La nuit a encore été courte, très courte : moins de 5 heures. Réveil à 6h, transfert en bus puis départ de l'étape à 7h30. La gestion du sommeil est le vrai point noir de cette aventure : on a très peu de temps de récupération, on fait des journées de 18 heures, ça induit une fatigue nerveuse. Finalement, ce qui me fatigue le plus, ce n'est pas la partie vélo mais la longueur des journées. Hier matin, quand on roulait au pas dans les bouchons montpelliérains, je chantais "on dirait le Sud, les trajets durent longtemps, les étapes durent surement plus d'un million d'années". Ce matin, la chanson était plutôt "debout les gars réveillez-vous, il va falloir rouler un coup, debout les gars réveillez vous on va au bout d'la France".
Le départ a été donné à 7h30 par une température fraiche : on a fait les premiers kilomètres avec des gilets et des manchettes. La température est montée très vite : à 10 heures il faisait déjà 28°, à 11h on dépassait les 32°. Le parcours étant peu vallonné et le vent étant légèrement favorable, on a couvert les 120 premiers kilomètres en 4 heures. On est arrivé au ravitaillement vers 12h30, c'était la première fois qu'on mangeait aussi tôt.
Toute la matinée, les relais tournaient bien à l'avant et la vitesse semblait convenir à tout le monde puisque j'ai eu très peu de travail à l'arrière. Tout le monde suivait sans forcer, c'était impeccable. Les tensions internes de ces derniers jours, extrêmement palpables hier soir et ce matin, se sont dissipées au fil des kilomètres et ne sont pas réapparues en cours d'étape.
© Mickael Bougouin
Après le repas, on a fait 15 kilomètres d'approche jusqu'au pied du Port de Pailhères, via une route encaissée dans de profondes falaises et le long d'un ruisseau. Malgré la fraicheur apportée par la végétation et le ruisseau, il faisait encore très chaud. C'était assez atypique, on est passé sous des arches en pierre, mais la vue n'était pas très dégagée et le goudron n'était pas d'excellente qualité. Dommage.
Le port de Pailhères a été franchi sans encombres. J'ai laissé à d'autres le soin de gérer le rythme du gruppetto. J'ai géré le train d'un groupe intermédiaire composé de 5, puis 4, puis 3, puis 2 personnes (en me comptant). Dans une montée de 15 kilomètres à 8% de pente moyenne, il était compliqué de faire rouler plusieurs personnes au même train. Du coup, j'ai navigué entre les différentes personnes pour leur apporter de l'eau. J'ai encore musclé mon bras droit, en poussant régulièrement. Je songe à pousser avec la main gauche pour équilibrer ma musculature.
© Mickael Bougouin
Tout au long de la montée, on a bénéficié du soutien de personnes garées en camping-car le long de la route. C'était loin de la marée humaine montrée par les caméras lors du passage des pros, mais c'était sympa quand même d'entendre des applaudissements et des encouragements.
En haut, j'ai récupéré de quoi rester au chaud car il faisait assez frais. A 2000m d'altitude, avoir de quoi se couvrir pour attendre était recommandé. On a attendu les derniers quelques minutes, le temps de refaire le plein des bidons, puis on s'est lancé dans la descente. J'ai laissé filer le groupe devant, afin de pouvoir faire ma descente proprement sans me faire gêner ni par les kamikazes, ni par les mauvais descendeurs. La descente était belle, sans aucun piège, un vrai régal. Il fallait juste faire attention à quelques plaques de gravillons, mais rien de dangereux.
L'ascension du plateau de Bonascre s'est enchaînée directement. La montée m'a fait mal, car elle est assez irrégulière. On alterne des pentes à 12% avec d'autres à 6%. Ca change assez souvent, on ne peut pas y prendre de vrai train. J'ai poursuivi mon assistance jusqu'à la ligne d'arrivée, et ai continué ensuite seul jusqu'au sommet de la station afin d'aller voir le paysage.
Justement, en terme de paysage, la montée du Port de Pailhères était très sympa. C'était diversifié, on était tantôt dans des rochers, tantôt dans des bois, parfois dans de longues combes et parfois dans des lacets. La vue était agréable, j'ai eu le temps d'admirer le paysage. En revanche, la montée du plateau de Bonascre (Ax 3 domaines) se fait dans les bois, on ne voyait rien en dehors des arbres et des nombreux supporters.
Cette étape pyrénéenne était différente des autres. D'une part par son profil, puisqu'on abordait la montagne, mais d'autre part par sa chaleur humaine. Jusqu'à présent, nous avions eu pas mal de badauds en Corse, puis quelques belges passionnés tout le long de la traversée entre Nice et Albi. Nous avons vu très peu d'écritures au sol. Aujourd'hui, le public était plutôt espagnol et allemand, et la peinture était encore fraiche. On a bien mieux ressenti l'ambiance du Tour.
Bilan : 192km, 8h15 de selle, 3200m de dénivelé, 122 bpm de moyenne.
Consultez mes données et notre parcours.
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Bravo Florent bonne muscu
RépondreSupprimerMerci pour votre reportage
Gérald
Salut Florent,
RépondreSupprimerJ'ai 14 ans et j'aimerais savoir comment participer au Tour de fête car je suis un passionné de vélo. A partir de quel âge peut-on participer au Tour de fête.
Bonne chance pour la suite du Tour de France.
Salut Romain,
RépondreSupprimerC'est la première fois que cette opération se fait, et je ne sais pas si elle recommencera l'année prochaine. Pour l'âge minimum, ça dépendra de ce que les organisateurs recherchent, mais je pense que ce sera toujours des gens de plus de 18 ans.
Florent