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jeudi 2 juillet 2015

A l'assaut de la citadelle de Namur et du mur de Huy

Ce jeudi, j'ai effectué une sortie sur les routes belges qu'empruntera le Tour de France dans quelques jours. Au menu du jour, la citadelle de Namur (unique ascension de l'étape n°4 de mardi) servait d'amuse-gueule avant que les 55 derniers kilomètres de l'étape n°3 servent de plat principal préparant le mur de Huy en dessert (arrivée de l'étape n°3).



En me rendant à Namur, un panneau d'affichage indiquait -60° alors que le compteur de la voiture affichait déjà plus de 30° à 10h. Je me demande comment on peut faire du vélo par -60°, mais cette température n'est pas courante en europe de l'ouest.



J'ai donc commencé ma sortie par la "route merveilleuse" montant à la citadelle de Namur. Sur la route et pendant l'ascension, j'ai inévitablement pensé à Ghislain Lambert, héros du film éponyme. La citadelle rime dans mon esprit avec ce personnage de fiction et avec le cyclocross qui s'y déroule chaque année avant Noël, bien plus qu'avec le Prix de Wallonie qui se termine la-haut.


Les abords de Namur sont plutôt moches, c'est gris et sale, ça ne donne pas envie d'y pédaler. Par contre, en arrivant vers la citadelle, la ville offre un autre visage en même temps qu'on prend de la hauteur. Vu du dessus, depuis les remparts, ça devient une jolie ville. Les pavés qui composent l'ascension sont magnifiques, dans un meilleur état que certains routes goudronnées sur lesquelles je m'entraîne autour de Lyon. Dans la deuxième épingle, j'ai reconnu le départ du cyclocross, habituellement particulièrement boueux mais dont le parcours devait être sec vu la canicule de ces derniers jours.


Après une descente sans danger, j'ai rejoint les bords de la Sambre puis ceux de la Meuse. Les anciens chemins de hallage ont été transformés en ravel (l'équivalent belge des voies-vertes françaises) qui permettent de pédaler tranquillement entre la rivière et la route. Le ravel entre Namur et Huy est généralement large et ombragé, particulièrement calme et agréable. En revanche, des sablonnières jalonnent régulièrement le parcours et forcent à passer sur un mélange de sable et de cailloux, parfois arosé afin de créer un revêtement glissant. Bref, j'ai craint à plusieurs reprises de crever mais cet espace était quand même plus sympa et bucolique que la route automobile.


A Andenne, j'ai quitté la piste cyclable qui longeait la Meuse pour rejoindre le tracé de la 3ème étape du Tour. Peu après la première des quatre ascensions du final s'est présentée sous mes roues. Ou plutôt, devant mon nez car le premier kilomètre est pentu ... mais rien d'insurmontable (surtout quand on grimpe ensuite le Mur de Huy). Tout le long de l'ascension, j'ai été convaincu d'être sur la mauvaise route : ça ne ressemble pas du tout aux routes empruntées habituellement par la grande boucle. C'était étroit, sur un goudron défoncé, avec des branches basses ... je ne sais pas comment va faire la caravane pour passer ici. Plus haut, la route était en travaux, des ouvriers étaient en train de refaire le goudron; eux devraient être dans les temps. Après vérification, je suivais bien le bon itinéraire.


En haut, je me suis retrouvé sur une sorte de plateau balayé par le vent. La traversée du plateau a été longue et difficile : c'était en réalité une succession de petits vallons particulièrement usants. Pour un peloton organisé et lancé à pleine vitesse, la difficulté sera moindre que pour moi qui étais seul face au vent. Le goudron était partiellement refait, les morceaux "anciens" étant plutôt en bon état. La ligne de sprint placée à Havelange aurait plutôt du être répertoriée comme une côte de 4ème catégorie, car il ne restera plus aucun vrai sprinteur.


Après les montagnes russes vent de face, j'ai apprécié de trouver un terrain moins escarpé et plus roulant avec un vent de travers n'entravant plus ma progression. J'ai profité de cette portion pour initier ma compagne (qui assurait mon assistance) au changement de bidon "à la portière". J'ai échangé 2 bidons vides qui contenaient de l'eau chaude contre deux bidons pleins avec de l'eau tempérée. Il faut dire qu'avec une température de 35°, le niveau d'eau dans les bidons baissait régulièrement.


La côte suivante m'a scié les jambes. Ce n'était qu'une côte de 4ème catégorie mais avec la chaleur et un début d'insolation j'ai eu l'impression que je grimpais le col du Glandon. La descente était une fausse descente puisque deux raidards la découpait. J'ai reconnu l'endroit où Philippe Gilbert est tombé cette année lors de la Flèche Wallonne, coupant le souffle d'une moitié du pays. Il faut dire que si le cyclisme belge ne se porte pas trop mal, le cyclisme wallon a plus de mal au plus haut niveau de l'échelle. Philippe Gilbert est l'arbre qui cache le désert (en World Tour). Pour ma part, pas de chute mais une vitesse ascensionnelle frisant le ridicule. J'étais en travers de la route, sans forces, mais encore lucide pour éviter les nombreux pièges et rester sur mes deux roues. Ce ne sera pas le cas de tous les coureurs je pense.


De retour à Huy, par 38° et avec les effets de l'insolation, j'ai préféré esquiver la montée de Cherave. J'ai attaqué directement l'ascension du chemin des chapelles, plus connue sous le nom de "mur de Huy". Vu mon ascension, à zigzaguer dans la pente malgré un braquet de 30x28, je propose de renommer cette montée en "calvaire de Huy". J'ai réussi à faire l'ascension sans mettre pied à terre, je m'attendais à ce que cette ascension soit pire que ce que j'ai eu sous mes roues. La première moitié est accessible, la deuxième moitié est en revanche un supplice à partir de la portion à 26%.



Je suis déçu d'avoir du écourter ma sortie à cause de la chaleur, car c'était un beau parcours physiquement et historiquement. Je suis également surpris par la portion qu'empruntera le Tour dans quelques jours : il n'y a aucune décoration et les routes sont mal entretenues.

Consultez mon parcours.

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