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samedi 1 mars 2014

Kuurne-Brussel-Kuurne cyclo : récit

Ce matin, sous un ciel mitigé mélangeant petites averses et longues périodes nuageuses, j'ai pris le départ de ma première classique : Kuurne-Brussel-Kuurne. Trouver le départ n'a pas été trop compliqué grâce au GPS, que j'ai suivi en me basant uniquement sur les distances et les directions : si vous vous basez sur le nom des villes, comme les GPS donnent les noms en français et que la signalisation donne leur nom en flammand, vous n'irez pas bien loin. Sur l'autoroute, il faut suivre Rijsel pour Lille, Doornik pour Tournai, ...


Arrivé sur place, je me suis mêlé aux 2000 autres cyclistes participant à l'évènement : je me suis garé avec les autres, j'ai suivi comme un mouton jusqu'aux inscriptions, j'ai demandé comment il fallait remplir le carton (j'ai retrouvé instinctivement la signification des champs Naam et Voornaam, mais pour les champs sur la date de naissance et la signature j'ai demandé une traduction à une personne parlant anglais) puis je me suis mêlé au peloton.

2000 cyclistes, aux niveaux hétérogènes, ça fait des cyclistes de partout sur la route dans les premiers kilomètres. Une longue chaine de maillots de toutes les couleurs, tel un arc-en-ciel humain brisant la grisaille du jour. La tenue d'une équipe pro la plus portée ? Sans aucune contestation possible, il s'agissait de l'équipe Omega-Pharma-QuickStep. Au niveau des sponsors sur les tenues, j'ai bien cherché quelques noms français mais je n'en ai pas trouvé. Il a bien du y en avoir quelques-uns mais noyés au milieu de la masse, et plus concentré sur la route que sur les tenues des autres, je les ai loupés.

Justement, la route, parlons-en. On a emprunté des routes étroites, tournant dans tous les sens, à travers champs. Je n'ai jamais pris autant de virages en si peu de temps. J'ai alors compris toute l'importance de résider dans la région pour les professionnels qui visent ces épreuves : ça tourne tellement, avec un virage à angle-droit tous les 300 mètres, que le vent change de côté en permanence. Un coup vous prenez le vent sur l'épaule droite, cinq cent mètres plus loin vous l'avez sur l'épaule gauche, puis deux cent mètres plus loin vous l'avez en plein dos avant de le reprendre sur le côté après avoir tourné autour d'une ferme. C'est perturbant.

Revenons-en au récit sportif de l'épreuve. J'ai roulé dans un petit groupe pour sortir de l'agglomération de Courtrai, dont Kuurne fait partie. Des policiers facilitaient notre passage en bloquant les voitures aux différents carrefours des premiers kilomètres. On a roulé à 5 ou 6, d'un niveau sensiblement équivalent, à doubler d'autres groupes en permanence. Les routes étant étroites, doubler n'était pas toujours facile et parfois de petits bouchons se créaient. Après une dizaine de kilomètres, un groupe de 5 nous a doublé et je me suis glissé dans leurs roues pendant une vingtaine de kilomètres. Ceux-la tournaient des relais à un rythme qui m'empêchait de les relayer normalement, j'ai donc passé des relais de courtoisie mais sans appuyer autant qu'eux.

Au bout de 35 kilomètres, j'ai grimpé mon premier vrai berg. Le Kwaremont et ses pavés défoncés. Sur les pavés, mon manque de puissance s'est payé rapidement et ils se sont envolés. Je ne les ai jamais revus. Les pavés en montée, c'est vraiment spécifique et ça demande une grande concentration : la moindre erreur de trajectoire vous fait perdre beaucoup de vitesse, et plus vous avancez lentement plus vous subissez les pavés ... chaque petite erreur de lucidité se paie cash. Après une descente goudronnée, un petit bout à plat, j'ai attaqué le fameux secteur pavé de Varent, un secteur assez long emprunté par de nombreuses courses professionnelles.


Le secteur pavé a été assez long et m'a bien secoué. Il était en bon état, sans danger car sans trou et pas trop glissant (malgré le fait que les pavés étaient mouillés). Un certain nombre de cyclistes ont utilisé le bas côté pour éviter les secousses, pour ma part j'ai préféré rester sur les pavés plutôt que de risquer d'aller glisser dans la boue. A peine sorti du secteur, il a fallu grimper le Tiegemberg, une bosse goudronnée pas trop compliquée à franchir.


J'ai retrouvé un petit groupe, avec qui j'ai roulé jusqu'au pied du Nokereberg, une belle bosse pavée dans laquelle je me suis fait laisser sur place par certains membres du groupe. Quand il fallait prendre des relais, je les mettais dans le dur ... quand il a fallu grimper ce berg, c'est eux qui m'ont mis dans le dur. Pourtant, étant entré dans le mur en tête de paquet, j'ai pu prendre la meilleure trajectoire ... mais ça n'a pas remplacé leur meilleure connaissance du terrain.

La trentaine de kilomètres restant jusqu'à l'arrivée n'ont pas été de tout repos. On a été rattrapé par un groupe qu'on a suivi, et ça a roulé fort. La pluie a fait son apparition, ce qui a encore plus incité les cyclistes à accélérer pour ne pas rester trop longtemps sous l'humidité. Je suis resté derrière à discuter avec un flamand parlant un français correct. Auparavant, la barrière de la langue a découragé les quelques flamands qui ont tenté de venir me parler, qui ne parlaient pas français et qui ne voulaient pas s'embêter à parler en anglais.


L'arrivée a été jugée sous l'arche d'arrivée qui sera utilisée demain par les professionnels. Je n'ai pas disputé le sprint avec les autres, n'ayant pas pris de relais dans les derniers kilomètres et ayant surtout envie d'en terminer tranquillement en vue du Het Nieuwsblad demain. La première des classiques est terminée, elle s'est passée dans des conditions acceptables : un peu de pluie (mais pas trop), un peu de vent (mais pas trop), un peu de boue (mais pas trop), une température fraiche (mais pas trop, 5°).


Enfin, un grand merci à mon fan club qui est venu me voir en 4 points du circuit. Ca fait chaud au coeur de se savoir soutenu et de voir un drapeau à son nom sur le bord de la route.

Consultez mes données.


Vous pouvez consulter ici l'ensemble des articles consacrés aux classiques flandriennes.

2 commentaires:

  1. Salut Florent,
    Bravo pour ta première Flandrienne.
    Au fait le vélo tu l'as lavé pour demain ? ;)
    Bon courage pour la suite.
    Laurent.

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  2. Salut,

    Je viens de terminer le nettoyage du tas de boue qui autrefois était un vélo, et en est désormais redevenu un. Il est prêt pour demain.

    Florent

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