dimanche 18 août 2024

Verticale du Thou - cols-cyclisme.com

Fin août 2023, j’ai participé à la deuxième édition de la « Verticale du Thou - cols-cyclisme.com », une épreuve organisée par l’ECOV que je sponsorise. J’avais soutenu la première édition en 2022, en la sponsorisant via mon site cols-cyclisme.com, mais n’avais pas pu participer à l’épreuve à cause d’une blessure à la cuisse. J'ai de nouveau sponsorisé la deuxième édition en 2023 et je sponsorise de nouveau l'épreuve pour la troisième édition en 2024, qui aura lieu dans une semaine.

J'ai donc participé à l'épreuve fin août 2023. Cela faisait 1771 jours que je n’avais pas pris le départ d’une compétition. La dernière c’était le gentleman de Saint André d’Huiriat le 21 octobre 2018, si l’on exclu le « Paris Nice Challenge » auquel j’ai pris part en mars 2019, avec un dossard et un classement basé sur le temps cumulé de quelques ascensions, mais que je ne considère pas réellement comme une compétition.


J’ai pris le départ sans prétentions, mon but étant simplement de participer. Au cours des semaines précédent le jour J, j'ai effectué 2 reconnaissances du parcours qui m'ont servi pour calibrer mon effort. Je n'avais plus fait de compétition depuis longtemps et ça faisait aussi très longtemps que je n'avais pas fait d'effort à fond. Je n'avais plus trop de repères pour savoir quelle puissance j'étais capable de tenir sur cet effort.


Un mois avant l'épreuve, la première reconnaissance m'a permis de découvrir le parcours sans objectif. Je voulais surtout regarder la première partie, très raide, que je n'emprunte jamais. Et je voulais également tester mon parcours d'échauffement, pour voir s'il était adapté. J'ai pu valider le parcours d'échauffement, et effectuer une première ascension en 27 minutes à 205w de moyenne. J'ai senti que j'en avais encore sous le pied et que je pouvais aller plus vite, mais l'objectif n'était pas de faire un bon temps, juste de prendre des repères.


15 jours avant l'épreuve, j'ai effectué une deuxième reconnaissance mais cette fois avec un objectif de simulation de l'événement. J'ai effectué la montée comme si j'étais en course, en tentant d'aller le plus vite possible. J'ai mis 25 minutes et 30 secondes, à 215w de moyenne. Je suis arrivé en haut dans la douleur, j'avais donné le maximum. Le parcours d'échauffement a également pu être confirmé, j'avais mes bases pour le jour J.


Quand enfin le jour de l'épreuve est arrivé, j'étais plutôt serein. Non pas sur ma capacité à briller au classement, car je savais que sans entraînement c'était impossible, mais car j'avais des repères et que j'avais mon plan de bataille. En plus du temps total, j'avais mes chronos intermédiaires à différents endroits du parcours. J'ai récupéré mon dossard, je me suis échauffé, je me suis rendu au départ et j'ai attendu mon heure de passage.

5-4-3-2-1-partez ! Il faut partir rapidement mais dans ces 600 premiers mètres à 15% de moyenne il ne faut surtout pas s'enflammer. J'ai bénéficié d'énormément d'encouragements : en tant qu'habitant du village de départ, en tant que sponsor et en temps qu'ancien coureur bien connu des compétiteurs et organisateurs du coin, les encouragements ont été nombreux du départ jusqu'à l'arrivée. Je crois que je n'avais jamais été aussi soutenu sur une épreuve.

J'avais prévu de me gérer mon effort à 225w : les 215w de mon test course + 10w de bonus pour l'excitation de la course. Je me suis rapidement retrouvé à 240w, bien au dessus de mon objectif, et j'ai donc tenté de gérer ... si on explose dans la partie finale de 800m à 10%, les secondes difficilement gagnées se transforment très rapidement en une minute de perdue.

Nettement en avance sur mes points de passage, avec beaucoup de puissance d'avance par rapport à ce que j'avais prévu, j'étais dans l'euphorie. Bon, une euphorie relative car même avec de l'avance sur l'objectif je savais que je ne jouais rien de particulier au classement, mais de l'euphorie quand même car je ne pensais pas être aussi fort au vu du peu d'entraînement que j'avais effectué les mois précédents. Quand je suis arrivé dans la partie finale, je me suis quand même pris un mur dans la figure.


J'ai rarement autant souffert dans les dernières minutes. J'étais au bout du rouleau, sur le point d'exploser. Le chronomètre tournait, la puissance ne sortait plus vraiment. Je me suis donné à fond jusqu'à la ligne d'arrivée. 24 minutes à 235w. Je suis 70ème sur 108 participants.

Si vous souhaitez participer à l'épreuve en 2024, elle se tiendra le dimanche 25 août. L'organisation est parfaite, l'ambiance est super, vous aurez de nombreux photographes pour immortaliser votre ascension (et ces photos sont gratuites, ce n'est pas le Mont Ventoux et ses photos hors de prix !) ... bref, venez, vous ne le regretterez pas ! Cliquez ici pour avoir tous les détails.

dimanche 21 janvier 2024

Ascension du Puy de Dôme

L’ascension à vélo du Puy de Dôme est interdite depuis quelques années. En juin 2023, j’ai tout de même pu l’effectuer lors d’une matinée spéciale … je vous raconte tout.

Le Puy de Dôme est un lieu incontournable en Auvergne. Ce célèbre volcan, que tous les enfants voient en photo dans leur livre de géographie, donne même son nom à un département. Les passionnés de cyclisme connaissent son ascension car elle est rentrée dans la légende lors d’un duel épique entre deux champions : Jacques Anquetil et Raymond Poulidor. Toutes les rétrospectives du Tour parlent également du coup de poing qu’un spectateur a donné à Eddy Merckx en 1975 sur les pentes de ce Puy de Dôme.

La route est désormais fermée à toute circulation : un train panoramique a été construit sur une moitié de l’ancienne route, l’autre moitié de la route, qui ne permet pas aux véhicules de se croiser, est réservée aux véhicules de secours et de maintenance.

Lors de la présentation du parcours du Tour de France 2023, le Puy de Dôme faisant son grand retour, j’ai eu envie de l’escalader à vélo. J’ai lu que certains cyclistes se levaient tôt le matin et effectuaient l’ascension illégalement avant l’ouverture du site, quand il n’y a personne pour en surveiller l’accès. Si certains disent (ou écrivent sur des forums) qu’ils l’ont fait mais ne laissent pas de preuve, d’autres en revanche publient leur ascension sur Strava. Ceux que j’ai regardé semblent effectivement partir très tôt, de nuit, et arrivent à l’aube au sommet. Ce n’est pas idéal pour admirer le paysage.

J’ai ensuite découvert que chaque année au mois de juin, le comité départemental de la FFCT organisait une ascension tout à fait légale du célèbre volcan. Il ne m’a pas fallu longtemps pour que je m’inscrive et coche la date sur mon calendrier.

L’ascension ayant lieu le dimanche matin, j’ai profité du samedi après-midi pour effectuer une reconnaissance de l’ascension … en train. La route et la voie ferrée étant côte à côte, c’était idéal. La météo était parfaite, en plus du repérage pour le lendemain j’ai pu profiter du paysage sans transpirer. J’ai aussi pu visiter le sommet en baskets : sans cales sous les pieds et sans vélo tenu à la main, on visite mieux le lieu.

Le dimanche matin, après avoir récupéré mon dossard et la plaque de cadre m’ouvrant l’accès au Puy de Dôme, je me suis échauffé tranquilement en rejoignant le pied de l’ascension. La montée était libre, il fallait simplement la débuter avant 9h30. Je me suis présenté au pied à 9 heures 15 et c’était parti pour 4 kilomètres à 12% de moyenne, sur une pente régulière sans aucun virage.

Au bout de 200 ou 300 mètres, j’ai doublé une personne en train de pousser son vélo. Vu l’état de la personne et la pente continue qui ne permet que difficilement de repartir si on s’arrête, sachant que je l’ai vu arriver en haut en poussant son vélo, je pense qu’elle a tout monté à côté de sa monture.

J’ai doublé des personnes de tous les âges, avec tout type de monture. Globalement, les personnes que j’ai vu montaient avec un braquet adapté. J’ai tout de même doublé une personne sur un vieux vélo double plateau à 7 vitesses, changement de vitesse au cadre et un braquet probablement en 42 x 19. Le pauvre était debout sur les pédales et zigzaguait dans la pente. J’ai eu pitié de ses genoux, il a du souffrir plusieurs jours après ça.

La première moitié de l’ascension se fait dans les arbres feuillus, on ne voit rien d’autre que le goudron devant soi et les rails à côté. C’est inintéressant du point de vue visuel, mais pas facile du point de vue physique.

La deuxième moitié de l’ascension se fait avec une vue dégagée d’un côté, permettant de découvrir la chaine des puys de l’autre côté. Vu la pente et la vitesse à laquelle on roule, on a bien le temps de tout admirer. L’ascension faisant le tour du Puy de Dôme en spirale, on découvre ainsi progressivement un panorama à 360º. C’est tout aussi difficile que la première moitié de l’ascension, mais la vue permet de s’évader de la douleur ressentie.

A 200 mètres de l’arrivée, on traverse les rails et on attaque un mur de 200 mètres à 17%. J’avais repéré ce mur la veille donc j’avais gardé quelques forces pour le franchir. Malgré ça, qu’est-ce qu’il m’a fait mal ! En discutant au sommet avec d’autres participants, tout le monde était unanime pour dire que c’était un passage terrible.

On s’est retrouvé à 350 cyclistes au sommet. Ca a été long mais il fallait attendre que le dernier à grimper arrive au sommet, le croisement entre cyclistes montant en zigzaguant et cyclistes descendant étant particulièrement dangereux. Bien qu’étant dans les derniers à partir au pied, l’attente en haut m’a semblé interminable. J’ai vu la vue, puis la vue, puis la vue et encore la vue. C’est beau mais à un moment on a tout vu. J’ai discuté pour m’occuper en attendant l’autorisation pour la descente.

On a enfin pu redescendre. 4 kilomètres sans virage mais sans ligne droite, c’est particulier. Sur une pente à 12%, il fallait quand même freiner … et rester vigilant pour ne pas percuter des personnes qui s’arrêtaient faire des photos au bord de la route. Je les comprends, ce n’était pas facile de faire des photos en grimpant !

Je suis arrivé en bas sans problème. C’est une expérience que je suis content d’avoir vécu, à peu près 3 semaines avant que les professionnels ne se lancent à leur tour à l’assaut du Puy de Dôme. Cependant, je l’ai fait une fois, je ne pense pas que je reviendrai : ce n’est pas l’ascension la plus plaisante du monde, c’est chouette à faire mais pas forcément à refaire si on n’habite pas à côté.


Vous pouvez consulter :

samedi 13 janvier 2024

20 ans du site cols-cyclisme.com

Il y a 20 ans, en septembre 2004, est né le site cols-cyclisme.com ! En 2004, lorsque je l’ai lancé, il était destiné à mon usage personnel, je l’ai mis en ligne pour y avoir accès depuis n’importe-où … enfin, le n’importe-où de l'époque, c'était quand même derrière un ordinateur. L’internet mobile n'était pas répandu comme il l’est actuellement.

Le site de 2004 ne proposait pas toutes les fonctionnalités actuelles : la possibilité d’ajouter des photos est arrivée en 2006 … la dernière amélioration notable date de 2021 avec l’ajout de vidéos.


Le site en 2006

Le site de 2004 n’avait pas non plus le design du site actuel, les standards dans le domaine ont bien évolué depuis 20 ans ! La consultation de site internet depuis un téléphone portable n’existait pas, et le débit des connexions internet poussait au minimalisme.


Le site en 2013

En terme de sécurité des données, les pirates de 2004 n’avaient rien à voir avec les pirates actuels. Le RGPD n’existait pas non plus au lancement du site, mais la sécurité et la gestion minimaliste des données à toujours été au centre du développement du projet. Les standards évoluant très régulièrement, un travail invisible a toujours été mené. A la fin de l’année dernière, j’ai fait faire un audit de mon travail par une société experte, reconnue par l’ANSSI (Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d’information, une agence du gouvernement dépendant du Secrétariat général de la Défense et de la Sécurité nationale, qui est chargée de veiller à la sécurité de l’ensemble des systèmes informatiques français). Cet audit de sécurité a confirmé que mes sites cols-cyclisme.com et eau-cyclisme.com sont des coffres forts actuellement inattaquables. Vos données personnelles sont bien protégées.

Bref, au cours de ces 20 dernières années, le site a évolué mais est resté fidèle à son but d’origine : permettre au plus grand monde possible de trouver des informations sur les ascensions, et de partager son expérience avec les autres afin d’aider ceux qui voudront à leur tour faire cette ascension.

Afin de fêter cet anniversaire, je vous réserve des surprises tout au long de l’année : en plus des améliorations techniques souvent invisibles, de nouvelles fonctionnalités vont apparaitre. Des animations seront également au programme, la première d’entre-elle est un concours organisé chaque mois sur Instagram, avec un lot à gagner. Les lots seront variés, j’espère qu’ils vous plairont. Le site ayant 20 ans, le tirage au sort du gagnant se fera chaque 20ème jour du mois à 20 heures.

Le premier concours, pour le lot de janvier, est accessible ici : https://www.instagram.com/p/C16u-t1sSi_/

Le règlement du concours est disponible ici : https://www.cols-cyclisme.com/reglement-concours-20-ans

Abonnez-vous sur Facebook, Instagram et Youtube afin de découvrir les nouveautés et animations tout au long de l’année.

dimanche 7 janvier 2024

Reconnaissance de l’étape du Tour 2023 entre Mieussy et Morzine

Fin mai 2023, une semaine après mon séjour au Mont Ventoux, j’ai effectué une partie du parcours de l'étape du Tour 2023 entre Annemasse et Morzine. J’ai effectué la portion de parcours entre Mieussy, le pied du col de la Ramaz, et l’arrivée à Morzine. En terme de temps disponible pour pédaler, de logistique, et de forme physique, effectuer les 65 derniers kilomètres de l'épreuve puis les 25 kilomètres de retour à mon point de départ était suffisant pour cette journée.

Une fois à Mieussy, après un petit échauffement, j’ai attaqué l’ascension du col de la Ramaz. L’ascension est longue de 14 kilomètres à 7% de moyenne, avec une portion de 2 kilomètres à 10,8% de moyenne. La météo était parfaite : un ciel bleu rayé de nuages blancs, un vent léger, une température douce, … c’était génial. Un vendredi matin, je n'étais pas le seul cycliste : j’ai doublé et j’ai été doublé par d’autres cyclistes profitant eux aussi de cette excellente météo pour effectuer leur reconnaissance de l'étape du Tour.

L’ascension du col de la Ramaz s’est bien passée, j’ai géré mon effort pour éviter de me mettre dans le rouge et m'économiser en vue du col de Joux-Plane. La journée promettant d'être longue, se griller dès le début n’aurait pas été une bonne idée. J’ai bien géré mon ascension, je me suis fait plaisir et ai grimpé parfaitement dans les temps que je m'étais fixé. La portion dans les tunnels et la falaise s’est révélée plus difficile que dans mes souvenirs, tandis que la portion après la station de Sommand s’est révélée plus facile qu’attendue.‌

Je me suis ravitaillé dans la descente et je me suis concentré sur les trajectoires. Quand les trajectoires sont fluides, la vitesse vient toute seule, avec peu d’efforts. Le goudron ayant été refait à neuf sur une partie de l’ascension et dans cette descente, et puisqu’il y avait très peu de circulation, ça a été un vrai régal.


Une fois en bas, à Tanninges, j’ai attaqué la portion la moins agréable de la journée : 25 minutes de faux-plat montant pour rejoindre Samoëns. Je me suis ravitaillé, je me suis détendu, mais sans me reposer pour autant car l’heure tournait et que je ne pouvais pas me permettre de perdre du temps. 25 minutes seul dans une vallée, c’est long et usant.‌

Dans Samoëns, la transition est brutale au pied du col de Joux-Plane. La pente commence directement autour de 10%. L’ascension est longue de 11,5 kilomètres à 8,6% de moyenne. Dès le début j’ai senti que les jambes ne répondaient pas très bien, j’ai donc activé le mode « économie d’énergie » de mon corps. Je me suis mis sur le 36 x 32 et j’ai regardé le paysage défiler tout doucement. L’ascension dans les alpages est devenue de plus en plus compliquée. En arrivant dans la forêt, à la moitié de l’ascension, la partie la plus difficile commençait tout juste … et mon corps commençait à me lâcher. Je suis revenu sur un cycliste encore plus mal en point que moi, qui s’est arrêté au bord de la route au moment où j’allais le doubler. Un peu plus loin, la scène s’est reproduite avec un autre cycliste.

Le col de Joux-Plane est ma bête noire. Je l’aime, mais il ne me le rend pas. Je n’ai jamais réussi à le grimper sans m’y bruler les ailes. Il y a quelques années, quand j’y venais avec une base d’entrainement solide, il me faisait très mal … ce jour de mai 2023, avec peu d’entraînement, ça a été un chemin de croix. Les derniers kilomètres ont été un calvaire, j’ai rarement autant souffert sur un vélo. Mon cerveau m’a à la fois félicité pour la mise en place d’une cassette 32 dents la veille au soir (contre 28 dents habituellement), et à la fois détesté pour refuser d’abandonner. Faire demi-tour et descendre sur Samoëns aurait été plus facile que de poursuivre l’ascension vers le col. Je ne suis pas du genre à renoncer quand j'ai un but en tête, j’ai énormément souffert mais je suis arrivé au col de Joux-Plane.

La descente sur Morzine s’est bien passée. La route n’est pas très large et est sinueuse, le genre de descente que j’adore. Bien que démoli physiquement par l’ascension, j’étais parfaitement lucide et ai pu profiter de la descente pour me faire plaisir sans prendre de risque.

Dans Morzine, j'ai cherché un endroit pour me reposer et me restaurer. Le centre-ville était plus animé par ses chantiers de construction / rénovation que par ses commerces, qui étaient majoritairement fermés. J’ai trouvé un restaurant ouvert, avec en plus un rack à vélo pour y placer ma monture le temps de manger. En bonus, une manche de coupe du monde de VTT était diffusée sur les écrans de télévisions. A mon arrivée, casque sous le bras, la serveuse m’a demandé si j’allais bien et a insisté plusieurs fois en me demandant si j’étais sûr d’aller bien : je devais vraiment avoir une sale tête.

Après m’être restauré, j’ai repris la route en direction du col des Gets. L’ascension est roulante, j’ai pu grimper sans trop souffrir. Dans le dernier kilomètre, un cycliste m’a rattrapé et est resté derrière moi jusqu’en haut. On a discuté au début de la descente, puis on s’est relayé afin d’économiser nos forces face au vent. Sur la fin de la descente, j’étais dans le rouge écarlate à chacun de mes relais, et quand il me relayait c’était trop intense pour que je puisse récupérer. J’ai résisté un moment avant d'abdiquer, je l’ai laissé partir seul.


Je suis retourné à mon point de départ, bien en retard sur l’horaire prévu, et bien plus fatigué qu’espéré. Le col de Joux-Plane m’aura une nouvelle fois réduit en miettes. Quelle cochonnerie ! Mais je reviendrai …


Vous pouvez consulter :

dimanche 5 novembre 2023

11ème et 12ème ascension du Mont Ventoux

En mai, à l’occasion du pont de l’ascension, j’ai effectué mes 11ème et 12ème ascensions du Mont Ventoux. 2 ans après l’avoir grimpé pour la 9ème et 10ème fois, au mois d’octobre, j’ai cette année découvert le Ventoux au mois de mai. Il est nettement moins calme qu’au mois d’octobre, mais nettement plus calme qu’au mois de juillet.


Le Mont Ventoux nous domine au milieu de la rocaille.

Ma 11ème ascension du Mont Ventoux s’est faite via Malaucène. Ce côté est, pour moi, aussi difficile que par Bédoin. C’était ma 2ème ascension par cette face-ci, après 2015. Le mercredi matin, veille du jeudi de l’ascension, il y avait peu de monde. J’en ai bavé : avec peu d’entrainement la fin a été difficile. J’ai terminé au bord des crampes, mais j’ai tenu mon objectif de grimper en moins de 2 heures puisque j’ai mis … 1h50 ! Je suis passé au sommet sans m’arrêter. J’ai déjà beaucoup de photos, y compris avec le panneau et la borne kilométrique, j’ai donc laissé la place libre pour ceux qui voulaient immortaliser leur ascension.


Le virage de Saint Estève.

Dans la forêt.

Le lendemain, le jeudi de l’ascension, la météo n’était pas bonne. J’ai effectué un shooting photo dans l’ascension côté Bédoin mais j’ai été stoppé par un déluge au Chalet Reynard. La pluie était présente depuis le milieu de l’ascension dans la forêt et devenait de plus en plus forte. Les cordes qui tombaient et la température très fraiche m’ont incité à stopper ici pour ne pas risquer de tomber malade. Je suis descendu en voiture, chauffage à fond pour me réchauffer, et ai croisé des cyclistes qui poursuivaient leur ascension. Quand on vient de loin, qu’on ne loge pas sur place, et qu’on a pas d’autre possibilité, je comprends qu’on veuille poursuivre vers le sommet. Chapeau à eux.


Le chalet Reynard, désert sous la pluie battante.

Le vendredi matin, j’ai de nouveau enfourché mon vélo et je suis parti pour ma 12ème ascension du Mont Ventoux, par Sault. C'était également ma deuxième ascension par cette face-ci, après 2009. C’est clairement la plus facile des 3 ascensions. Depuis Bédoin, pour rejoindre Sault, je suis passé par les bois et le col des abeilles. J’ai fait le trajet tranquillement pour conserver un maximum de forces en vue de l’ascension du géant de provence. J’ai été surpris car dès Sault il y avait énormément de cyclistes. Vraiment beaucoup. Je pensais que cette voie, la moins célèbre, serait la moins fréquentée … mais comme c’est la plus facile je pense qu’elle attire tous ceux qui veulent grimper au sommet légendaire mais ne se sentent pas assez forts pour grimper via Bédoin ou Malaucène.


Les champs de lavande n'étaient pas encore en fleurs.

A ma grande surprise, j’ai doublé beaucoup de cyclistes jusqu’au chalet Reynard. C’était presque euphorique. Après le chalet Reynard, je me suis retrouvé avec tous les costauds qui eux montaient depuis Bédoin et je n’ai plus doublé grand monde. Dans les 2 derniers kilomètres, j’ai payé mon euphorie du début et mon manque d’entrainement et la fatigue des 2 journées précédentes. Ca a été difficile : j’ai du puiser dans mes réserves physiques et mentales … mais je suis arrivé en haut en 1h40.


Beaucoup de cyclistes empruntent la route de Sault pour grimper au Mont Ventoux.

Avec 2 ascensions du géant de provence en 2023, j’ai respecté ma tradition qui veut que j’effectue (au moins) 2 ascensions les années impaires. Mission accomplie.


C’était les premières grandes ascensions de mon nouveau vélo, et c’était le 4ème vélo qui m’accompagnait au sommet de ce mont mythique. Il y a eu le Time en 2009 pour les 2 premières ascensions puis pour la 3ème en juin 2013, il y a eu le Lapierre en juillet 2013 lors du Tour de Fête, puis il y a eu l’Aérotech pour les ascensions 5 à 10 en 2015, 2018 et 2021. Il y a désormais l’Origine pour ces 11ème et 12ème ascensions en 2023.


A bientôt mon cher Ventoux, rendez-vous en 2025 pour 2 nouvelles ascensions ?


Vous pouvez consulter :

vendredi 13 octobre 2023

Retour au col du Galibier, 11 ans après

Voilà 1 an et demi que je ne vous avais pas donné de nouvelles. Rassurez-vous, je suis toujours vivant. J’ai réduit mon activité cycliste mais j’essaye toujours de rouler un peu de temps en temps.


Le week-end dernier, je suis retourné au col du Galibier. La dernière fois que j’ai grimpé ce col, c’était en 2012 lors de La Marmotte. La fois précédente c’était lors de la 3ème étape de la Haute Route 2011, la toute première Haute Route de l’histoire de cette épreuve qui a depuis bien grandi, est devenu une franchise et s’est exporté dans plusieurs pays.

Revenons à samedi dernier. La température exceptionnellement douce de ce début octobre m’a incité à tenter une ascension automnale. Quel plaisir ça a été que de grimper presque sans circulation ! C’était peu fréquenté jusqu’à Valloire, puis proche du désert une fois que Valloire a été franchi. La montagne au calme est tellement plaisante, tellement apaisante, on peut rouler sans devoir regarder derrière soi si le camping-car qui nous suit ne va pas essayer de doubler sans visibilité, on n’a pas les oreilles saturées par le bruit des motos ou des voitures de collection.

Un peu après Plan Lachat

N’ayant plus beaucoup de temps pour rouler, mon niveau sportif en a pris un coup. J’ai donc grimpé le col du Galibier par pur plaisir, sans me préoccuper ni de ma vitesse ni du chronomètre. J’ai profité pleinement du paysage et me suis fait plaisir presque sans souffrir. Presque ? Oui, car sans entrainement, dans le dernier kilomètre à presque 10% au bout de 34 kilomètres d’ascension et à plus de 2500m d’altitude, j’ai commencé à souffrir. C’était juste après avoir tourné à gauche au niveau du tunnel. Même sans forcer avant, ça fait mal à cet endroit ! Heureusement, c’était le dernier kilomètre donc ça n’a pas duré longtemps et la joie d’arriver au col a vite remplacé le début de douleur.

L'entrée du tunnel en bas, le dernier kilomètre part sur la droite de l'image, la route venant de Valloire vient du centre.

Au niveau des conditions météo, j’ai eu … trop chaud. Oui, un 7 octobre ! Après Valloire, en approchant de Plan Lachat à 1800m d’altitude, j’avais 30º. Aux granges du Galibier, à 2300m d’altitude, il faisait encore 27º. J’avais pris une tenue estivale mais avais longtemps hésité pour une tenue plus chaude, craignant d’avoir froid en montagne. J’ai bien fait de partir en tenue courte car j’ai eu vraiment chaud. Sauf au col où les vents se mélangeaient et où il ne faisait « plus que » 20º. La descente a été parfaite avec ces températures et sans circulation. Un régal.

Les granges du Galibier, à 2300m

Ces dernières années, j’ai découvert la montagne en automne et je vous la recommande. On en profite bien mieux que l’été. Une chose est certaine : cher Galibier, je n’attendrai pas 11 ans pour revenir te voir. Promis, je reviendrai bientôt.

jeudi 28 juillet 2022

Nouvelles du deuxième trimestre

Quelques jours après la publication de mon précédent article, j'ai eu le COVID. Cette cochonerie s'est installé dans mon foyer et a touché tout le monde, adultes et enfants.


Si fin mars j'étais relativement confiant concernant ma participation et ma réussite au Tour du Mont Blanc, sentant que j'étais sur le fil mais du bon côté du fil, le mois d'avril a mis fin à tous mes espoirs. La maladie m'a impacté pendant plus d'un mois. Je n'ai pratiquement pas pu rouler en avril et en repartant d'aussi bas début mai, avec de la fatigue résiduelle, c'était impossible pour me préparer. J'étais en souffrance sur des sorties de 70 kilomètres pour encadrer les jeunes du Lyon Sprint Evolution, avec 300 mètres de dénivelé. Plutôt que d'aller droit vers la blessure, j'ai abandonné 2 mois et demi avant l'épreuve. Ce qui est "amusant", c'est que j'ai renoncé en mai 2022 à participer au Tour du Mont Blanc 2020 (reporté en 2021 puis en 2022). Ce n'est pas tous les jours qu'on peut renoncer à quelque-chose qui aurait du se produire deux ans plus tôt.

Fin avril, malgré le COVID, j'ai eu l'opportunité de grimper le mur de Huy et la côte de La Redoute. Deux journées différentes. La pente est vraiment impressionnante dans le mur de Huy, je crois que tant qu'on a pas vu soi-même ce qu'est une pente à 30%, on ne peut pas se rendre compte.

J'ai traîné ma misère les mercredi après-midi pour encadrer les jeunes. Fin juin, après 8 années d'encadrement, j'ai tiré ma révérence comme prévu. J'ai reçu de très gentils messages de parents et d'autres encadrants, qui apprécient ma pédagogie et mon sens du cyclisme. J'ai terminé mon dernier briefing en souhaitant aux jeunes de mon groupe de se faire plaisir sur un vélo. Franchement, il existe tellement de disciplines : la route, le VTT, la piste, le cyclocross, le gravel, le trial, le BMX, ... et tellement de mode de pratiquer ces disciplines : en compétition, en randonnée, seul, en club, avec des amis, en famille ... tellement de durées entre une sortie / épreuve d'une heure et une sortie sur plusieurs jours / épreuve ultra ... je leur ai conseillé de découvrir ce qui leur fait plaisir, de varier leur pratique et de ne pas rester dans le seul moule de la route. J'espère que dans 10 ans ils seront encore sur un vélo, quelle que soit leur pratique.


D'ailleurs, vous connaissiez les épreuves de 24 heures ? Il existe désormais des épreuves "last (wo)man standing" : un circuit est défini à l'avance, il y a un délai à respecter pour faire un tour de circuit ... le/la vainqueur est le/la dernier(ère) à effectuer un tour de circuit dans le délai imparti. Prenons par exemple un circuit de 30 kilomètres et un délai d'une heure : le/la vainqueur sera le/la dernier(ère) à réussir à effectuer cette boucle en moins d'une heure. Chaque heure, tant qu'il restera plusieurs concurrent(e)s, les participant(e)s repartiront pour un tour supplémentaire ... Ca peut durer plus ou moins longtemps, impossible de savoir à l'avance. Vraiment, je crois qu'il existe de tout pour se faire plaisir, il faut essayer jusqu'à trouver.

Début juin puis début juillet, j'ai effectué deux sorties dans les Alpes. Fin juin je suis monté jusqu'au col de la Croix de Fer, depuis Saint Jean de Maurienne. 30 kilomètres d'ascension qui m'ont fracassé et confirmé que j'étais très loin d'avoir le niveau pour effectuer le Tour du Mont Blanc. C'était la troisième fois que je franchissais ce col, après 2005 (en venant du col du Mollard) et 2015 (en venant de Saint Etienne de Cuines et en passant par le col du Glandon). Cette fois c'était la veille du passage des pros sur le Critérium du Dauphiné, j'ai bénéficié du fléchage du parcours et de la présence de quelques camping-cars de supporters ... sans avoir de circulation car ce col un jour en semaine mi-juin c'est assez tranquille.

Un mois plus tard, début juillet, j'ai gravi le Cormet de Roselend au départ de Beaufort. Un dimanche de vacances scolaires, la route était bien plus chargée. Beaucoup de motos, des voitures, des camping-cars, quelques cyclistes, ... rien à voir avec le col de la croix de fer un mois plus tôt. J'avais déjà effectué cette ascension en 2011 au cours de la Haute-Route. A la descente, je suis rentré par le col du Pré. J'ai pris une claque encore plus grande que le mois précédent : le paysage est incroyable autour du barrage de Roselend jusqu'au Cormet et jusqu'au col du Pré (ainsi que dans la descente vers Arêches). Il y a des chalets entre le barrage de Roselend et le col du Pré, clairement si un jour je devais stopper le rythme effréné de ma vie et prendre du repos dans un endroit apaisant, j'irais à cet endroit. Heureusement que c'était beau, car j'étais déjà dans le dur pour grimper jusqu'au Cormet, alors plusieurs fois dans l'ascension du col du Pré je me suis dit que j'étais le roi des idiots d'avoir voulu prendre cette ascension au lieu de rentrer tranquillement par la route classique du col de Méraillet. C'est vraiment beau, mais c'est aussi vraiment dur quand on a pas le niveau.

Je vais essayer de retourner en montagne plus souvent. Ces dernières années, j'y suis très peu allé. En fin d'année dernière je suis retourné à l'Alpe d'Huez et au Mont Ventoux, cette année je viens de faire le col de la croix de fer et le cormet de Roselend. Je me rends compte à quel point j'aime rouler en montagne et que ça me manque.

Sinon, cette année, une grimpée aura lieu fin août entre Couzon au Mont d'Or et le Mont Thou. L'ascension part du village dans lequel je réside, dans lequel j'ai installé ma société ... qui gère désormais mes sites dont cols-cyclisme.com. Quand j'ai eu vent de cette organisation, que j'ai vu que c'était le club de l'ECOV qui effectuait l'organisation, j'ai évidemment sauté sur l'occasion pour leur proposer un partenariat. Je ne pouvais pas ne pas soutenir une grimpée cycliste qui se créée au départ de mon village. Sauf imprévu, si vous venez y participer, vous devriez m'y voir. Si vous me cherchez dans le classement, regardez plutôt en bas. Je n'ai pas le temps de rouler en ce moment et le mois d'août ne sera pas mieux que les mois précédents. Mais sauf imprévu, je participerai et tâcherai de prendre du plaisir y compris dans la pente à 15% de la montée Georges Lyvet.

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Consultez mes sorties au col de la croix de fer, au cormet de roselend et au col du pré.