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samedi 24 juillet 2010

Les petites histoires de la Grande Boucle

Ces derniers jours, j'ai lu un livre en plein dans l'actualité du moment : les petites histoires de la Grande Boucle.


Ce livre, publié en juin, a été rédigé par Jean-Paul Brouchon. Pour tous ceux qui, comme moi avant la lecture de cet ouvrage, ne savent pas qui est cet auteur : il a couvert 44 éditions du tour de France à la radio sur les ondes de France Info et France Inter. Forcément, ayant 23ans, j'ai toujours regardé le Tour de France à la télévision et donc le nom des intervenants sur les radios ne me parle pas, mais quand un journaliste a couvert 44 fois le tour, qu'il a obtenu pour ses écrits le Prix Henri Desgrange, le Prix Pierre Chany, le Prix du Sénat, et le Micro d’Or ... je ne peux que me dire que l'auteur est un fin connaisseur et qu'il mérite du crédit !

Le livre fait 150 pages et est divisé en petites histoires de 5 à 10 pages chacune. Il s'agit à chaque fois de récits courts de faits s'étant déroulé soit en dehors de la course (comme la création de la caravane publicitaire), soit pendant la course mais lors de faits peu connus (il n'est pas question ici de la réparation de la fourche d'Eugène Christophe dans la descente du Tourmalet, ni du coup de poing reçu par Merckx dans la montée du Puy de Dôme).


J'y ai découvert des histoires très intéressantes comme :
1 - Léon Scieur a fait 300km (l'étape en faisait 433 !) avec une roue sur le dos, le règlement lui interdisant de se séparer de son matériel d'origine, afin de ralier l'arrivée sans être mis hors course ... les pignons de la roue lui sont rentrés dans la chair, lui procurant une grosse cicatrice dans le dos ! Malgré cet incident, il remporte le Tour de France en 1921.
2 - L'abandon de Louison Bobet en haut de l'Iseran en 1959, après avoir eu toutes les peines du monde pour se hisser au col, mais refusant d'abandonner à un endroit où la foule pouvait le voir. Comme quoi, le public en montagne permet de transcender les coureurs !
3 - La manière avec laquelle Alphonse Steines imposa les Pyrénées dans le tour 1910, à une époque où les routes étaient des chemins de berger et où les dangers (animaux comme mauvais temps) pouvaient survenir à tout moment. Il a été obligé de faire ses reconnaissances dans une tempête de neige terrible.

Je trouve que les histoires sont intéressantes : il n'y a pas de blabla superflu, le contexte est à chaque fois minimaliste (parfois même un peu trop à mon goût) ce qui permet de ne pas sortir de l'histoire racontée par l'auteur. Dans chaque histoire racontée, il aurait pu ajouter des notes du genre "cette année là le tour fut remporté par xx, après avoir gagné telle et telle étape", mais comme ça n'apporterai rien à l'histoire il passe sous silence les "à côtés". C'est une bonne idée car ça évite la dispersion lors de la lecture.


Tout n'est pas parfait dans ce livre : je trouve que certaines histoires sont déplacées et n'apportent pas grand chose à l'histoire du Tour de France. Je trouve que le chapitre 8, traitant des débuts de la radio sur le Tour de France, n'a pas sa place dans un tel livre : en pur passionné de cyclisme, je me moque de savoir le matériel utilisé pour les premières émissions de radio du Tour de France ! Ce chapitre m'a paru très (trop) technique et très (trop) détaillé sur l'évolution des pratiques de la radio au cours du temps. Ce sentiment de "trop" est vérifiable quantitativement : il s'agit du 2ème récit le plus long du livre ! J'ai senti dans ce chapitre une volonté de l'auteur de parler de la radio, domaine qui lui tient à coeur ce qui se comprend, mais que j'ai trouvé mal placé car on n'y parle pas des coureurs.

De même, il y a un chapitre sur l'histoire des femmes dans le Tour : on y apprends qu'autrefois les femmes étaient interdites mais que quelques coureurs se faisaient tout de même suivre par leur compagne (et un se faisait faire à manger par sa mère !) ... cette histoire sur les femmes du Tour n'apporte rien de particulier à mon goût !

Bien sûr, pour ces deux critiques, il s'agit de mon avis personnel. Chacun étant différent, d'autres personnes les trouveront peut-être intéressants.


Ma conclusion sur ce livre ? J'avoue rester un peu sur ma faim : les histoires sont intéressantes, mais je trouve qu'il manque un petit quelque-chose au livre pour rendre cet ouvrage vraiment vivant ! Je pense que le style d'écriture y est pour beaucoup dans mon ressenti : le livre est écrit avec une vue extérieure et froide, alors que je préfère les récits écrits du point de vue de l'intérieur de la course car ils sont plus chauds, plus excitants, plus vivants. Je pense tout de même que son format en fait un bon livre de plage grâce au faible nombre de pages de chaque chapitre, et grâce à l'intérêt des histoires qui y sont racontées.

Vous pouvez consulter ici toutes mes critiques de livres et BD liées au cyclisme.

1 commentaire:

  1. JP Brouchon a écrit des livres sans doute plus inspiré que celui-ci (que je n'ai pas lu).

    Il a tendance à surfer sur sa réputation pour éditer tout les ans un nouveau livre.

    Si tu veux qqs noms de livres, n'hésites pas (jen ai trouvé pas mal sur le bon coin)

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