Samedi après-midi avait lieu la deuxième étape du Tour des Grands Ducs, une course à étapes en 3 tronçons : une course en ligne de 90km le samedi matin, un contre-la-montre par équipes le samedi après-midi (décrit dans cet article), et une course en ligne de 120km le dimanche.
L'étape du matin m'ayant laissé de belles plaies, notamment une profonde brulure sur la hanche droite, n'ayant pas eu l'occasion de tester longuement le vélo de chrono qui m'avait été prêté, et n'ayant pas effectué de reconnaissance du parcours, je partais un peu dans l'inconnu sur les 23km de ce contre-la-montre. Comment allaient se comporter mes blessures ? N'allais-je pas trop être handicapé ? Pourrais-je donner le meilleur de moi-même ?
On s'est échauffé en mettant en place notre ordre de passage au relai : du plus grand au plus petit, afin de se protéger tous du mieux possible contre les effets du vent. Ce dernier soufflait abondamment mais de manière constante, ce qui permettait de se mettre en éventail sans risquer de gamelle collective sous l'effet d'une rafale. L'échauffement s'est bien passé, je ne ressentais pas de gêne au pédalage ... mais je ressentais en revanche des bouffées de chaleur, comme si un feu brulait à l'intérieur de mon corps dans les zones blessées. Cette sensation était particulièrement désagréable, d'autant plus qu'elle variait en intensité.
Vu notre contre-performance collective du matin (2 coureurs classés dans le peloton, moi classé 5 minutes derrière en raison de ma chute), nous étions classé 12ème équipe sur 15 engagées. Nous avons donc été la 3ème équipe à nous élancer sur le parcours. Pour la petite histoire, nous étions précédés et suivis par les 2 équipes du club de La Tronche ... leur équipe 1, partie 3 minutes derrière nous, finira l'étape sur nos talons et signera le 2ème temps de l'étape.
Au départ, je suis le 4ème relayeur (sur 5). Je me loupe lamentablement, accrochant mon guidon dans les barrières, et me retrouve contraint de boucher un trou de 15m pour revenir sur mes équipiers. Dans la catégorie des efforts inutiles et idiots, on ne fait pas mieux ! On tourne nos relais à 5, ... pendant 4km. Félix, en manque de condition et sur un vélo "normal", sautera dès le 2ème coup de cul du parcours. Nous l'attendrons trois centaines de mètres, pensant qu'il serait en mesure de nous donner un coup de main pour la suite, mais voyant qu'il ne revenait pas nous avons repris notre marche en avant. Poussé par un bon vent favorable, je me sentais bien et allongeais mes relais ...
Au 7 ou 8ème kilomètre, alors que j'étais en plein relais, je vois des signaleurs au carrefour et une flèche indiquant de tourner à gauche. Je crie à mes équipiers la consigne (de tourner à gauche), commence à ralentir pour prendre mon virage ... mais un truc clochait : les signaleurs étaient positionnés de manière étrange dans ce carrefour et ne bloquaient pas la route. La flèche au sol était fausse (probablement un vestige de l'an passé), et les signaleurs ne faisaient rien pour nous indiquer ce qu'on devait faire ... ça manquait clairement de sérieux ça ! Cette affaire nous a fait perdre de précieuses secondes bêtement.
On a continué notre route, reprenant notre train et nos relais, jusqu'au vrai virage à gauche (cette fois-ci correctement signalé). On a tourné dans les bois, sur une route à l'abri du vent, et avons repris notre marche en avant. Quand on est sorti du bois et qu'on a pris le vent de travers, Joël a pris des relais hallucinants, je n'arrivais plus à passer ! J'étais tellement à bloc que je ne regardais plus la route devant moi, et ai failli finir ma course aux urgences : je n'ai pas vu (puisque je ne regardais pas devant) un virage pour prendre un pont et ai filé droit sur le trottoir. J'ai réussi à rattraper ma trajectoire in-extremis, à 55km/h, en passant au raz du trottoir ... c'est vraiment passé pour quelques millimètres !
500m plus loin, alors que j'étais complètement patrac, choqué par la grosse frayeur que je venais de me faire, une épingle à gauche très très très gravilloneuse ne m'a vraiment pas aidé à me rassurer. La stabilité des vélos de chrono dans les épingles est loin d'être bonne, mais laisser autant de gravillons à cet endroit c'est de la pure inconscience ! Il me faudra au moins 2km pour me reconcentrer sur la course après ces 2 faits ... 3km pendant lesquels le cardio était à fond non pas à cause de l'effort mais à cause de la frayeur.
J'ai fait abstraction de ces éléments externes et me suis remis dans la course : j'ai repris mes relais, mais j'étais quand même moins serein et moins fort que sur la première partie. J'ai assuré mes relais autant que possible, dès que j'en avais les moyens physiques, afin de protéger Seb et Joël (les 2 derniers à tourner régulièrement) ne serait-ce que 300m ... vent de face, c'est toujours 300m de pris ! J'ai ainsi pu assurer un service minimum jusqu'au dernier kilomètre, ou 2 ronds points consécutifs m'ont fait décrocher de quelques mètres du groupe. J'ai néanmoins forcé jusqu'au bout, sans me relâcher, afin d'assurer le chrono en cas d'incident pour un de mes équipiers dans les derniers hectomètres.
Conclusion : cette étape, plus vallonnée que ce qui était présentée sur le papier, et durci par la présence du vent, m'a fait mal. Je me suis dépouillé pour mon équipe, mais ça a été dur. Mes blessures ne m'ont pas gênées pendant la course ... bon, c'est sur que ça ça aurait été mieux, mais je n'ai pas de regrets à avoir. On termine à la 11ème place du classement. Bravo à Joël qui a dû assurer pas loin de 40% des relais, et à Sébastien qui en a assuré 30%, car sans eux on aurait pris une sacré raclée.
Consultez le parcours de la course.
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Bonjour Flo
RépondreSupprimerY aura t'il des photos de cette belle aventure ? Y a t'il un lien vers un site qui les propose ?
Encore bravo, car se reconcentrer aprés une telle chute n'est pas évident.
Guy
Salut et la suite....SVP
RépondreSupprimerBonsoir en grosse condition visiblement apret une t'elle chute, fellicitation .
RépondreSupprimerc'est pas mal!
RépondreSupprimerLa suite viendra ce midi ou ce soir : je passe pas mal de temps à me soigner, et je perds du temps dans mes action quotidiennes ... ce temps perdu par rapport à d'habitude me fait prendre un léger retard dans l'écriture de mes articles. Un peu de patience, ça arrive !
RépondreSupprimerConcernant ma condition, elle était plutôt bonne même si j'aurai préféré qu'elle soit encore meilleure, afin de pouvoir prendre plus de relais et ainsi signer un meilleur temps.
bonsoir les cours a etapes te plaise et c'est une premmiere ? et est tu motiver pour recommencer ????
RépondreSupprimerbonsoir , alord ces senssations avec ce velo de contre la montre ,peux tu nous en faire un commentaire svp merci je suis a la recherche d'un velo de clm
RépondreSupprimerSalut,
RépondreSupprimerIl ne s'agissait pas d'une première pour moi : j'avais déjà effectué 2 fois le Tour des 4 cantons. C'est vraiment le genre de choses qui me plaisent dans le cyclisme : j'ai de bonnes capacités en endurance et en récupération, d'où mon penchant naturel vers les longues distances et les courses à étapes.
Je suis évidemment motivé pour recommencer, et ce dès le mois d'août : je suis inscrit sur la Haute Route, une épreuve reliant Genêve à Nice en 7 étapes à travers les alpes.
Concernant le vélo de CLM, mon avis est trouble car je ne m'en suis pas servi dans des conditions "normales" d'utilisation :
- j'étais blessé
- je n'avais jamais roulé avec
- c'était une épreuve par équipes
- c'était au milieu d'une course à étapes
- ...
Bref, pour avoir un avis, il faut faire plus que 30km sur une machine, il faut prendre le temps de l'apprivoiser ... en course comme à l'entraînement ! Et si cet apprivoisement peut se faire en étant en intégrité physique, c'est toujours mieux : ma blessure sur l'avant bras frottait légèrement sur la partie permettant de reposer les avant-bras ...
Salut Florent,
RépondreSupprimerJ'espère que tu panses tes plaies dans la joie et la bonne humeur.
Pour les chronos, il faudra venir tester ton vélo à Paladru, début octobre, c'est nous qui organisons ce CLM.
J'attends avec impatience ton compte-rendu de la 3ème étape mais, même si tu n'as pas joué les premiers rôles, pour t'avoir vu courir, je sais maintenant que tu as vraiment du potentiel et que ça finira forcément par payer. Moi qui lit tes compte-rendus de courses depuis plus d'un an, je t'imaginais beaucoup moins costaud que ce que j'ai pu constater en courant (un peu) à tes côtés. Il faudrait juste que tu te disciplines pour faire l'effort de mieux te placer dans le peloton, rester plutôt aux avant-postes que de traîner en queue de paquet... Je te dis ça, mais tu as vu que je ne fais pas vraiment mieux !
En tout cas, c'était très sympa de faire ta connaissance et de recevoir tes encouragements dans les moments difficiles.
On dira ce qu'on voudra, mais le niveau général de ce TGD 2011 était très très relevé !
A bientôt
Franck