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dimanche 21 août 2016

Tourisme pavé en Belgique

La semaine dernière, j'ai beaucoup voyagé. Lundi et mardi j'ai fait du tourisme sportif autour de Versailles, le jeudi et le vendredi je me suis entraîné en région lyonnaise tandis que le dimanche je rebondissais sur des secteurs pavés au centre de la Belgique.


N'ayant pas eu le temps de préparer mon parcours, j'ai chargé sur mon GPS certains des parcours proposés par l'office de tourisme de la région. Une boucle de 50 kilomètres, une boucle de 25 kilomètres et une boucle de 16 kilomètres qui devaient me suffire pour une sortie de 3 heures. L'office du tourisme proposait de télécharger directement des fichiers GPX, à importer au sein de son compteur. C'est simple et bien pensé, rapide à utiliser.


Etant logé à 300m du point de départ, m'y rendre n'a été qu'une formalité. J'ai sautillé sur les pavés du centre-ville que je connais par coeur, autour de la célèbre collégiale, point touristique majeur de la ville. Un bon kilomètre plus loin, après avoir longé le paisible lac du parc de la dodaine, je tombe dans un cul de sac. Le vrai, celui où on se trouve face à des grillages d'habitation et où on ne peut plus avancer. J'ai zoomé sur l'écran du GPS, j'ai tenté de passer par le côté (le parking de la piscine municipale à gauche, le sentier à plat longeant le lac à droite), mais rien à faire : il n'y avait strictement aucune route ou chemin permettant de suivre le tracé indiqué. J'ai fait demi-tour et je suis passé sur des routes que je connais pour retomber sur le tracé un peu plus loin. J'ai cherché l'endroit où devait déboucher la route que je devais suivre, mais à part des maisons il n'y avait rien. Aucune des cartes (Google Maps et OpenStreetMap) ne font état d'une route à cet endroit. A moins d'avoir un hélicoptère, je ne vois pas comment j'aurai pu respecter le tracé proposé.


Cet incident a vite été oublié : en plus du tracé, le fichier téléchargé contenait des marqueurs aux lieux intéressants. Des drapeaux le long du tracé m'indiquaient les chapelles, châteaux et autres lieux à regarder au bord de la route. Le tracé suivait des routes désertes au milieu des champs, j'y étais au calme, c'était parfait pour découvrir la région. Le long de la route, des champs de blé étaient en cours de moisson. L'un d'entre eux m'a particulièrement interpelé car 4 chasseurs, fusil à la main, étaient disposés aux 4 coins du champ. Un cinquième chasseur se tenait à côté de la remorque dans laquelle la moissonneuse déchargeait le blé. Je ne sais pas si le vol de blé est courant ou si le champ contenait une variété contestée de blé (OGM par exemple ?), mais je n'avais jamais vu ça avant. Et pourtant, des champs en cours de moisson, j'en ai déjà vu des centaines !



J'ai poursuivi ma route sans encombre jusqu'à Villers-la-ville. Jusque la, tout se passait bien. Le cap a changé, un panneau sur le bord annonçant que la route était barrée plus loin "sauf pour les piétons, cavaliers et cyclistes" ne me laissait présager rien de bon. La route s'est transformée en chemin stabilisé, le chemin stabilisé s'est transformé en chemin défoncé s'enfonçant dans les bois. Pas de soucis pour un pratiquant du cyclocross ayant confiance en ses pneus. J'ai retrouvé des pavés en descente, pavés défoncés par le passage de tracteurs, pavés humides donc glissants car dans une gorge étroite en sous-bois. Ca m'a nettement moins fait rigoler. J'ai été content de retrouver du goudron après 6 kilomètres que je ne recommanderais à personne faisant du vélo de route.




La suite, sur des routes normales puis sur le Ravel 141 (une ancienne voie ferrée reconvertie en piste cyclable), m'a fait temporairement oublier ce moment désagréable. Bon, les bords du Ravel ont été fraichement débroussaillés par des ouvriers ayant travaillé comme des sagouins, le goudron étant par moment recouvert par 5 à 15 centimètres de cailloux et de terre mis là par les engins utilisés. Par endroits ça ressemblait plus à un champ de bataille qu'à une piste cyclable, mais ça l'office du tourisme n'y peut rien. J'y suis déjà passé plusieurs fois et d'habitude cet axe est en parfait état.


Cette première boucle de 50 kilomètres m'a laissé un avis assez mitigé. Je me suis ensuite lancé dans celle de 16 kilomètres que j'ai légèrement modifiée afin d'éviter de prendre à nouveau les pavés du centre-ville. Les 2 premiers kilomètres pour sortir du centre-ville se sont bien passés. Je me suis ensuite retrouvé directement sur un chemin stabilisé pendant 4 kilomètres. Une portion de goudron m'a amené sur un chemin défoncé pendant 2 kilomètres puis un secteur pavé de 6 kilomètres. Un secteur pavé interminable, avec des beaux pavés "à la française" en bon état et parfaitement alignés, mais sur lesquels j'ai sautillé pendant beaucoup trop longtemps pour y prendre du plaisir. Surtout avec toutes les péripéties avant, je me demandais quelle épreuve allait m'attendre un peu plus loin. Franchissement de palissade ? Traversée de rivière ? Zone minée ?



Les deux derniers kilomètres du circuit étaient sur le goudron, sur une route que j'ai l'habitude d'emprunter et qui m'a rassuré. Cette boucle de 16 kilomètres avec seulement 6 kilomètres de bitume, et pratiquement sans rien à regarder (un château de 1373 et un vieux moulin) au bord de la route, a transformé mon avis mitigé en avis clairement négatif. Je ne sais pas si le but de l'office de tourisme est de faire fuir les touristes, mais nul doute que pour ma part ils ne me reverront pas récupérer un parcours sur leur site à l'avenir. Je pense sincèrement, au vu de la route inexistante en début de tracé de la première boucle, que personne n'a testé les circuits avant de les diffuser sur leur site internet. Bon, après vérification, cette seconde boucle est mentionnée comme "itinéraire vélo et VTT", ce qui aurait pu m'alerter sur la présence de chemins. Mais rien dans le descriptif ne précisait qu'il valait mieux avoir un VTT.


Mes deux autres sorties en Belgique, sur des parcours que j'ai tracés moi-même, se sont nettement mieux passées. J'ai emprunté des pavés, avec modération. J'ai aussi emprunté des portions de chemin, mais avec la même modération. Juste assez pour y prendre du plaisir. Sur la dernière, une sortie de récupération, j'ai retrouvé Clément (qui m'avait conseillé et accompagné sur les cyclocross belges l'hiver dernier). Nous avons pu tourner les jambes en discutant de sujets en commun : nous travaillons tous les deux dans le développement informatique, nous aimons tous les deux la montagne (il est originaire de la Savoie), nous avons le même entraîneur ... il n'a pas été trop compliqué de trouver des sujets de conversation.

2 commentaires:

  1. sympathique récit, même si on sent que cela n'était pas très agréable, quel dommage de la part de l'office de tourisme !
    Pour la petite histoire, les chasseurs étaient très probablement présents pour guetter le gibier (sangliers) qui se cache dans les champs et qui sortent quand la moissonneuse fait son travail.

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    1. En effet, je n'avais pas pensé au gibier qui pourrait fuir du champ au passage de la moissonneuse. Bonne suggestion.

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