La Thou X 4 : un CLM par équipes de 4

La saison des courses sur route étant terminée dans ma catégorie, je profite de ma forme actuelle pour aller faire des CLM. La course du jour était un Contre-La-Montre par équipe de 4 coureurs. Mon équipe du jour était composée par Philippe (celui avec qui j'ai roulé mercredi) et Jean-Marc, qui sont tous les 2 des coureurs UFOLEP au club de Décines, et par Félix mon nouveau coéquipier au sein de l'ASBM.

Pendant l'échauffement, je définis la tactique à tenir : "on doit rouler en file indienne (et non pas sur 2 files distinctes), et prendre des relais longs sauf pour Félix qu'on économise au départ afin qu'il puisse nous aider tout le second tiers du parcours" ... ce plan est adopté à l'unanimité !

On entre dans le sas de départ, je me concentre car c'est à moi de lancer l'équipe sur de bons rails : j'ai choisi de faire le départ car mes 3 équipiers n'ont pas le rythme et pourraient nous lancer sur un tempo trop bas. Je prends donc le premier relais, puis m'écarte au bout de 500m afin de laisser passer mes compagnons. En dernière position, j'ai le privilège de pouvoir lever le pouce et sourire en passant devant une photographe. Je me sens vraiment bien, mais reste conscient que seulement 1km a été parcouru, qu'il en reste donc 39 à effectuer !

Les relais tournent de manière impeccable, chacun effectuant sa part de relais (Philippe en faisant un peu plus, Félix un peu moins). L'entente est excellente, c'est une bonne chose car je craignais qu'on cherche nos marques étant donné que nous ne nous connaissions pas. Dans la partie des bosses, Félix reste sagement dans les roues ... tout comme Jean-Marc qui montre des signes de faiblesses lorsque la route s'élève. J'établis un tempo assez élevé pour ne pas perdre trop de temps, mais pas trop élevé afin de ne pas les mettre dans le rouge ce qui les empêcherait de relayer par la suite.

De retour sur la partie plate, les relais reprennent mais de manière moins efficace : on se met en éventail (sous mon ordre) alors que nous aurions du rester bien en ligne. Ceci nous fait perdre de l'énergie à tous les 4, plus que si nous étions restés bien en ligne; D'autre part les relais passaient beaucoup moins bien car nous ne savions pas vraiment quand passer étant donné que l'homme de tête n'avait plus besoin de s'écarter sur le côté lorsqu'il terminait son relais. Je relance autant que je peux notre allure, prenant tous mes relais à plus de 50km/h même dans les faux plat montant ... j'encourage également de la voix chacun de mes compagnons afin de les motiver.

A la fin du premier tour, on double une seconde équipe, ce qui augmente notre moral et notre sentiment d'être sur un bon rythme. Malheureusement, cette équipe nous gêne considérablement dans un rond point et nous désorganise complètement. De précieuses secondes sont perdues de manière bête à cause d'elle ... dommage ! On entame le second tour de circuit : cette fois ni Félix ni Jean-Marc ne sont en mesure de prendre leurs relais, et je sens que Philippe montre des marques de fatigue. Je prends donc de très longs relais afin d'économiser les forces de mes équipier, et car je me sens encore bien malgré quelques petites douleurs qui pointent le bout de leur nez dans mes jambes.

J'effectue en tête toute la partie des bosses, établissant un tempo que je pensais assez bas ... mais sous l'impulsion duquel tous mes équipiers craquent ! Je les attends en les encourageant de la voix afin qu'ils s'accrochent. Je commence à mon tour à me sentir de moins en moins bien : forcément, vu que je fais 60% du travail sur ce second tour, je commence à payer le fait de ne pas être relayé. Sous mes cris d'encouragement, on limite la casse ...

De retour sur le plat, dans le final, Félix lâche ses dernières forces dans quelques relis désespérés afin de nous aider le plus qu'il peut avant de craquer définitivement. Je me fais la majorité du travail, je me sens un peu moins bien qu'au début ... mais pas cramé du tout ! J'encourage mes compagnons en criant tout le long des 3 derniers kilomètres jusqu'à la ligne d'arrivée : Philippe et Jean-Marc terminent épuisés.

Je suis content de la course : certes on est loin des meilleurs temps mais je me suis vraiment fait plaisir. Le fait d'avoir eu de très bonnes sensations tout le long et d'avoir terminé en étant relativement frais est positif quand on regarde le fait que j'ai effectué environ 45% du travail sur l'ensemble de la course.

J'ai toujours dit que j'aimais les Contre-La-Montre malgré mon gabarit de grimpeur, et la course du jour me l'a confirmée : j'aime cet effort car le résultat ne dépend que de la valeur pure du sportif et de son matériel, et non pas de la tactique des autres coureurs du peloton. Dans une course individuelle contre les aiguilles, il n'y a pas de coureurs placés devant nous lors de l'attaque d'un concurrent, il n'y a pas de chute devant nous qui nous bloque et nous force à une poursuite afin de refaire notre retard, il n'y a pas d'adversaires qui refusent de rouler et restent dan les roues en attendant le sprint, ... le résultat reflète beaucoup plus l'état des forces en présence !

Samedi prochain j'irai faire un Contre-La-Montre, individuel cette fois, sur les 15km du tour du lac de Paladru.