Malgré un mariage la veille et une rentrée tardive à la maison, j'étais plutôt serein au moment de me coucher. La soirée avait été très agréable. Une fois couché, notre gentil chat qui passe habituellement son temps à dormir a eu la merveilleuse idée de vouloir nous montrer toute son affection. Et comme on ne répondait pas à se ronrons, il est revenu à la charge toutes les heures histoire de voir si on était plus réceptif. Il a tenté diverses approches, nous apportant même ses jouets les plus bruyants sur le lit histoire de voir si par hasard on ne voudrait pas jouer avec lui ... bref, il ne m'a pas laissé fermer l'oeil de la nuit. Au moment de faire mon sac, je me sentais déjà bien fatigué avant même d'avoir mis un coup de pédale.
Je me suis rendu sur place en même temps que la pluie. Malgré des chutes d'eau continues et abondantes, le moral est remonté en découvrant le parcours : il était tel que je l'avais repéré et correspondait parfaitement à mes attentes. De plus, j'aime ces conditions météo, c'est un temps que j'apprécie car il durcit la course. Aucun virage dangereux n'était à signaler, auquel cas la pluie ne m'aurait pas plu.
J'ai réduit mon échauffement au minimum. J'ai encouragé les cadets que j'encadre habituellement le mercredi et qui couraient avant mon épreuve. Quelques tours de roue plus tard, le temps de vérifier l'adhérence des pneus aux endroits sensibles et les braquets à utiliser, le temps aussi de me faire tremper (en moins de 5 minutes l'eau a traversé les sur-chaussures, contre une bonne heure habituellement), je me rendais sur la ligne de départ. Nous étions une quinzaine dans ma catégorie (D3/D4), qui s'est élancée une minute après la catégorie supérieure (D1/D2).
Dès les premiers tours, sur 17 à effectuer, j'ai pu repérer les coureurs les plus en jambes. J'ai accompagné les coureurs qui haussaient le ton, ne voulant pas laisser filer quelqu'un sans moi. Rester à l'avant, souvent en tête de groupe, était également pour moi un choix stratégique me permettant de ne pas recevoir les projections d'eau des roues des autres coureurs, tout en pouvant choisir mes trajectoires. J'ai pris part à des échappées à trois, à quatre, à cinq ... avant qu'un groupe de six parvienne à se détacher au bout d'une quinzaine de kilomètres.
Dans ce groupe de 6, l'entente était loin d'être bonne. Nous étions 3 à nous relayer efficacement, deux passaient mais semblaient dans le dur ... le dernier restait 5 mètres derrière et me laissait perplexe car il ne prennait jamais de relais mais ne semblait jamais craquer même quand le groupe accélérait. Au tiers de la course, l'un des hommes forts a pris la poudre d'escampette. J'ai chassé seul presque un tour derrière lui, le maintenant à une dizaine de mètres, avec tout le monde dans ma roue. N'ayant pas envie de faire tout le boulot seul, j'ai voulu faire passer les autres au relais mais personne n'a voulu y aller ... sauf le dernier qui a placé une attaque. J'ai sauté dans sa roue, comme tous les autres, ... il s'est écarté sur le côté pour m'inciter à reprendre le relais, ce que je n'ai pas voulu faire. Il a donc dévoilé son jeu et a confirmé ce que je pensais : il était plus fort qu'il ne le laissait croire. On est revenu sur l'échappé.
J'ai récupéré deux tours, prenant des relais gentillets mais passant quand même pour maintenir une pression sur le groupe. A trente kilomètres de l'arrivée, soit autour de la mi-course, j'ai accéléré le train dans une ascension et seul l'autre homme fort du jour a pu me suivre. Avec Cédric de l'UC Cran Gévrier, un petit trou s'est fait sur les autres coureurs. On s'est relayé naturellement avec une grande efficacité. Nous savions tous les deux que les autres, hormis un coureur du VC Ambérieu, ne nous apportaient rien dans l'échappée. On a pris de gros relais afin de passer hors de vue de nos poursuivants, sans arrières pensées. Nos niveaux étaient assez homogènes : il était légèrement supérieur dans les ascensions, je descendais et virais mieux que lui. Sur le plat, je pense que nous faisions jeu égal. Nous ne pouvions que nous entendre.
On a pris une minute d'avance avant de commencer à réfléchir. Notre collaboration était excellente, mais à la fin il faudrait que l'un de nous deux lève les bras. Je préférais que ce soit moi, évidemment. On a un peu moins appuyé nos relais, mais on a pas levé le pied pour autant. On s'est tous les deux alimenté régulièrement : je cherchais une faille, j'ai donc (entre-autres) regardé s'il pensait à boire (quand il pleut autant, on oublie souvent). Le break étant fait, je cherchais où et quand l'attaquer, mais tous les scénarios que j'effectuais dans ma tête ne me semblaient pas spécialement favorable. J'en étais arrivé au seul scénario qui me semblait favorable au vu du terrain et de nos qualités comparées : ne pas relayer dans les 4 derniers kilomètres, résister à ses accélérations et tenter de le battre au sprint. Ca, c'était la théorie.
Il a devancé ma réaction et a accéléré a 4 kilomètres de la ligne juste quand j'ai fini mon relais dans la bosse menant à l'avant-dernier passage sur la ligne d'arrivée. Il a réussi à prendre quelques mètres d'avance, pas grand chose au moment où la cloche du dernier tour a retenti. J'ai conservé un effort maximal, misant sur le fait qu'il pouvait craquer physiquement dans les 4 kilomètres restants. Ou éventuellement qu'en le gardant sous pression il ferait une faute dans un virage. De toute façon, pour gagner, il fallait que je reste le plus près possible donc j'ai refusé d'abdiquer. Malheureusement, je suis resté à 15 secondes derrière lui et n'ai jamais pu boucher l'écart. Il n'a pas creusé non plus, preuve que nos niveaux étaient assez proches.
Photo prise par Gilles Pochet
Je termine donc à la deuxième place, mais je suis satisfait. Il était plus fort que moi et méritait sa victoire. J'ai couru avec intelligence, je n'ai pas fait d'efforts inutiles, j'étais toujours au bon endroit au bon moment. Je venais pour la victoire, mais cette défaite constitue quand même ma meilleure performance de ce premier cycle de compétitions (4 en pass'cyclisme, 1 en FSGT). Mon niveau s'est élevé de semaine en semaine, je vais à présent passer à un nouveau cycle d'entraînement afin d'améliorer encore un peu plus ma condition avant le cycle suivant de compétitions.
Je tiens à remercier les bénévoles, notamment les signaleurs, pour leur motivation. Organiser une course sous le soleil n'est déjà pas toujours facile, mais alors rester planté à un carrefour pendant des heures sous une pluie diluvienne pour assurer notre sécurité, ça mérite un très grand merci. Ces personnes ont pris autant de pluie que les coureurs, mais ne faisaient pas de sport pour se réchauffer. Je reviendrai avec plaisir l'année prochaine, j'espère avec du soleil et dans la catégorie supérieure.
Consultez mes données et les classements.
5ème à Neuville, 4ème à Villette, 3ème pass' D3 à Vienne et 2ème à Montagnat.
RépondreSupprimerTu sais ce qu'il te reste à faire ... ;)
il va falloir que j'apprenne à lever les bras. c'est le but du prochain cycle d'entraînement ^^
SupprimerSalut a toi equipier d'échappée,
RépondreSupprimerBravo pour ton résumé de course.
En effet j'ai gagné hier mais tu as un joli potentiel pour gagner aussi d'ailleurs je monte en d2 suite a ma 2eme place a la villette et ma victoire a culoz ce qui te laisse le champ libre.
A bientot en d2
Au plaisir de m'échapper à nouveau avec toi ... en D1/D2 la prochaine fois ;-)
SupprimerBonjour Florent,
RépondreSupprimercomment tu fais pour etre en D3 D4, il me semblait qu'il fallait avor plus de 40ans, Je me trompe?
Bonne continuation.
Je n'ai rien fait du tout. C'est le comité qui choisit la catégorie dans laquelle ils t'affectent. J'ai demandé une licence Pass'Cyclisme, le comité m'a affecté en D3.
SupprimerIl faut dire que mes prestations l'année dernière en D1/D2 (4 courses FFC, 4 fois lâché du peloton) ne plaidaient pas en ma faveur pour un maintien en D2. Et n'ayant pas couru en FFC en 2014 ni en 2013, je n'avais aucune référence récente montrant que j'y avais ma place.