Voici le profil initialement prévu :
A 10h30, Rémy est passé me prendre chez moi et nous voilà parti pour un raid dans les Monts d'Or. Ce raid là avait une saveur particulière, puisqu'il s'agissait d'enchaîner les montées dans le petit massif dans lequel j'habite. Les monts d'or n'ont rien de célèbre, ni leur hauteur ni leur difficulté ... ils ne font partie de la légende d'aucune course, d'ailleurs ils ne sont au programme d'aucune course en dehors du RAIT (Rhône-Alpes Isère Tour, épreuve UCI de niveau 2.2). Je pense que je suis le premier à me lancer dans le défi d'enchainer 8 ascensions consécutives dans ce massif : qui d'autre serait assez fou pour rester dans un massif minuscule et y enchainer les ascensions par tous les côtés possibles ?
Après 5 minutes d'échauffement, nous nous attaquons à la première montée. Celle-ci se passe bien, on grimpe en discutant, je gère mon effort en grimpant au cardio. La descente est tranquille, sans encombres : il y a peu de circulation pour un samedi matin ... la région lyonnaise est déserte en ce week-end du 15 août, et ce n'est pas pour me déplaire !
En bas de la descente, un virage sur la gauche et nous voilà directement dans la 2ème montée du jour. A mi-pente, un thermomètre nous affiche la température : 30°C et pas le moindre souffle d'air ... il n'est que 11h30, j'ai déjà chaud et le soleil n'est pas encore au zénith. Le mont cindre est atteint sans soucis, je grimpe en jetant des coups d'oeil réguliers au cardio afin de détecter tout signe de moins bien. On enchaine sur la route des crêtes pour rejoindre le mont thou et le col de la croix de presle. La descente jusqu'à Albigny s'est passée sans encombres hormis une automobile qui a voulu faire du zèle dans un rétrécissement : 2 voitures ne peuvent s'y croiser mais une voiture et un vélo se croisent sans problème ... j'ai donc voulu passer en même temps qu'elle, mais elle s'est volontairement déportée sur sa gauche pour me tasser contre des quilles. Le code de la route indique qu'elle avait la priorité pour passer, je ne suis cependant pas certain qu'il lui donne le droit de me renverser pour autant !
Rémy me quitte à Albigny, après m'avoir accompagné sur les 35 premiers kilomètres de mon périple. 5 minutes de plat me mènent à St romain, où je me lance dans la 3ème montée du jour, la plus pentue de la journée. Le final est sévère, un passage d'une centaine de mètres dépassant les 15%. J'y passe le 30x23 afin de ne pas m'exploser les cuisses. Je me sens bien, un tiers du défi a été réalisé et je suis en avance sur ce que j'avais prévu sans avoir l'impression de forcer plus que de raison. La descente sur Vaise se passe sans soucis.
En bas de la descente, un virage à gauche et la montée débute directement. Je profite des 2 premiers kilomètres ombragés pour souffler un peu et me relaxer. Je reprends ensuite mon tempo normal, sur une route complètement déserte alors que très fréquentée en temps normal. Je traverse St didier, qui ressemble plus à une ville fantôme de western qu'à un gros village aux abords de Lyon. Sur la fin de la montée, j'accélère nettement pour aller chercher un cycliste au loin ... je le cueille dans les 10 derniers mètres. Je termine ainsi ma 4ème montée, soit la moitié du défi, sans avoir eu l'impression de m'être mis dans le dur.
La descente qui s'ensuit, afin de rejoindre St romain, a été stressante : la route est défoncée et les trous s'y voient mal en sous-bois, elle est étroite et sans visibilité, les épingles s'enchainent ... c'est technique, c'est crispant, mais je m'en suis très bien tiré. En bas, je me suis arrêté chez moi 3 minutes pour un ravitaillement express : le temps de faire le plein d'eau, de jeter les emballages et refaire le plein de vivres, et me voilà reparti pour la suite du périple.
Je m'attaque alors à la 5ème montée, celle ayant le plus de dénivelé. Je faiblis un peu dans les plus grosses pentes (aux alentours des 10%) et préfère lever le pied pour ne pas faire monter le cardio trop haut trop longtemps. Je reprends un bon rythme en fin de montée, quand la pente s'adoucit, et termine la montée correctement, tous les indicateurs semblant au vert pour la suite.
Je me ravitaille longuement dans la descente : je sais que j'arrive dans les dernières montée et que la gestion de mon énergie sera primordiale. Je m'attaque alors à la montée depuis Chasselay, une des montées que j'aime le moins. Je passe bien le premier morceau, mais je sens que d'un coup la machine s'enraye : je commence subitement à me sentir nauséeux. Je lève le pied, n'ayant pourtant pas mal aux jambes ... seul le coeur semble touché ! Je vois mon rythme cardiaque descendre puis plafonner à 160bpm alors que je me sens à fond cardiaquement. Je suis obligé de m'arrêter sous un arbre quelques minutes afin de retrouver mon souffle. Je repars, je roule 2 ou 3 kilomètres, avant d'être contraint à un nouvel arrêt : cette fois je rends à la liberté tout ce que j'ai avalé depuis le matin.
Après ce désagréable arrêt imprévu, je retrouve un peu de sensations pour terminer le dernier kilomètre de montée et me lance dans la descente sans crainte. Je suis encore parfaitement lucide, je le sais et je le sens. Je ne suis pas fatigué, je suis juste nauséeux. Ma descente est très propre.
En bas de poleymieux, je décide de rajouter une difficulté non-prévue au parcours et de ne pas faire les 2 dernières. Je m'attaque alors à la grimpée de la croix vitaise, dans laquelle je reste coincé et fais demi-tour au début de la partie la plus raide. Je comprends que je ne suis pas bien cardiaquement tandis que mes jambes répondent sans soucis, et décide donc de ne pas me rendre plus malade : inutile d'insister plus que de raison. Je rentre par les quais à un rythme de sénateur en tournant les jambes.
Au vu des symptômes, je pense que j'ai pris une insolation : je suis resté plus de 4h en plein soleil, par plus de 30°, à batailler contre la pente. Le fait que mes jambes répondent bien en fin de sortie me rassure en vue de la Haute-Route, et ceci atténue ma déception de ne pas avoir pu aller jusqu'au bout de mon défi.
Voici le profil réalisé :
Données des 6 montées réalisées :
- Col de la croix de presles depuis Albigny
338m de dénivelé, 6.7km, 5.04% de pente moyenne
23min 47s, 167bpm moyen, 185bpm max - Mont Cindre depuis Vaise
255m de dénivelé, 6.0km, 4.25% de pente moyenne
20min 13s, 164bpm moyen, 179bpm max - Mont Thou depuis St romain
340m de dénivelé, 5.3km, 6.42% de pente moyenne
22mon 36s, 169bpm moyen, 185bpm max - Col de la croix de presles depuis Vaise
330m de dénivelé, 7.0km, 4.71% de pente moyenne
24min 24s, 165bpm moyen, 183bpm max - Mont Verdun depuis Albigny
428m de dénivelé, 8.2km, 5.22% de pente moyenne
33min 32s, 170bpm moyen, 183bpm max - Mont Verdun depuis Chasselay
323m de dénivelé, 7.0km, 4.61% de pente moyenne
32min 27s, 157bpm moyen, 171bpm max
Vous pouvez consulter ici l'ensemble des articles consacrés à la Haute Route.
il a fait chaud, et malheureusement nos organismes ne sont plus habitués. Ne force plus... tu es prêt... Maintenant essaie de penser à autre chose (hum, facile à dire)
RépondreSupprimerBon Courage pour ton défi
Salut,
RépondreSupprimer"Un échec rassurant" ... Raymond Domenech sors de ce corps ! ^^ Plus sérieusement, le parcours de la Haute-Route ne ressemble pas à tes raidards des Monts D'Or, qui semblent presque plus exigeants qu'un gros col de 20 bornes qui se gère autrement ... Quoiqu'il en soit, comme le dit Cricri, stop ! Tu as fait ce qu'il fallait, désormais, récupère et attend le grand départ.
Bon courage !
@cricri : en effet, de toute façon prêt ou pas il est trop tard pour changer quoi que ce soit !
RépondreSupprimerPenser à autre chose va être facile car je bosse toute la semaine, et qu'on est en sous-effectif pendant les vacances donc que je vais être débordé ... et n'aurai pas trop le temps de penser à la semaine de course.
@pierrick : c'est une phrase de Domenech ? Je ne suis pas le foot, et il a du en dire des paquets de phrases ...
Comme tu le dis, les grimpées que je fais, de 5 ou 6km, n'ont pas grand chose à voir avec les cols des alpes bien plus longs et ou le plus plus important est de trouver son rythme et de le maintenir pendant 2h (ou plus).
je l ai souvent fait ton truc, une sortie de 120 bornes avec 2500m de D+ dans les monts d'or le mercredi en foncier. Ca n a rien d'exceptionnelle, faut pas pousser.
RépondreSupprimerSincèrement, je pense que ça va être dur la haute route...si tu arrives pas à faire 120 bornes dans les monts d'or...tu vas faire comment pour en faire 150 dans les Alpes ? avec des vrais cols ? et un soleil qui tape ? et pendant 7 jours ... tu crois pas que ça va être chaud pour toi ?
RépondreSupprimer@anonyme : tu le fais tous les mercredis ? et tu fais des sorties de 2500m de D+ en foncier ? Je ne crois pas qu'on ait la même notion de foncier, tu dois avoir un niveau internationnal pour faire un truc pareil !
RépondreSupprimerConcernant les étapes plus longues et plus difficiles, j'aurai aussi plus de temps pour les réaliser ... oui ça sera chaud, mais c'est faisable si je n'ai pas de pépin.
Laisse tomber Florent ... c'est un ringard qui veut te mettre la pression ...
RépondreSupprimerBon courage pour ton défi.
Tu nous raconteras sur ton Blog
Jeff
@Jeff : j'essaierai de faire des récits chaque soir après les étapes ... je croise les doigts pour qu'il y ait du wifi dans les hotels dans lesquels je serai logé.
RépondreSupprimerT'avais oublié ton Bob Ricard ?
RépondreSupprimersacré chanceux de rider dans des coins pareils offrant des bosses de même...Bonne chance mon homme....t'es capable-:)
RépondreSupprimerEnchaîner des montées dans ce secteur afin de faire le maximum de dénivelée, j'appelle cela dans mon jargon une "Monts d'Or Attack". Je m'en fais aussi de temps en temps mais jamais des aussi longues!
RépondreSupprimerJe crois qu'il y a moyen de caser 3000 m de D+ en 100 km avec un circuit à répéter 2 fois.
En tout cas bravo, tu as une sacrée motivation, surtout avec la chaleur, départ à 10h30 au mois d'Août ça cogne déjà fort!