En ce lundi de Pâques, j'ai participé pour la 8ème fois au Prix de Villette sur Ain. C'est l'épreuve à laquelle j'ai participé le plus de fois au cours de ma "carrière" : depuis ma première participation en 2007 je n'ai manqué que 3 éditions : 2011, 2013 et 2014. Il est également à noter que parmi les épreuves auxquelles j'ai participé mes 2 premières saisons (2006 / 2007), c'est l'une des rares survivantes : sur les 17 épreuves seules 4 existent toujours.
La course emprunte un circuit de 7,4 kilomètres avec une belle bosse de près d'un kilomètre et demi. C'est une bosse que j'affectionne car elle est suffisamment longue pour pouvoir y faire la différence : je le sais très bien car au cours des premières années le peloton avait l'habitude de m'y laisser derrière lui. J'ai ensuite appris à la dompter pour ne plus y perdre de terrain et même y faire la différence. Depuis l'année dernière, ayant changé de catégorie, 9 tours sont à effectuer contre 10 pour la catégorie supérieure.
Nous avons pris le départ à 16. Le départ se faisant au pied de la bosse après une dizaine de minutes d'attente, j'ai eu un peu de mal à encaisser la première des ascensions. Je suis resté dans les premières positions d'un peloton montant au train sans attaque. Une fois en haut, tout le monde étant encore présent, le rythme est resté plutôt tranquille : seuls deux ou trois coureurs ont fait le tempo, le reste se contentant de suivre sans broncher.
Au pied de la deuxième ascension, j'ai décidé de hausser le ton directement. Je souhaitais faire une première sélection d'hommes forts, histoire d'éviter une course trop tactique où personne ne veut rouler. Mon accélération a mis tout le monde en file indienne, avant que trois accélérations de Jérôme Labarre (Team Lyon 7) ne permette de faire une cassure plus franche. Au sommet, nous n'étions plus que 4 : Jérôme, Cyril Perraud (VC Corbas), Grégory Ode (VC Annemasse) et moi. On avait une bonne dizaine de secondes d'avance, on a tout de suite collaboré pour faire fructifier cet avantage. L'entente a été rapide, on était tous à fond pour faire le trou ... je me suis dit qu'il fallait se mettre dans le dur dix minutes pour les distancer définitivement avant de pouvoir souffler.
On a effectué la troisième ascension au train, l'idée étant de rester unis car il restait encore cinquante kilomètres à effectuer. Au sommet, un coup d'oeil derrière nous a indiqué que l'écart était fait et que ça ne rentrerait pas. Personne en vue. On a levé la pression dans la partie descendante mais tout en conservant une bonne allure. Pourtant, un peu moins de 4 kilomètres plus tard (à 43km/h), 4 coureurs réussissaient à faire la jonction avec notre groupe. Je ne comprends toujours pas comment ils ont pu combler un écart de plus de 30 secondes en si peu de temps à cette vitesse.
Le quatrième tour a été plus lent car plus stratégique. A 8, plus personne ne voulait rouler. Cyril s'est échappé en facteur, je l'ai laissé partir avec bienveillance en comptant sur l'ascension suivante pour le rejoindre. Il avait une dizaine de secondes d'avance au pied de l'ascension, au moment d'entamer le cinquième tour. Comme un peu plus tôt, j'ai entamé le pied de bosse à fond mais les jambes étaient un peu plus lourdes. Mon ascension rapide n'a pas permis de faire de cassure, à peine de réduire l'écart. Au sommet, Jérôme a placé une attaque tranchante et a comblé l'écart seul. Je me suis retrouvé avec tous les autres dans la roue ... j'ai gueulé un coup, sans succès. J'ai attaqué une fois quand j'ai vu que l'écart commençait à grandir mais que seul je pouvais encore le combler. Tout le monde est rentré. Pour collaborer il n'y avait personne mais pour me rouler dessus, si. Re-coup de gueule, re-aucune aide, donc re-attaque un peu plus loin. A défaut d'avoir pu faire la différence, ça a incité deux autres à collaborer. On a réussi à rentrer sur les deux fuyards. Un coureur (Nicolas Salomon, UC Gessienne) est sorti seul et a pris du champ rapidement car personne ne voulait rouler. Il était resté discret jusque la, je ne me méfiais pas trop de lui.
Dans le septième tour, la bosse nous a permis de nous isoler à 4 derrière l'homme de tête. Nous étions les 4 même que lors de notre accélération au deuxième tour. De chassé, notre groupe est devenu chasseur ... mais avec la même rapidité de collaboration. On s'est sortis les tripes pendant tout un tour pendant lequel j'ai commencé à sentir des signes de fatigue. J'ai tenté de sauter un relais mais à quatre ça s'est tout de suite vu. J'ai pensé à l'écart qu'on creusait à chaque relais : à défaut de revenir sur l'homme de tête pour jouer la gagne, je pensais à écarter un peu plus ceux de derrière à chaque coup de pédale. Si j'avais mal aux jambes, eux devaient avoir au moins aussi mal que moi !
J'ai craqué dans la huitième ascension. A 15 kilomètres de l'arrivée, en haut de la bosse, je n'avais pas grand chose de retard sur mes 3 compagnons mais eux aussi n'avaient presque plus de retard sur l'homme de tête. J'avais tout le monde en visuel devant moi et personne derrière moi. J'ai maintenu la pression tout le long du tour pour profiter du point de mire qui s'offrait à moi aussi longtemps que possible.
Il ne me restait plus que la 9ème ascension à gérer. Avec une quarantaine de secondes d'avance, il me suffisait de grimper au train et d'en garder un petit peu sous la pédale pour finir en solitaire jusqu'à l'arrivée. En haut de la bosse, il me restait vingt secondes mais je m'étais refait une santé et j'ai accéléré : eux devaient être à fond dans l'ascension, en remettant les gaz alors qu'ils sont dans le dur je savais que l'écart se recreuserait. C'est ce qui s'est passé. A 3 kilomètres de l'arrivée, alors que j'étais encore à l'aise et que je pouvais rallier l'arrivée en solitaire pour conserver ma 5ème place, j'ai vu revenir le peloton des Pass' D1/D2. J'ai évidemment été repris et j'ai retrouvé à l'arrière mes adversaires qui s'étaient glissés dans le groupe. Hors de question de laisser ma 5ème place sur un tel fait de course, je suis donc resté avec eux et me suis contenté de régler au sprint mes adversaires sans me mêler au sprint de l'autre catégorie.
Je suis content de ma performance. Physiquement, j'étais un peu juste pour pouvoir jouer la victoire, c'est certain. Mais j'ai pris du plaisir à peser sur la course, à m'échapper, à collaborer ... bref, à être acteur et non suiveur. Cette cinquième place me semble assez logique, les quatre coureurs devant m'étaient supérieurs. L'organisateur faisant un classement distinct par catégorie, le 2ème et le 4ème étant en D4, j'ai été invité à monter sur la 3ème marche du podium des Pass' D3 ce qui m'a permis de repartir avec une tarte au sucre et au chocolat. Le 2ème ayant eu un poulet de Bresse, je suis presque content d'avoir terminé à cette 3ème place au lieu de la 2ème ...
Consultez mes données, les photos prises par Clémence et le classement.
bravo mec c'est bien de pouvoir faire la course j'ai repris la CAP après + de 31 ans d'arrêt http://naturerandomontagnelimousin.blog4ever.net/marathon-de-paris-2017
RépondreSupprimerbonne saison