samedi 10 janvier 2015

Un samedi calme et ensoleillé

Ce samedi après-midi, j'ai effectué une sortie de déblocage à la veille du dernier cyclocross de la saison (demain à Francheville). La météo était quasi printanière : 16°, un grand ciel bleu accompagné par un léger vent. Le genre d'après-midi idéale pour faire 4 heures de selle. Le genre d'après-midi qu'on rencontre rarement dans la région un 10 janvier.


Cette sortie de deux heures a été l'occasion de me changer les idées, de ne penser à rien et de profiter de l'instant présent. De profiter du calme des routes autour de moi, loin de la furie médiatique qui a envahi nos écrans (de télé, d'ordinateur et de téléphone) en écho à une furie meurtrière. De profiter de la beauté du paysage pas trop amoché par la folie bétonnière de l'être humain. De profiter de la caresse des rayons de soleil sur mon visage. De profiter des chants de nombreux oiseaux, du nombre incroyable de chevaux le long de mon itinéraire et des aboiements de quelques chiens. De profiter du calme et de la tranquillité des lieux où je passais.

A peine sorti de chez moi, le temps d'enclencher les cales et de faire quelques tours de pédale, 4 cyclistes m'ont déboulé dessus sans que je ne sache d'où ils sont sortis. Sur ma phase d'échauffement, j'ai pour principe de ne pas prendre les roues des groupes qui me doublent : l'échauffement sert justement à s'échauffer, il n'est pas fait pour se mettre dans le rouge pour suivre un groupe à son rythme de croisière qui ne va pas au même endroit que soi. Cependant, après une centaine de mètres, il s'est avéré que ce groupe roulait à la même vitesse que moi ... je suis donc resté derrière 4 ou 5 kilomètres, jusqu'à ce que nos routes se séparent.

J'ai attaqué la montée des gorges d'enfer sur un rythme soutenu. 3 minutes d'effort à bloc (ou presque) pour regarder comment répondaient les jambes. Elles ont plutôt bien répondu, puisque j'ai signé un temps à 2 secondes seulement de mon ancien record. En y mettant toute mon énergie, j'aurais pu le battre sans soucis mais ce n'était pas le but de la sortie. Une fois cette montée effectuée, j'ai profité du paysage dans la descente ... j'ai voulu faire une photo, mais je me suis rendu compte que j'avais oublié mon téléphone. Dommage, il y avait de beaux points de vue et une belle luminosité à plusieurs endroits au cours de la sortie.

Je me suis ensuite aventuré sur des chemins inconnus. J'avoue être sorti de mon itinéraire prévu et je ne sais pas trop pourquoi j'ai eu envie d'explorer un itinéraire différent. J'ai cru au moins 20 fois que le chemin allait s'arrêter dans la cour d'une ferme ou se transformer en chemin en terre entre les champs ... mais non, j'ai fini par rejoindre Anse. Ce petit chemin sinueux, bordé de haies à hauteur d'homme, sera intéressant à utiliser quand le vent viendra de l'ouest ou du sud. Il est également plus vallonné que l'itinéraire "normal" qui est tout plat sur une route bien large et sans circulation.

Après avoir traversé la Saône entre Anse et Saint Bernard, j'ai voulu expérimenter de nouvelles routes. A l'origine, je me suis trompé : je viens de l'autre côté (du sud) et je tourne à droite ... cette fois je venais du nord, j'ai tourné à gauche sur ce que je pensais être la route que je souhaitais prendre ... sauf que ce n'était pas le bon endroit. Après une demi-seconde d'hésitation, j'ai décidé de poursuivre sur cette route en me disant que je finirais bien par retomber sur une route que je connais. Cela a bien été le cas, mais je ne regrette pas du tout mon erreur ni d'avoir persévéré dans celle-ci : au lieu de suivre l'une des deux vallées par le fond, je me suis retrouvé sur les crêtes avec une vue totalement dégagée autour de moi. Et à voir le nombre incroyable de cavaliers et de promeneurs en 4 kilomètres, je n'étais pas le seul à venir ici pour apprécier le paysage. Il valait bien le détour et cette route risque de remplacer à l'avenir les 2 vallées.

Après ces découvertes, mon corps et mon matériel m'ont ramené à la réalité du terrain. Mon corps a d'abord commencé à faire des siennes : dimanche à Brignais, j'ai fait un faux-mouvement lors d'une descente de vélo pour passer les planches, faux-mouvement qui a rouvert une blessure vieille de 17ans (mais qui ne guérira jamais totalement, malheureusement). Mercredi et jeudi, en fin de sortie, j'ai de nouveau senti une gêne à cause de cette blessure ... qui m'a encore handicapé aujourd'hui. Je vais devoir stopper mon activité cycliste quelques jours, je n'irai donc pas au dernier cyclocross de la saison demain. J'avoue que j'aurais aimé y participer et que je comptais faire une pause juste après, mais la raison et une douloureuse expérience en 2012 (où je n'ai pas su m'arrêter à temps, aggravant le mal dans des proportions déraisonnables) me poussent à renoncer à cette épreuve sur laquelle je n'avais pas d'objectif. On n'est que mi-janvier, la saison 2015 n'a pas encore commencé, je ne veux pas traîner cette blessure en handicap toute l'année.

Après le corps, c'est mon dérailleur électrique qui m'a fait une surprise. La batterie interne a du se débrancher en passant 2 ralentisseurs à 10 kilomètres de chez moi. J'avais déjà eu le cas de la batterie (presque) vide, où le dérailleur avant se fige sur le petit plateau mais où le dérailleur arrière fonctionne toujours. Cette fois, aucun des deux dérailleurs ne fonctionnait et le boitier de contrôle ne répondait pas non plus. J'ai donc effectué les 10 derniers kilomètres en pignon fixe.

Je suis mitigé sur ma sortie : d'un côté je suis très heureux de m'être aventuré sur de nouvelles routes et d'avoir roulé sous un temps quasi-printanier, mais de l'autre je suis déçu que cette foutue blessure vienne se rappeler à mes (mauvais) souvenirs. Je vais prendre un peu de repos et tâcher de remettre une nouvelle fois d'aplomb ma jambe qui me pose soucis.

Consultez mon parcours.

6 commentaires:

  1. Salut Florent.
    Je suis un fidèle lecteur de ton excellent blog. Coureur en Cyclosportives montagnardes, je pense que tu t'entraines trop au cours de la saison. En effet, tu ne réalises que très peu de coupures (je ne parle même pas de coupures de plusieurs semaines). Ne penses tu pas que tu sollicites trop ton corps ?
    Julien

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  2. Salut Florent
    La réflexion de Julien me ramène à une remarque identique que je n'ai jamais eu le courage ou la pudeur de te faire: "quand souffle tu ?"
    tu roules en permanence, tu bosses, tu animes un blog des plus remarquables (dans Top Vélo ce mois ci ))tu accompagne des jeunes....
    pour nous fidèles lecteurs égoïstes, c'est le top, mais attention aux lendemains qui fâchent !!
    Nous ne voulons pas te perdre "sur blessure"
    Bonne année et surtout bonne santé
    En toute amitié
    Claude

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  3. Salut à tous les deux.

    J'avais effectué 6 semaines d'arrêt total, de début-juin à mi-juillet, suite à ma chute survenue quelques jours après Bordeaux-Paris. C'était certes un arrêt total sur blessure, mais j'avais de toute façon annoncé que j'allais lever le pied après un printemps chargé et réussi.

    A une échelle moindre, sans repos total mais avec un repos relatif, j'ai énormément travaillé en octobre et en novembre. J'ai fait des semaines de 60 heures, ne roulant que 3 heures le mercredi et 1h30 à 2h le week-end. En octobre j'ai accumulé 20 heures de selle, j'en ai fait 25 en novembre et 18 heures en décembre. Ces 63 heures de selle en un trimestre ne représentent pas, à mon avis, un facteur de sur-entraînement.


    Cependant, j'avoue me poser des questions sur ce thème. Je pensais bâtir mes entraînements sur un modèle du type : compétition le samedi ou le dimanche, repos le lundi, entraînement spécifiques les mardis, mercredi et jeudi, repos le vendredi et compétition le week-end. C'est ce que j'ai fait en aout et septembre 2014, mais avec le recul je pense que ces 2 jours de repos sont insuffisants si de telles semaines sont enchaînées. Je pense donc que je vais revoir mon modèle de manière a avoir 2 journées consécutives de repos (lundi + mardi, ou jeudi + vendredi) sur les semaines "normales". Je ne sais pas si c'est la meilleure méthode, je suis ouvert à toute suggestion.


    Concernant la blessure actuelle, il s'agit d'un problème insoluble depuis 17 ans. J'ai une hanche qui a explosé à cause d'un accident aux sports d'hiver. Je vis depuis 17 ans avec une seule hanche au lieu de deux. Il arrive que sur des mouvements de la vie de tous les jours je la coince, que ce soit en faisant la cuisine ou en montant des escaliers. Ce n'est pas une blessure liée spécifiquement au vélo. Il existe une solution : accepter une prothèse de hanche, en titane ... mais pour ma part je préférerai une hanche en carbone, donc pour le moment je refuse l'opération.

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  4. En complément de mon précédent message, je pense que tu cours beaucoup d'objectifs tout au long de l'année. Même les coureurs pro n'ont pas une activité aussi fournie. La plupart observent un temps de repos complet pendant 4 semaines en octobre. En outre, au fil des années, ils ont tendance à réduire leurs jours de courses. À titre d'exemple, j'ai récemment été surpris par le volume d'heures de selle de Thibaut Pinot. Il est juste au dessus de 900 heures.
    Julien

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    1. Effectivement, Thibaut Pinot a effectué près de 900 heures de selle ... avant la publication de ses chiffres de l'année en novembre. Idem pour Jeremy Roy qui annoncait le 18 novembre avoir effectué 925 heures de selle. Je suppose qu'ils ont repris le vélo depuis et qu'ils ont amélioré leur total de l'année.

      La principale différence entre eux et moi, ce n'est pas seulement le niveau ni le nombre d'heures de selle (j'en ai 330 pour ma part, du 1er janvier au 31 décembre 2014). La différence est dans le comportement : ils roulent pour la performance tandis que je roule pour le plaisir.
      Est-ce que tu conseillerai à une personne faisant des aller/retour quotidiens au travail (ou à la boulangerie) de faire une pause de 4 semaines ? Pour ma part, je ne le lui imposerait pas. S'il veut la faire il le peut, mais physiquement je ne pense pas que ce soit nécessaire.

      Dans mon cas, je suis entre les deux pratiques. J'ai effectué 137 sorties en 2014, je n'ai donc roulé que 2,5 fois par semaine. Avec 8505 kilomètres effectués, ça donne une moyenne de 62 kilomètres par sortie. Donc, en gros, j'ai effectué 2 heures de vélo moins de 3 fois par semaine. Je pense être loin de risquer la blessure avec de tels chiffres.

      Sachant que j'avais fait 6 semaines de coupure cet été, si j'avais effectué 4 semaines en octobre ça m'aurait fait 10 semaines sur l'année soit ... 20% de l'année au repos. Ca aurait été exagéré je pense.

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  5. tout à fait d'accord avec toi Florent... je suis dans le même cas que toi, à peu près 370h de selle en 2014. à un niveau non-professionnel, les longues pauses ou "coupures" sont uniquement utiles psychologiquement, au niveau physiologique pas nécessaires, on est loin d'en demander trop à nos organismes ! je précise bien pour quelqu'un en bonne santé.

    perso je suis comme toi, je roule pour le plaisir, ça ne m'empêche pas de me préparer des petits plans d'entrainement, d'organiser mes séances, mais je ne me force jamais à sortir pour rouler si je n'en ai pas envie. de toutes façons, je pars en vacances deux fois par an (sans le vélo), disons deux semaines en juin, et deux semaines en septembre, les voilà mes fameuses coupures. avec en plus quelques weekends "sans", des périodes plus chargées au boulot qui m'empêchent parfois de rouler pendant 3-4 jours, j'ai encore beaucoup de marge.

    enfin, il ne faut pas chercher à se comparer aux pros, dans un sens ou dans l'autre, nos niveaux sont beaucoup trop différents, c'est leur métier et ils ne font que ça...

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