mercredi 29 août 2012

Haute-Route étape 7 : de Saint-Etienne-de-Tinée à Nice

La septième et dernière étape de la Haute-Route relie Saint Etienne de Tinée à Nice via 175km et 3 cols (le col de la Couillole, le col de Saint Raphaël et le col de Vence). Le dénivelé de cette dernière étape est de 2900m.

Voici la road-map de l'étape :

Voici le profil de l'étape :

Et voici mon traditionnel récit :

Ce samedi matin j'ai pris le départ de la dernière étape de la Haute-Route. Mes genoux étaient toujours douloureux, mais je tenais vraiment à prendre part à cette étape car l'arrivée sur la promenade des anglais est un moment magique qu'on n'a pas l'occasion de vivre très souvent dans une vie de cycliste. Certains m'avaient suggéré de ne faire que les derniers kilomètres de l'étape, comme je l'avais fait jeudi, mais l'idée ne me branchait pas : une telle arrivée doit se mériter pour être appréciée à sa juste valeur. J'ai donc tenu à faire l'intégralité de l'étape.

La température était douce à 6h45 lors du départ. L'an dernier, au même endroit, je me souviens que j'étais frigorifié. Les 28 premiers kilomètres étaient neutralisés, tout s'est bien passé pour moi. J'étais dans le 3ème peloton, mais ça ne m'inquiétait pas du tout car je n'étais pas là pour jouer une quelconque performance. J'étais là pour finir l'étape dans les délais et profiter de mon dernier jour de course.

J'ai grimpé le col de la Couillolle à ma main, sans me presser. J'ai pu discuter avec quelques coureurs comme je le faisais sur les autres étapes, l'ambiance était plus décontractée mais je sentais que l'étape faisait peur car n'avait rien de facile. Alors que je venais de terminer ma conversation avec Mark Turner, j'ai Jean-Luc Botto qui m'a rejoint ... les 2 s'étaient sèchement échangés quelques désaccords de points de vue via twitter au cours de la nuit. Les voir côte à côte juste devant moi a été une image assez sympa : des désaccords n'empêchent pas une passion commune.

Je ne me suis pas arrêté au ravitaillement au col car il me restait suffisamment d'eau pour rejoindre le point de ravitaillement suivant. Idem pour la nourriture, j'avais ce qu'il me fallait. Je me suis ravitaillé dans la première partie de la descente. La deuxième partie de la descente, dans les gorges du Cians, a été splendide : j'ai rarement vu un tel paysage. On est enclavé dans dans une roche rouge clair complètement atypique. Si le paysage y est à couper le souffle, il fallait rester très vigilant : les courbes s'enchaînaient à des vitesses vertigineuses ... l'une d'entre elles coutera malheureusement la vie à l'un des coureurs de la course. (A la demande de sa famille, je ne communiquerai pas plus sur cet accident).

J'ai formé un groupe autour de moi dans les derniers kilomètres de descente. J'ai ainsi obtenu un soutient important dans une portion d'un peu moins de 10km à plat, vent de face. Un motard incompétent est venu faire exploser à 3 reprises mon groupe, à la 4ème fois je suis monté à sa hauteur lui expliquer ce que je pensais de son comportement. En plein effort, et passablement énervé car je venais de boucher 4 fois le trou qu'il avait créé, j'ai pas été par 4 chemins pour lui demander de dégager de la sans attendre son reste. Quelques kilomètres plus tard, j'ai eu le droit à une réflexion acerbe d'un marseillais qui n'a même pas osé venir me dire en face ce qu'il avait à me dire ... les mecs restent planqué dans les roues, et ils se permettent ensuite de critiquer. C'est beau l'esprit sportif.

La montée du col de saint-raphaël a été une des meilleures de la semaine : les douleurs se sont atténuées, je me sentais bien. J'ai pu accélérer et m'amuser à ma guise. J'avoue avoir pris beaucoup de plaisir dans cette montée. J'ai rempli mes bidons au ravitaillement, et me suis lancé dans la descente. Sur la première partie de la descente, je me suis ravitaillé : ça ne descendait pas franchement, le vent était défavorable, et j'étais seul. J'ai attendu un groupe, dans lequel j'ai retrouvé Vinzz (lecteur belge de ce blog, déjà croisé sur les premières étapes) en compagnie de qui j'ai poursuivi mon chemin. J'ai fait toute la 2ème partie de la descente en tête, sur un terrain qui m'avantageait nettement plus. J'ai visiblement fait forte impression puisque 2 coureurs sont venus me demander si j'habitais dans le coin pour faire une descente aussi propre.

La montée du col de Vence m'a surpris par sa longueur : en réalité elle faisait 35km. Elle se monte en plusieurs paliers, avec des zones de faux plat descendant au milieu. Au fil des kilomètres, le groupe d'une vingtaine de coureurs dans lequel j'étais a explosé. Certains ont pris le large, d'autres ont sombré. J'ai pris un gros coup de mou au bout de 15km, et ai terminé péniblement l'ascension. J'étais scotché au bitume sur une pente pourtant relativement faible (3 à 4%). C'est le genre de pente qu'en temps normal j'aurai passé en 52x19, mais que j'ai grimpé en 30x17 ... il commençait à faire chaud, et la distance commençait à me peser dans les jambes.

Le chrono était arrêté au col de Vence. J'ai fait la descente sur Vence sans soucis. De même, la liaison entre Vence et la promenade des anglais s'est bien passée et a été un moment assez fort ... mais pas aussi fort que l'an dernier. J'avais un gout d’inachevé. Je n'étais pas un finisher de l'épreuve, et ça croyez-moi ça enlève une bonne partie de la saveur de l'instant. Mais le moment était rendu sympa par tous ces coureurs autour de moi qui souriaient, qui discutaient dans toutes les langues, qui se félicitaient mutuellement alors qu'une semaine plus tôt ils ne se connaissaient nullement ...


NB : je ne donnerai pas mon classement sur l'étape, par respect pour les autres coureurs qui eux ont fait toute la semaine alors que j'ai bénéficié de jours de repos. Il faut comparer ce qui est comparable, et ma place ne peut pas être comparée à la leur.
NB 2 : je dresserai le bilan global de l'épreuve ce week-end.


Consultez les détails de la course sur Strava.

Vous pouvez consulter ici l'ensemble des articles consacrés à la Haute Route.

3 commentaires:

  1. Bravo Florent pour avoir réalisé la dernière étape ça te permet d'être moins amère concernant le résultat de ta course.

    En tout cas bravo pour avoir tout donné.

    Merci pour tes articles qui sont toujours aussi intéressant.

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  2. Bonjour

    C'est stupide d'avoir fait cette étape.
    Remarque, si tu veux aggraver tes soucis de genoux tu es sur le bon chemin.....

    Stéphane

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  3. @nico : merci. En effet, avoir fait la dernière étape m'a permis de partir sur une bonne note et de limiter ma frustration de ne pas être allé au bout.

    @Stéphane : c'est peut-etre stupide, mais dans la vie il faut aussi savoir se faire plaisir même si ce n'est pas raisonnable. C'est une de mes philosophies, mais chacun mène sa vie comme bon lui semble.

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