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dimanche 26 juillet 2015

Un ventoux matinal

Ce dimanche matin, j'ai effectué une sortie sur les pentes du célèbre Mont Ventoux. Ayant passé la nuit au centre de Bédoin, à quelques tours de roue du panneau du "kilomètre 0" de l'ascension, l'échauffement a été succin. Il est à noter que, par un curieux hasard, je grimpe le Mont Ventoux uniquement les années impaires : 2009 (2 fois), 2013 (2 fois) et 2015 ...

En attendant quelques minutes Nicolas, cycliste parisien en vacances dans le coin avec qui je suis régulièrement en contact via les réseaux sociaux, j'ai découvert que la route allait être fermée à la circulation car un semi-marathon avait lieux. Leur parcours était le même que le notre : les 21 kilomètres séparant Bédoin du sommet du Ventoux. Une fois ensemble, la conversation a pu démarrer dès les premiers coups de pédale puis se poursuivre sans difficulté dans les premiers kilomètres plutôt roulants menant à Saint-Estève.


Les choses sérieuses ont débutées au virage de Saint-Estève : la route s'élève constamment entre 8 et 11%, sans replat pendant 9 kilomètres. J'ai bien tenté de contrôler la débauche d'énergie au début, mais j'ai rapidement compris qu'il me serait impossible de maintenir une puissance autour de 210w (la cible que je voulais atteindre) : avec mon braquet de 39x28, je me serais retrouvé à une cadence bien trop basse. J'ai donc mis de côté ma cible et j'ai géré mon effort du mieux possible, en restant bien régulier. La pente n'a pas affecté notre conversation, qu'on a quand même pu tenir de manière cohérente et sans hachure, ce qui est signe d'une bonne oxygénation et d'un rythme cardiaque pas trop élevé. On a rattrapé des cyclistes, d'autres nous ont doublés. Certains se sont joints à nos conversations quelques minutes avant de reprendre leur propre rythme de croisière.


On s'est fait doubler dans la partie raide par un cycliste hollandais grand gabarit qu'on avait doublé dans la partie roulante ... et qu'on re-doublera dans la partie moins difficile après le Chalet Reynard. Avec son gabarit de rouleur, la logique aurait plutôt voulu qu'il nous double dans les parties les plus roulantes et qu'on le double dans la partie raide ... mais en cyclisme il ne faut pas toujours se fier aux apparences. En revanche, il y a des maillots sur lesquels on peut plus facilement se baser : le porteur d'un maillot du Marathon des Dolomites est souvent plutôt bon grimpeur, ce qui s'est encore vérifié à proximité du sommet. C'est également valable pour des maillots de l'Alpen Brevet ou du Tour du Mont Blanc, mais on n'en a pas vu lors de notre ascension.


Après le chalet Reynard, atteint en une heure environ, j'ai commencé doucement à piocher. La pente étant moins raide, j'ai d'abord pris la roue de mon compagnon du jour au lieu de rester côte à côte (ce qui est plus facile pour discuter, surtout quand la route est fermée donc qu'on ne gêne personne). Dans les trois derniers kilomètres, qui semblent une éternité dans un paysage lunaire offrant une vue parfaite sur un sommet qui ne semble jamais s'approcher malgré les tours de roue, j'ai commencé à faiblir plus sérieusement. Nicolas, dans un style plus aérien que moi, se retournait régulièrement pour voir où j'en étais et veillait à ne pas me distancer. Je regardais les inscriptions au sol et me motivais en changeant régulièrement de prénom : les "Allez Jérem", "Forza Iban", "Kom aan Geert", "Courage Katy", "Bravo Marion" m'encourageaient quand même bien plus que les bornes kilométriques disposées le long de la route. D'ailleurs, ces bornes sont parfois décourageantes, les kilomètres semblant en durer quatre.


Au sommet, atteint en 1h35 (pour les amateurs de chiffres : 146bpm et 215w en moyenne), on a procédé à la traditionnelle photo souvenir. C'est une sorte de rituel, les cyclistes font presque la queue pour poser devant le panneau sommital. Ce rituel est moins dégradant que certains qui déposent des objets sur la stèle Tom Simpson : c'est bien gentil de déposer son bidon "en hommage", mais au moindre coup de vent (ce qui est fréquent au col des Tempêtes) on se retrouve avec des morceaux de plastique qui s'éparpillent de partout ... j'espère que dans 100 ans (je prévois large) personne ne viendra "me rendre hommage" en déposant des déchets polluants. Dans ce domaine d'ailleurs, tout au long de la montée, on a pu observer régulièrement des emballages de gels énergétiques ... ces gens, chez eux quand ils ont terminé leur danette, la jettent-ils par terre dans leur salon ?

Après avoir enfilé un coupe vent, on a pu profiter de la descente. Une descente tranquille à deux exception près. D'une part une voiture qui roulait "à l'anglaise" (pleine gauche, le long de la bande blanche) et qui m'a foncé droit dessus alors qu'il n'y avait personne, m'obligeant à passer sur la fine partie de goudron entre la bande blanche et les cailloux. D'autre part, cette @@@@@ de joint du corps de roue libre sur les Ksyrium qui m'a lâché pour la troisième fois en 6 ans. C'est un problème courant sur ce modèle, qui provoque un sifflement particulièrement désagréable. Je crois que c'est la fois de trop et que ces roues vivent leurs dernières sorties.

En bas, à Malaucène, on a poursuivi notre route en commun quelques kilomètres avant que nos chemins ne se séparent. Nicolas semblait encore frais, en tout cas nettement plus frais que moi (ou nettement plus pressé de rentrer). On s'est séparé au pied du col de la Madeleine, lui a poursuivi la descente tandis que je me suis attaqué à ce petit col pas bien méchant. Je l'ai passé sans trop de soucis et ai regagné Bedoin rapidement.

Pour information, le vainqueur du semi-marathon n'a mis que 2 minutes de plus que nous. Il est allé aussi vite, sur le même parcours, sans roues ... chapeau !

Consultez notre parcours.

2 commentaires:

  1. Salut Florent,

    Je tenais d'abord à te féliciter pour la qualité de ton blog ! Ensuite je voulais savoir combien coûte une inscription dans ton club.

    Sportivement

    Romain

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    Réponses
    1. Bonjour Romain,

      Le cotisation annuelle à l'ASBM est de 30€. Une tenue été est donnée chaque année à ceux qui font des compétitions.
      Si tu veux prendre une licence (FFC ou FSGT), le prix dépend de la fédération (et de ta catégorie en FFC).

      Florent

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