L’ascension à vélo du Puy de Dôme est interdite depuis quelques années. En juin 2023, j’ai tout de même pu l’effectuer lors d’une matinée spéciale … je vous raconte tout.
Le Puy de Dôme est un lieu incontournable en Auvergne. Ce célèbre volcan, que tous les enfants voient en photo dans leur livre de géographie, donne même son nom à un département. Les passionnés de cyclisme connaissent son ascension car elle est rentrée dans la légende lors d’un duel épique entre deux champions : Jacques Anquetil et Raymond Poulidor. Toutes les rétrospectives du Tour parlent également du coup de poing qu’un spectateur a donné à Eddy Merckx en 1975 sur les pentes de ce Puy de Dôme.
La route est désormais fermée à toute circulation : un train panoramique a été construit sur une moitié de l’ancienne route, l’autre moitié de la route, qui ne permet pas aux véhicules de se croiser, est réservée aux véhicules de secours et de maintenance.
Lors de la présentation du parcours du Tour de France 2023, le Puy de Dôme faisant son grand retour, j’ai eu envie de l’escalader à vélo. J’ai lu que certains cyclistes se levaient tôt le matin et effectuaient l’ascension illégalement avant l’ouverture du site, quand il n’y a personne pour en surveiller l’accès. Si certains disent (ou écrivent sur des forums) qu’ils l’ont fait mais ne laissent pas de preuve, d’autres en revanche publient leur ascension sur Strava. Ceux que j’ai regardé semblent effectivement partir très tôt, de nuit, et arrivent à l’aube au sommet. Ce n’est pas idéal pour admirer le paysage.
J’ai ensuite découvert que chaque année au mois de juin, le comité départemental de la FFCT organisait une ascension tout à fait légale du célèbre volcan. Il ne m’a pas fallu longtemps pour que je m’inscrive et coche la date sur mon calendrier.
L’ascension ayant lieu le dimanche matin, j’ai profité du samedi après-midi pour effectuer une reconnaissance de l’ascension … en train. La route et la voie ferrée étant côte à côte, c’était idéal. La météo était parfaite, en plus du repérage pour le lendemain j’ai pu profiter du paysage sans transpirer. J’ai aussi pu visiter le sommet en baskets : sans cales sous les pieds et sans vélo tenu à la main, on visite mieux le lieu.
Le dimanche matin, après avoir récupéré mon dossard et la plaque de cadre m’ouvrant l’accès au Puy de Dôme, je me suis échauffé tranquilement en rejoignant le pied de l’ascension. La montée était libre, il fallait simplement la débuter avant 9h30. Je me suis présenté au pied à 9 heures 15 et c’était parti pour 4 kilomètres à 12% de moyenne, sur une pente régulière sans aucun virage.
Au bout de 200 ou 300 mètres, j’ai doublé une personne en train de pousser son vélo. Vu l’état de la personne et la pente continue qui ne permet que difficilement de repartir si on s’arrête, sachant que je l’ai vu arriver en haut en poussant son vélo, je pense qu’elle a tout monté à côté de sa monture.
J’ai doublé des personnes de tous les âges, avec tout type de monture. Globalement, les personnes que j’ai vu montaient avec un braquet adapté. J’ai tout de même doublé une personne sur un vieux vélo double plateau à 7 vitesses, changement de vitesse au cadre et un braquet probablement en 42 x 19. Le pauvre était debout sur les pédales et zigzaguait dans la pente. J’ai eu pitié de ses genoux, il a du souffrir plusieurs jours après ça.
La première moitié de l’ascension se fait dans les arbres feuillus, on ne voit rien d’autre que le goudron devant soi et les rails à côté. C’est inintéressant du point de vue visuel, mais pas facile du point de vue physique.
La deuxième moitié de l’ascension se fait avec une vue dégagée d’un côté, permettant de découvrir la chaine des puys de l’autre côté. Vu la pente et la vitesse à laquelle on roule, on a bien le temps de tout admirer. L’ascension faisant le tour du Puy de Dôme en spirale, on découvre ainsi progressivement un panorama à 360º. C’est tout aussi difficile que la première moitié de l’ascension, mais la vue permet de s’évader de la douleur ressentie.
A 200 mètres de l’arrivée, on traverse les rails et on attaque un mur de 200 mètres à 17%. J’avais repéré ce mur la veille donc j’avais gardé quelques forces pour le franchir. Malgré ça, qu’est-ce qu’il m’a fait mal ! En discutant au sommet avec d’autres participants, tout le monde était unanime pour dire que c’était un passage terrible.
On s’est retrouvé à 350 cyclistes au sommet. Ca a été long mais il fallait attendre que le dernier à grimper arrive au sommet, le croisement entre cyclistes montant en zigzaguant et cyclistes descendant étant particulièrement dangereux. Bien qu’étant dans les derniers à partir au pied, l’attente en haut m’a semblé interminable. J’ai vu la vue, puis la vue, puis la vue et encore la vue. C’est beau mais à un moment on a tout vu. J’ai discuté pour m’occuper en attendant l’autorisation pour la descente.
On a enfin pu redescendre. 4 kilomètres sans virage mais sans ligne droite, c’est particulier. Sur une pente à 12%, il fallait quand même freiner … et rester vigilant pour ne pas percuter des personnes qui s’arrêtaient faire des photos au bord de la route. Je les comprends, ce n’était pas facile de faire des photos en grimpant !
Je suis arrivé en bas sans problème. C’est une expérience que je suis content d’avoir vécu, à peu près 3 semaines avant que les professionnels ne se lancent à leur tour à l’assaut du Puy de Dôme. Cependant, je l’ai fait une fois, je ne pense pas que je reviendrai : ce n’est pas l’ascension la plus plaisante du monde, c’est chouette à faire mais pas forcément à refaire si on n’habite pas à côté.
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Jolie vidéo ! Bravo
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