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mardi 23 juillet 2013

Tour de Fête : le bilan

L'opération Tour de Fête s'est terminée hier midi. Ma valise est partie un lundi à 13h de chez moi, elle est revenue hier (lundi) à 20h, après 4 semaines et 7 heures d'absence de la maison. Ce fut une longue et palpitante aventure, que je n'ai pas pu vous narrer au quotidien car j'ai préféré la vivre à fond tant que j'étais dedans, pour ne pas en louper la moindre miette, tout en prenant des notes pour vous la retranscrire au mieux dans les jours à venir.

Avant de vous rédiger la suite de nos aventures étape par étape, puis une série d'articles un peu plus transversaux (sur les spectateurs, sur les accompagnateurs, sur mes compagnons de route, sur notre vie au quotidien ...), je vais dresser un bilan à chaud de l'opération.

© Mickael Bougouin

Le bilan sportif :
21 sorties à vélo, 3393km, 136h 46min de selle, 49871m de dénivelé. Cela nous fait une moyenne de 161 kilomètres pour 2375m de dénivelé par sortie, à 24,8km/h de moyenne. 62kg au départ, 62kg à l'arrivée. Cardiaquement parlant, je n'ai jamais été mis en difficulté. La dernière semaine, j'en ai profité pour faire du travail au seuil en vue de prochaines échéances sportives. Musculairement, je n'ai jamais subi non plus. J'ai eu 3 séances de massage, deux du dos et une des jambes, mais je n'en avais pas vraiment besoin et j'aurai largement pu m'en passer.
Sur le plan personnel, le bilan sportif est excellent puisque je sors de ce Tour en parfaite condition physique, sans fatigue particulière. Sur le plan du groupe, (presque) tout le monde est allé au bout sans poser pied à terre. 18 garçons sur 21 ont réalisé l'intégralité des étapes sur le vélo. Les filles ont réalisé des étapes incroyables, elles ont été impressionnantes.


Le bilan humain :
Notre groupe comptait un petit peu moins de 50 personnes, quand on y regroupe les cyclistes et les accompagnateurs. Quand l'aventure a commencé, j'avais 50 inconnus autour de moi. Je suis reparti hier avec 50 amis. Le bilan humain a été incroyable. Pour s'en rendre compte il aurait suffi de mesurer le taux d'humidité (lié aux larmes), d'écouter le nombre de reniflements et de regarder le temps pris pour faire les adieux. Personne n'avait envie de partir, tout le monde a cherché à rester avec les autres jusqu'au dernier moment.
Cette aventure était pour moi un test sociologique. Une sorte de loft-story version cyclisme. "Ils sont 50, ils ne se connaissent pas, ils vont vivre ensemble pendant 4 semaines, qui gagnera ?". Selon mes expériences passées, j'étais convaincu que les difficultés scinderaient le groupe en clans bien définis, et que ces clans se tireraient dans les jarrets. Des tensions sont apparues au bout d'une semaine, quand la fatigue a commencé a se faire sentir et que tout le monde manquait de sommeil. Ce que je prédisais s'est mis en place, il y a eu quelques légères tensions. Mais contrairement à ce que je pensais, les difficultés ont soudé le groupe et les petits conflits se sont arrangés en un tour de pédale. Pour moi qui adore la sociologie et étudie énormément le comportement humain, j'avoue avoir pris une véritable leçon.


Le bilan de l'intérêt des étapes :
Si je devais donner mes étapes préférées, je choisirai :
  • l'étape Ajaccio - Calvi, pour la beauté des paysages traversés (ce fut la plus belle incontestablement)
  • l'étape Saint-girons - Bagnères-de-bigorre, pour la ferveur du public (le public y a été le plus bouillant et le plus proche de nous)
  • l'étape de Saint-pourçain à Lyon car j'y ai retrouvé 2 amis proches et mes parents, et que j'ai fini sur mes routes d'entraînement
  • l'étape de Bourg d'Oisans au Grand-bornand, car ce fut la plus longue en temps de selle et que j'étais sur des routes que j'adore
A un degré moindre, je citerai :
  • l'étape de Givors au Mont-Ventoux, car c'était la plus longue en terme de distance et qu'on est parti de ma région
  • l'étape d'Avranches au Mont-Saint-Michel, car on a pas tous les jours l'occasion de rouler sur une digue avec un tel panorama
  • l'étape finale, avec les Champs Elysées, car c'était la fin et un lieu sacré du cyclisme
 Les étapes qui m'ont le plus déplues :
  • celle de Porto-vecchio à Bastia, car elle était longue, que le groupe cherchait ses marques, sur des grosses routes et que les nuages bouchaient le paysage
  • celle d'Aix-en-provence à Montpellier, car plate et monotone
  • celle de Saint-gildas à Saint-malo, car on y a eu un vent défavorablement pénible tout le long
  • celles de Fougères à Tours et de Tours à Saint-amand-montrond, car horriblement longues et horriblement monotones (ce sont les 2 pires étapes que j'ai passé)


Le bilan global :
Ce fut une aventure extraordinaire, qui a été encore plus palpitante et plus incroyable que tout ce que j'avais pu imaginer. J'ai trouvé que le parcours du Tour n'était dans le fond pas si difficile que ça, quand il est fait à une allure raisonnable, avec un bon encadrement, et un groupe au sein duquel tout le monde rigole et va de l'avant. Ce que j'ai dit à la majorité de mes compagnons de route, c'est qu'après avoir réussi une telle aventure, on a désormais acquis une confiance en nous qui nous permettra de rebondir dans la vie quoi qu'il nous arrive. On est tous sorti vainqueurs de ce Tour, de notre Tour. Pas des vainqueurs sur le plan sportif, mais des vainqueurs sur le plan personnel et humain.

Je tiens à remercier tous les participants de ce projet pour leur bonne humeur, élément essentiel sans lequel rien de tout cela n'aurait été possible. Si le groupe a su aller ensemble au bout, c'est parce que tout le monde a su garder le sourire même dans la difficulté. Un immense merci à vous tous, compagnons de route et de galère, pour cet état d'esprit.

Vous pouvez consulter ici l'ensemble des articles consacrés au Tour de Fête.

7 commentaires:

  1. Hello Florent,

    Oui, ça a du être chouette et, surtout, tu es allé jusqu'au bout. Je serai maintenant curieux de savoir ce que vont bien pouvoir te dire tous les détracteurs qui t'avaient promis un échec retentissant ? Sans doute que ça n'allait pas assez vite, ou encore que vous faisiez la pause à midi ?
    Bref, encore bravo. Tu étais, finalement, parfaitement préparé !

    Franck

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  2. Ça a du être une aventure passionnante comme on en vit peu dans son existence. Bravo pour avoir relevé le défi et l'avoir vécu à fond !

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  3. Bonjour Florent.

    Tout d'abord, je tiens à te dire chapeau pour ce site. J'ai suivi le tour de france tous les jours et je l'ai trouvé super cette année. J'ai aussi suivi les reportages fait du Tour de Fête. Après cela, j'ai voulu regarder ce qui se fait sur le net en terme de blog cycliste. Je suis directement tombé sur ton site et c'est par cet intermédiaire, et par hasard, que j'ai appris que tu vais participé au Tour de Fete. Je précise que je fais du football et que j'ai eu fait du tennis également. J'adore tous les sports en général.

    J'ai quasiment lu tous tes articles en moins d'une semaine, de 2007 à 2013. J'ai donc pu "prendre part" à ta vie et te connaitre par leurs intermédiaires. Suivre tes débuts, tes courses, tes soucis, tes progressions..

    Je tiens à préciser que tu m'a donné une incroyable envie d'enfourcher un vélo. Je viens d'une région pyrénéenne, du Béarn plus précisément (Pau et alentours). J'ai un vtt. J'ai souvenir étant plus jeune, encore à l'école à l’époque (donc en grandes vacances), qu'à chaque fin étape du Tour, j’enfourchais mon vélo pour aller dans les bois et les routes de mon canton. Désormais, c'est très rare (je travaille) et habite maintenant sur la région de Bayonne. J'ai toutefois encore l'occasion de rentrer régulièrement dans "mon béarn" les weekend, ne serait-ce que pour prendre part au compétitions footballistiques de mon club, ainsi qu'à certaines parties de chasse.

    Je m'excuse d'avance de ce "commentaire" très long. Professionnellement parlant, je suis en pleine stagnation. Je suis Community Manager et suis amené à gérer des sites web, les réseaux sociaux etc.. Je vais sur mes 26 ans et je me dis que je n'ai pas encore accompli de "grandes" choses et que ma vie future va sans doute m'amener à quitter cette région que j'aime tant. Ce sera vraiment un choc pour moi. Je souhaiterais donc, avant de m'envoler vers de nouveaux horizons (et bien que je sais que je reviendrai dans ma région natale - mais quand) accomplir quelques défis et "grandes choses". Tu m'as personnellement donné envie de gravir les mythiques cols de mes chères pyrénées (je sais qu'avec un peu d'entrainement, de la volonté, un rythme pas forcément élevé, je peux y arriver). Ce serait grandiose et je pourrai dire: je l'ai fait et je peux désormais affronter d'autres "cols" de la vie.

    Au fil de la lecture de tes articles, je me suis aperçu qu'il y avait quelques "trous" (ou alors peut-être que je n'ai pas bien fait attention en lisant): au début des articles, tu indiques souvent que tu pars rouler avec Julien. Ce dernier apparait ensuite un peu moins au fil du temps. Il aurait subi une coupure de 2 ans ? De quoi a-t-il souffert ?
    Te concernant, tu as indiqué que tu avais quitté l'entreprise dans laquelle tu travaillais après 6 ans et que tu te lançais dans l'entreprenariat. Or, dans certains récents articles, tu mentionnes que tu fais le trajet "taf-domicile". As-tu trouvé un nouveau travail ?
    Tu nous avais aussi fait le récit de tes péripéties avec ta maison, passant de l'achat à l’emménagement, jusqu'à envisager des poursuites contre le vendeur. Qu'est-ce qu'il en a était au final ?
    Avais-tu réussi à collecter des fonds pour ta saison de sponsoring annoncée à 6000 € ?
    Comment as-tu réussi à participer au Tour de Fête ? Sont-ce les organisateurs qui t'ont contacté, auprès notamment de ta popularité dans la blogosphère du monde du cyclisme ?

    Je te remercie d'avance si tu as l'occasion de pouvoir répondre. Saches en tout cas que j'ajoute désormais un nouveau blog à mes sites de lecture quotidienne ;-) Cédric

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  4. @franck : les personnes qui formulaient des doutes sur ma préparation et sur ma capacité à réussir sont muettes depuis un bon moment déjà.
    Mais j'ai fait ce Tour pour moi, pour tous mes amis et mes supporters, pour mes équipiers qui attendaient chaque matin mes briefings sur les cols à franchir ... je n'avais rien à prouver aux gens qui me critiquaient, et je n'ai pas vécu mon aventure en fonction de ce qu'ils avaient à dire.

    J'espère que ta guérison se passe bien. J'ai vu que tu allais sortir de l’hôpital avec un mois d'avance. Prends le temps pour revenir sur selle, n'oublie pas que le plus important c'est de se faire plaisir sur un vélo.

    @anonyme : merci

    @seb : merci. le plus dur commence, revenir à une vie normale est la phase la plus difficile de cette aventure !

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  5. Salut Cédric,

    Bravo et merci d'avoir tout lu ! chapeau, car il y en a beaucoup !

    Si je t'ai donné envie de faire du vélo, alors mon objectif est rempli. je tiens ce blog justement pour montrer que le vélo ce n'est pas juste ce qu'on voit à la télé, mais que c'est aussi un "sport-loisir" ou chacun peut se faire plaisir en utilisant le vélo comme bon lui semble. L'important sur un vélo, et ce quel que soit ton niveau, c'est de te faire plaisir.

    Comme tu le dis, avec un peu d'entrainement et beaucoup de volonté, tu peux grimper tous les cols que tu veux. n'essaie pas de te mesurer au chrono des pros, ça ne servirait à rien. Cherche à trouver ton propre rythme, ne regarde pas ton compteur de vitesse dans un but de performance mais plutôt dans un but de maintien d'un effort donné. Le matériel est également important, si ton vélo roule peu, pense à vérifier ton passage de vitesse (pour la montée) et tes freins (pour la descente). Pour la confiance en soi, c'est certain que grimper des cols ne révolutionne pas une vie, mais ça aide à prendre confiance en soi de réussir ce genre de défi.

    Concernant les trous :
    - effectivement, Julien a arrêté le vélo 2 saisons en raison de soucis de santé et d'un manque de motivation, il ne prenait plus aucun plaisir et a préféré faire une pause
    - je travaille toujours à mon compte, et les articles relatifs aux trajets vélo-boulot traitent de ces 6 années de travail en agence, pendant lesquelles j'ai toujours pris le vélo
    - je vis toujours dans la maison, j'ai laissé tomber les poursuites contre le vendeur et ai préféré concentrer mon énergie sur l'aménagement de mon habitation
    - je n'ai rien récolté du tout sur mon dossier de sponsoring, car je m'y suis pris au mauvais moment (mars / avril) alors que tous les budgets se bouclent en novembre / décembre ... et aussi car je n'y ai jamais vraiment cru, ce qui a encore moins aidé
    - j'ai participé au Tour de Fête en déposant un dossier, comme tous les autres. Mon blog est minuscule en terme d'audience, je ne suis pas très connu. Je n'ai pas été choisi parce que je tiens un blog, j'ai été choisi parce que j'ai une vision de la pratique du cyclisme qui a plu a Eric Fottorino, et qu'il a ainsi accepté mon dossier de candidature.

    J'espère ne pas avoir oublié de point dans ma réponse.
    Florent

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  6. Bravo florent pour avoir réalisé ce beau projet, tu as du en prendre plein les mirettes durant ces semaines tout en assouvissant cette passion pour le vélo.

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