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mardi 23 août 2011

Haute-Route étape 3 : de Bourg-Saint-Maurice à Serre-Chevalier

La troisième étape de la Haute-Route relie Bourg-Saint-Maurice à Serre-Chevalier via 169km et 3 cols (le col de la madeleine, le col du télégraphe et le col du galibier). Le dénivelé de cette étape est de 4000m.

Voici la road-map de l'étape :
carte de l'étape 3 de la haute route

Voici le profil de l'étape :
profil de l'étape 3 de la haute route


Et voici mon traditionnel récit :
Je me suis fait masser le haut du corps hier (et non les jambes comme la veille), ayant des douleurs aux épaules (à cause du transport de mon sac et de mon vélo dans les rues de Genève) et aux bras (à cause de ce fameux transport, des kilomètres en danseuse et de la rudesse des descentes). Je suis tombé sur une masseuse qui m'a fait grand mal pour un grand bien : j'avais nettement moins de douleurs après ce massage qui n'a rien eu de relaxant.

La nuit fut relativement bonne, en revanche le lever fut difficile : mon pouls était à 65bpm et j'avais une forte douleur dans les deux genoux dès la descente du lit. De plus, mon petit déjeuner n'arrivait pas à descendre et restait très haut. Le départ se fait à 6h en convoi sécurisé, depuis les Arcs 1800 pour rejoindre les Arcs 1600 (via un kilomètre de montée quand même, qui m'a confirmé les douleurs ressenties dans les genoux) dans le but de prendre le téléphérique et ainsi descendre à Bourg Saint Maurice sans se fatiguer et en toute sécurité (à cette heure si matinale, il fait nuit et personne n'avait prévu de frontale). Si j'avais su hier que ce téléphérique existait, j'aurai pu gagner du temps ... ;-)

L'attente dans le sas de départ est assez longue : 45 minutes pendant lesquelles je me suis distrait comme à chaque fois en répondant à mes messages sur twitter et facebook. Encore une fois, merci à tous pour vos messages d'encouragement. Je suis en 4ème ligne aux alentours de la 70ème place. Le départ est neutralisé sur les 32 premiers kilomètres, mais la vallée étant dangereuse le peloton est morcelé en 3 ou 4 groupes distants d'une cinquantaine de mètres. Ca a permis d'éviter que ça frotte trop, et je trouve que c'est une bonne idée : j'espère qu'ils vont la reproduire dans les jours à venir. Pendant cette heure de procession, le petit dej' est descendu : un problème était ainsi résolu.

Le chrono est lâché au pied du col de la Madeleine, et les favoris aussi. Ayant de fortes douleurs aux genoux je n'ai pas cherché à m'accrocher. J'ai levé le pied dès le début et ai veillé à économiser mes genoux au maximum. Je me fais doubler par @SteffanRockVelo avec qui je discute plusieurs kilomètres puis par @emerydavid avec qui j'échange également quelques mots. La montée est longue et rude : les 8 derniers kilomètres sont éprouvants. Le paysage lui est à couper le souffle. La vue en haut du col offre un beau point de vue sur le Mont Blanc. @hannahsailing et Marie, du service presse/communication/photo, me prennent en photo pendant mon arrêt au ravitaillement : ça a du bon de passer plusieurs heures par jour en salle de presse en leur compagnie, les photographes me reconnaissent et me prennent quand ils me voient.

La descente est longue mais plaisante : je me relaxe, je me ravitaille correctement, et je m'attache à rester fluide afin de ne pas perdre de temps sans prendre de risques pour autant. Dans la vallée je m'arrache pendant un bon kilomètre pour rattraper un groupe de 6 coureurs 300m devant. Il y a 25km de vallée avec un fort vent de face, autant ne pas être seul. Au bout de 12km de très bonne prise de relais à près de 35km/h, le mec derrière moi touche ma roue arrière et tombe au sol. Il entraine dans sa chute 2 coureurs, et un autre s'arrête pour attendre son ami. On se retrouve à 3, et la donne n'est plus la même : les relais reviennent vite et le faux-plat devient de plus en plus usant. Il fait très chaud dans la vallée, et le vent défavorable n'arrange pas les choses.

Le col du télégraphe est usant, la pente y est constamment élevée tout comme la température. Je gère ma montée tranquillement et y reprends quelques coureurs en difficulté. Au pied je me fais ravitailler en eau par @adamtranter. Au col un autre ravitaillement en eau m'attend, avant le vrai ravitaillement un peu après Valloire. Au cours de mon arrêt au ravitaillement de Valloire, je retrouve la kiné-masseuse d'hier avec qui je discute de mes problèmes de genoux (et de private-jokes qui resteront privées). Elle me demande de participer à une vidéo de promotion de son association @barakine, ce que je fais avec plaisir (tant pis pour le chrono, je ne jouais rien de toute manière).

Le col du Galibier est très dur jusqu'à Plan Lachat à cause du violent vent de face. Je gère ma montée au cardio et reprends plusieurs coureurs qui sont à pieds ou en difficulté. Après Plan Lachat, alors que la pente se durcit, le vent devient favorable et curieusement l'effort devient plus facile (pour moi). Dans les 4 derniers km j'hausse le ton et passe de 140 à 150bpm ... je double coureur sur coureur. Dans le dernier kilomètre, j'en remet une couche : je le fais à 168bpm en moyenne ! Après 3j de course et une telle étape, je ne pensais pas être capable de monter aussi haut cardiaquement. Un mec que j'avais doublé précédemment tente de me disputer le sprint au sommet mais je ne me laisse pas faire et remporte le duel.

Le dernier kilomètre du Galibier et les 20 premiers de descente sur Serre-chevalier sont fait sous une petite pluie chaude. La descente, non chronométrée, se fait face au vent et je vois d'un bon oeil l'arrivée de 2 coureurs en renfort. Nous rejoignons la ligne d'arrivée après plus de 180km (en comptant la partie de liaison du matin) et près de 9h de selle. Je termine l'étape en 147ème position, ce qui me place en 143ème position au classement général.

L'étape a été rude mais très agréable : comme hier les paysages traversés ont été splendides et méritaient le coup d'oeil.

Vous pouvez consulter ici l'ensemble des articles consacrés à la Haute Route.

3 commentaires:

  1. Salut Florent,
    habitant en Maurienne, je vous ai vu tous passer devant mon boulot, puisque je travaille tout près de ce "maudit faux-plat montant" ^^ J'ai croisé les doigts pour vous pour que le vent soit favorable, mais passé 11h, il a basculé de face ... C'est comme ça chaque matin ! Félicitations pour ton parcours, le plus dur est fait avec cette 3ème étape. Beau chrono aujourd'hui, je vais probablement tâter le Granon la semaine prochaine.
    Demain, Izoard/Vars/Pra Loup, du vrai caviar ! Bon courage.

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  2. Ce vent en Maurienne est terrible, la semaine dernière je l'ai eu dans l'autre sens bizarrement (en allant de Saint-Jean de Maurienne à La Chambre). C'était vers 15h.
    @Pierrick, il y a un phénomène météo qui régit tout ça ? et la "bascule" des vents est-elle prévisible ?
    @Florent, félicitations pour l'étape d'hier, et celle d'aujourd'hui ! Question : ton 30x23 (il me semble que c'est ça si j'en crois les quelques photos que j'ai vues) n'est pas handicapant parfois ? Ne risque-t-il pas de l'être à un moment ?
    Bon courage en tout cas, et bon vent.
    A.

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  3. @ A. : Si phénomène météo il y a, c'est -je crois- ce qu'on appelle des "brises de versant". Je constate que cet été, le matin, il y a peu de vent mais qu'à partir de 11h, il se lève -et fort !- dans le sens La chambre-St Michel, et que toute l'apm, ça va en empirant. Mais bizarrement, ces derniers jours de forte chaleur, c'est presque l'inverse qui s'est produit -et Florent l'a subi-. Et le soir, passé 19h -soleil caché derrière les montagnes, donc moins de mouvements de convection dus à la température- ça tombe ...
    Comme je roule les soirs en ce moment, c'est chaque fois face au vent pendant une heure, c'est saoûlant ... Par contre, s'il n'est pas trop tard quand je remonte la vallée, c'est effet poussette garanti !

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