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lundi 29 août 2011

Haute-Route étape 7 : de Saint-Etienne-de-Tinée à Nice

La septième et dernière étape de la Haute-Route relie Saint-Etienne-de-Tinée à Nice via 140km et 1 col (le col saint martin). Le dénivelé de cette étape est de 1600m.

Voici la road-map de l'étape :
carte de la 7ème étape de la haute route

Voici le profil de l'étape :
profil de la 7ème étape de la haute route


Et voici mon traditionnel récit :
Samedi soir j'ai dormi dans un hôtel au centre de St Etienne de Tinée : l'organisation avait prévue de nous faire tous dormir dans le gymnase du collège de la ville, sur des lits de camp (une toile tendue entre 2 bâtons surélevés à 30cm du sol, certains ont préféré dormir sur les tapis de gym pas beaucoup plus accueillants  qui servent lorsque des touristes sont bloqués au village par une avalanche. Franchement, après 6 jours de course sur des étapes longues et usantes, avec des heures de lever tous les jours entre 5h et 6h (ce qui ajoute de la fatigue), ce n'était vraiment pas une bonne idée que de nous faire dormir à 150 dans un gymnase sur de mauvais lits. Avec mes 3 compagnons de chambrée habituels, nous nous sommes trouvés un petit hôtel dans lequel on a pu dormir sur de vrais lits et dans de bonnes conditions.

Le petit déjeuner est avalé sans soucis. Il fait froid, le soleil n'a pas encore pointé le bout de son nez dans cette vallée très étroite et très encaissée : les boissons chaudes sont donc particulièrement appréciées. Je m'installe sur la ligne de départ longtemps à l'avance : l'ambiance est décontractée, tout le monde savoure ces derniers instants avant la dernière étape. Les discutions vont bon train dans toutes les langues, ça fait des photos et des vidéos souvenirs, ça rigole de partout ... c'est vraiment sympa ! Stephen Roche, vainqueur (entre-autres) du Tour de France et du Tour d'Italie et Champion du monde en 1987, prends le départ à nos côtés pour cette dernière étape après avoir fait un petit numéro de clown sur la ligne de départ : il a commencé par regonfler ses roues comme un sauvage, a fait des étirements, puis des pompes, a raconté quelques blagues aux journalistes et aux autres coureurs ...

départ de st étienne de tinée
Le départ est donné avec quelques minutes de retard, pour la première fois de la semaine. Les 30 premiers kilomètres sont glaciaux : on roule à 30km/h sur un bon faux-plat descendant le long du ruisseau encaissé tout au fond de la vallée. C'est simple, on n'a pas vu le soleil pendant toute la descente de cette vallée, en revanche on a eu le temps de grelotter. A 30km/h sur une telle route descendante, on a passé notre temps sur les freins au point que j'en avais des crampes dans les mains. J'en ai longuement discuté avec Gregor, un ami anglais bloggeur vivant en Italie, et avec d'autres coureurs : nous étions tous d'accord pour dire qu'il faudrait aller plus vite car freiner était usant. En revanche, sur ces 30 premiers kilomètres, j'ai du mettre 15 ou 20 coups de pédale, pas plus ! Comme à mon habitude, je suis resté dans les 10 premières places d'un peloton bien moins nerveux que les autres jours, probablement car de nouveau coupé en 3 groupes comme pour la grande étape du mardi.

vallée de la tinée
Après un virage très très serré sur la gauche dans lequel j'ai failli tomber à cause de 2 coureurs qui m'ont bousculé, le départ est enfin donné. L'étape n'ayant que 71km chronométrés (17 de montée, 54 de descente ou faux-plat descendant), c'est parti très fort d'entrée. Un groupe d'une quinzaine de coureurs s'est détaché dans le premier kilomètre, à plus de 9% : j'ai fait un effort très violent pour revenir en tête mais ai explosé dès mon retour à l'avant. J'ai alors été doublé par un premier groupe d'une vingtaine de coureurs, avant de me retrouver dans le 3ème groupe fort à nouveau d'une vingtaine d'unités. Le mano à mano entre ces 3 groupes s'engage, chacun ayant une centaine de mètres d'avance sur celui qui lui succède ... les écarts grandiront tout au long de la montée, au point qu'à la mi-pente mon groupe n'avait plus personne en point de mire ni devant ni derrière.

montée du col saint martin
montée du col saint martin
Je me suis fait violence dans la montée pour toujours rester à l'avant du groupe. j'ai bien fait, car en haut on a basculé à 8 ... tous les autres ayant lâchés au fil de kilomètres de la montée. Un spectateur en haut nous a informés qu'il y avait 45 coureurs devant nous. On a basculé groupés dans la descente : celle ci n'était ni technique ni dangereuse, tout le monde est resté au contact. Une fois dans la vallée, après 8km de descente, 2 coureurs nous ont doublés comme des fusées et 3 coureurs ont réussi à s'accrocher dans leurs roues. On s'est donc retrouvé à 5, à 45km de l'arrivée.

J'ai tourné des relais avec un coureur de Velo101 : nous nous entendions bien mais 2 autres coureurs du groupe passaient leur temps à nous flinguer après chacun de nos relais. J'étais à chaque fois obligé de me mettre dans le rouge après mon relais, juste parce qu'un de ces 2 énergumènes décidait de planter un démarrage avant de se relever ... ça m'a gonflé, j'ai arrêté de prendre des relais et me suis calé dans les roues pour me ravitailler. En toute logique, un gros groupe de poursuivants nous a repris à 25km de l'arrivée.  On s'est fait gober par une trentaine de coureurs, dont 5 à 6 coureurs qui prenaient les relais en tête. Leur organisation était efficace, je me suis mêlé à eux afin de participer au travail collectif. Au panneau des 10 kilomètres, je me suis replacé dans les roues aux alentours de la 10ème place et suis allé discuter avec des personnes que j'ai côtoyé tout au long de la semaine. Aux 5 kilomètre, je me suis concentré en vue d'un éventuel sprint ... ça roulait très vite, aux alentours de 60km/h, sur une route très large et avec un vent favorable. J'étais très frais et un superbe coup de pédale ...

arrivée à Carros
J'ai cherché le panneau du dernier kilomètre mais ne l'ai pas vu. J'ai fini par apercevoir l'arrivée 250m avant la ligne ... je n'ai pas cherché à sprinter car ça n'en valait pas la peine : inutile de prendre des risques (et d'en faire prendre aux autres) pour une 50ème place sur la dernière étape. A titre informatif, les 54 derniers kilomètres ont été parcourus en 1h02 ...

Je termine 61ème de cette dernière étape, et remonte encore de quelques places pour finir 123ème du classement général final. Je termine l'épreuve fatigué mais pas épuisé.

PS : la fin de l'étape et l'arrivée sur la promenade des anglais fait l'objet d'un autre article.

Vous pouvez consulter ici l'ensemble des articles consacrés à la Haute Route.

3 commentaires:

  1. Bon, tu nous auras fait patienter pour le récit de la dernière étape mais tout est bien qui finit bien.
    Bravo pour ta belle course.

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  2. Merci pour tes recits et Bravo pour ta course. Ca donne vraiment envie d'y participer...

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  3. Ah enfin, le dernier article est enfin arrivé. Je suis même aller voir sur le site de velo101, pour voir les classements histoire de voir si tu n'avais pas eu un pb !! En tout cas bravo pour ta performance et tes récits. Tu m'as vraiment donner envie de me lancer dans l'aventure ...

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