La journée a été placée sous le signe du contre-la-montre. A peine réveillé, je me suis pressé car mon planning de la matinée était chargé. Très chargé. Vers 11h, alors que j'étais en train de fermer proprement les dossiers sur lesquels je planchais, un des sites a connu un crash. Je me suis changé d'une main, l'autre main étant occupé à la remise en service du site. Mon premier contre-la-montre de la journée a été perdu, je n'ai pas eu le temps de faire tout ce que je voulais.
Tenue cycliste enfilée, pneu gonflés, je suis sorti de chez moi. Bruno m'attendait sagement. Direction Villars les Dombes et le Parc des Oiseaux, afin d'assister au Critérium du Dauphiné. Au passage, nous avons récupéré Rémy. J'ai passé la première moitié du trajet devant, bouche grande ouverte pour discuter avec Bruno. J'ai passé la seconde moitié, bouche grande ouverte mais sans discuter, pour rester dans le sillage de Rémy qui a imposé un gros train. Pour lui qui est employé par la SNCF, mener des trains à grande vitesse est habituel.
Arrivé sur place, on a fait un tour au milieu des bus des équipes. J'ai été agréablement surpris par le nombre d'enfants : c'est une excellente idée de mettre ce chrono le mercredi. Certains semblaient découvrir le vélo (une gamine est venue nous demander un autographe !), d'autres semblaient déjà mordus et posaient des questions pertinentes aux mécaniciens. Jean et Elie nous ont rejoint au milieu des paddocks. A nous déplacer de bus en bus, nous avons atterri à proximité de la zone de départ, où nous avons pu observer le manège des coureurs venant faire valider leur vélo puis tourner en rond en attendant que leur heure vienne.
Nous avons poursuivi notre visite touristique en nous rendant sur la ligne d'arrivée. Nous avons vu passer une dizaine de coureurs, mais le point de vue n'était pas très intéressant car l'arrivée était en courbe donc ne permettait pas de voir les coureurs au loin. De plus, la puissance des hauts-parleurs et le flot continu de paroles du speaker ne nous permettait ni de profiter du calme de la région, ni de discuter entre nous. Nous avons remonté le circuit, nous nous sommes placés à proximité de la flamme rouge mais nous nous sommes faits déloger par un gendarme légèrement zélé. Son motif : nous avions le droit d'être là, mais nous avons traversé la route à vélo alors que nous aurions dû la traverser à pieds. Il nous a demandé de la retraverser à pieds, nous menaçant d'appeler ses collègues ... on a préféré partir voir si l'étang d'à côté était plus vert.
Nous nous sommes arrêtés un peu plus loin, dans un endroit encore plus favorable que le premier, après avoir demandé sagement aux forces de l'ordre l'autorisation de traverser. Le coin était très vert, mon cuissard (qui était) blanc peut le prouver : 50 minutes passées assis dans l'herbe, par un grand soleil, face à un étang, à discuter avec des amis et encourager des coureurs, ça laisse des traces. De bronzage d'une part, d'herbe sur le cuissard d'autre part.
Une fois le dernier coureur passé, nous avons enfourché nos montures et avons roulé sur les traces des champions jusqu'à la ligne d'arrivée. Pas à la même vitesse, et sans que le speaker ne donne notre nom une fois la ligne franchie. Au podium, pendant la cérémonie protocolaire, nous avons retrouvé Maxime, Valentin et Dorian. Il est à noter que le spectateur le mieux placé pour assister à la remise des prix était une cigogne, perchée sur un arbre face au podium. C'était celle qui avait la meilleure vue, et qui semblait s'en moquer le plus. Elle nettoyait son plumage sans se soucier d'autre chose. Il faut dire que le speaker parlait uniquement en français, et que Nelson Monfort était à Rolland Garros donc ne pouvait pas lui faire la traduction.
Le retour a été rapide. A 8, même si la majorité de la troupe était jeune et insouciante ( © Laurent Fignon) donc avait du mal à maintenir un train sans a-coups, ça a roulé du début à la fin. Enfin, jusqu'à ce que je ne file avec Rémy : j'ai été contacté pour une intervention urgente et ai dû rentrer le plus rapidement possible chez moi pour résoudre le problème. J'ai tellement l'habitude de rouler avec Rémy que nos relais étaient fluides et efficaces. J'ai écrasé les pédales autant que j'ai pu jusqu'à ma porte d'arrivée, et ai commencé un nouveau contre-la-montre pour identifier et réparer le problème. Un contre-la-montre en tenue cycliste, n'ayant pas le temps de me changer car chaque seconde comptait. Un contre-la-montre que j'ai gagné.
Le Dauphiné est une épreuve vraiment sympa, sur laquelle on retrouve les mêmes coureurs qu'au Tour de France mais où ils sont complètement accessibles. On peut assister au départ ou se placer dans les 100 derniers mètres sans jouer des coudes, on peut aller au contact des coureurs sans avoir besoin de franchir 5 rangées de barrières et sans avoir 3 badges autour du cou et 2 bracelets au poignet. Journalistes, VIP, passionnés et badauds sont mélangés. J'y vais chaque année, et une journée telle que celle-ci m'incite à y revenir l'année prochaine.
Consultez notre parcours.
Le Héron est en fait...une cigogne !!!
RépondreSupprimerEffectivement, c'était une cigogne. Je me suis trompé lors de la rédaction de mon article, je viens de corriger.
RépondreSupprimerIl parait que les cigognes du Parc des Oiseaux parlent mieux français que Nelson Monfort :) Les gens du coin disent que la nourriture est suffisamment abondante dans les étangs, et que du coup elles restent dans la/les Dombes toute l'année.
RépondreSupprimerSinon, d'accord avec toi. Le Dauphiné permet de "toucher" les coureurs qu'on ne pourra presque plus apercevoir en juillet.
Je pense surtout que l'accessibilité au public vient du fait que le nombre de spectateurs est raisonnable. Sur le Tour, la masse populaire est tellement importante qu'ils sont obligés de s'en protéger pour ne pas finir à poil.
RépondreSupprimerDans leurs chroniques, les coureurs font souvent remarquer que les gens leur piquent leurs bidons, leurs casques, etc ... dès qu'ils ont franchi la ligne. Certains se sont fait insulter parce qu'ils n'avaient plus rien "à donner". Leurs séances d'autographes et de photos pourraient durer jusqu'au coucher du soleil.
Sur le Dauphiné, je pense qu'ils sont plus détendus et plus accessibles car les sollicitations me semblent nettement moindres.