le départ de l'épreuve est atypique : 491 vélos d'un côté, 491 cyclistes de l'autre côté du bitume. Comme je le racontais dans mon article précédent, il a fallu se placer très tôt sur la ligne de départ, on s'est donc regroupé entre coureurs solos pour discuter. C'était mieux pour passer le temps. Le drapeau a été baissé à 400 mètres de nous, pendant qu'on discutait, sans qu'on soit prévenus par un signal sonore. Même en étant attentif, il aurait fallu de bons yeux pour voir le signal de départ. Un coup de trompette n'aurait pas été superflu. Nous discutions donc quand d'un coup on a vu les cyclistes se mettre à courir. On a fait de même, courant sur du goudron avec nos chaussures et nos cales pas du tout prévus pour ça. J'ai fait une course rapide, j'ai sauté sur mon vélo par l'arrière comme en cyclocross, les pédales se sont clipsées en un éclair et me voila remontant à gauche comme une fusée pour revenir sur les groupes en train de se former devant. Le cyclocross m'a bien aidé pour le départ, le saut sur vélo étant devenu un geste naturel.






Après une énorme remontée, les 10 premières minutes ayant été faites à fond sans se poser de question, j'ai rejoint le 2ème peloton. Pour prendre place à l'intérieur, il m'aura fallu faire un gros effort, les coureurs avec qui je me suis retrouvé étant placés 200/300m devant moi sur la grille de départ. Bien que faisant l'épreuve en solo, je savais que je ne ferai qu'une partie de l'épreuve donc je me suis permis cette remontée violente et brutale. Ce qui m'as le plus marqué au cours des premiers tours, c'est le bruit assourdissant des spectateurs. C'est incroyable : du début de la ligne droite des paddocks jusqu'au sommet de la côte Dunlop, on n'entendait même plus le sifflement des roues en carbone de la centaine de coureurs du groupe dans lequel j'étais.


Mon premier relais avec moi-même a duré un peu moins de 3 heures. 90 kilomètres sous une forte chaleur (il faisait encore 30° à 21h !). Ma compagne et mon ami Stéphane m'encourageaient depuis les paddocks, j'entendais facilement leur voix car au bout de 20 minutes le public massif du départ est retourné à ses occupations. En passant devant les stands, on n'entendait plus que des consignes d'équipe : "4 tours, 3 tours, 2 tours, dernier tour". J'ai levé le pied au bout de 40 minutes : le rythme était trop élevé par rapport à mon envie. Les premiers tubes de gels ont fait leur apparition sur le goudron à ce moment là, au même moment j'ai vu les premiers concurrents rentrer aux stands.


A ma grande surprise je me suis fait rattraper par un gros peloton dans lequel j'ai retrouvé quelques amis qui m'ont encouragé. Je pensais qu'ils me prenaient un tour alors qu'en réalité ils ne faisaient que combler leur retard pris au départ. Je suis resté dans les roues quelques tours, le temps de discuter avec Jonathan Martial, mon compagnon de chambre des premiers jours du Tour de Fête il y a 2 ans. Puis quelques mots supplémentaires avec Julien Tarissan, en compagnie de qui j'avais effectué le Tour des Flandres et Liège-Bastogne-Liège l'année dernière.


Je me suis de nouveau laissé décrocher, préférant rouler à un rythme plus léger et surtout plus régulier. Au bout d'une grosse heure, les premiers m'ont pris un tour. Un trio m'a doublé à grande vitesse, je me suis écarté pour ne pas les gêner. Le premier peloton m'a doublé quelques minutes plus tard, le paquet était imposant mais tout s'est bien passé car je me suis de nouveau écarté. L'orchestre qui jouait de la musique en haut de la côte Dunlop a disparu à peu près à cet instant : moi qui pensais qu'ils joueraient toute la nuit pour donner du baume au coeur des pédaleurs, qu'ils iraient jusqu'aux dernières minutes de l'épreuve tel l'orchestre du Titanic jouant pendant que le navire sombrait. Je me trompais. Une heure de musique, c'était suffisant : le Titanic n'avait pas besoin de musique pour rejoindre doucement le fond de l'océan.


J'ai donc fait ma première pause après 90 kilomètres, à peu près dans les temps que j'avais prévu. Je n'avais plus d'eau, il était temps de rentrer aux stands : l'hydratation est vraiment importante lors de ce genre d'épreuve, une déshydratation peut vite avoir des conséquences profondes. Je me suis arrêté à temps, j'ai refait le plein des bidons, mangé un peu et me suis reposé trente minutes comme je l'avais prévu. J'avais déjà commencé mon alimentation sur le vélo dès la première heure de course, sans jeter mes emballages au sol contrairement à d'autres.



J'ai repris la piste pour deux heures supplémentaires. La course avait débuté depuis 3h30 et pour certains la côte Dunlop devenait vraiment dure. Pour ma part, si je l'ai franchie sur le gros plateau lors des premiers tours, j'ai préféré utiliser systématiquement le petit plateau ensuite afin de conserver une cadence de pédalage plus élevée et ainsi ménager mes genoux. J'avais l'impression d'être une tortue dans l'ascension quand je me faisais doubler par un gros peloton, mais j'avais l'impression d'être un lièvre par rapport à d'autres concurrents qui étaient déjà à la limite de poser pied à terre. Je ne m'attendais pas à autant de défaillances aussi tôt dans l'épreuve.


Je ne m'attendais pas non plus à voir l'ambulance intervenir aussi souvent. Sur mes 5 heures en piste, je l'ai vu intervenir 5 fois pour évacuer des coureurs incapables de repartir sur leurs deux pieds ou leurs deux roues. Quand on voit chaque heure un concurrent se faire déposer sur une civière, sous une couverture de survie, parfois avec une perfusion en cours ... on se pose des questions. Ces questions, je me les suis d'autant plus posées en voyant le comportement de certains irresponsables qui m'ont mis des coups de coude alors qu'on est que 2 de front sur une piste qui fait 10 à 15m de large. J'ai vu une fille d'1m50 et 40kg se faire projeter dans les vibreurs puis dans l'herbe au moment où elle se faisait doubler. Je me suis fait doubler par un type qui a préféré passer dans l'herbe alors que longeais le bord du goudron et que tout le reste du peloton passait sans incident à côté de moi. J'avais une folle envie de mettre des coups de casques à certains irresponsables, mais ça aurait mis en danger d'autres coureurs et ce n'est pas dans ma mentalité de répondre par les gestes à ce genre de choses. J'ai fait des centaines de courses, dans différentes catégories (de la 2ème FFC aux cyclosportives, en passant par l'Ufolep et la FSGT) mais je n'ai jamais vu une telle agressivité inutile. Que ça joue des coudes sur des routes étroites et sinueuses je le comprends. Que ça joue des coudes sur un circuit aussi large, j'ai en revanche beaucoup de mal à le comprendre.



La particularité de cette épreuve, c'est que beaucoup de niveaux différents cohabitent. Il y a des coureurs de haut niveau, dont c'est quasiment le métier, et à l'inverse des débutants. Lors de la reconnaissance du circuit le matin, une fille a failli tomber et a dit à l'homme qui l'accompagnait "c'est dur à utiliser des pédales automatiques". C'était la première fois qu'elle s'en servait. Un peu plus tard lors de cette reconnaissance, j'ai expliqué à un homme que les 4 épingles ne devaient pas être accrochées en haut du dossard mais être réparties sur les 4 côtés ou les 4 coins. Avec 4 épingles en haut, son dossard flottait à l'horizontale, je n'avais jamais vu ça. Pendant l'épreuve, je me suis donc fait doubler par des coureurs expérimentés et j'ai doublé des personnes en short + tshirt + baskets sur des VTT à pédales plates. J'ai aussi été doublé par quelques personnes en baskets et pédales avec cale-pieds à sangle, ce qui m'a fait bizarre.


J'ai terminé ma première journée 5 heures 45 après le départ. Avec 150 kilomètres parcourus en 5h de selle, j'avais ma dose. Je comptais initialement repartir pour deux heures, mais au bout d'une heure trente j'en avais déjà marre de tourner en rond. Je peux trouver 50 raisons pour lesquelles j'aime le vélo, mais tourner en rond sur anneau si large sans jamais freiner, c'est pas du plaisir pour moi. C'est même plutôt une torture. J'ai stoppé à la tombée de la nuit et je suis allé prendre mon repas tranquillement. J'avais l'esprit serein, j'étais convaincu d'avoir pris la bonne décision.



Ca m'a permis de découvrir les coulisses de l'épreuve : les paddocks, les spectateurs, le village exposant, ... tout ce que je n'aurais pas pu voir si j'avais pédalé en solitaire. Ca m'as permis de dormir correctement, même si l'orage m'a réveillé vers 4h30 : des seaux d'eau se sont déversés sur la piste, accompagnés par un vent violent et des éclairs. Je n'aurais pas aimé être dessous.


Le matin, il a plu une partie de la matinée avant que le ciel bleu ne fasse son retour. Je comptais reprendre la piste pour quelques heures, le temps d'un décrassage, mais je n'avais aucune envie. Tourner en rond de cette manière ne me procure absolument aucun plaisir. Je me suis dit que je serais mieux à faire mon décrassage à Lyon, à prendre du plaisir sur de petites routes de campagne étroites et sinueuses. A voir le paysage défiler sous mes yeux, un paysage qui change régulièrement. J'ai rendu la puce de chronométrage, j'ai rangé mes affaires et j'ai repris l'autoroute pour rentrer sur Lyon.


Je ne regrette absolument pas mon abandon. Au final, avec 150km à 30km/h de moyenne, c'est comme si j'avais fait une cyclosportive normale. Je ne regrette pas cet abandon notamment car je ne prenais aucun plaisir pendant l'épreuve en dehors de la première heure de course, et car je tiens vraiment à être performant sur les contre-la-montre puis les cyclocross. L'effort consenti ce week-end ne va pas trop m'handicaper dans ma préparation : ce n'est pas l'effort idéal mais ce n'est pas non plus un effort trop perturbant. Je me suis arrêté au bon moment je pense. Je remercie ceux qui m'ont encouragé en pleine épreuve (ma compagne qui m'a assistée tout le week-end, Jonathan, Julien, Stéphane, Laurent X 2, Didier, les quelques lecteurs de mon blog qui sont venus me parler) et ceux qui m'ont envoyé des messages (ma famille et mes amis). Un immense bravo à tous les solos qui ont bouclé cette épreuve, du premier au dernier ils méritent le respect.


Je ne suis pas déçu, ne le soyez pas non plus. De belles performances vont venir dans les 4 mois qui arrivent, j'en suis certain !

Consultez mes données et les photos prises par ma compagne.

lundi 24 août 2015

24 heures du Mans : avant le départ

Vendredi, j'ai fait en camping-car la route reliant Lyon au Mans. 8 heures de trajet, pauses comprises, qui se sont bien passées. Ca m'a permis de découvrir à quel point un cycliste seul roulant bien à droite à 30km/h pouvait être compliqué à doubler quand on conduit un véhicule de 3m de haut, 7m de long et 2,2m de large. J'ai découvert aussi que quand une voiture double, elle génère un front d'air assez violent qui met des à-coups dans la direction ... quand aux angles morts, ça doit être un raccourci pour "si tu reste dans cet angle, tu seras mort au prochain virage". On devrait plutôt les rebaptiser "trous noirs". Bref, un tel mastodonte n'est pas si évident que ça à conduire et je m'en souviendrai à l'avenir quand je serais à pieds, en vélo ou en voiture.


Arrivé sur place, le premier défi a été de trouver une place de stationnement au sein du camping lié au circuit. A 19 heures la veille de l'épreuve, il y avait déjà beaucoup de monde. C'est véritablement impressionnant, je ne m'attendais pas à ce qu'il y ait autant de personnes : les concurrents viennent avec leurs maris/femmes/enfants/parents/amis/collègues/coéquipiers/dirigeants de club. Et leurs animaux de compagnie parfois. Pour faciliter le regroupement entre équipiers, certains délimitent de grandes portions de terrain avec de la rubalise. C'est interdit par le règlement mais je comprends que ça facilite grandement la vie des concurrents d'une même équipe.


J'ai récupéré ma puce de chronométrage quelques minutes avant la fermeture du vendredi soir. En la récupérant la veille, il y avait nettement moins d'attente que le lendemain matin. En plus de la puce électronique, j'ai récupéré un "sac cadeau" contenant les inévitables pubs des sponsors de l'épreuve. Le sac est en carton donc rapidement biodégradable, les catalogues et brochures à l'intérieur sont en papier donc recyclables, cependant je reste toujours mitigé sur la catastrophe écologique que ça représente. Sur les 1966 coureurs participant à l'épreuve, combien ont ouvert une page du catalogue ? De l'autre côté, sans les sponsors qui financent une partie de l'épreuve, celle-ci n'aurait pas lieu; il est donc normal de faire la publicité de leurs produits et services.


Au camping, la veille au soir, l'ambiance est particulièrement calme et détendue. L'odeur des barbecue domine : les merguez et côtes de boeuf ne constituent pas les viandes les plus recommandées avant un effort violent, mais elles rechargent le ventre des accompagnateurs. Ajoutez à ça diverses boissons alcoolisées, selon la région d'origine, toutes bues avec modération, et vous obtenez un mélange assez rarissime dans l'univers du vélo. La veillée a été le meilleur moment du séjour, en tout cas le plus convivial. J'avais du mal à croire qu'une course de vélo avait lieu le lendemain. Les personnes à côté de nous, collègues de travail en journée dans une usine PSA du Calvados et coéquipiers de pédalée les week-ends au sein d'un même club, sont venus discuter longuement. Ils faisaient l'épreuve par équipe de 6, mais tout le club avait fait le déplacement pour les aider dans leur défi. Ils m'ont avoué que pour eux, cette épreuve était un rendez-vous annuel qui leur permettait de passer un week-end tous ensemble. C'était des gens vraiment sympas, attachants, humains et intéressants. Une belle rencontre.

Le lendemain matin, le camping s'est rempli encore un peu plus. Le départ n'ayant lieu qu'à 15 heures, diverses manifestations étaient organisées pour occuper les personnes présentes. Pendant une heure, de 8h30 à 9h30, la piste était ouverte aux concurrents afin d'effectuer une reconnaissance. Ca m'a permis de voir comment se passaient les virages et de grimper la fameuse montée Dunlop. Sur la piste, le championnat de France des journalistes s'est ensuite tenu en ouverture des épreuves chronométrées, précédant de peu une double course Pass'cycliste (D1+D2 et D3+D4).

Une fois ces épreuves terminées, les concurrents étaient invités à un briefing. C'était un rappel des consignes de sécurité et du règlement, des choses basiques et logiques. La commissaire FFC en a profité pour rappeler que "les GoPro sont interdites, le règlement FFC sera strictement appliqué". Ca m'a fait rire qu'elle utilise la marque GoPro quand les organismes officiels de la langue française luttent contre l'utilisation des marques en tant que désignation d'objet ou de service. Ca m'a fait sourire également car le règlement FFC n'interdit pas seulement les GoPro mais toutes les caméras quelle qu'en soit la marque. A la fin du briefing, il était prévu une version anglaise : il n'y a eu que 3 phrases dans la langue de Shakespeare, résumant bien le peu d'intérêt qu'avait ce briefing. Les anglophones n'ont rien loupé.


A 14h15, la procédure de départ a commencé. Les coureurs sont partis se placer sur la ligne de départ par vague de catégorie : les équipes de 4, puis 6, puis 8, puis les duos et enfin les solos. Une fois les coureurs placés, les hymnes des 12 nationalités participant à l'épreuve ont été joués. C'est sympa mais quand on attend bêtement debout en plein soleil, par 34° sans ombre, on ne trouve pas ça si marrant. Ce temps a permis aux commissaires de passer vérifier que chacun était à sa place : certains s'étaient avancés et comptaient gagner quelques mètres en pensant passer inaperçu au milieu des 491 vélos alignés.


En attendant le départ, j'ai discuté avec les concurrents autour de moi. Nous étions tous novices dans la catégorie solo, tous placés au bout de la ligne droite avec un handicap de 400 mètres sur les premiers. On a patienté au soleil en discutant jusqu'à ce que le départ soit donné. La course fait l'objet d'un second article à lire en cliquant ici.

jeudi 20 août 2015

Les 2 x 9h du Mans

En m'inscrivant il y a quelques mois aux 24 heures du Mans, je souhaitais faire de cette épreuve un véritable objectif. Pour m'y préparer, je comptais reproduire (en améliorant si possible) l'enchaînement qui m'avais permis de venir à bout de Bordeaux-Paris en 24 heures.


Je comptais donc rouler normalement jusque fin mai, accumuler quelques grosses sorties en juin et juillet (reproduisant les mois de mars et d'avril 2014) afin d'avoir une base solide en endurance, puis réduire en aout pour récupérer (comme je l'avais fait en mai 2014) et en profiter pour travailler d'autres qualités en vue des contre-la-montre de septembre. Sur le papier, c'était plutôt pas mal.

La vie et ses impondérables étant passés par là, je n'ai pas pu faire les longues sorties prévues en juin et juillet. J'avais pourtant tracé des parcours particulièrement intéressants (comme relier le palais royal de Bruxelles au palais royal d'Amsterdam par le chemin des messagers d'antan, ou le "Giro de Lyon" qui faisait une boucle de 260km autour de la capitale des Gaules). Quand j'ai pu remonter de manière régulière sur un vélo, fin juillet, c'était trop tard : à vouloir rattraper le temps perdu, je me serais épuisé vainement tel Don Quichotte luttant contre les moulins.

J'ai décidé de sacrifier cette épreuve en faveur des contre-la-montre puis des cyclocross qui suivront. Pas préparé, ça aurait été un carnage pour mon corps pour un classement pas terrible et une performance physique qui ne m'aurait pas ravi. Je vais donc découper l'épreuve en (environ) deux blocs de 9 heures : de 15h à minuit je serais sur le vélo, de minuit à 6 heures bien qu'inscrit en individuel je laisserai le relais à Morphée, avant de remonter sur selle de 6h à 15h. 18 heures de vélo, ça me laisse déjà le temps de faire un grand nombre de tours de circuit. Comme il faudra que je prenne la route juste après l'épreuve, puisque je dois être sur Lyon le lundi matin à 7 heures, ce sera plus sécurisant que de conduire 7 heures sans avoir dormi depuis près de 2 jours (l'épreuve débutant à 15 heures).

Le nouveau but est de découvrir l'épreuve et son ambiance sans m'épuiser et sans risquer de me blesser. Je sais que je prendrai nettement plus de plaisir sur les 5 mois à venir, entre chronos et cross, pour lesquels j'ai le temps (2 mois) de me préparer convenablement.

dimanche 16 août 2015

Un dimanche entraînant

L'entraînement de ce dimanche proposait de travailler 3 composantes différentes : la force maximale, le foncier et le rendement technique. Si la première composante n'est pas trop fatigante à travailler, les deux autres sollicitent le corps plus longuement.

Après avoir récupéré Julien sur les quais de Saône, nous avons commencé par nous échauffer pendant une quarantaine de minutes, jusqu'à Saint André de Corcy. Après avoir passé le marché dominical matinal, j'ai attaqué le premier exercice du jour : 10 sprints départ quasi arrêté, gros plateau et petit pignon. Lors d'une séance similaire jeudi j'avais exercé une poussée de 95kg par pédale. Aujourd'hui, ma poussée a été de 105kg, un chiffre qui me laisse imaginer la distorsion que doivent subir les pédaliers des sprinteurs (aussi bien sur piste que sur route) : si avec mon tout petit niveau j'obtiens une telle force, la violence subie par leur matériel à eux doit être phénoménale.

De Saint André de Corcy jusqu'à Chatillon sur Chalaronne, en passant par Villars les Dombes, notre sortie a été agrémentée de ces sprints réguliers. C'est fou comme le temps et les kilomètres passent vite quand on est concentré sur un exercice spécifique.


A la sortie de Chatillon, après avoir évité un nombre incalculable d'automobilistes ne sachant pas conduire (à croire qu'ils s'étaient donné rendez-vous la-bas !), le deuxième exercice a débuté. Pendant une heure, j'ai maintenu un niveau d'effort modérément élevé à une cadence plus basse que la normale. Il m'avait été demandé un parcours sans roue libre : avec 32 secondes sans pédaler sur une heure, je pense y être arrivé avec brio. L'exercice demandait également de rouler à un effort constant au lieu d'une vitesse constante, ce qui est toujours un peu délicat. Habituellement, à allure constante, quand ça descend un peu on pédale moins fort et quand ça grimpe un peu on appuie plus fort sur les pédales. Ici, la logique est inversée : on pédale aussi fort quelles que soient les circonstances, ce qui génère une vitesse élevée quand ça descend et une vitesse faible quand ça grimpe. C'est un peu déroutant au début, mais quand on s'habitue à l'utilisation d'un capteur de puissance on s'y fait.

On est rentré avec une belle vitesse moyenne après 3h15 d'efforts. Sans se prendre de relais puisque les exercices ne s'y prêtaient pas, on est revenu avec quasiment 30 de moyenne sans avoir eu l'impression de se mettre à fond. Ca faisait longtemps que je n'avais pas eu d'aussi bonnes sensations.

Consultez notre parcours.

samedi 15 août 2015

Fractionné entre Saône et Dombes

Samedi, une séance de fractionné était au programme. Au menu du jour j'avais 3 séries de 30/30 à effectuer en plat principal, après un échauffement en entrée et un retour au calme en dessert.

Avant de partir, j'ai changé mes pneus pour en mettre de nouveaux. Michelin m'a transmis des pneus Pro4 "Endurance" en 28 pouces, que je compte utiliser lors des 24 heures du Mans. Leur poids de 285g (contre 200g pour la version "normale") ne devrait pas être trop handicapant sur le circuit du Mans. Une semaine avant le départ, je voulais les tester sur quelques sorties afin de m'habituer à leur comportement ... et à gonfler des pneus à 4,5 bars. Une pression particulièrement basse par rapport à mes habitudes (entre 6,5 et 7 bars), mais qui à l'utilisation ne change rien sur ces pneus.

J'ai retrouvé Julien sur les quais de Saône. On s'est échauffé pendant 30 minutes avant d'attaquer les exercices du jour. On s'est échauffé à la fois au niveau des muscles, du coeur et de la vision; des bouteilles de verres avaient été cassées à divers endroits et il fallait les éviter. De manière pragmatique, éviter les morceaux de verre permet d'éviter les crevaisons.

La montée que j'avais retenue pour l'exercice du jour est celle du boulodrome de Neuville. Il me fallait trouver une bosse de 8 minutes (au moins), présentant un peu de résistance pour faciliter les périodes de 30 secondes d'effort (sur le plat, c'est dur de maintenir une puissance élevée constante), mais ne présentant pas trop de résistance afin de pouvoir récupérer sur les 30 secondes de contre-exercice. Une montée plutôt régulière et sans virages en épingle est un vrai plus pour faciliter les exercices : dans une épingle il faut parfois cesser de pédaler trois secondes ce qui ne convient pas à l'exercice demandé. Le choix des parcours n'a rien de hasardeux, il faut tenir compte des exercices à effectuer.

Les 3 séries se sont bien passées. Bien calibrées grâce à Alban Lorenzini, elles m'ont fait moins mal que les séries que je faisais "seul" pourtant je suis certain qu'elles seront plus efficaces. Le gros point positif, c'est que je ne me suis pas écroulé sur la fin de l'exercice. Ca n'a pas été facile pour autant, comme me l'a confirmé à la fin Julien : ses jambes tiraient et son corps semblait également réagir à la sollicitation.


On a ensuite roulé une heure tranquillement, en discutant. A basse intensité, on a consommé les calories ingurgitées la veille au soir lors d'une soirée crêpes chez lui. C'était aussi l'occasion d'éliminer le Nutella, qui accompagne inévitablement les crêpes dans mon alimentation. Bien que le chocolat ne soit pas recommandé aux sportifs selon certaines études, selon ma propre expérience un sportif qui est bien dans sa tête (grâce à l'absorbtion de chocolat par exemple) est un sportif plus performant. Si on me privait totalement de chocolat, mes performances baisseraient à coup sûr. De plus, ayant visité le musée du chocolat de Bruxelles (que je ne vous recommande pas, c'est tout petit et pas très intéressant, seule la fontaine de chocolat a sauvé cette visite de la médiocrité) en juillet, j'ai découvert que le chocolat était un antioxydant naturel. Je vais désormais emporter une tablette de chocolat dans mes poches lors de chaque sortie, pour éviter les crampes ;-)

On est rentré après 2 heures d'efforts sous le soleil et une température douce. Après la canicule, avoir une température autour de 20° est nettement plus agréable pour s'entraîner. Pourvu que cette fraicheur dure.

Consultez notre parcours.

mercredi 12 août 2015

Travail ET endurance

La séance du jour était orientée vers l'endurance, au lendemain d'une séance de force maximale et à la veille d'une autre séance de force maximale. J'en ai profité pour rouler avec Benjamin Olivier, coureur élite au VC Caladois qui était lui en séance de récupération puisque hier il a pris la 13ème place du prix du Val de Digoin. Ca a été l'occasion de rouler et de travailler en même temps, puisque nous devions parler d'un développement de site internet pour un projet qu'il réalise.

J'ai commencé par retrouver Julien, de retour de vacances, devant chez moi. Après 10 jours en Italie, à manger la nourriture typique italienne (des pâtes et des pizzas, ce pays a une gastronomie géniale pour les cyclistes !), il retrouvait sa monture sans trop savoir dans quelle forme il allait être. Au vu du rythme qu'il a imposé dès les premiers tours de roue, je peux affirmer qu'il n'a pas régressé de manière significative.


On a retrouvé Benjamin au lieu convenu. J'ai attaqué l'exercice du jour (1h30 en endurance) tout en discutant avec lui de son projet "Pédaleur". Il s'agit d'une box à destination des cyclistes, permettant aux abonnés de recevoir régulièrement des accessoires utiles à leur pratique. Plus d'informations seront prochainement disponibles sur http://www.pedaleur.fr/

C'est ainsi que pendant 1h30, j'ai pu à la fois m'entraîner et travailler. Une fois le coeur de séance terminé, Julien et mois avons laissé Benjamin dans les rues de Lyon pour rentrer chez nous tranquillement.

Consultez notre parcours.

dimanche 9 août 2015

Après trois crevaisons, termine tes exercices à la maison !

Aujourd'hui, j'ai eu le droit à ma première trilogie de crevaisons en une même sortie. Il faut dire qu'avec une moyenne d'une crevaison par an, les chances pour que j'en ai trois le même jour étaient fort minces. Après ma première casse de chaîne hier, je me dis que ce week-end était maudit.

Tout avait pourtant bien commencé. Je suis parti de chez moi peu avant neuf heures, l'exercice du jour bien en tête et avec un parcours que j'emprunte peu mais que j'adore. Et surtout, qui me semblait taillé sur mesure pour la séance du jour. Les jambes tournaient toutes seules, il n'y avait pas de bruit : ni de la part de mon vélo, ni de la part des automobiles qui brillaient par leur absence. Ah, le mois d’août sur Lyon, quel régal !


Je m'échauffais donc sereinement, évitant soigneusement flaques d'eau et débris de verre, quand une crevaison rapide m'a stoppé dans mon élan. Le temps de réparer, j'ai préféré faire demi-tour et changer de parcours pour rentrer chez moi regonfler mon pneu à bonne pression. Les pompes à main c'est bien, mais 4 bars ce n'est pas sécurisant quand on a encore 3 heures de selle devant soi et que les routes sont humides. Une fois mon pneu regonflé, me revoilà parti à l'échauffement avant d'attaquer le premier exercice du jour.

Le premier exercice comprenait 10 accélérations de 10 secondes. J'ai fait la première accélération normalement mais peu avant de faire la seconde j'ai eu une crevaison rapide de la roue avant cette fois. Le silex qui a entaillé mon pneu était vraiment énorme, je n'avais jamais vu ça. J'ai eu beaucoup de mal à le sortir de la carcasse du pneu; il m'a fallu plus de temps pour le retirer que pour changer puis regonfler la chambre à air. Pas découragé, j'ai poursuivi ma série d'accélérations.

A la 4ème accélération, j'ai senti que mon vélo se comportait étrangement quand je me mettais en danseuse. Ma roue arrière était en train de se dégonfler tout doucement. N'ayant plus de chambre à air, j'ai fait demi-tour mais j'ai cependant poursuivi l'exercice ... assis. La 10ème accélération a été faite avec à peine 1 bar de pression, mais a été faite quand même.


Comme il en faut plus pour me décourager, après un changement de roue j'ai poursuivi ma séance sur home-trainer. Sur ma terrasse, j'avais peu de chance d'avoir un nouvel ennui mécanique. Le second exercice de la séance se prêtait plutôt bien au home-trainer : rouler à une cadence plus basse que d'habitude et se concentrer sur le geste de pédalage. En l'absence de voitures, encore plus rares dans mon jardinet que sur les routes, j'ai pu pleinement me concentrer sous le regard de 2 supporters : ma compagne et notre jeune chaton, dont les miaulements me donnaient (presque) la cadence à respecter.


Consultez mon parcours.

samedi 8 août 2015

Balade et casse de chaîne

L'entraînement du jour devait être simple et facile. 2 heures de balade, sans forcer, pour récupérer des efforts d'hier et préparer ceux de demain. Un entraînement sans problème en principe. Ca, c'était la théorie.

En réalité, après des jours de grosse chaleur, la pluie a fait son apparition. La balade de deux heures devait donc se faire sous la pluie et avec un petit vent. En bon flandrien, il en fallait bien plus pour me décourager et c'est avec le sourire que j'ai pris la route pour deux heures d'efforts légers.

J'ai remonté les quais de Saône pendant 40 minutes sans soucis. Si, mon principal soucis était d'éviter les flaques d'eau afin de ne pas trop salir mon vélo. J'aime avoir un vélo propre et en bon état : le nettoyage de sa monture est un moment important à mon avis, il permet de vérifier régulièrement l'ensemble de son vélo. On peut ainsi éviter bon nombre de crevaisons et d'ennuis mécaniques. Cependant, le nettoyage et l'inspection du vélo sont plus faciles quand le vélo n'a pas roulé dans des flaques.

Au bout de 40 minutes, alors que j'allais tourner pour prendre le vent de travers après l'avoir eu de face, ma chaine m'a lâché. Hier, un gravier de goudron fondu m'avait abimé un maillon, maillon que j'avais soigneusement retiré le soir même. Je sais par expérience que quand on dérive une chaine on crée un point de fragilité. Pourtant, elle a cassé à un endroit autre.

S'en est suivi 20 minutes de patinette, d'abord à la recherche d'un magasin de cycles puis pour venir à la rencontre de ma compagne venant me chercher en voiture. Après avoir créé un site recensant les cols, après avoir créé un site recensant les points d'eau, il va falloir que je recense les vélocistes. En cas de pépin mécanique, ça peut être utile !

J'ai parcouru 90485km à l'entraînement et en course et c'est la première fois que ça m'arrive. Avec le recul, je préfère que ça me soit arrivé aujourd'hui plutôt que demain lors des séries de sprint prévues au programme.

Consultez mon parcours.

vendredi 7 août 2015

Test sur 20 minutes avant la canicule

Aujourd'hui, j'ai libéré ma matinée afin d'aller rouler avant la canicule. Le deuxième test d'effort demandé par mon entraîneur devait durer 20 minutes ... avec les 41° qu'il y a eu au cours de l'après-midi, je suis content d'avoir pu le faire le matin.

L'échauffement, comme pour le test de PMA de mercredi, a duré 35 minutes à diverses intensités. Cette fois j'avais paramétré mon compteur uniquement pour qu'il me donne les TOP de départ et de fin des périodes mais ne lui avais pas précisé les intensités visées. Sans ses bips incessants me signalant chaque coup de pédale de travers, c'était nettement plus agréable. Je vais conserver ce mode de fonctionnement à l'avenir.

Le test sur 20 minutes s'est bien passé. Les routes étaient désertes (je n'ai été doublé que par 2 voitures pendant ce laps de temps) et la température était de 29°, le vent soufflait doucement, les conditions étaient plutôt favorables pour un tel effort. Sur les deux voitures qui m'ont doublé en plein effort, il a fallu que l'une d'elles ouvre sa fenêtre et me demande si je savais comment aller chez un certain Jean-Michel ... en plein effort, je n'ai pas pris mon plus beau sourire ni ma plus belle voix pour répondre un "je (grosse respiration bruyante) ne (grosse respiration bruyante) sais (grosse respiration bruyante) pas". Dans les dernières minutes, j'ai également croisé Christophe et Victor du Lyon Sprint Evolution, qui pédalaient dans le sens "facile" de la montée (le sens qui descend). Rares étaient les cyclistes à pédaler ce matin, je n'en ai pas croisé beaucoup d'autres qu'eux.


La redescente sur les quais de Saône a été la bienvenue. J'avais besoin de récupérer, l'effort était intrinsèquement moins violent que mercredi mais plus traitre car plus long dans le temps.

J'ai ensuite effectué une deuxième montée de 20 minutes, à un niveau d'effort légèrement plus faible et à une cadence basse (autour de 50 rpm). La montée du Mont Thou par Saint Romain est toujours tranquille, ce qui s'est encore vérifié aujourd'hui. J'y ai été seul seul au monde, avec de superbes points de vue sur Lyon qui défilaient plus vite qu'à l'accoutumée, le niveau d'effort étant plus élevé que ce que je fais d'habitude. A 1km du sommet, un gravillon de goudron bien collant est venu se coincer entre deux maillons de ma chaîne, m'obligeant à descendre de vélo dans un court passage à 10%. Ce @@@ de gravillon a déformé le maillon, du coup la chaine a sauté plusieurs fois sur la cassette pendant la suite de la sortie, ce qui était un peu pénible à la fin.

J'ai ensuite fait 1 heure tranquille, en évitant soigneusement la descente entre Limonest et Chasselay. Il y a un an j'y avais laissé de la peau et du sang bêtement; il y a quelques jours c'est Didier qui y a laissé des morceaux de son corps. "Greffe de tendon et d'ongle, amputation d'un bout d'annulaire, la main a bien souffert" m'a t'il précisé. Je n'aimais déjà pas cette descente avant d'y tomber moi-même, je la classe désormais dans ma liste des portions indésirables.

Consultez mes données.

mercredi 5 août 2015

Test PMA et accélérations

Ce mercredi après-midi, j'ai débuté ma collaboration avec un entraîneur. Pour la première séance, il m'a fait faire un test de PMA et des accélérations. Le but est d'évaluer mon niveau du moment, d'avoir des valeurs repères sur ce type d'effort afin de calibrer les séances à venir.

Pourquoi prendre un entraîneur ? Quand je fais un gâteau au chocolat je prends divers aliments (des oeufs, du sucre, de la farine, du beurre et du chocolat), des ustensiles (une balance, mes doigts pour compter les oeufs, un fouet, un saladier, un four ...) et une recette. Je fais des gâteaux qui se mangent mais qui sont incomparables avec ceux que peuvent faire un professionnel. L'entraînement c'est pareil : j'ai des ingrédients (des listing d'exercices dont il faut plus d'une vie pour tous les faire), des ustensiles (des capteurs en tous genres) et des livres de recette (dont Coggan et Friel, que j'avoue ne pas suivre avant de me rendre compte que j'ai oublié les oeufs après la cuisson) ... en collaborant avec un chef étoilé entraîneur diplômé, Alban Lorenzini, j'espère que mes gâteaux performances seront de meilleure qualité.

J'ai commencé par 35 minutes d'échauffement à des intensités variés, pour préparer mon corps à l'effort violent à venir. J'avais préalablement configuré toute la séance sur mon compteur, avec le temps et les puissances visées sur chaque portion de la sortie. J'ai eu le droit à un concert monophonique pendant 2h30 : forcément, quand je m'échauffe et que je rencontre des feux rouges, le compteur bippe pour me signaler que je ne pédale pas assez fort ... puis bippe quand le feu passe vert car je pédale trop fort quelques secondes pour repartir. Au bout de 2h30 à supporter des bips à chaque léger écart, j'ai pris la décision de ne plus lui indiquer les plages de puissance de chaque partie des entraînements. Du moins, plus tant que je n'ai pas trouvé comment lui dire de se taire.

Après les 35 minutes d'échauffement, j'ai fait le test de PMA. 5 minutes à fond : les 3 premières minutes, c'est dur mais ça va. La 4ème minute est terrible, c'est déjà une lutte pour ne pas relâcher l'effort et continuer à donner le meilleur de soi-même. La dernière minute est un calvaire, le corps dit STOP mais les yeux rivés sur le compteur regardent ces secondes qui ne défilent pas. Les bips décomptant les 5 dernières secondes sont les seuls bips appréciés, leur tonalité est légèrement différente de ceux de "puissance trop faible / zone puissance atteinte / puissance trop élevée".


Après une période de récupération, la seconde partie de la séance a été axée sur diverses accélérations. De 5 secondes à 30 secondes, l'effort brule les cuisses sur le coup puis le coeur avec un léger retard. Après 1h30, la partie qualitative de la séance était terminé. J'ai récupéré de l'eau, mes deux bidons étant vides (34 à 38°, ça donne soif !), puis j'ai poursuivi pendant une heure en endurance.

Pendant cette heure plus tranquille physiquement, j'ai été doublé par une voiture décapotable dégageant une forte odeur de cannabis. D'un côté, je me suis dit qu'au moins ce conducteur ne devait pas être trop agressif envers les autres usagers de la route. D'un autre côté, pour avoir travaillé avec une personne dépendante (en cours de traitement) et qui passait par des états de manque, mieux vaut ne pas être sur leur route à ces moments la. On passait de mauvais moments dans l'Open Space quand il lui prenait une crise de démence.

Consultez mon parcours.

dimanche 2 août 2015

Vallons autour de Lyon

De retour définitif en région lyonnaise, j'ai repris la route sur deux roues. J'ai également repris mon compagnon de route habituel, Julien, qui m'a accompagné tout le long de la sortie comme il le fait souvent depuis bientôt 10 ans.


On a commencé par longer les quais de Saône jusqu'à Vaise, avant de grimper progressivement vers les monts du lyonnais. La traversée de Lyon et de ses faubourgs s'est déroulée à merveille : la ville se vide à partir du 14 juillet et en août elle devient quasiment déserte. Le 8ème mois de l'année est le plus agréable pour parcourir les routes du coin, les voitures y sont nettement plus rares que d'habitude : pendant 1 mois, les cyclistes ont la paix. Gare au retour de bâton début septembre, quand subitement le trafic redevient normal et que l'agressivité monte en flèche avec la rentrée scolaire, les bouchons et les impôts. Et quand je parle de bouchons, je ne parle pas des célèbres restaurants lyonnais (vive la capitale de la gastronomie !).


On a emprunté le parcours de feu les 1000 Bosses. Tassin la demi-lune, Saint Genis les Ollières, Sainte Consorce (et son raidard qui brulait les jambes des coureurs à froid), Pollionay puis le col de la Luère (avant que le tracé ne change pour passer par le col de la croix du Ban). Le parcours est traitre physiquement, la pente y est inconstante et il faut souvent y jouer du dérailleur. Pour ceux qui, comme moi, ont un dérailleur électrique il vaut mieux l'avoir rechargé préalablement. C'est ce que j'avais fait avant de m'attaquer au Ventoux il y a quelques jours, je n'ai donc pas eu de soucis.

J'ai utilisé l'ascension du col de la Luère pour y faire un test d'effort. Sur les 17 minutes d'ascension, j'en ai passé 12 à un bon niveau avant d'exploser dans le dernier kilomètre. J'y signe quand même mon nouveau record, mais ma performance est améliorable. La descente s'est faite sans problème, on a rejoint la vallée de la Luère en passant par Saint Pierre la Palud. La route en balcon à mi-pente offre un paysage splendide les jours de beau temps, on a récupéré de nos efforts tout en profitant de la beauté de la nature.


On a traversé la Brevenne à Saint Bel, puis on a grimpé en direction de Savigny, Saint Romain de Popey puis Sarcey. La encore, cette route dégagée n'offre aucune ombre (ce qui n'est pas génial en plein été) mais offre un panorama propice à la réflexion. La chaleur n'étant pas trop forte, nous n'avons pas regretté notre choix : pas d'arbres contre un beau point de vue.


Après une descente vers la vallée de l'Azergues, on a attaqué la montée d'Oingt par le Bois d'Oingt. J'ai voulu y refaire mon test d'effort, mais au bout de 12 minutes sur 18 j'ai coincé. J'ai pourtant pris l'eau dans une portion plutôt roulante, certes avec vent défavorable et sans abri, mais une portion sur laquelle je n'ai normalement pas à perdre trop de puissance. La longue descente jusqu'à Alix m'a permis de me ressourcer, de récupérer avant la partie finale de la sortie.

La dernière ascension du jour a été celle de Charnay depuis Alix. La montée commence tranquillement par un faux plat montant, puis se cabre d'un coup jusqu'au village. Julien a mené grand train dans la première partie et m'a mis dans le dur avant même que la pente ne s'en charge. Quand la route s'est redressée, il a filé en me laissant quasiment sur place. J'ai géré le début de la partie dure avant d'accélérer et de jeter mes dernières forces pour atteindre le sommet.


Après une nouvelle descente, permettant de récupérer, on a emprunté un parcours plus roulant pour rentrer chez nous. Mon compagnon du jour a roulé à vive allure, je me suis accroché dans sa roue mais n'avait pas suffisamment d'énergie pour le relayer. J'ai tout de même trouvé des ressources pour lui lancer le sprint à l'endroit habituel à Saint Germain, après lui avoir conseillé de lever légèrement le pied pour que je puisse me refaire une santé.

Je suis rentré chez moi après 100 kilomètres et 1400 mètres de dénivelé. J'ai plus de kilomètres et moins de dénivelé que lors de chacune de mes 3 dernières sorties ... faites sur les pentes du Ventoux.

Consultez notre parcours.