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dimanche 8 mai 2016

Prix de Domsure / Championnat du Rhône FFC

Ce dimanche 8 mai, à 6h30 du matin, les routes étaient désertes quand j'ai quitté les alentours de Lyon pour me rendre à Domsure. Le réveil une heure plus tôt ne m'avait pas dérangé, j'ai l'habitude depuis septembre de me lever vers 5h45 deux à trois fois par semaine. J'étais calme et reposé, parfaitement réveillé au moment de prendre le volant; les 14° affichés dès 6h30 par le tableau de bord avaient tout pour me plaire.

Sur place, après avoir salué les coureurs que je connais, après avoir récupéré le dossard et la puce de chronométrage, je me suis équipé et ai fait un tour de circuit en reconnaissance / échauffement. Le vent s'était levé tôt lui aussi, j'ai rapidement constaté qu'il ne serait pas à négliger. J'étais plutôt content de sa présence, il venait durcir la portion la plus facile du circuit. En revanche je n'étais pas du tout content des sensations que j'éprouvais : je ne me sentais pas bien, mon organisme refusait de répondre aux sollicitations. Le calme ressenti depuis le réveil n'étaient finalement pas un bon signe : mon corps était en jour férié lui aussi donc se contentait de livrer le service minimum sans broncher ... mais ne semblait pas enclin à faire plus que ça.

J'ai pris le départ de la course, avec une vingtaine d'autres participants dans ma catégorie (Pass' 3/4), en me disant que ça irait surement mieux après quelques centaines de coups de pédale supplémentaires. Je me suis dit que les premières attaques me débloqueraient surement. De toute façon, j'étais présent et sur la ligne de départ j'avais autant de chances que chacun des autres concurrents au départ de gagner.

Le premier tour a été fait tranquillement, au train, sans attaques. J'avais initialement prévu d'attaquer dès la première bosse du premier tour, pour faire la sélection le plus tôt possible et durcir la course d'entrée ... mais vu les jambes du jour, ce projet est resté au stade de l'idée. Au premier passage sur la ligne, le speaker s'est moqué de notre vitesse ... il ne doit pas savoir que l'important ce n'est pas d'aller le plus vite possible mais de franchir la ligne d'arrivée en premier. Mieux vaut gagner à 35km/h de moyenne que finir 2ème à 40km/h.

Dans le deuxième tour, quand un coureur de l'AC Femin'Ain a effectué la première attaque du jour, j'ai été le plus prompt a réagir. Bon, j'ai ramené tout le groupe dans mon sillage, mais les jambes ne répondaient pas si mal. Quelques instants plus tard, j'ai de nouveau été le plus vif a réagir sur la deuxième attaque du jour, mais de nouveau avec tout le monde sur le porte bagages. J'ai regardé du milieu de peloton les attaques suivantes, surveillant ce qu'il se passait, mais sans trop de craintes. Je me suis dit qu'il fallait que je garde des forces pour placer une bonne attaque permettant de faire la différence plutôt que de m'user à sauter sur tout ce qui bouge. J'ai eu raison car personne n'a pu sortir.


Dans le troisième tour, quand Arnaud de l'ECOV a pris quelques longueurs d'avance, j'ai senti que c'était le moment de bouger. J'ai fait le trou, je suis revenu sur Arnaud ... mais son équipier a préféré ramener tout le peloton sur nous deux plutôt que de me laisser seul avec Arnaud. Dommage. J'ai eu un peu de mal à encaisser mon propre effort donc je me suis remis sagement dans les roues et ai laissé les rênes de la course aux autres participants. Si les jambes ne répondaient pas aussi bien qu'espéré, j'étais parfaitement lucide.

Quand, en profitant d'une accalmie, Pédro de l'AS Ortf a pris la poudre d'escampette en solitaire, je savais que sa tentative était vouée à l'échec. C'était très bien joué tactiquement pour son club, qui était à chaque fois piégé et prenait en charge une partie de la poursuite à chaque échappée, mais c'était à mon avis le plus faible des trois de l'équipe. En solo, il n'avait aucune chance. Il a pourtant passé tout un tour en tête, tenant en respect un peloton qui ne semblait ni vouloir lui revenir dessus ni vouloir le laisser partir. Une fois repris, son équipier David a placé un contre ... j'étais par hasard dans sa roue en milieu de peloton, quand je l'ai vu remonter vers l'avant tranquillement mais déterminé je n'ai eu aucun doute sur son intention d'attaquer. J'ai suivi son attaque puis l'ai relayé immédiatement en lui criant "allez, on y va". 3 autres coureurs dont Joel de l'ASBM nous ont rejoint, je me suis dit qu'à 5 avec des costauds ça devrait le faire mais on ne nous a pas laissé sortir. Une fois repris, j'ai failli sortir du peloton ... mais par l'arrière cette fois.

Je me suis accroché mais l'enchaînement des deux bosses m'a fait vraiment mal. Le bon coup est parti un peu plus loin en plusieurs temps. Arnaud est de nouveau parti seul. Joel et William l'ont rejoint à deux mais William a craqué immédiatement donc son équipier David est passé à l'offensive avec un autre coureur. Les deux duos ont pris rapidement une quarantaine de secondes mais ont mis énormément de temps à se rejoindre. Je savais qu'il fallait réagir immédiatement car c'était le bon coup, que si le premier duo voyait le peloton se relever il attendrait le second et qu'à 4 on ne les reverrait pas. J'étais lucide, je savais ce que je devais faire mais j'en étais physiquement incapable. J'avais déjà du mal à rester dans les roues, alors créer un contre ou chasser derrière les échappés ...

J'ai passé les tours suivants à l'arrière d'un peloton réduit. Nous n'étions plus qu'une dizaine. Je voyais Franck d'Oullins et Jérôme d'Ambérieu multiplier les attaques. C'était comme deux poissons hors de l'eau dont les soubresauts témoignent d'une volonté de renverser une situation compromise ... mais comme beaucoup de poissons, leurs petits sauts ont été vains. J'étais frustré par la situation : j'avais tellement envie d'organiser un contre avec eux deux, je savais qu'on s'entendrait à merveille et qu'il y avait moyen de faire une belle partie de manivelles pour aller chercher une place d'honneur, mais je constatais que physiquement j'en étais incapable aujourd'hui.

Les fuyards ont disparu de notre champ de vision. C'était fini pour la victoire. Je me suis accroché dans les roues jusqu'au bout, j'ai cru plusieurs fois que j'allais me faire lâcher mais heureusement dans cette catégorie les accélérations ne durent jamais très longtemps. J'ai à chaque fois pu revenir sans lâcher plus de 3 longueurs. A l'arrivée, il n'y a pas vraiment eu de sprint : la dernière bosse s'est chargée d'étirer la dizaine de coureurs restants, les 300 mètres en faux plat descendant entre le haut de la montée et la ligne d'arrivée ne changeant pas grand chose à la situation. Je prends la 11ème place mais c'est anecdotique.

Je suis déçu par cette contre-performance. C'est ma plus mauvaise course depuis le début de l'année. Bon, je savais qu'au vu du circuit ce serait compliqué pour moi de gagner, mais au vu de ma forme ces dernières semaines et de mes derniers entraînements j'étais convaincu que je pourrais peser sur la course. Bon, ce n'est qu'une course de vélo, la saison est loin d'être finie et j'aurai d'autres opportunités pour monter sur le podium. Un jour sans arrive à tout le monde. Si j'ai passé un mauvais moment sur la deuxième moitié de course, je garde en mémoire les bons moments passés hors course avec des gens que j'apprécie. Il règne une super ambiance entre les coureurs, chacun peut rigoler avec les membres des autres clubs, c'est un petit monde qui se retrouve chaque week-end pour se détendre autour d'une passion commune. J'ai aussi pu passer un moment en compagnie des parents des coureurs que j'encadre les mercredis (et d'autres encadrants) puisque le courses des minimes et cadets avaient lieu quelques heures après la mienne.

La prochaine épreuve aura lieu dans deux semaines, sur le championnat départemental FSGT cette fois. Au vu du parcours et de l'adversité, même au top de ma forme mes chances de décrocher le maillot de champion du Rhône sont proches de zéro ... en revanche, je dois pouvoir aider mes équipiers à aller le décrocher. Dans tous les cas, je tacherai de prendre du plaisir comme d'habitude.

Consultez mes données et le classement.

1 commentaire:

  1. Félicitation pour cet article, j'adore ta façon de décrire tous les détails de la course, on s'y croirait! Parfois la volonté de gagner est bien là, mais le corp résiste. Bon courage pour le championnat départemental!
    J'ai hâte de lire ton prochain article.

    Priscilla Reby
    co-fondatrice à Vélo Simplissime
    www.velosimplissime.com

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