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dimanche 14 juillet 2013

TDFête étape 10 : Saint-Gildas-des-Bois - Saint-Malo

Lundi matin, nous avons effectué la 10ème étape du Tour, reliant Saint-Gildas-des-Bois à Saint-Malo. En réalité, puisque nous avons dormi à proximité de Redon, nous avons coupé les 25 premiers kilomètres de l'étape en partant directement de l'hôtel.

J'ai travaillé une très grande partie de la nuit et ne me suis accordé que 2 heures de sommeil. Pourtant, au réveil, je me sentais bien. Je bossais encore au petit déjeuner, je bossais tout en enfilant mon cuissard. J'ai encore bossé le midi, pendant que les autres se ravitaillaient. Combiné aux 170 kilomètres venteux de l'étape, ça m'a fait une très longue journée.

© Mickael Bougouin

Au bout de 35 kilomètres, nous avons traversé une immense caserne militaire. C'était comme dans les films : des mecs en train de courir en cadence par petits groupes, des pavillons séparés par de grandes pelouses bien tondues, des chars et des monuments, ... et un type en train de balayer un immense parking. Comme la traversée de la caserne est théoriquement interdite aux civils, nous avons été escorté par la gendarmerie tout le long.

Après la sortie de la caserne, une chute s'est produite au milieu du peloton. Elle s'est produite sur le plat, sans danger, car des guidons se sont emmêlés. 4 coureurs au sol, dont 2 bien touchés. Les médecins et les ambulanciers ont fait un excellent travail pour remettre tout le monde sur pied, les mécanos ont redressé les guidons et les dérailleurs. Tout le monde est reparti.

Le midi, nous avons fait une halte à Saint-méen-le grand, au musée Louison Bobet. Nous y avons été très bien reçu, ils ont fait une visite du musée puis ils ont mangé sous une pergola pendant que je bossais. J'ai pris à manger dans mes poches et ai pris mon repas en roulant.

© Mickael Bougouin

L'après-midi a été longue et monotone. On a traversé une foret interminable, vent de face, jusqu'à Dinan. Après Dinan, on s'est retrouvé au milieu de champs et de pâturages, sur un terrain un peu plus valloné. On a fini par rejoindre la mer du côté de Cancale.


Entre Cancale et Saint-Malo, on a longé la mer via une succession de creux et bosses. Depuis le début de l'étape, j'ai remarqué que rien n'était plat et que les bosses qu'on franchissait auraient fait la sélection dans n'importe quelle course pass'cyclisme / ufolep / fsgt auxquelles j'ai l'habitude de participer. Pourtant, pour des professionnels, cette étape est considérée comme plate. La différence de perception est assez hallucinante.

Si jusqu'à présent l'étape était monotone, la partie le long de la mer était en revanche sympathique. Le paysage était différent de ce qu'on a vu en Corse et dans le sud quand on longeait la mer, et c'était sympa de voir un paysage toujours différent. Une anglaise de 37ans, avec la peau blanche comme si elle n'avait jamais vu le soleil et venue passer ses vacances en Bretagne, s'est joint à nous. J'ai longuement discuté avec elle à l'arrière du groupe, notamment afin de savoir comment se passaient les entraînements hivernaux dans son pays.

© Mickael Bougouin

L'image qui m'a le plus marqué sur l'étape du jour, c'était la souffrance de Mounir. Il fait partie de ceux qui mettent l'ambiance en permanence, qui ne rechigne pas à prendre ses relais. Après sa chute, son épaule, son genou et ses deux poignets étaient couverts de bandages. Il peinait à tenir son guidon, la peau de ses mains ayant été rapé par le goudron. Voila pourquoi porter des gants est important. Son visage était marqué. Plus d'un à sa place serait monté en voiture, lui s'est battu toute la journée pour poursuivre l'aventure à nos côtés.

Il a été poussé, il a été encouragé. Cette étape a encore plus soudé le groupe : tout le monde a mal, certains plus que d'autres, mais personne n'ose se plaindre car on sait tous que d'autres souffrent plus que nous, et on sait tous qu'on vit une aventure incroyable. Au départ de l'aventure, je pensais que les difficultés scinderaient le groupe en clans. Par chance, c'est l'inverse qui s'est produit, le groupe s'est soutenu et renforcé.

Bilan : 171km, 6h20 de selle, 1560m de dénivelé.
Consultez mes données et notre parcours.

Vous pouvez consulter ici l'ensemble des articles consacrés au Tour de Fête.

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