La 6ème étape du Tour de Sardaigne se tenait au coeur des montagnes sardes. Le parcours de l'étape était court (70km) mais explosif : 2 bosses précédaient l'ascension phare de l'épreuve menant jusqu'au Mont Ortobene. Les 14km de grimpée à 5.7%, sous une forte chaleur, allaient faire une sélection définitive et mettre chacun à sa place dans un classement pour le moment relativement serré.
Le départ a été donné en descente depuis le sommet. Pour des raisons de sécurité, les 14km de descente ont été neutralisés et le départ réel a été donné en bas. C'est parti fort d'entrée, il m'a fallu 6 ou 7km avant de rejoindre la tête de course : j'avais les jambes dures comme du bois. J'ai passé mon temps à remonter les coureurs en file indienne. En haut de la première des deux bosses, nous étions une trentaine dans le peloton de tête. La descente a permis à un second peloton d'une quinzaine de coureurs de revenir.
Dans la 2ème bosse, plus longue, la sélection s'est à nouveau faite par l'arrière : on roulait à un train infernal, j'étais à lutte pour rester dans les roues du groupe. Je me suis fait violence. En haut, nous n'étions plus que 21. La descente a été menée tambour battant, sans le moindre répit.
Pour rejoindre le pied de la montée finale, il a fallu faire une quinzaine de kilomètres de longues lignes droites en faux plat. Ca roulait vite, de manière un peu désorganisée et pas très efficace. A 21, on s'est pas mal observé, chacun jaugeant les autres afin de voir qui semblait frais et qui semblait être grimpeur ou rouleur. A un moment où ça ne roulait pas très fort dans une très longue ligne droite, je me suis retourné et j'ai constaté que le second groupe était environ 1 minute 30 derrière et qu'il comptait une quarantaine d'unités. Rien n'était fait, mais j'avais pris une bonne option sur les coureurs derrière : pour me reprendre 1'30" dans une montée ils allaient devoir fournir de gros efforts !
Dans les 5 derniers kilomètres avant le pied, les plus gros rouleurs ont lâché les chevaux : nous étions entre 60 et 65km/h. Même dans les roues il fallait s'accrocher ! Dans les premiers kilomètres de montée, les plus pentus, le rythme était élevé mais ça grimpait au train car personne ne voulait attaquer de si loin. Les premières attaques sont arrivées au cours d'un petit replat : le groupe des 21 a volé en éclats. Une quinzaine de coureurs a filé devant, je n'étais pas en mesure de suivre.
A 10km de l'arrivée, je me suis donc retrouvé avec un autre coureur à quelques encablures des coureurs de tête. On a maintenu un train régulier, chacun prenant ses relais quand il le pouvait. Le peloton a filé progressivement. A 4km de l'arrivée mon compagnon m'a lâché sur une relance en sortie de virage, je n'ai pas trouvé les ressources pour recoller à sa roue arrière. Je grimpais à 170bpm au cardio depuis le pied de la montée et j'avais besoin de souffler !
J'ai roulé le plus vite que j'ai pu jusqu'à la ligne d'arrivée : je voulais limiter l'écart avec les coureurs de devant, et surtout je voulais creuser l'écart avec les coureurs derrière. Mon unique obsession dans cette montée ? Récupérer du temps sur les coureurs devant moi au classement général afin de réintégrer le top 25 ! J'ai passé la plaque en passant sur la ligne des 500m et ai tout donné jusqu'à l'arrivée.
Je termine à la 18ème place, ce qui me permet de remonter à la 26ème place du classement général. Le 25ème possède 31 secondes d'avance et est moins bon grimpeur que moi. Demain, la dernière étape propose à nouveau une arrivée à 1000m d'altitude : j'espère ne pas connaitre de défaillance et surtout j'espère refaire mon retard sur ce coureur afin de remonter à la 25ème place.
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