samedi 10 septembre 2016

Grimpée de Chaussan

Ce samedi avait lieu la grimpée de Chaussan, organisée par le club de Francheville et qui constituait la 3ème manche du challenge des contre-la-montre du Rhône. J'avais déjà participé à cette épreuve en 2014, ce qui m'a permis de l'aborder cette année en connaissant mieux le terrain qu'il y a deux ans.

Cette semaine, mon entraîneur avait judicieusement placé des sorties de récupération et d'entretien : avec deux épreuves le week-end dernier et deux épreuves ce week-end, il était plus sage de ne pas ajouter de fatigue à l'entraînement et de conserver un maximum d'énergie pour les 4 épreuves. L'idée était bonne : Clémence étant tombée malade au cours de la semaine, pour ma part je n'ai eu que 24 heures de "moins bien", les microbes ayant pu s'insérer dans mon corps fragilisé ... mais pas trop fatigué donc capable de repousser rapidement l'envahisseur. J'abordais donc plutôt confiant cette épreuve.


L'échauffement, fait pendant la reconnaissance du parcours, m'a fait douter de moi. Les sensations n'étaient vraiment pas terribles, je commençais à douter de l'efficacité réelle de mes anticorps. Ca m'a amené à douter sur mon choix de matériel : j'avais opté pour le vélo classique, mais le parcours étant roulant je me suis demandé si le vélo de chrono n'était pas plus adapté. Idem concernant l'aéro, j'avais privilégié la ventilation plutôt que l'aérodynamisme ... mais les mauvaises sensations de l'échauffement m'ont semé le doute. De toute façon je n'avais pas pris l'autre vélo ni l'autre casque, je devais faire avec ce que j'avais. L'échauffement a été l'occasion de re-découvrir les paysages magnifiques qu'offrent cette montée, probablement la plus belle des épreuves du calendrier départemental en terme de paysage ... qu'il vaut mieux admirer à l'échauffement qu'en course.

J'ai rejoint de départ de manière classique, les concurrents avant moi se sont élancés les uns après les autres. Puis ce fut mon tour, avec le rituel classique. Au TOP, j'ai pris un bon départ. Les jambes tournaient avec une facilité déconcertante, la puissance sortait sans problème ... c'était l'euphorie. Les doutes, que j'avais déjà dissipés bien avant le départ, n'ont pas eu la possibilité de revenir dans de telles conditions. Après quelques minutes, j'ai freiné mes ardeurs et me suis rappelé que la grimpée durait plus de 30 minutes, qu'il fallait donc se ménager pour arriver en haut.


Je suis revenu sur le concurrent parti une minute avant moi au moment où trois camions se sont glissés entre lui et moi. La route étant plate et sinueuse, ils m'ont ralenti ... mais comme c'était sinueux ils ne pouvaient pas doubler le coureur sans prendre de risques. Je les ai doublés rapidement, profitant quelques secondes de l'aspiration pour passer de l'un à l'autre, et ai doublé le coureur devant ... avant que les camions ne me redoublent et disparaissent. Il n'y avait pas beaucoup de circulation, la route était plutôt paisible, c'est vraiment pas de chance d'être tombé sur un convoi de camions.

Je suis resté bien concentré sur mon effort et ai continué ma route à un bon rythme. Cependant, la cadence élevée du départ est rapidement tombée puis devenue basse. Sur les longs faux-plat granuleux, j'ai toujours tendance à passer en force, cette épreuve n'a pas échappé à la règle. Je suis revenu au train sur un autre coureur parti avant moi, me servant de lui comme un point de mire sans changer de rythme pour autant afin de garder un effort stable. Il s'est glissé dans ma roue pendant deux cent mètres, quand je l'ai entendu souffler j'ai mis un petit coup d'accélérateur pour m'en débarasser et ai repris mon rythme.


Au bout de 25 minutes, alors que le plus dur était passé et que j'arrivais sur une portion plus roulante, j'ai eu un gros coup de mou. Je venais juste de passer le gros plateau et ne sentais pas de signe particulier de défaillance arriver ... pourtant, d'un coup, le corps a dit stop. J'ai passé 40 secondes délicates, à chercher mon souffle, avant que mon corps reprenne sa marche en avant. Une grappe de 3 cyclistes était devant moi, à portée de fusil. L'arrivée étant proche, j'ai joué mon va-tout : je suis revenu sur eux. Le dernier rattrapé s'est glissé dans ma roue, j'ai eu un peu de mal à m'en débarrasser mais avec plusieurs accélérations il a cédé à un peu plus d'un kilomètre de l'arrivée. Je me suis fait doubler à 800 mètres de l'arrivée par le coureur parti 3 minutes après moi, il m'a passé dans un tourbillon d'air : le temps de regarder le dossard il était déjà loin devant.


Je suis resté sur ma dynamique jusqu'au bout, ne lâchant rien avant la ligne d'arrivée. Je coupe la ligne en 31'52", soit 40 secondes de moins et 10 watts de plus qu'il y a 2 ans. Je n'ai aucun regret au final : les jambes étaient au rendez-vous, je suis resté pleinement concentré du début à la fin et je suis persuadé que mon choix de matériel était le bon. Je prends la 21ème place sur 53 participants, mais surtout je suis juste derrière mes deux principaux adversaires au challenge. Ils terminent 19ème et 20ème, respectivement 7 et 6 secondes devant moi. Je ne leur cède donc pas grand chose et conserve mes chances en cas de défaillance de leur part sur l'une des épreuves à venir.

Consultez le classement et mes données.

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