Les aptitudes nécessaires
La composante la plus importante sera l'endurance : le Tour des Flandres fera 260 kilomètres, Liège-Bastogne-Liège en fera 280. Quand aux 610 kilomètres de Bordeaux-Paris, j'entrerai dans une dimension où le mental jouera surement plus que les performances physiques, mais la performance physique des premières heures influencera le mental. Dans tous les cas, l'endurance sera la composante la plus importante à travailler afin de tenir la distance sans exploser en cours de route. Sans elle, mon projet est indiscutablement voué à l'échec.En parallèle de l'endurance, qui me permettra de rouler 10 heures de suite à un rythme constant, il me faudra travailler sur les efforts de 5 à 15 minutes. Le parcours de ces épreuves impose de grimper des "bergs", ces nombreuses bosses qui rendent "le plat pays" pas si plat que ça. Cette aptitude à bien passer les bosses plus ou moins longues n'est pas obligatoire, mais bien les passer me permettra de mieux apprécier l'expérience que je serai en train de vivre.
Les bosses des classiques flamandes contiennent des passages à plus de 20% sur une dizaine de mètres. Travailler mon explosivité sur quelques secondes, afin de passer en quelques coups de rein ces courtes portions, me permettra de bien passer ces passages délicats. Comme ces portions très pentues sont très courtes, cette aptitude est loin d'être essentielle.
La dernière spécificité de mon projet est la force pure. Cette force pure me sera utile aussi bien sur les pavés (qui nécessitent un passage en force) que sur Bordeaux-Paris car plus on avance dans le temps, plus la cadence a tendance à baisser ... et au bout de 30 heures, la force doit être appréciable pour passer les talus de la vallée de Chevreuse.
Analyse de mes forces et faiblesses
Alors que j'entame ma 10ème année de vélo, je connais plutôt bien mes forces et mes faiblesses. Il suffit de relire mes aventures des deux dernières années (2012 et 2013) pour avoir un résumé : j'ai de bonnes capacités d'endurance mais de sérieuses lacunes sur l'explosivité et les efforts courts de manière globale.La lecture du livre de Coggan m'a permis d'obtenir une analyse plus précise sur mon potentiel. Comme toute analyse, elle reste soumise à un modèle qu'on peut discuter pendant des jours entiers, mais elle pose tout de même une base qui permet d'y voir plus clair.
Le tableau confirme que mon niveau sur les efforts courts est faible et que mes capacités de récupération sur des efforts de plus de 5 minutes sont correctes sans être transcendantes. Le tableau résume bien ce qu'il se passait sur les courses : j'étais incapable d'attaquer mais n'avais aucun problème pour tenir au sein d'un peloton de 4ème catégorie (ou équivalent).
Les objectifs de travail
Ma période de préparation va donc me servir afin d'ajuster mes forces et faiblesses en fonction des aptitudes nécessaires à la réussite du projet. C'est le but de tout entraînement.Je ne sais pas encore exactement quels exercices je ferai afin de réaliser tout cela. Je veux arriver au maximum de ma forme le 26 avril pour Liège-Bastogne-Liège, afin de n'avoir plus que de l'entretien à faire au cours du mois qui séparera LBL de Bordeaux-Paris. J'ai 5 mois devant moi, ce qui va me laisser le temps de travailler progressivement chacune des caractéristiques.
Vous pouvez consulter ici l'ensemble des articles consacrés aux classiques flandriennes.