"C'est en forgeant que l'on devient forgeron, il en va de même pour toute autre discipline" a écrit Aristote dans son livre sur la justice et la vertu. J'ai appliqué ce sage principe : si c'est en grimpant que l'on devient grimpeur, alors il me faut aller affronter la gravité.
Hier soir j'ai eu envie de tenter un défi que j'avais échoué il y a 2 ans : grimper chacune des faces principales des Monts d'Or. A l'époque, je m'étais prévu 8 ascensions pour 2800m de dénivelé, mais je n'avais pu aller au bout en raison d'une sévère insolation. Je m'étais arrêté à 6 ascensions et 2200m de dénivelé. Un score facile à battre.
Pour ma tentative cette année, j'ai voulu frapper un grand coup à 25 jours du départ du Tour : je voulais passer les 4000m de dénivelé. Ma sortie la plus relevée cette année tournait autour des 3000m, ce qui est bien trop peu à mon goût.
Après deux nuits à bosser jusqu'au petit matin, les conditions météo ont commencé par me décourager. 10°, un gros vent, des nuages gris ... j'ai hésité longuement à me recoucher et à repousser ma tentative à une autre fois. Mais je me suis raisonné : quand il faut y aller, il faut y aller ! Sur le Tour il faudra faire l'étape, je ne pourrai pas attendre des conditions plus favorables.
Les montées se sont bien passées. J'ai géré mes efforts et mon alimentation / hydratation comme un métronome. Manger, boire et tourner les jambes : telles étaient mes seules préoccupations. J'avais de bonnes sensations et une grosse motivation, malgré des conditions météo pas marrantes du tout. Je portais une tenue hivernale, qui était à peine suffisante pour les descentes mais trop chaude pour les montées. J'ai rarement autant utilisé le zip de mon maillot ! Grand ouvert dans les montées, complètement fermé dans les descentes.
Au cours de la 3ème ou 4ème montée, j'ai vécu un moment incroyable : un bébé écureuil est venu jouer avec moi. Il courait sur une rambarde en rondins de bois le long de la route. Comme il allait plus vite que moi, il m'attendait régulièrement, se retournait pour me regarder et dès que j'arrivais à son niveau il reprenait sa course en avant. C'était magique, ça a duré plus d'un kilomètre, jusqu'à l'arrêt de la rambarde. Un kilomètre qui a renforcé encore un peu plus mon amour pour le vélo et les rencontres que ce sport me permet de faire.
J'ai réparti la difficulté tout au long de la journée. Pas question de commencer par les fortes pentes et de finir par les montées les plus faciles. J'avoue avoir bien mieux passé le passage à 25% du 30ème kilomètre que celui à 16% du 180ème, mais je ne me suis jamais désuni. Quand j'ai franchi la barre des 4000m, celle que je souhaitais atteindre initialement, je me sentais bien donc j'ai tenté d'atteindre les 5000m. Ces 1000m supplémentaires, je les ai franchis sans piocher dans mes réserves. Tout au train, sans m'affoler dans les passages les plus pentus.
185km et 5000m de dénivelé : j'ai fait l'équivalent de la Marmotte ! Et je me sens bien, je me sens fatigué mais je ne suis pas épuisé. Pendant que je roulais, je pensais aux différentes confréries : le Ventoux a ses cinglés (voir leur site), le Soulor a ses barons (voir leur site), le Grand Colombier à ses fêlés (voir leur site) ... les Monts d'Or mériteraient d'avoir ses Conquistad'Or !
Bilan de la journée : une sacré partie de manivelles, confirmant que je retrouvais un coup de pédale intéressant quand ça grimpe. Au delà de l'aspect sportif de la sortie, ça m'a permis d'allumer un voyant vert supplémentaire en vue du Tour, ce qui est important psychologiquement dans cette dernière ligne droite de préparation. Je dois continuer à m'améliorer, mais les bases sont la. C'est rassurant.
Consultez mon parcours.
Vous pouvez consulter ici l'ensemble des articles consacrés au Tour de Fête.
Salut Florent,
RépondreSupprimerQuelle sortie de fou !!!!!!!!!!!!
Chapeau pour ces 5000m dans les Monts d'Or.
Damien
Bonjour et bravo,
RépondreSupprimerMais par où passes tu pour enchainer 8 montées ? Personnellement, j'en vois 5. Tu as fait plusieurs fois les mêmes versants ?
@damien : merci.
RépondreSupprimer@anonyme : non, je n'ai jamais fait 2 fois la même montée ! Il y a parfois des morceaux communs (par exemple entre Curis et Poleymieux, où la route se sépare). Il y a 3 montées possibles par le nord (côté poleymieux), 3 montées par l'est (couzon et st romain), 2 par l'ouest (chasselay et lissieu), et 4 par le sud (st cyr et st didier). Mais toujours via des routes différentes.
Bonsoir
RépondreSupprimerEt bien en voila une sortie héroïque.12 fois le verdun c'est plus que joli et surement une bonne prepa pour ce tour de FRANCE.
Bonne continuation dans ta préparation et bon tour.?
Salut,
RépondreSupprimerMerci pour ton message et ton soutien.
Je pense que le mot héroïque est un peu fort, c'était une belle sortie mais je n'ai pas l'étoffe d'un héros ;-)
Florent
Salut,
RépondreSupprimerça c'est la sortie de l'année niveau difficulté, nul doute que ce fut une excellente préparation à tes vacances... Bravo !
Où te ravitailles-tu en eau au Mt d'Or ?
Je vois une fontaine en bas de Poleymieux mais sinon j'avoue que je serais bien incapable d'en citer d'autres précisément alors que je parcours très souvent ces routes...(il doit y avoir quelque chose vers l'église de Limonest aussi)
Salut Bastien,
RépondreSupprimerComme j'habite dans les Monts d'Or, un rapide passage chez moi me permet de me ravitailler.
Sinon, il existe en effet plusieurs points d'eau publics :
- a Limonest, le long de l'église, il y a des toilettes publiques
- A St cyr, sur la place du marché (terminus du bus 20), il y a des toilettes publiques
- A Curis, sur la place du jeu de boule (au feu après avoir passé la cuvette quand on monte d'Albigny vers Poleymieux) il y a une borne d'eau
- A Couzon, il y a des toilettes public a côté de La Poste
Je pense qu'il en existe d'autres, de mémoire il y a aussi des toilettes publiques à proximité de l'église de St didier. Tu peux également utiliser les cimetières, tous les villages du coin en ont un.
Florent