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samedi 17 janvier 2015

Retour d'expérience sur les classiques belges

Depuis 2 ou 3 mois, je reçois régulièrement des mails me demandant des informations sur les classiques flandriennes. Pour ceux qui envisagent d'en faire une ou plusieurs dans les semaines / années à venir, voici quelques informations utiles.


La plus belle des grandes classiques ?


Si je devais choisir entre les 3 grandes classiques (le Tour des Flandres, Paris-Roubaix et Liège-Bastogne-Liège) je choisirai sans hésiter la doyenne (Liège-Bastogne-Liège). Le parcours y est le plus fatiguant (4000m de dénivelé et 280km), le paysage y est le plus diversifié et l'ambiance y est la meilleure. Le parcours du Tour des Flandres est génial, plus mythique (selon moi) mais il est moins varié qu'à Liège. De plus, les 16 000 participants génèrent des pelotons massifs qui forcent à se concentrer sur le peloton et empêchent de profiter pleinement du paysage ... ou de certaines montées de bergs, dans lesquelles des bouchons se forment et où il faut mettre pied à terre puis monter à pieds. Ca casse un peu le plaisir (voir beaucoup si on chute).

La classique que je recommanderais ?


Si vous ne voulez en faire qu'une seule, je vous recommande celle de l'E3. Sa distance autour des 130 kilomètres la rend accessible à tout le monde (ou presque), sa situation fin mars assure une météo plus clémente qu'en début de mois, son parcours est proche de celui du Tour des Flandres mais cette épreuve n'a pas autant de monde que sa grande soeur. Vous pourrez passer tous les monts sur le vélo sans vous faire gêner et vous n'aurez pas de problèmes pour vous garer. Enfin, le tarif de 10€ est plus abordable que celui autour des 40€ nécessaires pour participer à l'épreuve la plus mythique de la région.


Dans le même genre, la classique du Het Niewsblad propose un parcours sympa, physique mais accessible, qui m'a bien plu. Sa distance de 100 kilomètres permet de grimper un peu moins de bergs et son départ en plein coeur de Gand font qu'il est plus compliqué de se garer au départ, mais ça demeure une belle classique.

La classique à éviter ?

Incontestablement, la classique la moins attrayante, c'est Gand-Wevelgem. Elle est d'une monotonie déprimante : 80km de plaine, le Mont Cassel à gravir 2 fois, 20 kilomètres de plaine, le Mont des Cats, 50 kilomètres de déprime, le Mont Kemmel, puis 60 kilomètres monotones balayés par le vent jusqu'à Wevelgem. Non, sérieusement, passez votre chemin ! Si vous êtes dans le coin ce jour la, organisez-vous votre propre sortie autour de la ville d'Ypres et du Kemmelberg.

De même, Kuurne-Brussel-Kuurne est assez plate et monotone. Sa distance de 100 kilomètres la rend nettement moins lassante que Gand-Wevelgem, mais le peu d'ascensions qu'elle propose n'en fait pas une classique très palpitante à mon goût.

Le choix des pneus ?


J'ai utilisé des pneus de 25mm, gonflés à une pression de 6,5 bars (je fais 62kg) et n'ai pas connu la moindre crevaison ni le moindre incident mécanique. Le choix de 25mm est à mon avis le plus important : cette petite largeur supplémentaire permet d'éviter que le pneu se glisse entre deux pavés et s'y coince (ou s'y pince). Si on pense surtout aux pavés, ne sous-estimez pas non plus l'espace entre les fameuses plaques de béton qui équipent (à la place du goudron) beaucoup des routes empruntées par les classiques. Sur les secteurs pavés, on roule en file indienne donc on peut facilement voir (et anticiper) les trous pour les éviter. En peloton, sur la route "normale", on ne voit pas toujours arriver ces rainures d'autant plus que la vigilance est souvent moins grande que sur les pavés. La pression dépendra ensuite de votre propre sensibilité et de votre propre poids. Pour ma part, avec un peu plus de 6 bars pour 62kg, je n'ai pas spécialement subi les soubresauts du vélo sur les pavés (en dehors du Paris-Roubaix où ça a été un cauchemar).
N'ayant jamais utilisé de boyaux, je ne pourrai pas donner de conseils à ce sujet. Cependant, je suppose que les mêmes règles s'appliquent.

Si votre famille veut vous suivre ?


Si votre famille n'habite pas en Belgique, préparez minutieusement son déplacement. Les bergs ne sont pas faciles à trouver et passer d'un berg à un autre (sans emprunter le parcours de l'épreuve) n'est pas toujours facile. Il faudra aussi qu'elle apprenne quelques mots basiques en néerlandais, car les policiers qui sécurisent ces épreuves ne parlent pas souvent français. Quand un policier vous dit de faire demi-tour, de ne pas rester garé à un endroit ou qu'une zone de parking est placée à tel endroit, si vous ne comprenez pas ils risquent de ne pas rester très courtois. Le néerlandais ressemble à l'anglais et le vocabulaire de base s'acquiert rapidement.

Pour ma part, je repérais à l'avance via Google Street View les zones permettant de se garer puis l'itinéraire à suivre pour aller au point de rencontre suivant. Si c'est possible, je vous conseille également de laisser du matériel dans la voiture : j'avais une paire de roues, des clés allen et des chambres à air (en plus de celle dans ma poche arrière), un k-way et des gants de rechange.

Comment se passent les ravitaillements ?


Ces épreuves sont l'équivalent de rallyes cyclotouristes (wielertoeristen en néerlandais, qui se prononce presque comme "vélotouriste"). Vous y trouverez sensiblement la même chose que sur ces épreuves en France : de l'eau et une boisson énergétique, du coca, des biscuits et barres de céréales, des fruits frais (oranges, bananes) et des fruits secs (raisins, abricots). Sur les itinéraires, le mot à chercher est "Bevoorading" (à prononcer "be-veau-rat-digue"). Il y aura généralement des toilettes à chaque ravitaillement, mais ce ne sera pas toujours le cas. Les bénévoles ont toujours été très sympas et la plupart du temps il y en a parmi eux qui parlent un français tout à fait correct. Si vous avez besoin d'informations, ils vous renseigneront.


Comment se passent les inscriptions ?


Sur les 3 grandes classiques (Tour des Flandres, Paris-Roubaix et Liège-Bastogne-Liège), les inscriptions (et le paiement) se font à l'avance. Le formulaire est en français et pour se garer le jour de l'épreuve mieux vaut s'y prendre tôt car il y a beaucoup de monde. Sur les autres épreuves, l'inscription se fait sur place comme sur les rallyes cyclotouristes en France. Il faut remplir un papier en néerlandais (certains mots ressemblent à l'anglais : naam = name, voornam = fist name, mais pour les autres, bonne chance !) puis vous payez. On vous remet en échange un bracelet et/ou une plaque de cadre vous permettant ensuite d'accéder aux ravitaillements. Se garer au départ est plus simple, la participation étant plus réduite (autour de 1500 participants).

Et après l'effort ?

Une fois l'épreuve terminée, la majorité des épreuves proposaient des douches mais je ne les ai pas testées. N'étant pas amateur de bière, je n'ai pas non plus gouté à cette spécialité locale ... mais si vous êtes amateur, sachez qu'obtenir de la bière après une épreuve est à peu près aussi simple qu'allumer une lampe chez soi : il suffit de payer sa consommation (à EDF ou au stand de bières). Des tables sont à disposition pour s'asseoir entre amis et discuter en buvant sa chope.

Pour ma part, n'étant pas amateur de bière, je vous recommande une autre spécialité de la région flamande : les croquettes de crevettes. Avec des frites, évidemment ! (La Belgique a déposé un dossier pour que les frites soient reconnues au patrimoine mondial de l'UNESCO !). Si vous êtes dans la région wallonne, n'hésitez pas : dégustez sans modération les boulettes sauce liégoise (avec des frites, toujours). Je vous assure que vous ne le regretterez pas ! Il n'y a pas que le vélo dans la vie et il serait dommage de se priver d'aussi bons plats.


Vous pouvez consulter ici l'ensemble des articles consacrés aux classiques flandriennes.

3 commentaires:

  1. Merci pour ces info
    vas-tu au tour des flandres cette année ?

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  2. Aaaah, les boulettes à la liégeoise, qu'on appelle surtout "Boulet sauce lapin" ! Avec des frites, bien sûr.
    Et de préférence après le vélo. Pas avant.
    Bravo pour l'article, sympa et agréable à lire.

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