Ce samedi, j’ai participé à la 3ème ardennaise : Liège-Bastogne-Liège. La doyenne des classiques. La plus dure selon moi, toutes classiques confondues
(flandriennes, ardennaises, italiennes et autres). J’avais déjà participé à cette épreuve il y a 4 ans, je savais donc plus ou moins à quoi m’attendre même si le parcours a été légèrement modifié. Je savais que c’est un gros morceau à aborder avec humilité.
Il y a 4 ans, j’avais logé au centre de Liège. Je n’avais pas beaucoup dormi, il y avait eu énormément de bruit toute la nuit puisque l’hôtel était situé dans le quartier festif de la ville. Cette fois, j’ai dormi un peu plus à l’écart de Liège, ce qui m’a permis de mieux me reposer. Vers 5h du matin, l’hôtel rempli de cyclistes est doucement sorti de sa torpeur. Le soleil n’était pas encore levé mais des dizaines de cyclistes se préparaient déjà en silence pour une longue journée de vélo. J’ai anticipé les bouchons cette semaine et n’ai pas eu de soucis pour me garer sur un emplacement autorisé, prévu par l'organisation. A 6h15, alors que les parkings officiels étaient à moitié remplis, des dizaines de voitures se garaient comme des sauvages en vrac.
J’ai récupéré une plaque de cadre et un dossard. Habituellement, sur les épreuves de ce type on nous attribue un numéro de dossard à l’avance
(quand on est pré-inscrit). Certaines épreuves en profitent pour personnaliser le dossard et/ou la plaque de cadre avec le nom du participant. Ici, les numéros de dossards étaient attribués au fur et à mesure des arrivées : avec le ticket justifiant de la pré-inscription et du paiement, ils nous donnaient la première plaque de cadre et dossard qu’ils avaient sous la main. Le système offre des avantages comme le fait de ne pas avoir de file pleine pour récupérer un dossard entre 4000 et 4500 quand les files des autres séries de dossards sont vides, mais il ne permet pas de personnalisation. Il m’aura fallu une dizaine de minutes pour récupérer mon kit. Retour à la voiture, mise en place du dossard et de la plaque sur le guidon et me voilà en route vers la ligne de départ.
Les premiers kilomètres pour sortir de Liège étaient sécurisés par des signaleurs. Randonnée oblige, les signaleurs nous faisaient respecter les feux rouges. Dans le flot des cyclistes coupés par les feux rouges, qui se suivent en gros paquets, les cyclistes de tête ont une obligation de vigilance puisqu’ils guident le troupeau et que tout le reste les suit sans réfléchir. A un rond-point, ceux en tête de mon groupe se sont trompés de direction. Ils ont voulu revenir sur le parcours "normal" en remontant à contre-sens la voie rapide du quai le long de la Meuse. Prendre une deux-voies à 70km/h à contre-sens, c’était du suicide pur ! Les klaxons d’un camion lancé à pleine vitesse et les panneaux sens-interdit vus en levant la tête en arrivant sur le quai m’ont incité à ne pas suivre les meneurs du troupeau. Le cyclisme est un sport qui nécessite de lever la tête du guidon. Personne n’a été blessé mais ça a été chaud ! On a fait le tour du carré de maisons et repris le parcours prévu.
A la sortie de Liège, au kilomètre zéro des professionnels, commence la longue montée vers Chaudfontaine. Pour nous français cette ville n’est pas connue, mais pour les belges c’est une ville d’eau réputée. C'est l'équivalent belge de Vittel, que de nombreux français associent à de l'eau en bouteille mais ne savent pas forcément placer sur une carte. Dans l’ascension, j’ai remonté au train le long cordon de cyclistes. Quand on ne connaît pas cette ascension, elle surprend car elle est assez longue. J’ai géré l’ascension au train sans me soucier des gens plus lents ou plus rapides que moi. 275 kilomètres c’est long, celui qui se met dans le rouge au départ le paye plus tard. Au sommet, j’ai pris les roues d’un groupe qui roulait à bonne allure, ni trop rapide ni trop lent. Un long plateau puis faux-plat descendant nous a mené à Remouchamps, célèbre pour sa fameuse côte de La Redoute, que j’aurais à affronter dans 200 kilomètres. Pour ceux participants au plus petit des parcours, c’était ici que le retour vers le départ débutait.