jeudi 15 juin 2017

Mes incidents de la route en 2016

En début d'année 2016, je vous avais livré quelques chiffres sur les incidents rencontrés lors de mes sorties à vélo de l'année 2015. Je vous les remettrai ci-dessous pour la comparaison. J'ai fait de même tout au long de l'année 2016 mais n'avais pas pris le temps de partager mes données.

Depuis un mois et demi, la colère monte du côté des usagers cyclistes de la route. Et des sous-bois aussi puisque d'autres dangers y sont parfois signalés (par exemple du barbelé en travers des chemins, comme dans ce cas recensé près de chez moi). Des rassemblements sont prévus dans plusieurs villes de France ce samedi 17 juin afin d'inciter les pouvoirs publics à prendre des mesures permettant une meilleure cohabitation entre tous les usagers de la route.

Voici la liste des incidents que j'ai recensé sur mon année 2016 :
(cliquez sur l'image pour l'agrandir)

Pour comparaison, voici les chiffres de 2015 :

La proportion de klaxon est stable (27% en 2016 contre 28% en 2015), les refus de priorité sont en légère hausse (ils passent de 24% à 36%), les véhicules trop près quand à eux explosent. De 24% en 2015 ils passent à 51% en 2016 : j'avais un véhicule qui me frôlait une sortie sur quatre, j'ai désormais un véhicule qui me frôle une sortie sur deux.

C'est, je pense, ce chiffre qui résume le malaise rencontré par les cyclistes : plus les voitures prennent l'habitude de passer trop près, plus un "loupé" de 10cm risque d'envoyer le cycliste à l'hôpital. Quand une voiture laisse un mètre d'écart, si le cycliste ou la voiture (ou les deux) font un petit écart ça n'a pas de conséquence. Quand il y a dix centimètres entre le rétroviseur et le guidon, le moindre écart a des conséquences.

J'ai remarqué que les problèmes type klaxon et insultes étaient toujours quand je roule en groupe; Quand je roule seul j'ai rarement de soucis de ce type. Pour les refus de priorité je constate que le fait d'être en groupe ou pas n'a pas d'influence significative. Je ne tiens malheureusement pas de statistique sur le nombre de conducteurs qui téléphonent au volant avec le téléphone en main, car c'est impossible à comptabiliser tant le nombre est grand. C'est d'ailleurs ce comportement qui me fais le plus peur sur la route. Avant-hier, un automobiliste qui me doublait téléphone en main est passé à quelques centimètres d'un accident avec un automobiliste qui arrivait d'une rue à gauche et qui avait lui aussi son téléphone en main.

Pour ceux qui veulent aller fouiller sur Strava, toutes ces informations sont publiques dans la partie commentaires de mes sorties. J'ai même un meilleur niveau de détail sur tous les refus de priorité puisque j'y indique à chaque fois s'il s'agit d'un stop, d'un rond-point, d'une sortie de garage, ...
Si noter ces données ne prends pas de temps, en sortir des statistiques est plus long. J'ai donc cessé en 2017, inutile d'aller y chercher ces informations sur mes dernières sorties. Je n'y note plus que ce qui m'intéresse vraiment : les recharges de mon groupe électrique, les changements de chaine, ... et autres informations dont j'ai besoin pour contrôler l'usure de mon matériel.

mardi 13 juin 2017

Milan - San Remo (granfondo)

Ce dimanche, j'ai bouclé le parcours du granfondo Milan - San Remo. Il s'agit de mon 4ème monument après Paris - Roubaix (2011, 2014), le Tour des Flandres (2014) et Liège - Bastogne - Liège (2014). Il ne me manque désormais plus que le Tour de Lombardie.


Le parcours de l'épreuve recopie celui des professionnels, à quelques détails près : on débute directement à la fin de la partie neutralisée et il nous manque le dernier kilomètre (notre arrivée est sous la flamme rouge des professionnels, lorsqu'ils tournent à gauche pour rejoindre le bord de mer). Les pros empruntent quelques sens interdits, coupant ainsi quelques kilomètres : leur distance est de 291km contre 295km pour nous. Le parcours peut se décomposer en trois parties : une centaine de kilomètres plutôt plats (voir faux-plat descendant) en direction de la mer jusqu'au pied du col du Turchino, puis 50 kilomètres de longue ascension par paliers jusqu'au col, une descente puis 140 kilomètres en bord de mer alternant du plat le long des plages et de multiples petites ascensions pour passer d'une crique à l'autre.


La veille, après 5h de conduite, j'avais rejoint l'hôtel où se tenait le quartier général de l'épreuve. Le bâtiment était monstrueux : je ne suis pas un grand voyageur, mais je n'avais jamais rien vu de tel. Il s'agit du plus grand hôtel d'Italie, qui ne possède "que" 916 chambres. A côté de ce bâtiment, les plus gros centres commerciaux lyonnais semblent minuscules. Pour récupérer mon dossard, alors que j'utilisais l'anglais comme toujours quand je suis à l'étranger, j'ai fini par tomber sur un interlocuteur qui m'a dit avec l'accent italien "ah mais vous êtes français ? Vive Macron !". Visiblement, certains italiens suivent notre politique intérieure.


La nuit a été calme, par chance les cyclistes ont été assez discrets le matin. Dans un hôtel un jour de cyclosportive, vous ne trouvez habituellement pas plus bruyants que des cyclistes : portes qui claquent, cales qui frappent le carrelage à chaque pas ... le petit dej' débutant à 5h, il y a eu quelques bruits à partir de 4h30 mais globalement les autres ont été discrets et m'ont laissé me reposer tranquillement.


L'organisation avait échelonné les départs par sas : 250 inscrits "or" partaient en premier à 7h (en échange d'un coût plus élevé), 250 partenaires (les sponsors, qui invitent leur équipe interne ou des clients) leur emboîtaient le pas 10 minutes plus tard. J'étais ensuite dans la 3ème vague de 250 participants partant 10 minutes plus tard, avant deux dernières vagues de 250. L'idée est bonne : des pelotons de 250 coureurs sont moins nerveux qu'un peloton de 1000 cyclistes, l'échelonnement de 10 minutes permet aux voitures de circuler normalement entre les groupes, et surtout pour rendre les clés des chambres c'était fluide (un des points du matin que je craignais le plus). Certes, en partant 20 minutes après l'heure que j'avais prévu et avec un timing pressé (car devant rentrer sur Lyon le soir même), ça ne m'arrangeait pas qu'il y ait de tels écarts mais pour la sécurité c'était une bonne idée. Il est à noter que des organisateurs passaient pour vérifier chaque concurrent et ont fait sortir les quelques resquilleurs qui s'étaient glissés dans mon sas alors qu'ils devaient partir plus tard.


Après un quart d'heure d'attente dans mon sas, le départ nous a été donné. Pile à l'heure annoncée. Deux motos nous ouvraient la route et sécurisaient les carrefours, c'était super. Dès les premiers coups de pédale je me suis positionné entre la dixième et la quinzième position : pour sortir de l'agglomération, avec des ronds-points et tout le mobilier urbain, je ne voulais pas prendre de risques quitte à prendre un peu de vent. Le vent soufflant de 3/4 face, au bout de 6 kilomètres quelques coureurs ont débuté une bordure ... j'étais en 8ème position à ce moment la, quand on m'a demandé de passer des relais pour rester dans le premier éventail j'y suis allé mais avec plus de 290 kilomètres à faire je ne me suis pas donné à fond. Ca n'a pas duré, je crois que chacun de nous savait que c'était totalement stupide de vouloir partir d'aussi loin. Je suis resté aux avants postes pendant une heure, avant de reculer un peu pour bénéficier d'un meilleur abri. En 30ème position, avec un coureur de chaque côté, certes je voyais moins bien les trous dans le goudron mais j'économisais de précieuses forces.