© Mickael Bougouin
On est arrivé vers Embrun à midi, après avoir franchi en bus le pont surplombant la pointe du lac de Serre-ponçon. Pour beaucoup d'entre-nous, c'était une découverte. Pour ma part, j'étais déjà venu passer une semaine de vacances ici avec mon vélo, ce qui m'avait permis de découvrir les cols et stations de la région : Izoard, Vars, la Bonette, Pontis, Les Orres, Risoul, ...
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On a mangé, on a rigolé, on s'est changé puis on est parti rouler. Dans la première montée, après m'être assuré que tout le monde allait bien, j'ai mis le turbo. Mais je me suis vite calmé : la pente y était irrégulière et j'y avais des sensations étranges. Le coeur montait haut mais les jambes ne répondaient pas comme je le voulais. Je ne sais pas si ça venait du parcours ou de mon gros effort de la veille dans le col de Manse. Du coup, je me suis relâché et j'en ai profité pour discuter avec Gilles, qui a rejoint notre groupe au cours de l'étape de Givors au Mont-Ventoux.
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Pour en revenir à cette première montée, nommée la "route des puys", elle se déroulait sur une route pas très large par rapport aux routes habituelles du Tour. La pente y était irrégulière, elle changeait tous les 200 mètres. Je m'attendais à avoir une belle vue sur le lac, mais en fait non. On avait une grosse falaise grise sur le côté droit, et une vue dégagée sur les montagnes environnantes sur la gauche. Mais peu de vue sur le lac. Arrivé en haut, j'ai fait demi-tour pour aller chercher les derniers mais ils n'étaient pas bien loin derrière.
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La montée suivante était plus régulière. Au pied, j'ai attendu les derniers : si pour ma part j'ai été baladé par le terrain, d'autres ont carrément galéré dans la descente. L'écart en 5 kilomètres de descente était juste hallucinant. Si dans la première montée il n'y avait personne sur le bord de la route en raison du terrain qui ne s'y prêtait pas (pas de bas-côté et une route pas très large), la deuxième montée était remplie de camping-cars et de campeurs. Je constate que les chronos attirent plus de monde que les étapes en ligne : c'était déjà le cas sur l'étape du Mont Saint-Michel. On a eu du soutien tout au long de la route, ce qui était bien car j'étais collé au goudron.
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En haut de la montée, j'ai fait plusieurs arrêts pour profiter du paysage et discuter avec des passionnés. En haut de la montée, un long belvédère offrait un magnifique point de vue sur le lac. On s'est presque tous arrêté pour faire des photos. Ceux installés à cet endroit ont du passer un agréable séjour, la vue au réveil étant l'une des plus belles qu'on puisse avoir.
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Juste avant de plonger dans la descente menant sur Chorges, je me suis arrêté discuter une dernière fois : un couple de personnes (très) âgées était installée sur un banc. En discutant avec eux, ils m'ont expliqué qu'ils habitaient à proximité et venaient ici tous les jours après leur repas du midi, qu'il fasse beau ou qu'il neige. C'était juste un moment incroyable, ces deux personnes savaient parler avec une forte passion de leur petit coin de paradis.
La descente sur Chorges s'est bien passée. La route était très large, il n'y avait pas besoin de freiner et pratiquement aucun virage, juste de longues courbes à enchaîner. J'ai pu y travailler mes trajectoires, mais je ne m'y suis pas vraiment régalé. La route était trop large, il n'y avait pratiquement rien d'autre à faire que se laisser descendre. En bas, un virage en S, un peu piégeur m'a surpris : j'ai touché un spectateur qui était trop proche du bord de la route. Ce virage était très chargé en supporters, je pense que les coureurs du Tour y sont passés un par un au ralenti, ce qui a attiré beaucoup de monde.
Les deux derniers kilomètres étaient pratiquement à plat. Ils se sont bien passés, on a rejoint notre bus sans problème. J'ai trouvé ce parcours exigeant : ASO avait annoncé qu'il s'agissait du chrono le plus exigeant de l'histoire du Tour ... je n'ai pas étudié dans les moindres détails tous les tours depuis 1903, je ne saurai pas comparer par rapport au chrono en montée de l'Alpe d'Huez en 2003, mais je confirme que ce parcours était physiquement exigeant.
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Le retour en bus a été galère : notre hôtel était situé de l'autre côté de Gap, mais en raison de l'arrivée du véritable Tour dans Gap on a été obligé de faire un détour de près de deux heures afin de rejoindre notre hôtel. L'étape était courte, mais pourtant on a passé beaucoup de temps en dehors de notre hôtel. On a du arriver vers 18h30 alors qu'on est parti à 11h, pour une étape de 34 kilomètres. Ca nous a fait une longue journée pour peu de kilomètres.
© Mickael Bougouin
Le soir, nous avons dormi dans une petite station de ski à 1500m d'altitude. L'hôtel était atypique par rapport aux hôtels dans lesquels nous logions jusqu'à présent : c'était un hôtel individuel et non pas un hôtel de chaîne. Les parties de babyfoot se sont enchaînées jusque tard dans la nuit, l'ambiance était géniale. Les rires résonnaient et couvraient les grincements des barres du babyfoot. Les discussions sur les règles à appliquer cassaient parfois le rythme des parties, entre ceux qui (comme moi) voulaient jouer librement et ceux voulant jouer avec 400 règles interdisant presque aux joueurs de toucher la balle sous peine de 3 buts de pénalité. On est remonté tardivement dans nos chambres, après une soirée super sympa à discuter et jouer. Le gros morceau des Alpes arrivait, on s'est détendu avant la grande bataille !
Bilan : 34km, 1h50 de selle, 900m de dénivelé, 125bpm en moyenne.
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