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vendredi 10 juin 2011

Italie et dopage : 2 poids, 3 mesures

L'Italie envoie ces dernières années des signaux assez forts dans la lutte antidopage.

Le CONI (Comité Olympique National Italien, l'équivalent du CNOSF) instruit régulièrement des affaires de dopages. La police et les "carabiniers" (l'équivalent de nos gendarmes) font régulièrement des descentes dans les hôtels des équipes, en compétition (cf la prequisition à l'hôtel de la RadioShack pendant le Giro) comme en dehors (cf la perquisition des équipes Lampre et Katusha le 14 avril, en plein stage de préparation). La fédération italienne de cyclisme a décidé d'exclure des équipes nationnales tous les coureurs convaincus de dopage. Ces coureurs sont désormais également persona non grata lors des championnats nationaux.

Le cyclisme italien semble donc vouloir passer un grand coup de balai dans les rangs de ses coureurs tricheurs. Et au vu du nombre de cas traités depuis 2006 par le CONI, ils sont nombreux dans ce pays ! En faisant ce ménage, les organisations italiennes pointent régulièrement du doigt le cyclisme espagnol, qui lui ne fait rien pour épurer ses rangs. Mais l'Italie et l'Espagne sont-elles si différentes ?

Le cas des affaires organisés : Mantoue VS Puerto
  • L'affaire Puerto a éclatée en Espagne au printemps 2006, suite aux révélations de Jesus Manzano. La majorité des 31 coureurs impliqués étaient espagnols ... et tous les espagnols ont été blanchi en août de la même année. Sur les 3 coureurs italiens impliqués, Scarponi (2ème du Giro cette année, et impliqué dans d'autres affaires depuis) et Basso ont été condamnés, tandis que Caruso a été blanchi.
  • L'affaire Mantoue a éclatée a l'été 2009 en Italie, suite aux révélations d'Emanuele Sella. 21 coureurs, dont 20 italiens, sont impliqués. 2ans après l'éclatement de l'affaire (et 3ans après le début de l'enquête) aucune suspension n'a été prononcée ... certaines équipes ont suspendues elle-mêmes leurs coureurs quelques mois, avant de les réintégrer dans leur effectif.
  • Conclusion : dans les affaires organisées, l'Italie ne vaut pas mieux que l'Espagne !
Le cas des cyclistes isolés : Valverde VS Contador
  • Alejandro Valverde, suite à la reprise de l'affaire Puerto par le CONI, a été interdit de participer à toute compétition se tenant sur le territoire italien. Le motif permettant cette interdiction ? Une des poches de sang portait le nom de son chien... Léger, non ? Un jugement de l'affaire auprès du TAS a ensuite confirmé cette suspension.
  • Alberto Contador, dont on a retrouvé des traces de Clenbutérol dans plusieurs prélèvements la dernière semaine du Tour de France, ne fait en revanche l'objet d'aucune interdiction de courir en Italie, ce qui lui a permis de remporter le Giro 2011. Comme pour Valverde, la fédération espagnole a blanchie le coureur ... mais cette fois le CONI n'a pas prononcé d'interdiction ! Le TAS, lui, se prononcera un jour, peut-être ... quand il le voudra bien.
  • Conclusion : certains choix en Italie semble plus dictée par la renommée d'un coureur que par des critères purement éthiques ! Pourquoi condamner un coureur qui n'a jamais été contrôlé positif, et ne pas en condamner un qui l'a été (certes potentiellement sur une contamination alimentaire, mais positif quand même) ?
Le cas des cyclistes isolés : Ricco VS Mosquera
  • Au printemps 2011, Riccardo Ricco se fait seul une auto-transfusion, à partir de sang qu'il stockait dans son congel. Cette transfusion échoue et l’amène tout droit à l'hôpital, mettant gravement ses jours en danger. Il s'agit d'une récidive pour ce jeune coureur, au talent certain mais ayant trop facilement sombré dans la facilité des produits interdit. A ce jour, aucune procédure sportive n'a été ouverte afin de statuer sur son cas, ce qui lui a permis de retrouver une équipe en toute légalité. La fédération italienne a fini par suspendre le coureur, sans ouvrir de procédure disciplinaire, non pas pour dopage mais pour des raisons sanitaires.
  • En septembre 2010, Ezequiel Mosquera se fait pincer sur la Vuelta. Il s'agit de son premier contrôle anti-dopage positif. A ce jour, la fédération espagnole n'a ouvert aucune procédure disciplinaire, et le coureur est donc libre de courir librement les courses qu'il souhaite sans la moindre épée de Damoclès au dessus de la tête.
  • Conclusion : encore un match nul entre l'Espagne et l'Italie ! Aucun des deux coureurs ne fait l'objet de procédures de la part de sa fédération respective ...
Alors messieurs les dirigeants italiens, vous qui passez beaucoup de temps à critiquer les pays qui ne font pas le ménage dans leurs rangs, êtes-vous vraiment exemplaires pour pouvoir vous permettre de donner des leçons ? Je n'ai pas l'impression que vous soyez si différents que ça de vos confrères ...

3 commentaires:

  1. La plupart des gens ont une approche moraliste dite éthique du dopage, l'entrainement d'un sportif de haut niveau consistant pour un grimpeur à escalader 3, 4, voire5 ou 6 fois un col 1c ou Hc est en lui même un dopage nécessitant un traitement particulier de la douleur , de la récupération, ce qui implique nécessairement le recours médicalisé à des substances permises sur certaines listes, interdites ailleurs;( il faut avoir une approche réelle , pragmatique du dopage et non une approche idéologique (celle des biens penseurs du politiqement correct en tous genres). Le haut niveau exige un encadrement médicalisé du dopage (point barre, sinon pas de haut niveau) , que les vierges effarouchées aillent rédiger des traites de moral. les coureurs français sont des burnes qui ne savent pas grimper, je n'y peux rien , c'est un constat (encore un fois, le réel...), derrière leur excuse d'un cyclisme français propre(sic), il a surtout l'immense classe qui les sépare d' un pantani, Ricco ou Cavendish (n'est-ce pas Mr Prudhomme, guignol de première qui n'est jamais monté sur un vélo? Forza Cobra

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  2. je ne sais pas qui a écrit le premier commentaire... Bref je n'en ferai pas. Les coureurs français sont peut être des burnes.... mais a minima me semble-t-il plus contrôlé. Et même avec cela je ne suis pas naif. Ils prennent des produits...

    Ceux en qui je crois, c'est les "petits" que je connais... Pour eux j'ai du respect... Pour les autres, je suis admiratif, car avec ou sans produit, il faut le faire mais voilà...

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  3. premier commentaire n'ayant pas lieu d'être, un bruit inutile de plus sur le web. Sinon, je ne suis pas d'accord avec l'article, les affaires débouchent sur quelque chose en italie, pas en espagne. Des coureurs italiens sont suspendus, la lutte anti dopage reste difficile car il faut apporter des preuves mais les espagnols quant à eux ne font strictement rien, même dans le cas de mosquera qui a pourtant été pincé de façon on ne peut plus complète.

    L'affaire de Mantoue n'a hélas pas donné assez de preuves pour poursuivre qui que ce soit. Pour Valverde, les analyses ont confirmé qu'il s'agissait de son sang, la suspension n'est pas uniquement basée sur le nom de son chien, de plus le jugement a été confirmé par le TAS.

    Contador a pu courir le Giro car une procédure est en cours et la décision de l'empêcher de venir aurait été difficile à prendre et aurait pu fragiliser la lutte anti dopage à terme.

    Dernier point : Ricco a été suspendu par sa fédération avant même que des preuves soient apportées.

    Pour résumer, pas d'accord du tout sur le constat, les italiens sont loin de la perfection mais les espagnols sont proches du néant dans la lutte (voire même dans le négatif).

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