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mardi 28 juin 2011

Prix de Romanèche-Thorins : une démonstration collective !

Dimanche se tenait le Prix de Romanèche-Thorins, épreuve que j'ai présentée mardi dernier. Comme chaque année, il a fait chaud, très chaud ... et ce ne sont pas les vignes qui nous ont fait beaucoup d'ombre ! Comme chaque année nous étions peu, très peu : seulement 19 au départ de cette course trop exigeante selon certains. Mais contrairement aux autres années, où aucune équipe n'était majoritaire, cette année un club alignait une grosse armada : l'équipe de Saint-Denis Cyclisme présentait en effet 6 coureurs sur les 19 au départ ! Et non seulement elle disposait d'un tiers des coureurs engagés, mais en plus elle disposait des coureurs les plus forts individuellement.


Le premier tour est effectué bien plus rapidement que les années précédentes : les coureurs de Saint-Denis ont passé leur temps à planter banderille sur banderille ... quand ce n'était pas l'un, c'était l'autre ! L'avantage de ces attaques très régulières, c'est que la vitesse globale du peloton l'était aussi. Il n'y avait jamais de temps d'arrêt, aucun round d'observation. J'ai contré plusieurs attaques de leurs coureurs, mais à chaque fois que je revenais sur leur homme en tête celui-ci stoppait son effort et attendait le reste du peloton pour retrouver l'aide de ses équipiers. A la fin de ce premier tour, dans le dernier kilomètre, deux de leurs coureurs se sont fait la belle : personne n'a osé y aller, leurs 4 équipiers encore présents ont contrôlé, et ils ont pu prendre un avantage définitif.

Dans le deuxième tour, j'ai participé à la chasse sans conviction : je savais que si je ramenais le paquet sur les 2 hommes devant je me ferais contrer immédiatement, et m'épuiserai ainsi dans une chasse vaine et systématiquement à contre-temps. J'ai donc pris des relais en tête, mais sans forcer outre-mesure afin d'être toujours en mesure d'accélérer et de tenter de revenir seul (ou à deux) sur le duo de tête. Les coureurs de Saint-Denis seront les plus fringants dans la bosse, ils dégaineront de nouveau plusieurs attaques franches auxquelles j'ai répondu systématiquement, mais comme pour le tour précédent ils coupaient systématiquement leur effort dès que je revenais. Un troisième larron de leur équipe sortira au même endroit et selon la même manière que ses 2 équipiers au tour précédent. Ils se regrouperont un peu plus loin et s'offriront un triplé sans contestation.

Dans le 3ème tour, le podium étant joué, et étant donné la présence d'encore 3 coureurs de Saint-Denis dans le peloton de 9 coureurs, j'ai changé de stratégie : inutile de prendre des relais pour se faire flinguer à tout va et les emmener dans un fauteuil jusqu'au pied de la grimpée. Il fallait les forcer à travailler. J'ai donc fait le choix de ne plus rouler du tout et de simplement contrer toutes leurs attaques. Si une séance de surplace avait été imposée au pied de la bosse, je l'aurai acceptée sans soucis, quitte à ce qu'on se prenne un tour : peu importe le chrono, je voulais courir derrière la 4ème place. Ma stratégie n'était pas la même que d'autres, notamment que Roland Ruperti (du CC Chatillon) qui a travaillé seul en tête pendant 5 ou 6km. La montée qu'il a réalisée a été très rapide, aucune attaque n'ayant pu se faire tant le rythme imposé était soutenu.

Sur la fin du 3ème tour, un coureur de Mâcon a attaqué : j'étais dans sa roue mais j'ai volontairement laissé le trou se creuser. Il a pris 50m, puis 100m, puis 150m ... j'étais en tête de groupe mais ne roulais pas et étais complètement retourné à attendre la réaction des autres coureurs. Voyant que tout le monde attendait leur réaction et les surveillait avec attention, les coureurs de St-Denis ont fini par prendre la tête du groupe. Ils s'offriront presque un tour de chasse, à se relayer tous les 3, avant de le rejoindre.

Sur la fin du 4ème tour, alors que le regroupement s'était effectué dans la descente après une chasse très rapide, deux de leurs coureurs s'évaderont : vigilant je fais l'effort de suite pour rentrer, et prends un relais en constatant que derrière personne n'a répondu en dehors de leur 6ème coureur. Je me retrouve donc isolé au milieu d'eux trois. On a tous les 4 flairés le bon coup et nous n'avons pas eu besoin de discuter pour rouler et prendre nos relais.

Dans le 5ème tour, un coureur de Tournus nous rejoint. Le groupe est assez homogène et chacun prends son relais. Enfin, pas vraiment à parts égales : vu la supériorité numérique je ne pense pas que ce n'était à moi ni au gars de Tournus de faire la majorité du travail ... d'autant plus qu'un des leurs se réservait clairement et que je m'attendais à ce qu'il flingue pour aller chercher en solitaire la 4ème place ! Ce tour a été le plus calme, car finalement il n'y a aucune attaque. Il a été le plus calme, mais pas le plus facile pour autant : avec la distance et la chaleur, ça commençait à devenir dur !

Dans le 6ème tour, me sentant moins bien, sachant que l'écart aussi bien envers le trio de tête qu'envers les poursuivants était définitif, et constatant clairement qu'ils se réservaient pour une série d'attaques, j'ai pris mes relais de manière assez légère. J'ai tout de même continué à en prendre (contrairement au gars de Tournus) car je voulais éviter de les agacer et qu'ils attaquent directement. Je me suis dit qu'avec un minimum de collaboration, ils me laisseraient tranquille encore un moment ...

A 500m du sommet de la dernière montée, les attaques attendues ont bien eu lieu. Et cette fois j'ai été le seul à ne pas pouvoir y répondre. J'étais en mesure de tenir le rythme, mais incapable d'accélérer ... ils ont pris très rapidement un avantage certain, et n'ont pas relâché la pression. J'ai tout de suite compris que c'était fini pour moi et que je devrais me contenter de la 8ème place. Les trois gars de St-Denis se feront battre lors du sprint pour la 4ème place : ils ont du bien mal manœuvrer car à 3 contre 1 c'est assez rare de se faire battre. Cela dit, ils se sont probablement fait battre par plus frais qu'eux : je crois que le coureur de Tournus a été le coureur le plus discret du Top 10. (Le plus discret certes, mais le plus réaliste au final). J'ai fini les 4 derniers kilomètres de la course en solitaire, en relâchant la pression vu qu'aucun poursuivant ne se présentait à l'horizon.


Je termine donc à la 8ème place. Vu la prestation collective du SDC, j'aurai eu du mal à faire mieux. Ils finissent aux places 1-2-3-5-6-7 ... chapeau ! Je retiens surtout le fait d'avoir été offensif et d'avoir su flairer les bons coups. Je regrette juste d'avoir été un peu juste dans la dernière montée, il ne m'a pas manqué grand chose ... surtout que je sais qu'au sprint je n'aurai pas fini dernier du groupe ! Mais les choses sont ainsi, je n'ai pas de regrets.

4 commentaires:

  1. Très bon récit de course, un régal à lire tant on est dans la course à tes côtés.
    Chapeau aux coureurs du SDC qui, globalement, on très bien manœuvré.
    En même temps, c'est pénible quand une équipe est sur-représentée. C'était le cas à la course à laquelle j'ai participé dimanche à Tullins, en Isère. Sur les 39 coureurs au départ de la course en ligne, 10 étaient du même club (l'ESSM)... Le récit de course est accessible par le lien en signature de ce message.

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  2. salut,

    Je t'avais écrit avant St Romain que tu n'as pas pu faire cause maladie je crois. Je suis le coureur venant d'Alsace mais originaire du lyonnais. (mes grands parents sont à Oingt et la route du Saule d'Oingt est aussi une de mes préférées, avec le lavoir, la carrière, la source...). J'avais fait 10 à St Romain et était satisfait de ma performance.
    Si je poste sur ton blog que je parcours régulièrement, c'est juste pour te faire qu'un mois après St Romain, j'apprenais au cours d'un controle de routine que j'allais devoir subir une opération à coeur ouvert (qui a eu lieu immédiatement après en mai).
    Je ne m'épancherai pas sur mon cas mais c'est juste que je souhaitais profiter du vecteur de communication qu'est ton blog pour faire savoir que les visites médicales que l'on passe sont totalement inadaptées à l'effort que nous fournissons, même à notre échelle de petit coureur.
    Quand on entend parler de décès lors d'épreuves on croit que cela n'arrive qu'aux autres mais désormais je le dis à tous : n'hésitez pas à voir un cardio de temps en temps.
    Salutations sportives.

    Franck - Coureur SC Munster

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  3. @Franck Pélissier : merci pour ton commentaire, qui montre que mon but (faire vivre les courses de l'intérieur, comme si on y était) est réussi. Effectivement, quand une équipe représente à elle seule 1/4 du peloton, et qu'en plus ce sont les coureurs les plus forts, ça fait du dégat derrière ... ils jouent avec les autres coureurs comme un chat joue avec une souris, avant de la croquer définitivement.

    Bon courage pour retrouver les derniers pourcentages de force/forme qui te manquent pour jouer les premiers rôles.

    @franck de munster : merci pour ton témoignage. je te confirme que pour ma part, le certificat médical m'est donné chaque année après un simple contrôle de ma taille, de mon poids et de ma tension ... aucun test d'effort n'est effectué. j'ai beau être jeune, une malformation cardiaque peut tout à fait me toucher.

    En tout cas, dis toi que mieux vaut l'avoir découverte à temps et devoir arrêter temporairement le vélo, que de finir dans une morgue à l'issue d'un effort trop intensif.

    Bon rétablissement à toi.

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  4. C'est vrai que les visites médicales pour l'obtention de la licence cycliste ne valent rien.
    A savoir toutefois : à 40 ans, pour obtenir le renouvellement de sa licence, un test à l'effort est obligatoire. Mais peut-être vaudrait-il mieux s'obliger à en faire un tous les 5 ans, par exemple, même si ce n'est pas obligatoire.

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