jeudi 30 juillet 2015

Mont Ventoux par Malaucène, la troisième

Ce matin, j'ai retrouvé Nicolas au même endroit que dimanche pour effectuer le même parcours dans l'autre sens : Bédoin, col de la Madeleine, Malaucène, Mont Ventoux, chalet Reynard puis retour au départ à Bédoin. Par un curieux hasard, il n'y aura que 6 secondes et 10m de différence entre mes temps sur la boucle faite dans chacun des deux sens.




Pour cette troisième montée de la semaine du géant de provence, il était symbolique d'emprunter la 3ème route menant au sommet, celle de Malaucène. J'ai déjà gravi 5 fois ce mont par Bédoin, 1 fois par Sault, il ne me manquait donc que cette troisième face.




On a commencé par rejoindre Malaucène via le col de la Madeleine. Depuis Bédoin, la route est une succession de creux et de bosses pendant 7 kilomètres sur une route pas très large et sinueuse. Le décor y est sympa, on passe devant de la terre rouge, dans des portions boisées et d'autres plus rocailleuses. Ca change continuellement, on n'y éprouve pas de lassitude. L'approche de Malaucène se fait ensuite sur une route plus large, plate et rectiligne permettant de récupérer avant d'attaquer l'énorme morceau de la sortie.




Le Ventoux côté Malaucène, c'est un gros morceau. Il est à peine plus facile que côté Bédoin, le dénivelé et la longueur étant quasiment identiques. La différence vient principalement de la répartition de l'ascension. Par Bédoin, on a (grossièrement) un premier quart facile, une moitié difficile puis un dernier quart moins difficile (sauf quand le vent souffle très fort). Par Malaucène, la montée commence directement et le "quart facile" est dispersé tout au long de la montée afin d'offrir des paliers de récupération.




Comme à mon habitude, j'ai géré l'ascension de manière régulière. Un passage cependant m'a fait particulièrement mal : à mi-pente, trois kilomètres consécutifs présentent des pentes respectives de 12%, 11% et 11%. Mon sourire s'est évaporé pendant ce passage, mais il est revenu quand la pente s'est radoucie ... puis a repris encore un peu plus de vigueur quand le sommet s'est retrouvé sous nos yeux, ou plutôt juste au dessus de nos têtes. Les bornes kilométriques ayant disparues dans les derniers kilomètres, j'ai maintenu un effort constant ne sachant pas exactement la distance restant avant le point le plus haut du parcours.




Après 1h37 d'efforts, nous avons atteint le sommet. Il faisait frais, le soleil étant caché par les nuages et un léger vent soufflant volontairement pour abaisser la température ressentie. On a fait quelques photos supplémentaires, avant de se quitter : je voulais rentrer directement sur Bédoin tandis qu'il préférait descendre sur Malaucène pour rejoindre son logement. Après son départ, j'ai procédé à une autre série de photos avec un autre Nicolas, avec qui je suis également en contact via les réseaux sociaux, qu'on a rattrapé à 300 ou 400 mètres du sommet.



La descente sur Bédoin a été rapide mais tendue. Cette face est une autoroute à cyclistes. C'est un flot continu de vélos, parfois à trois ou quatre de front, parfois en train de zigzaguer dans la pente, parfois en train de rouler à côté de leur cycliste à pieds. Ajoutez à cela des voitures qui doublent les cyclistes qui zigzaguent, une route pas très large, et vous obtiendrez une descente sous tension.



Je suis content de ma sortie. J'ai enfin pu grimper cette troisième face qui manquait à mon tableau de chasse. C'est d'autant plus intéressant de l'avoir grimpé car je compte m'attaquer au défi des cinglés du Ventoux (grimper les 3 faces la même journée), donc j'ai pu prendre des repères et un peu d'expérience. Il est à noter qu'aucun cycliste ne nous a doublé lors de l'ascension, je reste donc sur 2 ascensions consécutives sans me faire doubler. J'hésite désormais à y retourner ;-)

Consultez notre parcours.

mardi 28 juillet 2015

Mont Ventoux en semi-nocturne

Mardi soir, j'ai grimpé le Mont Ventoux pour voir le soleil se coucher depuis les hauteurs. Le gros vent qui soufflait dans la matinée est tombé en plaine dans l'après-midi, cependant il sera toujours bien présent en haut et freinera considérablement ma progression.



Je suis parti à 20h15 de Bédoin et ai attaqué directement la montée. Mon objectif était d'être vers 21h15 au chalet Reynard (à la sortie de la forêt) puis d'observer le soleil descendre au fur et à mesure de ma montée dans la partie lunaire menant jusqu'au sommet. J'ai effectué la première partie jusqu'au virage de Saint-Estève sans soucis. Il est à noter que la route étant déserte, j'ai mieux pu voir à quel point cette première partie est irrégulière : la pente y est présentée comme douce (3,9% en moyenne) mais en réalité il s'agit d'une succession de zones plus pentues et de replats. J'ai géré mon effort : en lissant ma puissance de l'ascension de dimanche matin, j'ai vu qu'en visant une montée autour de 220w (contre 215w en moyenne dimanche matin) ça devrait passer.



Au virage de Saint-Estève, là où la pente devient plus importante et où les replats disparaissent, une odeur désagréable de freins d'auto flottait dans l'air dans les premiers virages. Je connais l'odeur des freins de vélo puisque je la respire régulièrement sur les courses, mais c'était la première fois que je sentais autant celle des voitures.



Seul dans la foret, j'y ai entendu et vu des choses que peu de cyclistes observent. J'entendais régulièrement des bruits d'animaux autour de moi, parfois je voyais des buissons bouger. Après le passage des touristes, la nature reprend ses droits. En cours d'ascension, j'ai observé 3 sangliers à découvert le long de la route. En me sentant arriver, l'adulte a pris la poudre d'escampette laissant sur place 2 marcassins. C'était la première fois que j'en voyais, ça a la taille d'un gros chiot tout noir. Un peu plus loin, deux dames ont stoppé leur voiture sur le bas côté et m'ont encouragé. Enfin, dernier détail sur la partie boisée, j'ai découvert sur le bord de la route un panneau indiquant "Cèdre de 1864", panneau que je n'avais jamais vu jusqu'à présent.



Au chalet Reynard, je suis arrivé avec un peu de retard pour le rendez-vous avec le coucher de soleil. Celui-ci était déjà passé de l'autre côté de l'horizon, mais laissait derrière-lui un beau voile orangé dans le ciel. La vue était magnifique : les lumières des villages alentour scintillaient dans la pénombre. Le Rhône se distinguait facilement grâce aux reflets orangé, comme si une portion de terre était en feu. L'obscurité a tiré doucement son rideau pour m'envelopper.



Le vent, bien présent une fois à découvert dans la rocaille qui donne un aspect lunaire au mont, m'a obligé à lutter jusqu'au sommet comme un damné. Les encouragement de ma compagne, dans la voiture suiveuse, m'étaient aussi utiles que ses phares qui éclairaient la route. Mes yeux s'adaptaient à l'obscurité mais une aide lumineuse n'est jamais superflue pour mieux repérer les cailloux ayant roulé sur le bitume. J'ai atteint le sommet dans un dernier effort, un dernier tour de pédalier bien appuyé dans une pente plus raide dans les derniers hectomètres.



J'ai explosé mon record (et mon objectif) de puissance : 239w sur 1h35 (contre 214w sur 1h35 dimanche). Le temps d'ascension est identique (à 13 secondes près) mais le vent m'a joué un sale tour et m'a forcé à une débauche d'énergie nettement plus importante. Si la puissance a été bien mesurée (et bien étalonnée), ces valeurs me laissent penser que la suite de la saison peut-être assez intéressante.



La descente a été faite en voiture, la nuit ayant pris ses quartiers et n'ayant pas pris dans mes valises mon équipement spécifique. Aucun cycliste ne montait à 22h40 à Bédoin, j'en déduis que j'ai été le dernier à atteindre le sommet par ce côté aujourd'hui (a moins de grimper en moins d'1h20 !). C'était la première fois que je grimpais le mont chauve sans doubler ni me faire doubler par un cycliste. Il n'y avait pas de voitures ni de motos non plus, j'avais la route pour moi tout seul (ou presque). C'est une super expérience, que je recommande ... pensez juste à partir un peu plus tôt que moi (ou à grimper plus vite) pour mieux voir le soleil se coucher à l'horizon.



Consultez mon parcours.

dimanche 26 juillet 2015

Un ventoux matinal

Ce dimanche matin, j'ai effectué une sortie sur les pentes du célèbre Mont Ventoux. Ayant passé la nuit au centre de Bédoin, à quelques tours de roue du panneau du "kilomètre 0" de l'ascension, l'échauffement a été succin. Il est à noter que, par un curieux hasard, je grimpe le Mont Ventoux uniquement les années impaires : 2009 (2 fois), 2013 (2 fois) et 2015 ...

En attendant quelques minutes Nicolas, cycliste parisien en vacances dans le coin avec qui je suis régulièrement en contact via les réseaux sociaux, j'ai découvert que la route allait être fermée à la circulation car un semi-marathon avait lieux. Leur parcours était le même que le notre : les 21 kilomètres séparant Bédoin du sommet du Ventoux. Une fois ensemble, la conversation a pu démarrer dès les premiers coups de pédale puis se poursuivre sans difficulté dans les premiers kilomètres plutôt roulants menant à Saint-Estève.


Les choses sérieuses ont débutées au virage de Saint-Estève : la route s'élève constamment entre 8 et 11%, sans replat pendant 9 kilomètres. J'ai bien tenté de contrôler la débauche d'énergie au début, mais j'ai rapidement compris qu'il me serait impossible de maintenir une puissance autour de 210w (la cible que je voulais atteindre) : avec mon braquet de 39x28, je me serais retrouvé à une cadence bien trop basse. J'ai donc mis de côté ma cible et j'ai géré mon effort du mieux possible, en restant bien régulier. La pente n'a pas affecté notre conversation, qu'on a quand même pu tenir de manière cohérente et sans hachure, ce qui est signe d'une bonne oxygénation et d'un rythme cardiaque pas trop élevé. On a rattrapé des cyclistes, d'autres nous ont doublés. Certains se sont joints à nos conversations quelques minutes avant de reprendre leur propre rythme de croisière.


On s'est fait doubler dans la partie raide par un cycliste hollandais grand gabarit qu'on avait doublé dans la partie roulante ... et qu'on re-doublera dans la partie moins difficile après le Chalet Reynard. Avec son gabarit de rouleur, la logique aurait plutôt voulu qu'il nous double dans les parties les plus roulantes et qu'on le double dans la partie raide ... mais en cyclisme il ne faut pas toujours se fier aux apparences. En revanche, il y a des maillots sur lesquels on peut plus facilement se baser : le porteur d'un maillot du Marathon des Dolomites est souvent plutôt bon grimpeur, ce qui s'est encore vérifié à proximité du sommet. C'est également valable pour des maillots de l'Alpen Brevet ou du Tour du Mont Blanc, mais on n'en a pas vu lors de notre ascension.


Après le chalet Reynard, atteint en une heure environ, j'ai commencé doucement à piocher. La pente étant moins raide, j'ai d'abord pris la roue de mon compagnon du jour au lieu de rester côte à côte (ce qui est plus facile pour discuter, surtout quand la route est fermée donc qu'on ne gêne personne). Dans les trois derniers kilomètres, qui semblent une éternité dans un paysage lunaire offrant une vue parfaite sur un sommet qui ne semble jamais s'approcher malgré les tours de roue, j'ai commencé à faiblir plus sérieusement. Nicolas, dans un style plus aérien que moi, se retournait régulièrement pour voir où j'en étais et veillait à ne pas me distancer. Je regardais les inscriptions au sol et me motivais en changeant régulièrement de prénom : les "Allez Jérem", "Forza Iban", "Kom aan Geert", "Courage Katy", "Bravo Marion" m'encourageaient quand même bien plus que les bornes kilométriques disposées le long de la route. D'ailleurs, ces bornes sont parfois décourageantes, les kilomètres semblant en durer quatre.


Au sommet, atteint en 1h35 (pour les amateurs de chiffres : 146bpm et 215w en moyenne), on a procédé à la traditionnelle photo souvenir. C'est une sorte de rituel, les cyclistes font presque la queue pour poser devant le panneau sommital. Ce rituel est moins dégradant que certains qui déposent des objets sur la stèle Tom Simpson : c'est bien gentil de déposer son bidon "en hommage", mais au moindre coup de vent (ce qui est fréquent au col des Tempêtes) on se retrouve avec des morceaux de plastique qui s'éparpillent de partout ... j'espère que dans 100 ans (je prévois large) personne ne viendra "me rendre hommage" en déposant des déchets polluants. Dans ce domaine d'ailleurs, tout au long de la montée, on a pu observer régulièrement des emballages de gels énergétiques ... ces gens, chez eux quand ils ont terminé leur danette, la jettent-ils par terre dans leur salon ?

Après avoir enfilé un coupe vent, on a pu profiter de la descente. Une descente tranquille à deux exception près. D'une part une voiture qui roulait "à l'anglaise" (pleine gauche, le long de la bande blanche) et qui m'a foncé droit dessus alors qu'il n'y avait personne, m'obligeant à passer sur la fine partie de goudron entre la bande blanche et les cailloux. D'autre part, cette @@@@@ de joint du corps de roue libre sur les Ksyrium qui m'a lâché pour la troisième fois en 6 ans. C'est un problème courant sur ce modèle, qui provoque un sifflement particulièrement désagréable. Je crois que c'est la fois de trop et que ces roues vivent leurs dernières sorties.

En bas, à Malaucène, on a poursuivi notre route en commun quelques kilomètres avant que nos chemins ne se séparent. Nicolas semblait encore frais, en tout cas nettement plus frais que moi (ou nettement plus pressé de rentrer). On s'est séparé au pied du col de la Madeleine, lui a poursuivi la descente tandis que je me suis attaqué à ce petit col pas bien méchant. Je l'ai passé sans trop de soucis et ai regagné Bedoin rapidement.

Pour information, le vainqueur du semi-marathon n'a mis que 2 minutes de plus que nous. Il est allé aussi vite, sur le même parcours, sans roues ... chapeau !

Consultez notre parcours.

jeudi 23 juillet 2015

Monts d'Or, j'adore !

Jeudi soir, j'ai effectué une sortie dans les Monts d'Or en compagnie de Julien. Si les sorties de mardi soir et de mercredi matin m'avaient mis de gros doutes sur mon état physique, celle de ce jeudi soir m'a rassuré.

L'échauffement s'est fait dans la montée du Mont Thou via Saint-Romain (5,4km à 6,1%). Dès les premiers coups de pédale, je me suis senti bien. J'ai haussé le ton petit à petit dans la montée pour voir jusqu'où répondaient mes jambes et mon coeur. Le résultat m'a agréablement surpris, voire même étonné : j'ai commencé par me demander si le capteur de puissance ne sur-estimait pas mon effort ... mais la vitesse, la vitesse ascensionnelle et mon rythme cardiaque collaient plutôt bien avec ma puissance.


Après une descente permettant de récupérer, on a emprunté la course de côte de Limonest. J'ai attaqué le pied à 260w, une valeur que je sais être capable de tenir du pied au sommet et qui me permet de grimper en 8'30" habituellement. J'ai effectué le premier tiers de l'ascension en tête, Julien m'a relayé dans le deuxième tiers, avant que je hausse le ton dans la partie finale. 8'40" d'ascension au final pour une moyenne de 265w, le vent défavorable et deux kilos pris pendant mon séjour belge m'ayant donc fait perdre une poignée de secondes. Le temps n'est pas exceptionnel mais m'a rassuré sur ma condition car je pensais être plus mal en point.

La descente sur Poleymieux m'a offert deux visages : la première partie dans les bois a été très propre et rapide, j'y ai enchaîné les courbes avec une belle fluidité et en parfaite sécurité. La seconde partie s'est faite derrière voiture et m'a remis dans mes vieux démons : un freinage mal maitrisé, une roue arrière qui dérape un peu et me voila à descendre comme un caillou prudent mais peu efficace.

Pour rentrer à la maison, une dernière ascension nous attendait. La montée de la Croix Vitaise a été faite au train, j'ai simplement accéléré dans les derniers hectomètres mais sans but précis. La descente de la madone de Couzon, que je n'aime déjà pas quand je suis en confiance, ne m'a pas rassuré. J'ai assuré l'essentiel : rentrer en bonne santé chez moi.

La sortie n'a duré qu'une heure mais m'a en partie rassuré. Je suis loin de ma meilleure condition mais je ne suis pas aussi mal en point que je le pensais. Le retour progressif et régulier sur selle devrait faciliter mon retour en forme.

Consultez notre parcours.

mercredi 22 juillet 2015

Des étangs pas très rafraichissants

Mercredi, j'ai chevauché mon vélo le matin plutôt qu'en fin de journée pour bénéficier d'une température plus douce. Malgré cela, il faisait quand même chaud dès 9 heures du matin, le thermomètre m'affichant déjà 26°. Avec un entraînement la veille au soir et le suivant prévu le lendemain soir, il serait intéressant de connaitre les impacts que ça peut avoir si c'était répété toute la semaine : je me retrouverais avec des périodes de récupération vraiment courtes (une nuit de sommeil) puis d'autres d'une trentaine d'heures.


J'ai commencé par sortir de l'agglomération lyonnaise avant de m'enfoncer dans la campagne environnante. C'est fou comme la partie urbanisée se développe vite : habitations, commerces, entrepôts et industries poussent comme des champignons d'année en année ... l'infrastructure routière suit le mouvement et s'adapte rapidement aux nouveaux besoins. Bon, l'infrastructure routière s'adapte aux nouveaux besoins mais oublie bien souvent les cyclistes. En 10 ans de vélo, j'ai vu des bâtiments se construire, d'autres s’agrandir et certains se faire détruire. En revanche, une fois sorti de l'agglomération, en 10 ans rien n'a changé : les habitations ne bougent pas, les commerces ne fleurissent pas, les champs restent des champs et ne se transforment pas en lotissements. Il y a une zone qui semble avancer se bétonner sur le gros plateau et l'autre sur le petit ... et le pédalier doit être un compact 34/50. Le contraste est vraiment frappant.


J'ai effectué un tour entre les étangs et les bois. La Dombes et un coin très sympa, très roulant ce qui me convenait bien pour une reprise. C'est également un endroit apaisant, les oiseaux nagent (les chanceux, ils se baignent toute la journée) sans faire de bruit, c'est vert et l'humain s'y fait tout petit. Physiquement, j'étais dans le dur : même sans grosse chaleur j'avais du mal. Au bout de deux heures, j'étais cuit. Voila deux mois que je n'ai presque plus le temps de m'entraîner, mon niveau a baissé de 30%. Ca devrait revenir progressivement mais ça me met le doute sur mon approche de la suite de la saison, sur ma manière d'aborder les 24 heures du mans, la saison de chrono puis celle de cyclocross.


J'ai déversé de chaudes gouttes de sueur sur des routes qui me rendaient le prix de mon effort en m'offrant de beaux paysages. J'étais dans le dur sur la fin, 2h15 c'était un peu long surtout que j'avais mal récupéré de la sortie de la veille.


Consultez mon parcours.

mardi 21 juillet 2015

Sortie sous la canicule lyonnaise

De retour dans la région lyonnaise, j'ai retrouvé sans trop de joie la canicule. Finalement, quitte à devoir rester enfermé à l'intérieur et à rouler dans des conditions pas terribles, je préférais les 20° et la bruine quotidienne que j'avais en Belgique depuis 2 semaines. Quand même la nuit la température ne passe pas en dessous des 25° et qu'à 10h il fait déjà 30°, ce n'est pas agréable ni pour dormir, ni pour travailler, ni pour rouler.

En fin d'après-midi, j'ai retrouvé Julien avec qui je suis allé rouler. J'hésitais entre rouler à l'ombre dans les Monts d'Or pour avoir de la fraicheur, ou rouler sur du plat pour générer du vent relatif donc de la fraicheur (elle aussi relative) ... mais au vu la température à l'ombre, c'est la seconde option qui a été retenue.

On a roulé sur les quais de Saône quelques kilomètres, l'occasion de reprendre mes marques avec le dérailleur électrique et avec le SRM. Dans les premiers kilomètres, je trouvais les valeurs anormalement basses mais j'ai mis ça sur le compte de la dérive liée à la température entre l'intérieur de mon habitation et l'extérieur. Les valeurs ayant été farfelues toute la sortie, la température élevée n'explique pas tout ... je sens poindre une 3ème casse en 14 mois, la 2ème panne en 5 mois. Pour une marque qui revendique une précision bien meilleure que ses concurrents, il serait bien que la fiabilité du matériel soit au rendez-vous !


Par chance, si les valeurs de puissance sont farfelues, ça n'empêche pas de pédaler et de prendre du plaisir. On est allé faire quelques tours de roue dans le Beaujolais, une brève incursion pour admirer le paysage. Le ciel étant bleu, la visibilité était parfaite. On s'est régalé.


A Charnay on a pris de l'eau tempérée. Elle n'était pas fraiche, mais c'est mieux pour l'estomac. C'était surtout mieux que l'eau bouillante de nos bidons. Avec de l'eau pétillante, ça aurait pu faire un jacuzzi pour fourmi !


Dans la descente pour Lachassagne, un énorme trou n'était pas signalé dans une zone de travaux. Les travaux étaient signalés en amont, mais aucun engin ni aucun panneau ne bloquait l'accès au trou. En vélo ou en voiture, celui qui y met la roue la laisse plantée et y abime son véhicule. Comme je descendais prudemment et que personne n'arrivait en face, ça n'a pas posé de soucis.

Le retour via les quais de Saône a été rapide. On a appuyé fort sur les pédales, on a pris de longs relais ... qui m'ont par moment mis dans le dur. Je me suis donné à fond jusqu'à Saint Germain. J'ai lancé un sprint à la demande de Julien, roulant à fond jusqu'à une centaine de mètres du panneau. Quand il a accéléré, j'ai coupé mon effort, les muscles tétanisés par la violence de l'effort accompli. Quand on est lanceur, on comprend mieux les images qu'on voit à la télé sur le Tour de France (et autres courses professionnelles) avec un équipier qui s'écarte d'un coup et semble presque s'arrêter sur le bord de la route.

On est rentré tranquillement. La température était en train de baisser et il devenait plus agréable de pédaler.

dimanche 12 juillet 2015

Sortie flahute : pluie, vent et pavés

Dimanche, j'ai effectué une sortie de flahute : la journée a été marquée par le vent et la pluie, agrémentée de quelques secteurs pavés humides. J'ai repéré à l'avance un parcours de 75 kilomètres que j'ai tracé puis chargé dans mon compteur.


Les 10 premiers kilomètres ont été faits sur le ravel (voie verte) reliant Nivelles à Genappe. L'ex-voie de chemin de fer a été goudronnée il y a quelques années, le goudron est dans un parfait état puisque aucune voiture ni aucun salage corrosif n'est venu l'endommager. Bon, le premier kilomètre du ravel est assez flippant : on traverse la prison de Nivelles puis un squat dans une gare désaffectée. Ce premier kilomètre ne donne pas envie de flâner mais est vite oublié : on se laisse ensuite bercer dans un écrin de verdure, d'un calme et d'une tranquillité étonnante, sur un véritable billard. Comme on est sur une ancienne ligne de train, la voie verte est plane et ne coupe que rarement des routes. Celles-ci passent généralement dessus ou dessous, les voitures ne croisaient pas les trains donc n'entravent pas le trajet des cyclistes.


A Genappe, à la sortie du ravel, je suis tombé sur une route pavée et une ligne de sprint fraichement tracée ... en bas d'une légère descente. Sprinter en légère descente pavée, ces belges sont fous ! Un piéton m'a interpellé pour me demander si j'avais participé à l'épreuve de la veille : c'était l'équivalent d'une course Elite (1ère catégorie FFC), j'y aurais été ridicule donc je m'étais abstenu du déplacement. J'ai poursuivi ma route en direction de Wavre et de Waterloo, sur les traces des soldats prussiens et des soldats français les poursuivant : la distance parcourue par les soldats en quelques heures est absolument hallucinante. Les vallons se sont enchaînés rapidement, montées et descentes se ressemblant : courtes et raides. Une différence cependant : seules les montées me faisaient mal aux jambes, les descentes étant bien plus agréables.


J'ai rejoint Waterloo et Mont Saint-Jean, le haut des positions anglaises, sous la pluie. A chaque fois que je suis passé à Waterloo à vélo, je me suis pris de la pluie sur le casque et du vent dans le nez. Je vais finir par croire que ce terrain est hostile pour les français. A côté de la ferme fortifiée, point clé de la bataille, se dresse désormais un Mc Donald. J'ai imaginé les soldats mangeant un happy-meal pour reprendre des forces entre deux assauts, ça a mis un peu de soleil dans mon esprit pour remplacer la grisaille perçue par mes yeux.


J'ai poursuivi ma route en direction de Bois-Seigneur-Isaac puis de Ittre. Au passage, j'ai roulé sur une énième route pavée, de beaux pavés bien glissants. J'ai hésité un moment entre le bas-côté et le haut du pavé, mais m'en suis tenu au centre de la chaussée que j'ai jugé moins risqué. Les pavés ont fini par disparaitre sous une épaisse couche de terre. Lors de ma toute première sortie belge, il y a un an et demi, j'avais été surpris par ces routes qui se transforment en chemin de terre ... j'en ai eu à chacune de mes sorties, je m'y suis habitué désormais.


En retrouvant du bitume (après un nouveau passage sur pavés), j'ai rencontré un cycliste local. C'est un vététiste de bon niveau qui se remet en forme après 7 mois d'arrêt suite à une grave blessure au genou. On a sympathisé et discuté : sous la pluie et dans le vent, c'est plus sympa de rouler à deux que seul. On a roulé une bonne heure ensemble, j'ai quitté mon parcours prévu pour le suivre sur le parcours que lui avait tracé. En discutant, il m'a indiqué que sur les routes belges il avait l'habitude de crever tous les 250 kilomètres ... avec ma moyenne d'une crevaison tous les 8000 kilomètres sur les 4 dernières années, je l'ai laissé rêveur. Il faut dire qu'il utilise des boyaux y compris à l'entraînement, tandis que j'utilise des pneus orientés vers la résistance plutôt que vers le rendement. Autre détail, il roulait avec des plateaux ovales sur son vélo de route ... mais avec des plateaux ronds sur son VTT. Notre discussion sur le matériel a été fort intéressante, les vélos prévus pour les chemins étant souvent en avance dans l'utilisation de certaines technologies (tubeless, freins à disques, pédalier compact et désormais mono-plateau, ...).


Je suis rentré après avoir effectué les 10 derniers kilomètres seul avec le vent de 3/4 face. La pluie me fouettait les jambes et les bras, j'ai lutté avec vigueur jusque dans les 3 derniers kilomètres où mes forces ont commencé à faiblir. Les 24 heures du Mans auront lieu dans un mois et je n'ai pas eu le temps de m'entraîner comme je l'aurais aimé. Je vais manquer cruellement d'habitude dans l'enchaînement des heures de selle, mon endurance naturelle et mon expérience ne devraient pas suffire et je pense que je vais sévèrement subir l'épreuve. Au vu de ce qui m'attend dans les 15 jours à venir, la tendance ne devrait pourtant pas s'inverser dans le bon sens.

Consultez mon parcours.