Bien que ne participant pas aux étapes du tour 2011, je vais vous livrer une présentation du parcours et ma vision du déroulement de la course.
L'acte 2 aura lieu le 17 juillet entre Issoire et Saint Flour, sur la distance de 208km via les cols du Pas de Peyrol, du Perthus et du Prat de Bouc. Je connais moins bien les routes de cette seconde étape que celles de l'acte 1, mon analyse sera donc moins fine.
La sortie d'Issoire promet beaucoup de stress et d'accrochages : les 3 premiers kilomètres se font sur une route "simple" (2 voies, une dans chaque sens), avec un bas-côté non goudronné bordé de gros blocs en béton et de platanes ... une petite margelle sépare la chaussée de ce dangereux bas-côté, je sens que certains vont prendre beaucoup (trop) de risques pour remonter des places. Par chance, il s'agit d'une très longue ligne droite permettant de voir les obstacles loin à l'avance, du moins si on est vigilant, lorsqu'on est sur le bas côté. Les 5 kilomètres suivants ne sont guerre mieux : il n'y aura plus les blocs de béton ni les platanes, le fossé sera directement au bord de la route, sauf à certains endroits où il y aura une glissière métallique de sécurité. Messieurs les coureurs, gare à la glissière : qui s'y frotte s'y pique ! La route est en faux plat montant, sur de longues coubes offrant une bonne visibilité sur les petits écarts entre les groupes.
Mon conseil : restez sages, ne prennez pas de risques inutiles car l'étape est longue et qu'il ne sert à rien de tomber au bout de 10km et faire les 200 suivants avec un cuissard déchiré, ce qui n'est pas très photogénique.
Après St germain lembron, on continue toujours sur la même route 10 kilomètres supplémentaires, avec cette fois une alternance de faux plat montants et descendants. Ces immenses lignes droites très roulantes devraient étirer les pelotons lançés à vive allure : il devrait être plus facile de remonter désormais car les groupes seront moins larges. Attention dans la traversée de Lempdes sur Allagnon : la route est étroite, il y a une zone de petits pavés de ville, des trottoirs bas donc peu visibles ...
Mon conseil : en cas de vent, la route étant complètement exposée, gare aux bordures !
Entre Lempes sur Allagnon et Massiac, on remonte le long d'un ruisseau : il s'agit toujours d'une route de 2 voies sans bas côté, en faux plat montant extrêmement roulant. Les routes sont moins rectilignes, sans être sinueuses pour autant, ce qui devrait fortement limiter le point de mire. Après Massiac, on tourne sur la droite et on grimpe sur un plateau : il me semble que la route est aux alentours de 6% les 2 premiers kilomètres (mes souvenirs datent de 2005, j'en ai parcouru des kilomètres depuis !) avant de retomber sur des routes en faux plat montant plus agréables. Je pense que la course va se décanter à cet endroit : les meilleurs atteindront cette première bosse après 1h15 de bataille entre gros rouleurs, et les premières pentes, bien que pas très difficiles, devraient tirer dans les jambes de deux qui se seront mis en sur-régime trop souvent.
Mon conseil : ravitaillez-vous en nourriture dans la ligne droite avant Massiac, vous serez parti depuis 1h30 ou 1h45, il faudra songer à manger car l'étape est encore très longue.
Une fois sur le plateau, de longues lignes droites en faux plat montant puis descendant jusqu'à Allanche vous attendent. Vous aurez en point de mire les différents petits groupes autour de vous, qui se seront formés dans cette première bosse. Entre Allanche et Ségur les villas, c'est le même topo : 2km de montée sur un plateau, du faux plat en ligne droite une fois en haut, puis un bon faux plat descendant pour rejoindre la vallée. Il est à noter qu'au passage vous franchirez le col de Montirargues (je me souviens y avoir remporté un sprint très houleux au GPM). Une nouvelle remontée de vallée, en faux plat entre Ségur les villas et Dienne, offrira un moment de répit avant d'attaquer la montée du Pas de Peyrol.
Mon conseil : tachez de limiter les dégâts dans les 2 ascensions afin de ne pas vous retrouver seul une fois sur les plateaux, sous peine de laisser beaucoup d'énergie sur ces longs faux plat.
La montée commence doucement les 4 premiers kilomètres. A partir d'ici, la route n'est pas très large : il y a certes 2 voies, mais ce sont 2 voies étroites, ce qui ne devrait pas poser de soucis car après plus de 2h de course les pelotons se seront bien morcelés. La pente s'accélère dès l'entrée dans Lavigerie : elle serpente un moment au milieu des arbres, puis lorsque les arbres s'effacent, le paysage nous permet de voir le Pas de Peyrol doit devant nous, ainsi que le puy Mary et toute la ligne de crête. Petit à petit, la pente s'adoucit. 500m avant le col d'Eylac, un premier coup de cul important sur 200m nous prépare aux pourcentages importants à venir.
100m après le panneau du col d'Eylac, la route fait une épingle à cheveux, et grimpe de manière très brutale. La route n'est pas très large a cet endroit, et nous nous trouvons entre deux falaises... la pente diminue petit à petit, mais reste tout de même importante jusqu'au col. La route est bien goudronnée, et les longues lignes droites nous permettent de voir la route au loin, jusqu'au col. Lors de mon sprint au GPM sur le Pas de Peyrol, cette fois il n'y avait pas eu de litige : la pente à 10% avait permis de faire un sacré ménage.
Mon conseil : profitez de la zone plus calme aux 2/3 de la montée pour vous ravitailler.
Après le Pas de Peyrol, la route descend un kilomètre puis remonte légèrement jusqu'au col de Redondet, avant de laisser place à une belle descente qui est un vrai régal : rapide, sans pièges, de longues courbes, quelques épingles ... mais un peu courte (environ 7km).
A noter : il y a une petite bosse à franchir dans Rudez, conservez votre gros plateau car elle ne dure pas longtemps et n'est pas difficile.
Après cette descente, on attaque directement la montée du col du Perthus : la route est étroite, sinueuse, et granuleuse (peut-être qu'ils profiteront du passage du Tour pour refaire le goudron). La pente y est assez rude, mais je ne dispose malheureusement pas du profil pour vous en dire plus. Je sais que la grimpée dure 5km aux alentours de 8% de moyenne, avec un passage proche des 10%. Accrochez-vous, ça risque de faire mal aux jambes ! La descente est du même genre : tout aussi pentue, tout aussi granuleuse, mais moins sinueuse.
Mon conseil : soyez vigilant et ne cherchez pas à vous y ravitailler, un faux plat plus loin vous permettra de le faire dans de bonnes conditions !
Au pied de la descente, quelques kilomètres en faux plat montant vous permettent de vous ravitailler et de récupérer un peu. La route sera très large, très très large, et après ce que vous viendrez de franchir une telle largeur ne devrait vous poser aucun problème pour doubler des coureurs ! Croyez-moi, personne ne vous gênera. A proximité d'un tunnel, à la fin de la zone en vert du milieu sur le graphique, la route tourne sur la gauche et grimpe pendant 3km sur une route large, rectiligne et bien goudronnée (vous n'aurez pas à faire le dernier kilomètre en jaune dans la station) avant de redescendre pendant 10km jusqu'à Murat. Ici aussi, la descente est aux alentours de 6% pendant 3 ou 4km jusqu'au tunnel, puis devient un long faux plat descendant.
Mon conseil : la montée est exposée au soleil, la descente risque d'être exposée au vent, et vous aurez plusieurs heures de selle dans les jambes ... veillez à vos provisions d'eau sous peine d'attraper des crampes en cas de chaleur !
La montée du Prat de Bouc est raide dès la sortie de Murat pendant un bon kilomètre, avant 2km en bon faux plat montant jusqu'à Albepierre, où la pente reprends (sévèrement) ses droits. La montée est large, ce qui permettra à ceux qui seront fatigués de zigzaguer dans la pente, et rectiligne ce qui donne l'impression de ne jamais arriver au bout de la longue ligne droite. La route étant bordée d'arbres, je pense que la chaleur ne devrait pas trop se ressentir.
Mon conseil : gérez votre montée, car il reste encore 50km casse pattes à couvrir, soit encore 1h20 à 1h40 d'efforts.
La descente est courte, 2 ou 3km, avant de remonter sur Paulhac. De là, jusqu'à Lavasterie, ce sera un long faux plat descendant en enfilade de courbes. Il faudra sans cesse pédaler, vous ne pourrez jamais vous y reposer car vous serez toujours en prise. Après Lavasterie, une descente permet de rejoindre Alleuze, ou 2km de montée vous attendent pour remonter sur le plateau après avoir traversé le bout du lac du barrage de Grandval. Une fois remonté sur le plateau, de nouveaux longs faux plat vous attendent jusqu'à l'arrivée en côte à Saint Flour, arrivée sur les hauteurs de la ville à l'issue d'un dernier kilomètre qui ne paie pas de mine quand on est frais, mais qui peut faire très mal si on est tétanisé après une longue étape.
Mon conseil : même si vous sentez que l'arrivée est proche, n'oubliez pas de vous ravitailler, la barre des 200km n'est jamais simple à passer quand on a pas l'habitude, et il serait dommage d'avoir une fringale dans les derniers kilomètres.
Très bel article Flo !
RépondreSupprimerEn ce qui concerne le Perthus : je te met un lien vers le profil http://www.climbbybike.com/profile/Col-du-Perthus_profile.jpg
C'est un col très cours, mais qui peu vraiment faire très mal aux jambes après plus d'une centaine de bornes...
La descente n'ai pas a négliger : s'il pleut je crains une véritable hécatombe.
Pour les routes (je n'ai pour l'instant fréquenté que la vallée au pied du Perthus et du Pas de Peyrol) l'hiver a bien fait son travail : des trous, des bosses. Mais bon d'ici juillet crois moi, elles seront comme neuves !
Bonsoir,
RépondreSupprimerAllez, faut il encore faire un commentaire? Si je participais à cette étape, je n'arriverais même plus à tapper sur le clavier, je n'existerais plus. Quand je vois 50 km en 1h20, çà me laisse rêveur...
Je conseille donc à certains pros qui n'auront pas le temps de faire de recos de lire cet article, il est fait pour eux.
On espère donc un compte rendu de ceux qui la feront et faire ainsi un comparatif.
Bon courage à ceux qui y participeront, mon esprit sera avec eux!
Guy
Bonjour
RépondreSupprimerExcellent reportage! Un connaisseur.
Je suis Cantalou d'origine et j'adore ces routes que je parcours régulièrement l'été, dés le printemps j'irai faire des photos de cette magnifique étape que je commenterais sur mon petit blog.
Cordialement
Merci pour cette belle présentation. Comme pour l'acte 1, je vais m'inspirer de tes écrits pour me préparer. Ça me servira le jour J !
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