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dimanche 30 juin 2013

TDFête étape 3 : Ajaccio - Calvi

Le départ ce matin a encore été donné tôt, très tôt. On est parti de l'hôtel vers 8h, on a fait une photo en bord de mer, puis on a pédalé jusqu'à Ajaccio. On a alors rejoint l'itinéraire du Tour en passant par une petite bosse qui n'était pas prévue au programme des professionnels : nous aimons tellement le vélo que nous en faisons plus que les pros ;-)

© Mickael Bougouin

Une fois sur l'itinéraire "normal", on s'est retrouvé dans une longue montée roulante. On a grimpé groupé, tout au train. Certains ayant du mal à relancer la machine après une étape difficile, j'ai eu pas mal de boulot à l'arrière pour pousser à tour de rôle ceux qui lâchaient prise. Si ça continue, je vais finir avec le bras droit deux fois plus musclé que le gauche.

© Mickael Bougouin

Pendant près de 150km, on a longé la mer, c'était incroyablement beau. Les calanques de Piana sont classées au patrimoine mondial de l'Unesco, et on a compris pourquoi : ce coin de terre ressemble à un coin de paradis. Des plages dignes des Seychelles au milieu de roches roses dignes de la Casse Déserte (les derniers kilomètres de l'Izoard). La montagne dans la mer, la mer dans la montagne. Quand on passe la-dedans, on se sent tout petit face aux éléments.

La journée a été chaude, très chaude. La chasse aux bidons a fait rage : en 170 kilomètres, j'ai du vider 8 bidons ! (dont deux pour m'arroser). J'ai déjà connu pire, mais c'était quand même costaud, surtout que les deux journées précédentes nous avions déjà cuit au soleil. Quand le soleil brule de la peau déjà brulante, c'est terriblement douloureux. Grégoire, le plus touché par ce phénomène, a souffert du soleil bien plus que de la répétition des ascensions.

© Mickael Bougouin

La journée a été placée sous le signe des animaux : on a commencé par des chiens qui courraient au milieu de la route à la sortie d'Ajaccio, et on a terminé par une vache ou un taureau qui se reposait à l'ombre au bord de la route. Entre temps, on a vu pas mal de chèvres, des papillons très colorés, un poisson se débattre au bout de la ligne d'un pêcheur ...

© Mickael Bougouin

La journée s'est bien passée, je me sentais bien. J'ai fait le train dans les ascensions pour le groupe du milieu. Les féminines m'ont impressionnées : hier elles ont grimpé le long col dans le groupe de tête, aujourd'hui elles grimpaient également à un excellent niveau ... elles semblent se régaler elles aussi. Parmi les garçons, certains découvrent la "montagne" (bien que les bosses corses n'aient rien à voir en terme de difficulté par rapport aux Pyrénées et aux Alpes) et se découvrent un talent de grimpeur.

© Mickael Bougouin

De manière globale, l'ambiance est excellente dans le groupe. C'est super plaisant de rouler en compagnie de gens toujours prêts à déconner, chambreurs, sans prise de tête ... chacun semble s'amuser à son niveau. Pourvu que ça dure !

Bilan : 166km, 7h de selle, 2400m de dénivelé, 122bpm en moyenne.
Consultez mes données et notre parcours.

Vous pouvez consulter ici l'ensemble des articles consacrés au Tour de Fête.

samedi 29 juin 2013

TDFête étape 2 : Bastia - Ajaccio

© Mickael Bougouin

Ce matin, nous avons fait une liaison en bus afin de rejoindre le col de Teghime. Pendant le trajet, j'ai bénéficié d'un massage des épaules et de la nuque par Alex car j'avais de grosses contractures. Aujourd'hui, il n'était pas possible de partir du centre de Bastia : la gendarmerie commençait à bloquer les routes, la circulation aurait été compliquée et dangereuse. Le départ de notre étape a donc eu lieu 800m avant le col de Teghime, sur les hauteurs de Bastia.

© Mickael Bougouin

© Mickael Bougouin

J'ai été choisi pour commenter l'étape du jour dans le reportage quotidien diffusé sur le site du Tour de Fête (http://tourdefete.lequipe.fr/). Il a fallu faire plusieurs prises car je parlais (beaucoup) trop. Du coup, j'ai à peine eu le temps d'enfiler mes chaussures et mon casque avant de m'élancer pour les 800m de montée précédant la plongée dans la descente.

© Mickael Bougouin

La descente était sympa, la vue était magnifique. Cependant, il fallait rester très vigilant car le goudron était mauvais par endroits. On a eu la présence de chèvres sur le côté gauche de la route, mais elles n'ont pas traversé. Quelques participants se sont fait peur, du coup on a fait une longue pause au milieu de la descente, ils ont demandé à ce qu'on descende moins vite. La suite de la descente a été faite entièrement sur les freins, je déteste ça mais c'était pour la sécurité globale du groupe donc j'ai rongé utilisé mon frein.

© Mickael Bougouin

Le contournement de Bastia a été long et pénible nerveusement. Quand on vient de faire une descente magnifiquement sinueuse face à la mer, la traversée d'une zone industrielle sur une 4 voies rectiligne est particulièrement frustrant. Avec Mounir, on a pris les devants pour aller arroser un palmier : ayant été sollicité pour le reportage vidéo, je n'avais pas eu le temps avant de monter sur selle. On a biffurqué sur la droite afin de prendre la direction de Corte via une route très large qui remontait longuement les gorges d'une rivière.

© Mickael Bougouin

On a grimpé un premier col, avant Corte, en gardant un groupe compact. Dans le deuxième col, situé à la sortie de Corte, le groupe s'est scindé. J'ai grimpé au train en discutant avec les autres, un groupe de 6 est parti devant tandis qu'un autre groupe était un peu derrière. Au col, on a vu revenir une fusée dans notre dos : Ingrid, l'une des féminines du groupe, a monté à un rythme impressionnant car l'écart était important et elle l'a comblée seule. Chapeau.

Après une petite descente, nous avons mangé le midi sur un campement installé par l'équipe d'organisation. Des tables et des chaises nous attendaient sur la place du village. Les personnes de l'intendance avaient tout prévu pour nous, c'était impeccable. Quelques améliorations restent à faire pour que tout soit parfait, mais on est tous la pour progresser et les détails seront réglés dans les jours à venir. Le repas a encore été rapide, mais ça ne me dérange pas : je n'aime pas trop trainer en route, plus on arrive tôt à l’hôtel, plus on bénéficie de temps de récupération.

© Mickael Bougouin

Après le ravitaillement, on avait 2 cols à grimper qui s'enchaînaient. Près de 15km d'ascension continue. Le groupe s'est scindé en deux dès le pied : j'ai pris en charge le second groupe. J'ai fait le train, Meidhi et Michel se sont relayés pour me tenir la conversation en tête de groupe. On a maintenu un rythme qui permette à tout le monde de suivre, afin de ne laisser personne seul. J'ai motivé l'arrière garde, en donnant des infos sur la distance et le pourcentage. J'ai également fait des rappels classiques "pensez à manger, pensez à boire" : je sais par expérience que quand on est en difficulté on oublie ce genre d'automatismes, et on le paie cher derrière.

La pause en haut du col a été un peu trop longue à mon gout. Il faisait frais et il y avait du vent. On a fait trois pauses dans la descente : une sur chute (sans aucune gravité), une sur une erreur de direction (sans gravité non plus), une pour enlever les vestes mise pour ne pas attraper froid dans la descente. Après cette dernière pause, j'ai attendu Yanisse afin de faire la fin de la descente à deux : on s'est fait une courte partie de manivelles bien sympa, qui nous a permis de lâcher les chevaux dans la descente.

© Mickael Bougouin

On a filé sur Ajaccio à une bonne allure malgré le vent de face. A l'entrée de la ville, nous n'avons pas rejoint la ligne officielle d'arrivée : on a bifurqué à gauche afin de rejoindre à vélo le palace dans lequel nous allons passer la nuit. Le trajet s'est fait en longeant la mer, la vue était sympa mais l'étape ayant été usante, on a rejoint l’hôtel sans prendre trop de temps pour admirer le paysage. On a pu mieux en profiter après la douche et le repas.


Bilan : 168km, 6h25 de selle, 2100m de dénivelé, 127bpm en moyenne.
Consultez l'ensemble de mes données et le parcours.

Voici la vidéo dont je parle au début de l'article :



Vous pouvez consulter ici l'ensemble des articles consacrés au Tour de Fête.

vendredi 28 juin 2013

TDFête étape 1 : Porto-Vecchio - Bastia

Au réveil ce matin je me sentais bien. La nuit a été bonne et récupératrice, je me sentais d'attaque pour affronter cette première étape du Tour. Quand il faut y aller, il faut y aller, le grand jour était enfin arrivé ! 3 mois de préparation pour 3 semaines d'aventure.

© Mickael Bougouin

Après le petit déjeuner, on a rejoint le quartier général de l'équipe afin de récupérer nos vélos et remplir nos bidons. Tous les vélos étaient alignés le long des barrières. Les bouteilles d'eau étaient à notre disposition à proximité des barres et gels énergétiques, des fruits secs, et de toute nourriture utile pour les premiers kilomètres. Les personnes chargées de nous assister durant ce périple avaient parfaitement fait leur travail, nous n'avions plus qu'à nous préparer et à pédaler.

© Mickael Bougouin

Le départ devait être donné à 8h30. Nous étions prêts mais nous avons dû patienter 30 minutes en attendant les représentants d'ASO et de Porto-Vecchio, qui tenaient à baisser eux-même le drapeau (corse) du départ. En attendant de serrer la main à Christian Prudhomme, qui a salué chacun d'entre nous, j'ai discuté avec Spikky, un australien bien connu des journalistes et du personnel d'ASO, car il effectue chaque année les étapes du Tour 3h avant les pros.

© Mickael Bougouin

Une fois le départ donné, la gendarmerie nous a ouvert la route sur une quarantaine de kilomètres. Notre rythme en début d'étape a été très bas, ce qui m'a fait craindre le pire : 22km/h de moyenne sur des routes sans véritable difficulté, sur une étape de 220km ça allait nous faire 10h de selle dans la journée ... comme un bouchon se formait derrière nous, la gendarmerie nous a forcé à faire des pauses pour laisser passer les automobilistes. Ca nous a permis de faire le plein des bidons et vider nos vessies, selon le principe des vases communicants. L'encadrement de la gendarmerie nous a été utile : ils se sont occupés du cas d'un mec qui nous a doublé comme un cochon (cet animal est l'équivalent Corse de nos écureuils, il vit en totale liberté ici).


La boucle au sud de Porto-Vecchio était superbe, on est passé dans de très beaux paysages. On roulait doucement, on a donc eu le temps d'en profiter. Le panorama était varié : forêts sèches, bord de mer, villages atypiques. Les routes étaient belles, mais elles se méritaient : c'était casse pattes, il fallait franchir beaucoup de petites bosses. Rien de méchant pour un professionnel, mais cette sorte de "tôle ondulée" était usante pour nous.

© Mickael Bougouin

Cette première partie d'étape de 60km en boucle au sud de Porto-Vecchio était la plus agréable. Après, on a filé sur Bastia via une route très large en longues lignes droites vent de face. On s'est fait doubler et on a croisé quelques coureurs pros. Les coureurs de la FDJ se sont tous arrêtés pour nous saluer et nous souhaiter bonne chance. On s'est arrêté dans un restaurant à la moitié de l'étape, afin de manger des lasagnes. On a à peine eu le temps de s'assoir qu'il fallait déjà repartir. Notre faible vitesse en début d'étape et les nombreuses pauses nous ont mis en retard sur notre planning, il fallait donc faire vite pour en rattraper une partie.

© Mickael Bougouin

Après le repas, on s'est pris deux ou trois averses sur le casque. Elles ont sali nos vélos et nos vêtements, tout en nous proposant un petit rafraîchissement. La fatigue s'est faite sentir petit à petit : étant globalement à l'arrière du groupe, je voyais de moins en moins de coureurs remonter des bidons aux autres, et de plus en plus qui faisaient des étirements ou décrochaient petit à petit des roues du groupe. Dans les derniers kilomètres, le rythme s'est accéléré. J'ai poussé deux de mes compagnons de galère qui commençaient à faiblir, afin de les replacer à l'abri du vent.


On est arrivé à Bastia après une longue étape : les jambes tirent un peu après plus de 200km, mais ça allait. J'ai géré mes efforts sans jamais me mettre dans le rouge : la route sera encore longue avant les Champs Elysées, il ne servait à rien de s'exciter sur cette première étape. On a fait une photo globale sur la ligne d'arrivée, qui sera endommagée le lendemain par le bus d'Orica GreenEdge. On doit faire partie des rares cyclistes à l'avoir franchie en bon état.

© Mickael Bougouin

Après l'étape, nous avons confié nos vélos aux mécanos qui se sont chargés de les ranger pendant que les personnes en charge de l'intendance nous donnaient des sandwichs et des verres de jus de fruit. On a ensuite fait une liaison en bus pour rejoindre Saint Florent, en passant par le col de Teghime. On a cette fois bénéficié d'une vue magnifique, sans mettre un coup de pédale et sans efforts.

Bilan : 214km, 7h25 de selle, 1500m de dénivelé, 132bpm en moyenne.
Consultez l'ensemble de mes données et du parcours.


Vous pouvez consulter ici l'ensemble des articles consacrés au Tour de Fête.

jeudi 27 juin 2013

TDFete : J - 1

Ce matin, le réveil a sonné tôt. On s'est couché à 2h30, j'ai mal dormi (il faisait un peu trop frais dans la chambre, et j'avais la nuque et les épaules assez raides), j'aurai bien profité plus longuement de mon lit. Mais le petit déjeuner, au bord de la mer et face aux montagnes, m'a fait oublier le confort (relatif) du lit que je venais de quitter.


De 9h à 12h30, on a eu un briefing global sur l'aventure, puis on s'est occupé du matériel. On a récupéré notre paquetage (maillots et cuissards, casques, lunettes) et réglé nos vélos. Les maillots sont magnifiques, et leur coupe semble avoir été faite sur mesure pour moi. Ils me moulent le corps à la perfection, c'est du bonheur. Le vélo par contre est trop grand, j'ai l'impression de conduire un tracteur. J'ai placé mon équipement classique : mon compteur, le capteur de vitesse et la capteur de cadence, afin de bénéficier de tous les paramètres qui me servent habituellement à réguler mes efforts.


Après le repas, on s'est rendu à la conférence de presse de l'équipe FDJ, au cours de laquelle notre équipe a été présentée. La FDJ soutient le projet depuis le départ, et souhaitait le présenter en prélude de son équipe professionnelle. On a fait quelques photos, puis on a enfourché nos vélos afin de tester les réglages.


On a fait un peu moins de 30 kilomètres. Ca a été le bazar : l'ambiance était détendue, trop détendue. Niveau sécurité c'était pas terrible, par contre niveau paysage c'était sympa : on a longé la mer par de petites routes sinueuses en creux et bosses. Au retour, on s'est arrêté pour regarder le début de la présentation des équipes, avant de rentrer prendre une douche et manger. Désormais, place au repos avant la longue étape de demain (plus de 220km, si on inclut les kilomètres du départ fictif).

Consultez le tracé de notre sortie.

Vous pouvez consulter ici l'ensemble des articles consacrés au Tour de Fête.

mercredi 26 juin 2013

TDFete : en route pour l'aventure

Aujourd'hui, j'ai fait le trajet afin de rejoindre Porto-vecchio, en passant par Nice où était fixé le rendez-vous avec le reste de l'équipe.

Tôt ce matin, mes parents m'ont conduit au coeur de Lyon. J'ai alors pris le tram en direction de l'aéroport. Mon sac étant parti dès lundi avec les véhicules d'assistance, j'ai voyagé léger : un sac à dos avec ma brosse à dents, mes papiers et mon ordinateur portable. Dans le tram, seul, j'ai vécu une dizaine de minutes assez stressantes. D'un coup, je me suis retrouvé avec la boule au ventre : "dans quoi me suis-je lancé ?", "pourquoi ai-je accepté ?" … pour la première fois depuis le démarrage du projet, je me suis retrouvé en plein doute.

Une fois à l'aéroport, après avoir passé les contrôles de sécurité, j'ai sorti l'ordinateur et ai regardé un sketch humoristique pour me changer les idées. Tous mes doutes se sont envolés en dix secondes. David Moncoutié est arrivé avec sa femme, sa présence a fini de me rassurer. Dans l'avion, j'étais assis à côté de deux des "jeunes" avec qui je vais pédaler : Mounir et Vincent. Faire tout le trajet à bavarder, ma spécialité, a permis de faire connaissance avec mes premiers compagnons de (future) galère. A la descente de l'avion, on s'est retrouvé à 6 (Jonathan était également dans le même vol que nous, mais isolé un peu plus loin dans l'appareil), ce qui a permis de continuer la série de questions "t'es qui ? tu fais quoi dans la vie ? quel niveau as-tu ?" et de rigoler. Ambiance détendue, le trajet commençait bien.


A Nice, on a rejoint les autres membres de l'équipe. Le groupe était d'une trentaine de personnes. Quand on s'est dit bonjour, j'avoue n'avoir retenu pratiquement aucun des prénoms. J'étais un peu comme un élève arrivant en classe de sixième avec seulement quelques copains issus de son école primaire : lors de la phase d'appel du professeur principal, les prénoms défilent trop vite pour pouvoir les retenir. On a bu un coup, on est allé manger, puis on a rejoint le ferry à pieds : pendant 6h avant l'embarquement, on a pu continuer à faire connaissance petit à petit. C'est un peu comme la première récréé lors de la rentrée : on essaie de communiquer avec les autres élèves de la classe pour se faire des amis, voir avec qui on a des affinités. Pour le moment, les encadrants, sorte de professeurs de notre "classe", sont sympa … on verra si ça se confirme quand on leur rendra nos premières copies !


Le trajet en ferry a été long, très long. La température était un peu fraiche, mais la mer était calme donc tout s'est bien passé. Le ferry avait 3h30 de retard, j'ai dormi un peu après le repas du soir, pendant que le ferry naviguait vers Bastia. Chaque opportunité pour récupérer est à saisir. On a débarqué vers 23h, on a pris le bus en direction de Porto-vecchio, avec un chauffeur assez plaisantin. Ambiance calme, tout le monde a essayé de dormir un peu pendant le trajet.

On est arrivé vers 2h du matin à Porto-vecchio. On a récupéré les clés de nos chambres, pris une douche et on a enfin pu dormir. La journée a été longue et j'ai fini avec pas mal de courbatures aux épaules : j'ai porté sur les épaules un lourd carton de l'organisation, en plus de mon sac-à-dos. J'étais bien content de pouvoir enfin m'allonger et me reposer.

Vous pouvez consulter ici l'ensemble des articles consacrés au Tour de Fête.

dimanche 23 juin 2013

Un dernier coup de Beaujolais

Cet après-midi, je suis allé rouler dans le Beaujolais en compagnie d'Elie et de Maxime. A 5 jours du départ du Tour, je ne voulais pas faire trop long ni trop difficile : je voulais juste profiter du beau temps, passer un bon moment sur 2 roues avec 2 amis, et grimper une dernière fois les bosses du coin sur lesquelles j'ai tant usé mes pneus et tant sué ces dernières semaines.

J'ai commencé ma sortie par 30 minutes seul afin de rejoindre mes deux compagnons de route du jour. Avec un vent globalement favorable, l'équation mathématique était parfaite : 30km/h + 100 tr/min = 130 bpm. (Cette équation m'aurait probablement valu un 0 au baccalauréat de mathématiques et de physique, alors que pourtant je l'ai souvent vérifiée dans la vraie vie).

100m après s'être retrouvés, nous avons aperçu un écureuil traverser devant nous. Il a réussi à traverser une 4 voies sans se faire écraser (pourtant, ce n'est pas passé loin, heureusement qu'il a marqué un arrêt au milieu de la 3ème voie). La série des écureuils se poursuit donc, ça doit être le 5ème ou 6ème que j'aperçois en ce mois de juin.

On est parti rouler en passant devant le Casino de Charbonnières : on ne s'est pas arrêté pour y tenter notre chance. Je préfère garder mon stock de chance intact avant le Tour, afin de l'utiliser à des fins plus utiles dans le cadre du périple à venir. Par exemple : une météo favorable, pas de crevaison ni de chute, pas de problème de santé, ...

Je les ai laissé tracer le parcours jusqu'aux portes du Beaujolais. On a pris des routes utilisées par quelques excités de l'accélérateur, à qui nous avons permis de vérifier le bon fonctionnement du klaxon. Il est vrai que quand on conduit une Mercedes décapotable avec plus de 200 chevaux, on aime les faire rugir. Tout cycliste en train de regarder le paysage devient un obstacle ambulant qui risquerait de se faire piétiner par les 800 sabots tractant le véhicule.

Une fois dans le Beaujolais, j'ai pris les choses en main. Nous avons pris des routes calmes, très calmes. Ici, les seuls chevaux aperçus n'étaient pas concentrés dans un moteur avec une carrosserie tout autour : ils étaient dans de grands espaces et ne cherchaient pas à nous piétiner. Avec Elie, on s'est partagé les "victoires" aux sprints pancartes : il a franchi en tête tous les panneaux d'entrées de village en bosse, j'ai franchi en tête tous ceux en descente.

Nos routes se sont séparées lorsqu'on est revenu dans la vallée de l'Azergues. Je venais juste de parcourir mon 6000ème kilomètre de l'année. Je suis rentré chez moi tranquillement, avec 70 kilomètres au compteur. C'était ma dernière sortie dans le coin avant mon départ pour la Corse. Le plus dur, mais le plus beau, va bientôt commencer. Je sens que la tension monte petit à petit, mais pour le moment elle ne m'empêche pas de dormir.

Consultez le parcours de notre sortie.

Vous pouvez consulter ici l'ensemble des articles consacrés au Tour de Fête.

samedi 22 juin 2013

Triptyque des Monts d'Or

En début d'après-midi, je suis allé rouler afin de me dégourdir les jambes. J'ai commencé par descendre les quais de Saône jusqu'au coeur de Lyon, pour me rendre chez l'un de mes vélocistes. Il me manquait 2/3 affaires pour compléter ma valise, des affaires qui tiennent aisément dans une poche arrière de maillot.

Une fois ces achats terminés, j'ai remonté les quais. Pendant quelques kilomètres, j'ai pu tester la précision de mon pilotage : la piste cyclable à cet endroit est particulièrement mal foutue, il faut slalomer entre de nombreux piquets et contourner des arrêts de bus en passant sur le trottoir. La personne qui a fait les plans de cette piste n'a jamais du mettre un coup de pédale au cours de sa vie, sinon il se serait rendu compte de la dangerosité de ce qu'il a conçu. Dangerosité aussi bien pour les cyclistes que pour les piétons.

De plus, comme ce secteur contient beaucoup de bars et autres lieux de festivités nocturnes, le samedi la piste cyclable contient des obstacles supplémentaires : il faut slalomer entre de nombreux débris de verre. Il y a certains citoyens qui font du "tri sélectif" en mettant leurs canettes en verre dans des silos de collecte et de recyclage, et d'autres citoyens qui font du "tri sélectif" en jetant leurs canettes sur la piste cyclable, ce qui permet de "trier" les cyclistes chanceux (ou avec de bons pneus) de ceux malchanceux (ou avec de mauvais pneus).

Une fois sorti de Lyon, je me suis attaqué au triptyque des Monts d'Or : j'ai escaladé les 3 sommets goudronnés qui composent ce massif. Je me suis régalé. J'ai pu jouer avec mon vélo, avec mon corps et avec mon coeur. Accélérer quand je le souhaite, me relâcher quand je le décide. Quand le vélo est un jeu en plus d'être un sport, c'est génial.

Dans la descente je suis passé au milieu d'une kermesse de village. La route était barrée aux voitures, j'ai voulu passer quand même, avec prudence évidement. J'ai bien fait de passer prudemment, car les gosses courraient n'importe-ou et n'importe comment. J'en ai vu un foncer droit dans un mur et se le manger en pleine face. Le comportement des adultes n'était pas beaucoup mieux, et m'a fait penser aux chevaux et aux vaches dans les cols : ils campent au milieu de la route, un verre à la main (pour les humains, pas pour les chevaux), sans trop se soucier de ce qui se passe autour d'eux. Dans les cols sauvages, principalement au pays-basque, les chevaux font exactement pareil : il y a toute la place qu'ils veulent autour, des prairies à perte de vue, mais ils choisissent parfois de camper sur le bitume.

Je suis rentré chez moi sans soucis, en empruntant les quais de Saône. La sortie s'est bien passée, je me sens bien. Pourvu que ça dure.

Consultez mon parcours.

jeudi 20 juin 2013

Kiné, séance 50

Cet après-midi, j'ai eu ma cinquantième séance de kiné destinée à soigner ma chondrite rotulienne. Depuis 6 mois, deux fois par semaine je passe 1h30 dans la salle de sport du cabinet.


Quand je suis arrivé, le cabinet venait d'ouvrir et tout était flambant neuf. J'ai vu l'évolution semaine après semaine : de nouveaux appareils sont arrivés, la salle a été réorganisée plusieurs fois afin de faciliter les déplacements, ... j'en ai passé des heures sur le rameur, sur le tapis de course, sur le vélo d'appartement, sur l’elliptique et sur la presse. J'en ai également passé beaucoup à m'étirer, à sautiller sur un trampoline ou à tenir en équilibre sur une planche arrondie.

En 6 mois, j'ai vu défiler beaucoup de patients. J'ai vu des paquets de sportifs passer, tous avec des besoins différents : des problèmes d'épaule, des problèmes de dos, des problèmes de cheville, des os brisés ... certains venaient pour quelques séances, d'autres sont la pour 2 ans.
J'ai vu défiler tous les sports : football, rugby, tennis, natation, ski, équitation, squash, aviron, ...


Ces dernières séances, le travail a été très physique : je me livre à de grosses séances de fractionné sur tapis et sur elliptique. Du 20"/40", avec 20 répétitions à chaque fois. En course, quand ça devient dur, on a tendance à se dire "si j'ai mal, c'est que les autres aussi ont mal". Sur mon tapis, étant seul à souffrir, je me motive en me disant "fais lui mal autant qu'il te fait mal, massacre le autant qu'il te fracasse". Ca m'incite à repousser mes limites.

Je commence à m'impatienter, j'aimerai bien en terminer avec tout ceci et tourner la page. 6 mois, c'est long, d'autant plus que ça m'ampute mes journées de 2h à chaque fois si on y inclut les trajets (que je fais à vélo la plupart du temps) et la douche obligatoire après avoir tant sué.

mercredi 19 juin 2013

Un ventoux pluvieux

Après une courte nuit, la chaleur m'empêchant de trouver le sommeil, j'ai pris la route en compagnie de Guillaume. Après avoir assisté au lever de soleil depuis l'autoroute, nous sommes arrivés à Bédoin à 7h40. Il faisait déjà 27°.


Comme la pluie menaçait de tomber, on est parti directement à l'assaut du Ventoux. Sans échauffement, la fleur au bout du fusil. Les premiers kilomètres ne sont pas difficiles, c'est globalement assez roulant. La route offre une vue dégagée vers le sommet, ce qui m'a fait penser à la célèbre phrase de Napoléon : "Soldats, songez que, du haut de ces pyramides, quarante siècles d'histoire vous contemplent !". Je ne sais pas depuis combien de décennies le Mont Ventoux contemple les cyclistes, mais une chose est certaine : nous n'étions pas les premiers à nous y attaquer ! Et nous ne serons pas les derniers.

On s'est pris un vent de travers défavorable, rien de très méchant, mais suffisamment méchant pour ralentir notre progression. Au virage de Ste Estève les choses sérieuses commencent : la route s'enfonce dans la forêt et la pente devient rude jusqu'au sommet. Je n'avais pas de très bonnes sensations lors de la phase d'approche, ces mauvaises sensations se sont confirmées : en l'absence de vent, et dans une pente constamment entre 8 et 10%, je ne me suis pas senti pas aussi à l'aise que lors des semaines précédentes.

J'ai grimpée à mon rythme et ai tenté de mémoriser le maximum d'informations utiles. Zones plus difficiles, zones plus faciles, virages, ... après 220km, en fin d'après-midi, en fin de 2ème semaine du Tour, cette montée risque de ressembler à un chemin de croix caniculaire. Les repères pris aujourd'hui seront vraiment utiles pour la gestion de mon effort dans 20 jours. J'ai ralenti à un moment pour discuter avec un cycliste français qui a engagé la conversation en me posant des questions sur mon braquet. Ca m'a presque surpris d'entendre parler français : depuis le départ, nous n'avons vu pratiquement que des étrangers, principalement hollandais.


Un peu avant le chalet reynard, un panneau de limitation à 50km/h m'a fait sourire. Dans une pente à 10%, je n'ai pas eu besoin de freiner pour respecter la consigne. Les ouvriers de la DDE étaient pleins d'humour : ils ont dit à Guillaume "pour monter à cette vitesse, tu dois avoir un moteur électrique" et m'ont dit "toi, pour prendre des photos en grimpant, tu dois être chargé". C'était sympa de leur part, ça nous a fait rigoler, et ils nous ont encouragé de manière plus traditionnelle en tapant dans leurs mains et en nous souhaitant bon courage.


Arrivé au chalet reynard, la pluie et le vent ont fait leur apparition. Le vent était de 3/4 favorable donc c'était sympa. La pluie était légère, donc pas spécialement gênante. Jusqu'au col des Tempêtes, à 800m du sommet, tout s'est bien passé. En revanche, au moment de passer au col, le vent est devenu très violent : une première rafale m'a fait traverser la route en moins de 5 secondes. Une seconde rafale m'a projeté contre le parapet. Le vent devait souffler à plus de 100km/h. Ces 800 derniers mètres ont été compliqués à grimper, j'ai été obligé de m'arrêter deux fois pour ne pas tomber à cause du vent, et repartir dans une telle pente n'est pas facile. Les cyclistes qui descendaient étaient tous à pieds, personne n'a osé descendre à vélo cette portion.


On a fait quelques photos en haut pour immortaliser notre ascension. On est pas resté longtemps : avec une température de 10° au sommet, contre 27° au départ, c'était un sacré choc thermique. Le début de descente a été difficile à cause du vent, mais on s'est rapidement retrouvé protégé par la montagne puis par la forêt. Une très grosse averse s'est déversée à mi-pente, on s'est retrouvé trempé en moins de 20 secondes. Ca m'a fait rigoler, car quand j'inclinais la pointe du pied vers le bas, je voyais un torrent d'eau s'écouler de ma chaussure.


Quand on est arrivé en bas, la pluie s'est arrêtée et le vent était léger. Comme il était assez chaud (25°), il nous a séché rapidement. On a poursuivi la reconnaissance de la partie d'approche du pied du Ventoux : je ne me souvenais plus de la difficulté du col de la Madeleine, qui précèdera la montée du Ventoux lors de l'étape du Tour reliant Givors au Mont Ventoux.

Cette reconnaissance a été instructive. J'ai fait l'ascension en 1h39, bien loin de mon record (1h21), mais à une vitesse ascensionnelle de 950m/h, soit une vitesse pas si ridicule que ça. J'ai eu un jour sans, ça arrive et je ne pense pas que ce soit inquiétant. Ma préparation pour le Tour de Fête est terminée : j'ai fait ce que j'ai pu en fonction de mes disponibilités, je vais désormais compter sur ma bonne étoile pour veiller sur moi et me permettre d'aller au bout de l'aventure.

En tout cas, une chose est sure : le Ventoux est un mythe qui fait vibrer les cyclistes. Les conditions météo n'étaient pas terribles, pourtant on a croisé des dizaines de cyclistes. On était loin des affluences de juillet, mais j'ai quand même été impressionné par le nombre de personnes qu'on a croisé, qu'on a doublé et qui nous ont doublé. Le plus impressionnant, c'est de voir le nombre de personnes qui sont à pieds ou au ralenti dans les premiers kilomètres. Je loue leur abnégation et leur mental, car quand on en bave dès le pied il faut être costaud mentalement pour accepter de rester 4h dans une montée, aussi mythique soit-elle. Chapeau et respect à eux.

Consultez les données de notre sortie.

Vous pouvez consulter ici l'ensemble des articles consacrés au Tour de Fête.

mardi 18 juin 2013

BD - Léonard : Tour de génie

Vendredi est sorti la bande dessinée officielle du Tour de France : "Léonard, Tour de génie". Adorant lire les bandes dessinées traitant du cyclisme, je me suis rendu chez mon libraire préféré afin d'acheter le précieux ouvrage. Je l'ai lu ce matin.


La première des choses à savoir est qu'il ne s'agit pas d'une BD isolée, mais qu'elle fait partie d'une série dont elle est le 44ème tome. La série s'appelle "Léonard" et raconte à sa manière la vie d'une inventeur, Léonard de Vinci. Ca n'a rien d'une bande dessinée historique, il n'y a pas de rapport avec le véritable personnage, seul le nom et le principe de l'inventeur de génie ont été repris. Cette série, j'adorais la lire quand j'étais gamin et adolescent. Si on allie une BD que j'appréciais avec mon sport favori, logiquement le cocktail devrait être intéressant.

A mon grand regret, le cocktail n'a pas pris. Quand on cuisine, ce n'est pas parce qu'on réunit deux aliments qu'on adore individuellement que le mélange est bon. Parfois il l'est (les poires Belle-Hélène et les brownies en sont le meilleur exemple), souvent ça ne l'est pas.

D'une part, seule une moitié de l'ouvrage est consacré au Tour de France. 29 pages sur 48 pour être précis. Pour un album estampillé "Album officiel" du Tour, je m'attendais à ce que l'intégralité du tome traite du cyclisme. Théoriquement, une bonne moitié vaut mieux qu'un mauvais entier. Sauf que du point de vue qualitatif, on est très loin de ce que j'espérais : il y a quelques bonnes vannes, mais globalement c'est pauvre.

Oui, il y a quelques dessins qui m'ont donné le sourire. Le nom du contrôleur anti-dopage (Alain Sue de Monpleingrez), l'abréviation de l'EPO (Epinards, Piments, Oignons) et quelques autres expressions du genre. Mais à la fin de la lecture, j'étais frustré. De plus, presque la moitié de la partie cycliste traite du dopage, sous un angle que je n'apprécie pas.

Enfin, j'aimais la série Léonard car elle traitait d'inventions réelles mais en les montrant sous un angle original et complètement loufoque. Là, tout est fidèle à la réalité du premier Tour : le parcours, le matériel, le déroulement ... je disais en préambule que cette série n'était pas une bande dessinée historique, une des raisons pour laquelle je l'appréciais, alors que justement dans cette album on y retrouve un côté historique bien trop proche de la réalité.


Conclusion : je ne recommande pas cet album. Ni aux fans de cyclisme, ni aux fans du Tour de France. Je me pose sérieusement la question concernant l'obtention du label d'album officiel, j'ai beaucoup de mal à comprendre pourquoi il leur a été décerné. Les seuls qui peuvent être intéressés par cet album seront les fans de la série non fans de cyclisme, qui eux vont retrouver les standards et ne remarqueront pas que c'est trop calqué sur la réalité. Pour les autres, si vous voulez dépenser 10€, il y a beaucoup d'autres choses plus intéressantes à acheter.

Vous pouvez consulter ici toutes mes critiques de livres et BD liées au cyclisme.

dimanche 16 juin 2013

Reco du final de l'étape de Lyon

Ce matin, j'ai effectué une reconnaissance du nouveau final de l'étape de Lyon. J'avais déjà effectué une reconnaissance il y a 2 mois, mais ASO (l'organisateur du Tour de France) a décidé de changer son parcours afin de le durcir.


Guillaume est passé me chercher chez moi. Nous avons remonté les quais de Saône pour nous échauffer, quand au bout de 6 ou 7 kilomètres nous avons été rejoint par un groupe d'une vingtaine de cyclistes du CSVS. Leur début de parcours coïncidait avec le notre, on s'est donc glissé dans leurs roues afin de bénéficier de l'effet de groupe.

A Lozanne, quelques kilomètres après avoir quitté le groupe, nous avons attaqué la succession de bosses qui jalonnera le final de cette 14ème étape. La première bosse est roulante (5,5km à 2,5%) et sera suivie par 11 kilomètres de faux-plat descendant. La route est très large, aussi bien à la montée qu'à la descente. Le peloton n'aura aucun mal à s'organiser, et la difficulté n'est pas suffisante pour faire péter les sprinteurs. La longue descente punira tous ceux qui essayeront de sortir dans cette bosse, toute attaque dans la côte de Lozanne sera vouée à l'échec.

La deuxième montée sera bien plus intéressante. Le spectacle se fera à cet endroit : si des puncheurs veulent sortir, ce sera ici ou jamais. La côte de la Duchère fait 1,6km à 5%, mais un replat au milieu vient fausser le pourcentage moyen. Il y a une première partie de 300m à 10%, un replat, puis de nouveau 300m à 10%. Sur le vélo, je me suis dit qu'un groupe de costaud sortirait dans la première partie, mais au vu de la faible longueur de la bosse l'écart sera très faible et le groupe aura intérêt à collaborer sans tergiverser.

La descente est courte et rapide, il y a ensuite un bon kilomètre de plat avec des ilots et des ronds-points rendant difficile l'organisation du peloton, avant d'attaquer la montée des esses de la Croix Rousse. La montée globale de la Croix Rousse fait 2km à 3,8% : il n'y a pas de quoi décrocher les sprinteurs. On file sur Cuire, puis on plonge sur le parc de la Tête d'Or, on longe le Rhône via un quai très large qui favorisera le peloton.

L'arrivée se jouera soit entre les échappées s'ils ont gardé suffisamment d'avance, soit en sprint massif. Quand on voit la vitesse à laquelle les sprinteurs passent le Poggio, bien plus long et plus difficile, après plus de 300km sur Milan - San Remo, j'ai du mal à les voir décrocher dans ce final. La seule possibilité de les battre est soit de partir dans l'échappée matinale, soit de sortir à 12 cadors qui s'entendent à la perfection, un de chaque équipe ou presque, pour que le reste du peloton se relâche ... mais sur le Tour, il y a peu de chances pour que ça se produise.

Pour en revenir à ma sortie du jour, nous avons donc passé sans encombre les différentes bosses du parcours. Tôt le matin, il n'y avait pas de circulation donc nous avons pu faire cette reconnaissance dans de bonnes conditions. On est pas allé jusqu'à la ligne d'arrivée, car le final complètement plat n'apporte pas grand chose à mon niveau : sur le Tour de Fête, l'important sera de passer les bosses sans encombres. Il n'y aura pas de victoire à jouer, pas de sprint massif à prévoir, inutile donc d'aller repérer le dernier virage avant l'arrivée.


Le retour via les quais de Saône s'est bien passé. Nous avons fait un arrêt pour observer un vélo en suspension : un vélo était accroché en l'air à un panneau de signalisation. Nous avons cherché, à l'aide d'un raisonnement pseudo-scientifique digne des mauvaises séries policières de TF1, les causes possibles à ce phénomène :
  • une crue de la Saône aurait déplacé le vélo vers le haut ?
  • voleur souhaitant prendre le vélo en le faisant monter en haut du mât autour duquel était placé l'antivol ?
  • propriétaire souhaitant éviter le vol ?
  • plaisantins voulant se distraire ?
  • oeuvre artistique ?

La sortie s'est bien passée. Je me contente pour le moment de roulotter afin de garder la forme, je ferai une reconnaissance mercredi du final du Mont Ventoux (incluant l'ascension du géant de provence) afin de finir définitivement ma préparation sur ses pentes.

Consultez notre parcours.

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vendredi 14 juin 2013

La corse : que la chasse aux cols commence !

Ce soir, j'ai regardé quels cols étaient au programme du Tour. Je parle ici des cols officiels (ceux recensés dans le guide Chauvot, la bible des chasseurs de cols), et non des cols recensés par ASO qui servent à l'attribution du maillot à poids.

Les statistiques sont surprenantes : 7 cols sur la première étape, 6 cols sur la deuxième, 11 cols sur la troisième. 24 cols seront donc franchis au cours de la traversée de la Corse. Le chiffre est assez inattendu, j'étais loin de me douter qu'il y en aurait autant. Au vu des dénivelés, j'avais annoncé que les étapes 2 et 3 seraient redoutables (plus de 2500m de dénivelé sur environ 150km à chaque fois), ces nombreux petits cols confirment donc qu'elles seront casse-pattes.


J'ai déjà franchi 188 cols différents au cours de mes périples à vélo. Le col le plus bas que j'ai franchi est le col de Bougnon, culminant à 145m d'altitude dans le Var. J'ai également franchi le col des Balîtres (165m) dans les pyrénées-orientales, et le col du Manet (170m) dans les Yvelines. Quand je vois l'altitude de certains cols (19m, 27m), il s'agira probablement des cols les plus facile que nous aurons à franchir au cours de notre aventure estivale.

Je vais poursuivre mon enquête sur les étapes suivantes, afin de déterminer combien de nouveaux cols je pourrai ajouter à mon palmarès. Mon record est de 87 cols différents franchis en une année, vais-je le battre ? Je pense que oui.

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jeudi 13 juin 2013

Lyon - Semnoz - Annecy

Hier, j'ai fait un nouveau raid : au départ de Lyon, à vélo évidemment, j'ai rejoint le Semnoz avant de plonger sur Annecy. Je tenais à faire une reconnaissance du Semnoz : il y a un mois j'avais reconnu le reste de l'étape (lire ici l'article). La grimpée du semnoz sera la dernière difficulté du Tour, elle arrivera à la fin d'un triptyque des alpes qui sera terrible : double ascension de l'alpe d'huez l'avant veille, et une étape de plus de 200km avec 5000m de dénivelé la veille. Je serai épuisé au départ de cette dernière étape des alpes, chaque point de repère pris à l'avance sera utile afin de gérer au mieux le peu de force qu'il me restera.


Je suis parti de chez moi au lever du jour. Les lunettes de soleil glissées dans le casque, mes poches étant déjà pleines car contenant de la nourriture pour 8h d'efforts et le matériel classique de réparation, j'ai commencé à pédaler dans la pénombre. A 5h30, quelques minutes après mon départ, j'ai retrouvé Guillaume : il prend goût aux longs efforts en montagne, et l'idée d'une sortie originale le branchait. Ensemble, on a rejoint le plateau de la Dombes depuis lequel nous avons assisté au lever du soleil. Ceux qui me connaissent savent que le lever et le coucher de soleil sont mes deux moments préférés de la journée. J'ai des centaines de photos prises d'un peu partout en Europe, depuis la mer ou depuis la montagne en passant par le hublot d'un avion.


Quand le soleil s'est levé, le vent a suivi le mouvement. Nous l'avons pris en pleine face pendant une quinzaine de kilomètres, avant de bifurquer et de le prendre de côté. Plus l'heure avançait et plus nous nous éloignions de Lyon. Au niveau de la circulation, c'était idéal : nous avions la route pour nous, le flux de voiture allait dans le sens opposé au notre. Nous avons fait 50km de phase d'approche jusqu'au pied du premier col du jour.


A Lagnieu, nous nous sommes attaqué au Calvaire de Portes, un col long de 15km à 5,5%. De quoi nous mettre en jambes. Les premiers kilomètres ont été effectués sur une route gravillonneuse, ce qui n'était pas agréable. Hormis les premiers kilomètres avec quelques points de vue sympa, le reste de la montée se passe en foret : nous étions au frais et à l'ombre dans les arbres, ce qui nous a fait économiser de l'eau pour la suite du périple. Si le premier ravitaillement après 2h d'efforts a été choisi, le deuxième ravitaillement s'est fait par hasard : une grosse mouche a voulu visiter ma cavité buccale, profitant du fait que je discutais, et est allé directement se loger dans mon oesophage. J'ai tenté tout ce que j'ai pu pour la faire remonter, mais ai été contraint de l'avaler contre mon gré. La nature, c'est sympa mais ça a parfois des inconvénients !

La descente a été longue, très longue, notamment car il y avait un looooooong replat au milieu. Elle a également été animalière : d'abord une biche le long de la route, qui souhaitait traverser mais a changé d'avis en nous voyant arriver, puis un écureuil qui s'est jeté dans mes roues. Un écureuil marron foncé cette fois, pas un écureuil roux. J'ai fait un freinage brusque pour éviter de lui rouler dessus, mais c'est passé tout près : il a eu le réflexe de lever la queue, sans quoi il la perdait. Guillaume m'a fait remarquer qu'en ce moment j'avais beaucoup d'histoires avec les écureuils ... il faudra que je songe à apprendre leur langue si ça se perpétue.

En bas, on a rejoint Culoz via de petites routes paisibles et une succession de petites bosses. Nous passions dans des endroits relativement sauvages, dans des espaces ouverts où aucune clôture ne délimite les parcelles de terrain. Après Culoz, nous avons traversé le Rhône (le fleuve), afin de rentrer dans notre 3ème département du jour : après le Rhône, après l'Ain, nous sommes rentrés en Savoie. La Haute-Savoie allongera la liste quelques kilomètres plus loin.


Une fois le Rhône traversé, nous nous sommes attaqué au deuxième morceau du jour : le col du Sapenay, 10km à 6,5%. La première partie est assez sympa, on a bénéficié du soutien de quelques spectatrices bovines et de quelques points de vue sur la fin du lac du bourget. Ensuite, on s'est enfoncé dans des lacets en foret. Les vaches ont laissé place aux serpents : j'en ai vu 7 qui étaient écrasés sur la route ... de quoi nous rappeler que la nature est maitre et qu'il faut rester prudents. Le col a fini par arriver, j'étais content d'en terminer car je ne l'ai pas trouvé très plaisant.


En haut j'ai perdu mon papier avec la liste des routes à prendre : il a du tomber de ma poche quand j'ai sorti mon téléphone pour faire des photos. J'avais minutieusement noté chaque route à prendre (D32, D54, ...) avec le kilométrage de chaque changement, les villages à traverser, ... j'ai perdu mon roadbook à l'ancienne, du coup la suite de la navigation s'est faite avec le GPS du téléphone. Ca nous a contraint à faire 3 petites pauses, la manipulation d'un téléphone et le chargement des cartes étant nettement mois rapide que la lecture d'une fiche papier !


En poursuivant notre raid sur des petites routes sauvages, nous sommes passés devant une ferme équipée d'un nombre hallucinant de capteurs photovoltaïques. Je n'avais jamais vu une telle surface de panneaux solaires ... toute la toiture des bâtiments de la ferme en étaient couverts. Un peu plus loin, nous avons doublé un sportif un peu particulier : il faisait du skateboard en se faisant tirer par un gros chien. Probablement une variante moderne des chiens de traineaux. Quand tu es au milieu de nulle part, à des kilomètres de tout village, tu ne t'attends pas à rencontrer un truc pareil.


On a poursuivi notre route jusqu'au pied du Semnoz. A la sortie de Quintal, dans les plus forts pourcentages, Guillaume s'est détaché : il a eu raison de monter à son rythme et de me laisser monter au mien. La montée est exigeante, j'ai été surpris par sa rudesse. Elle m'a vraiment fait mal, et j'ai commencé à le payer à 3km du sommet : je tenais mon rythme entre 900 et 1000m/h de vitesse ascensionnelle, quand j'ai senti que mon corps ne répondait plus de manière normale. J'ai reconnu mes symptômes classiques du "coup de bambou" : quand je me met à beaucoup boire, c'est que la fringale guette. Comme je me connais, j'ai su faire ce qu'il fallait pour stabiliser immédiatement la situation. Je ne me suis pas écroulé, j'ai juste faibli.


La descente a été pénible : la chaussée était en cours de gravillonnage/collage, du coup le goudron fondu se collait sur nos pneu et les gravillons restaient accrochés ... c'est pas terrible. Une fois à Annecy, nous avons longé le lac puis rejoint la gare SNCF. 3 minutes après l'achat des billets, le train partait ... on a bien fait de ne pas s'attarder au sommet !

Une fois arrivé à Lyon, nous avons traversé la ville en diagonale pour rentrer chez nous. Rien qu'au cours des 1900 premiers mètres, on s'est fait doubler par 10 fois plus de voitures qu'en 190km plus tôt dans la journée ! Le retour s'est bien passé, nous avions un bon coup de pédale malgré un petit vent défavorable.

Le bilan de la journée est bon : plus de 200km et plus de 4000m de dénivelé. Mon coup de mou sur la fin du Semnoz ne m’inquiète pas vraiment : j'ai fait une petite erreur de ravitaillement. Par contre, ce week-end je me suis fait une petite blessure (hors vélo) à la cheville gauche, qui me gêne et m'oblige à désaxer mon genou quand je pédale. Sans ressentir de vraies douleurs, je sens que mon genou n'a pas aimé cette situation. Du coup, je vais me ménager un peu plus que prévu : je suis en forme, il serait con d'aggraver une blessure bénigne alors qu'un peu de repos suffira à la soigner.

Consultez notre parcours.

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dimanche 9 juin 2013

Sortie test de récupération

Ce matin je suis allé rouler avec mon équipier Sylvain. Etant rentré tard (20h) et trempé de ma sortie hier, mon temps de récupération a été très réduit. Prendre une douche, me faire à manger, nettoyer mes affaires et mon vélo ... j'ai juste eu une courte nuit de sommeil, un petit déjeuner, et me voila reparti sur les routes de la région.

Au départ, j'avais quelques courbatures. Les premiers tours de roue n'ont pas été agréables, j'ai senti que j'avais fini fort la veille et mes muscles contenaient encore plein de toxines. D'autant plus que j'ai préféré dormir plutôt que m'étirer, ce qui n'a pas aidé à les faire partir.

J'ai roulé une demi-heure avant de retrouver mon équipier. Ensemble, on est parti dans la Dombes. Rapidement, 4 cyclistes du club de Manissieux nous ont doublé, on s'est mis dans leurs roues afin de bénéficier de leur aspiration et de leur itinéraire. Ca tombait bien, on ne savait pas trop où aller. On est resté avec eux pendant 30 kilomètres, avant de leur fausser compagnie car ils rentraient chez eux et allaient dans une direction qui ne nous arrangeait pas.

On a repris le chemin de la Dombes, en passant par une montée que je n'avais jamais emprunté. Je commençais à avoir mal aux jambes, et mon coeur ne montait pas autant qu'hier. J'en ai profité pour me tester dans les différentes bosses qui se sont présentées sur notre route. Ca m'a permis de récolter des données sur ma dérive cardiaque en fonction de la fatigue, ces informations me seront utiles lors du Tour de Fête afin de gérer mes efforts au fil des jours.

Au bout de 90km en commun, nos routes se sont séparées à notre point de départ. Je suis rentré par des routes bosselées, afin de voir comment mon corps réagissait. Si hier je m'amusais en jouant avec mon corps, cette fin de sortie était le retour de bâton. Je ne me suis pas trop désuni, je n'étais pas à ramasser à la petite cuillère, mais j'étais quand même beaucoup moins aérien et efficace. Il me reste encore du travail à faire en terme de récupération en vue du Tour : j'aurai clairement été incapable d'enchaîner correctement 2 étapes de montagne !

Ca m'a fait une sortie de 114km, 4h10 de selle et 885m de dénivelé. Ca m'a fait 260km en moins de 24h. Cette semaine, je compte effectuer mon dernier gros bloc d'entraînement avant d'alléger nettement les sorties sur les 15 derniers jours avant le Tour. Tels les pros qui peaufinent cette semaine leur condition physique sur le Tour de Suisse, je vais également peaufiner la mienne avant de laisser place à la récupération.

Consultez notre parcours.

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samedi 8 juin 2013

Ridin' in the rain

Cet après-midi, je suis parti pour un raid comme je les aime : une traversée du Beaujolais, des Monts du Matin puis des Monts du Lyonnais. J'aime bien partir pour des distances autour des 140 kilomètres : ça laisse beaucoup plus de possibilités de visiter des coins différents, et d'emprunter des routes pittoresques, que quand on fait des sorties de 60km. La distance reste quand même abordable, car faisable en une après-midi, ce qui laisse toute la matinée de libre.

Je me suis échauffé pendant 20 kilomètres en remontant les quais de Saône vent de dos. Une fois à Anse, je me suis testé dans la montée de Lachassagne : si le pied a été difficile, comme d'habitude puisque j'ai toujours du mal à le passer, plus la montée avançait et mieux je me sentais. Le chrono confirmera mes bonnes sensations : j'y signe ma 3ème meilleure performance, à plus de 1000m/h de vitesse ascensionnelle.

En contournant Villefranche par des routes vallonnées, je suis passé à proximité de deux belles demeures (des petits châteaux) où des réceptions de mariage étaient en cours. Le décalage entre les invités, bien habillés et la tête haute, et ma tenue jaune flashy, dandinant de la tête et tout transpirant, était assez saisissant. En voyant les enfants jouer dans l'herbe, je me suis dit que mon terrain de jeu, le goudron, était assez atypique et dans le fond assez étrange : je suis comme emprisonné par une bande de pétrole de 4m de large ! Le point commun entre eux (adultes comme enfants) et moi ? Le bonheur d'être la, et un grand sourire sur les lèvres.

J'ai poursuivi ma sortie, en enchaînant les montées : Cogny d'abord, puis l'enchaînement des cols de St Bonnet, de Vieille Morte, de Parasoir et de St cyr le chatoux. J'ai profité de la descente pour me ravitailler, avant d'enchaîner sur la trilogie des cols de la croix papin, du joncin et du chêne. C'est au col du chêne, après 65km, que la pluie a fait son apparition.

La pluie ne me dérange pas. Je n'avais rien pour me protéger, étant parti en tenue courte sans équipement, mais ça ne m'a pas empêché de poursuivre l'itinéraire que je m'étais fixé. A part en fin de sortie où j'étais sous un véritable déluge, la pluie ne m'a pas dérangé.

La descente du col du chêne a été compliquée : un épais manteau de gravillons recouvrait la route. La théorie économique de l'abondance fait qu'il est moins cher de recouvrir une route de 5cm de graviers en hauteur sur 4km en longueur, plutôt que reboucher individuellement les quelques trous. L'important surplus de graviers finit dans le bas côté, c'est écologiquement catastrophique et c'est du gaspillage insensé, mais c'est économiquement plus rentable. Bref, pour en revenir à cette descente, les gravillons étaient particulièrement glissants dans les virages. Malgré toute la prudence qui me caractérise, j'ai fini deux fois à la limite du fossé. Je suivais une voiture qui galérait encore plus que moi ... et qui a fini par basculer complètement dans le fossé. C'était surréaliste, je n'avais jamais vu ça.

Après un ravitaillement en eau à Oingt, j'ai poursuivi ma descente en direction de l'Azergues. J'ai traversé la rivière, et ai entamé la montée classique sur Sarcey puis St romain de popey. La pluie s'est intensifiée, mais j'ai poursuivi mon ascension. Direction St julien sur Bibost, en passant à proximité du Crêt d'Arjoux (point goudronné le plus haut des Monts du Matin). La descente sur la vallée de la Brévenne a été assez fraiche : avec la vitesse, j'avoue avoir eu froid aux mains.

Une fois la Brévenne traversée, je me suis attaqué à la montée de la Croix du Ban. Après plus de 100km d'efforts et plus de 2000m de dénivelé, sous la pluie, j'y signe mon meilleur chrono avec une vitesse ascensionnelle proche des 1000m/h. Je m'y sentais bien, j'étais en confiance. J'avais de très bonnes sensations, des sensations en montée que je n'avais pas ressenties depuis près d'un an. De quoi avoir du soleil à l'intérieur de la tête.

En haut, je savais qu'il me restait encore une quarantaine de kilomètres à parcourir. Je savais aussi que j'avais de super sensations. Ca a été 40 kilomètres de pur bonheur : j'ai lâché les chevaux dans les ascensions, j'ai lâché les chevaux sur le plat ... je jouais avec mon corps et avec mon coeur. La pluie et la circulation automobile qui se densifiait à l'approche de Lyon ne me préoccupaient pas. J'étais comme un gamin qui vient de retrouver un jouet qu'il a perdu : j'ai cherché à en profiter le plus possible.

Je suis rentré sous le déluge. Dans les derniers kilomètres, je ne voyais pas à plus de 250m devant moi. 146km au compteur, 5h40 de selle, 3300m de dénivelé. 26km/h de moyenne sur la sortie, et une vitesse ascensionnelle tournant entre 900 et 1000m/h pour les montées significatives. Une belle sortie, au cours de laquelle j'ai pris énormément de plaisir. Bon sang, que ça fait du bien de retrouver un niveau correct quand ça grimpe. Que ça fait du bien de pouvoir jouer, accélérer quand on veut, se remettre au train quand on veut. Le vélo est une passion, un loisir, un jeu, du plaisir. Et ça, tous les oranges du monde ne pourront pas me l'enlever.

Consultez mon itinéraire.

Vous pouvez consulter ici l'ensemble des articles consacrés au Tour de Fête.

vendredi 7 juin 2013

Tour de fête : la préparation administrative

Hier et aujourd'hui, je me suis occupé des démarches administratives nécessaires pour la préparation du Tour de Fête. Avant de pédaler, il faut penser à s'organiser.


Hier, au Théâtre du Rond Point, le projet a été présenté à la presse. Le maillot a été dévoilé, et le site internet a été lancé. Vous pouvez retrouver ici le compte-rendu du site Citizenside, et ici le compte-rendu du site du projet. NB : le site est encore en chantier, les différentes rubriques seront complétées dans les jours à venir, n'hésitez pas à le visiter régulièrement.

Ma préparation physique suit son cours et je commence à m'organiser. J'ai rempli les formalités indispensables au périple :
  • informations médicales, convention sur les droits à l'image, ...
  • billet de transport pour retrouver le reste de l'équipe
  • liste des objets à prendre dans mes bagages
  • prise des derniers rendez-vous avant le départ (épilation, coiffure, kiné, ...)
  • création des fiches à coller chaque jour sur mon cadre (voir cet article)
  • gestion de mon habitation en mon absence (pour arroser les fleurs par exemple)

J'essaie d'anticiper un maximum de choses, afin de pouvoir gérer sereinement les imprévus qui pourraient survenir dans les derniers jours avant le départ. Ca me permet à la fois d'éviter de stresser dans les derniers jours, puisqu'un certain nombre de choses auront déjà été réglées, tout en montant doucement en pression. Chaque démarche que je fais me rapproche un peu plus de la date du départ, je sens que la fête approche à grands pas.

Dans 3 semaines, à cette heure, nous aurons déjà parcouru les routes de la 1ère étape. Il ne nous reste plus que 3 semaines pour nous préparer. Il ne nous reste plus que 3 semaines à patienter. Dans 6 semaines, nous serons à la porte des Champs Elysées. 6 semaines pour passer par tous les états : calme et stress, chaleur et froid, bonheur et abattement, fête et pleurs.


Vous pouvez consulter ici l'ensemble des articles consacrés au Tour de Fête.

mercredi 5 juin 2013

Le contre-la-montre du Dauphiné

La journée a été placée sous le signe du contre-la-montre. A peine réveillé, je me suis pressé car mon planning de la matinée était chargé. Très chargé. Vers 11h, alors que j'étais en train de fermer proprement les dossiers sur lesquels je planchais, un des sites a connu un crash. Je me suis changé d'une main, l'autre main étant occupé à la remise en service du site. Mon premier contre-la-montre de la journée a été perdu, je n'ai pas eu le temps de faire tout ce que je voulais.


Tenue cycliste enfilée, pneu gonflés, je suis sorti de chez moi. Bruno m'attendait sagement. Direction Villars les Dombes et le Parc des Oiseaux, afin d'assister au Critérium du Dauphiné. Au passage, nous avons récupéré Rémy. J'ai passé la première moitié du trajet devant, bouche grande ouverte pour discuter avec Bruno. J'ai passé la seconde moitié, bouche grande ouverte mais sans discuter, pour rester dans le sillage de Rémy qui a imposé un gros train. Pour lui qui est employé par la SNCF, mener des trains à grande vitesse est habituel.

Arrivé sur place, on a fait un tour au milieu des bus des équipes. J'ai été agréablement surpris par le nombre d'enfants : c'est une excellente idée de mettre ce chrono le mercredi. Certains semblaient découvrir le vélo (une gamine est venue nous demander un autographe !), d'autres semblaient déjà mordus et posaient des questions pertinentes aux mécaniciens. Jean et Elie nous ont rejoint au milieu des paddocks. A nous déplacer de bus en bus, nous avons atterri à proximité de la zone de départ, où nous avons pu observer le manège des coureurs venant faire valider leur vélo puis tourner en rond en attendant que leur heure vienne.


Nous avons poursuivi notre visite touristique en nous rendant sur la ligne d'arrivée. Nous avons vu passer une dizaine de coureurs, mais le point de vue n'était pas très intéressant car l'arrivée était en courbe donc ne permettait pas de voir les coureurs au loin. De plus, la puissance des hauts-parleurs et le flot continu de paroles du speaker ne nous permettait ni de profiter du calme de la région, ni de discuter entre nous. Nous avons remonté le circuit, nous nous sommes placés à proximité de la flamme rouge mais nous nous sommes faits déloger par un gendarme légèrement zélé. Son motif : nous avions le droit d'être là, mais nous avons traversé la route à vélo alors que nous aurions dû la traverser à pieds. Il nous a demandé de la retraverser à pieds, nous menaçant d'appeler ses collègues ... on a préféré partir voir si l'étang d'à côté était plus vert.

Nous nous sommes arrêtés un peu plus loin, dans un endroit encore plus favorable que le premier, après avoir demandé sagement aux forces de l'ordre l'autorisation de traverser. Le coin était très vert, mon cuissard (qui était) blanc peut le prouver : 50 minutes passées assis dans l'herbe, par un grand soleil, face à un étang, à discuter avec des amis et encourager des coureurs, ça laisse des traces. De bronzage d'une part, d'herbe sur le cuissard d'autre part.


Une fois le dernier coureur passé, nous avons enfourché nos montures et avons roulé sur les traces des champions jusqu'à la ligne d'arrivée. Pas à la même vitesse, et sans que le speaker ne donne notre nom une fois la ligne franchie. Au podium, pendant la cérémonie protocolaire, nous avons retrouvé Maxime, Valentin et Dorian. Il est à noter que le spectateur le mieux placé pour assister à la remise des prix était une cigogne, perchée sur un arbre face au podium. C'était celle qui avait la meilleure vue, et qui semblait s'en moquer le plus. Elle nettoyait son plumage sans se soucier d'autre chose. Il faut dire que le speaker parlait uniquement en français, et que Nelson Monfort était à Rolland Garros donc ne pouvait pas lui faire la traduction.


Le retour a été rapide. A 8, même si la majorité de la troupe était jeune et insouciante ( © Laurent Fignon) donc avait du mal à maintenir un train sans a-coups, ça a roulé du début à la fin. Enfin, jusqu'à ce que je ne file avec Rémy : j'ai été contacté pour une intervention urgente et ai dû rentrer le plus rapidement possible chez moi pour résoudre le problème. J'ai tellement l'habitude de rouler avec Rémy que nos relais étaient fluides et efficaces. J'ai écrasé les pédales autant que j'ai pu jusqu'à ma porte d'arrivée, et ai commencé un nouveau contre-la-montre pour identifier et réparer le problème. Un contre-la-montre en tenue cycliste, n'ayant pas le temps de me changer car chaque seconde comptait. Un contre-la-montre que j'ai gagné.

Le Dauphiné est une épreuve vraiment sympa, sur laquelle on retrouve les mêmes coureurs qu'au Tour de France mais où ils sont complètement accessibles. On peut assister au départ ou se placer dans les 100 derniers mètres sans jouer des coudes, on peut aller au contact des coureurs sans avoir besoin de franchir 5 rangées de barrières et sans avoir 3 badges autour du cou et 2 bracelets au poignet. Journalistes, VIP, passionnés et badauds sont mélangés. J'y vais chaque année, et une journée telle que celle-ci m'incite à y revenir l'année prochaine.

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