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lundi 17 août 2009

Le barrage de Mauvoisin : une histoire de senteurs

Aujourd'hui je suis allé grimper dans les alpes suisses, dans les alpes valaisannes plus exactement. Comme d'habitude, je prends la route de Chamonix, je grimpe jusqu'au col des Montets (en utilisant mon petit plateau de 30 cette fois, afin de ne pas m'asphyxier dès le début de la sortie), je descends jusqu'à la frontière Suisse avant de monter au col de la Forclaz. Il est à peine 10h30 et il fait déjà très chaud ... ce n'est pas bon signe pour la suite !

La descente sur Martigny est très rapide, je double une flopée de voitures, avant d'arriver dans la vallée. La partie la plus facile de la journée est faite : j'ai beaucoup de courbatures de ma longue marche à pied d'hier, mes mollets comme mes cuisses me font souffrir dès que je pédale légèrement en force ou que je me mets en danseuse ... je me dis que si jamais je craque, je vais me retrouver dans de beaux draps ! Je remonte la vallée jusqu'à Sembrancher, pied officiel de l'ascension du barrage de Mauvoisin : cette remontée le long d'un torrent n'est pas agréable car relativement pentue, exposée au soleil et avec un petit vent de face ... le tout au milieu d'un bon trafic automobile. A Sembrancher, je quitte la route principale menant au col du Grand St Bernard et prends la direction de Verbier, ville étape du Tour de France cette année.

Au pied de Verbier, je quitte la route du Tour (que j'avais rejoint à Martigny) et emprunte un long faux plat montant, passant de hameau en hameau, tous aussi jolis les uns que les autres : il n'y a que des chalets en bois, des petites églises typiques des hameaux de montagnes, de minuscules écoles magnifiquement fleuries, ... entre chaque hameau se trouvent des champs de vaches et de moutons. Le paysage n'est pas en reste : la vue est complètement dégagée et permet d'admirer une nature sauvage, où ni le béton ni les aménagements divers ne sont venus perturber l'harmonie des lieux.

Je traverse le dernier hameau en pente douce avant d'attaquer des choses plus sérieuses : au cours de la traversée de cette bourgade plus grosse que les précédentes, je traverse un véritable village de senteurs. L'entrée de la bourgade est marquée par 4 scieries en plein fonctionnement : l'odeur de la sciure des sapins me remplit le nez de ce parfum magique, celui du bois fraîchement coupé ... je ralentis mon allure afin de profiter le plus longtemps possible de cette douce odeur, ne me doutant pas de ce qui m'attendais par la suite. Après cette "zone industrielle", je pénètre au coeur du village : une immense zone de bacs à fleurs dégage un nouveau parfum venant remplir mes narines et remplacer l'odeur de la sciure de bois. La traversée du village est extrêmement fleurie, les bacs de fleurs déversant d'abondantes quantités d'arômes dans l'air ... jusqu'à ce que j'arrive à un chalet portant un écriteau "production artisanale de miel" !

Quelques mètres plus loin, les effluves du miel me traversent les narines ! J'adore le miel, et l'idée de m'arrêter pour en acheter me traverse l'esprit quelques secondes, avant que je ne me ravise : comment le transporter sur un vélo ? Malheureusement cette odeur du nectar de miel ne dure pas, et laisse rapidement place à une nouvelle senteur : celle d'une étable, et notamment du foin en train de sécher. Il n'y avait pas d'écriteau ni d'autre indice visuel me permettant de confirmer que je venais de passer devant une étable, mais je connais tellement bien cette odeur que je la reconnaîtrai entre mille ! L'odeur d'une étable est souvent assimilée par les citadins à une odeur infecte, mélange d'urine et de bouse de vache ... ils se trompent complètement : l'odeur du foin en train de sécher dans une grange, comme c'était justement le cas ici, est très agréable pour les narines ! Je termine la traversée du village par une nouvelle zone de bacs de fleurs. J'ai un immense sourire sur les lèvres, et entame plein de gaieté la suite de l'aventure.

Après cette longue zone d'approche ressemblant plus à du faux plat montant qu'à une véritable montée, j'attaque les choses sérieuses : la pente se cabre aux alentours de 8%, toujours en traversant les alpages exposés au soleil ... ce qui laisse la possibilité d'admirer le paysage. La montée jusqu'au barrage n'est pas très compliqué : chaque kilomètre à 7% dans la falaise est suivi par 1km en pente douce laissant amplement le temps de récupérer. Le barrage se voit de loin : à 7km du but, après avoir franchi une barre rocheuse, on arrive sur un long plateau menant jusqu'au barrage. Les 2 derniers kilomètres sont escarpés, mais rien de bien méchant vu qu'on vient d'avoir une longue plage de récupération.

Après quelques photos, je descends sur Verbier où je mange un sandwich : dans la descente je retrouve (à l'envers cette fois) les odeurs respirées à la montée ... cette fois elles s'enchaînent rapidement les unes après les autres car je passe plus vite. Le retour sur Martigny est plus difficile que prévu : le vent à tourné et souffle de face, et je commence à sentir une légère fatigue. Je lève le pied car je sais que le col de la Forclaz est un véritable épouvantail et qu'à chaque fois que je l'ai grimpé, j'ai beaucoup souffert, étant obligé de monter des morceaux à pied en poussant le vélo ! Il fait 40°C au pied du col dont les 7 premiers kilomètres grimpent sans la moindre petite portion d'ombre. Je vois mon cardio monter progressivement : 150, 160, 170 ... c'est pas bon signe, vraiment pas bon signe ! Je suis en train de craquer donc je m'efforce de gérer mon effort du mieux possible. J'arrive au col en effectuant seulement 2 arrêts et sans avoir eu à faire le moindre mètre à pied ... pour la première fois ! Je suis sérieusement entamé, et mets longtemps pour retrouver mon souffle en haut ...

Je descends jusqu'à la frontière en économisant a maximum mes forces. La montée du col des Montets est pénible : mes jambes me tiraillent, mon coeur est incapable de dépasser les 135 pulsations par minute ... je crois que j'ai véritablement atteins ma limite ! Je gère du mieux que je peux mon effort et mes dernières forces, sachant pertinemment qu'une fois au col il ne me restera plus que 20km de descente. Je fais une descente sans mettre de coup de pédale, travaillant au maximum mes trajectoires afin de rester le plus fluide possible. Je suis content d'en avoir enfin terminé, et d'être rentré fatigué, en ayant atteinds mes limites, mais sans avoir complètement explosé !

Consultez le parcours. 


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