La nuit a encore été courte, le départ de l'étape a été donné à 7h30. Au réveil, mon téléphone m'affiche quelques messages de "bonne fête". Avoir sa fête sur le Tour de fête, ce n'est pas tous les jours. Pourtant, au cours des premiers kilomètres, je n'étais pas à la fête : gros vent de travers puis de face, c'était pénible. Je déteste le vent : c'est pire qu'affronter des côtes, car dans les côtes une fois qu'on est en haut on sait qu'on peut se reposer dans la descente.
Le début de l'étape, via la traversée de Montpellier, a été pénible. 12 kilomètres parcourus en une heure à cause des bouchons. On a eu un léger accrochage avec un automobiliste : "vous nous faites chier avec le Tour de France, toutes les années c'est pareil". J'aurai pu répondre "vous nous faites chier avec vos véhicules, tous les jours c'est pareil". Mais on ne se plaint pas, nous.
Une fois sortis de l'agglomération de Montpellier, j'ai passé le début de l'étape à l'arrière du groupe dans mon rôle traditionnel de chien de berger. Vent de travers puis vent de face, je n'étais pas dans mon élément. Aux alentours du 65ème kilomètre, j'ai retrouvé mon équipier Sébastien qui nous accompagnera pendant plus de 60km. Comme il connait bien la région il nous donnera de précieuses informations lors de la montée des deux premiers cols.
Dans les deux premières ascensions, le col de Treize vent et celle du col de la Croix de Mounis, j'ai fait le train du gruppetto pour que tout le monde suive. C'est un rôle que j'aime bien.
On a eu des loupés sur les ravitaillements intermédiaires le matin, si bien que dans les derniers kilomètres avant le repas du midi on était plusieurs à être à la limite de la fringale. En mangeant seulement 2 barres et quelques cerises en 6h de selle, ça faisait peu. Eric m'a fait peur, à la fin il zigzaguait au milieu du peloton et semblait à la limite de l'hypoglycémie. La pause pour le repas du midi n'a jamais été autant attendue !
On a pris notre repas en présence d'un député et d'une quarantaine de cyclotouristes qui nous attendaient pour nous accompagner jusqu'à l'arrivée. Du coup, on avait du monde qui déambulait au milieu de nous, ce n'était pas très agréable : quand on a faim et qu'on est fatigué, qu'on a envie de profiter d'un peu de répit, on a pas envie que des gens viennent nous gêner.
L'après-midi, la route nous a été ouverte par la gendarmerie, qui a assisté les 3 motards habituellement en charge de notre sécurité. J'ai refait le train pour éviter les innombrables à-coups que mettent certains. J'ai pris beaucoup de vent, j'espère que ça ne m'handicapera pas dans les prochaines étapes. Sur la quarantaine de cyclotouristes présents, un petit noyau (5 / 6) se comportait comme des cons : ils allumaient dans chaque bosse. Quand des mecs frais, avec des sacs à dos, t'attaquent dans une montée que tu gère au train afin que tout le monde suive, c'est extrêmement désagréable. L'un d'entre eux, le premier à avoir attaqué, m'a tellement énervé que je l'ai pris en grippe la 3ème fois et j'ai fait l'effort pour aller lui faire remarquer que son comportement était anormal. Des mecs de son club m'ont dit que c'était une ancienne gloire locale avec "beaucoup de victoires" … j'espère que sa gloire locale n'est pas à attribuer uniquement au fait de laisser sur place des gens qui ont fait plus de 1000km en une semaine !
L'arrivée au coeur d'Albi s'est bien passée. les routes étaient dégagées et le renfort de la gendarmerie nous a permis de franchir les carrefours sans marquer d'arrêt. Le seul truc pénible, c'est que la consigne était claire : "notre groupe devant, les cyclos derrière". Malgré une consigne facile à comprendre et à appliquer, les mecs restaient devant et certains étaient à la limite de nous faire tomber quand on cherchait à remonter.
L'étape a été longue et usante. On a passé la barre des 200 kilomètres pour la 3ème fois de la semaine et le vent défavorable une grande partie du parcours n'a pas simplifié notre tâche. On est arrivé tard à Albi, on est sorti tard du restaurant le soir. La récupération avant la première étape de montagne, demain, n'est pas idéale. La fatigue se fait de plus en plus sentir, mais je me sens toujours relativement bien. On arrive sur mon terrain de chasse, mais je ne pourrai pas m'y exprimer pleinement puisqu'il va falloir faire le train pendant les montées.
Bilan : 216km, 8h50 de selle, 2700m de dénivelé, 123bpm en moyenne.
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