dimanche 10 juin 2012

Time Megève Mont-Blanc : 249ème après une double crevaison

Ce dimanche se tenait la 8ème édition de la Time Megève Mont-Blanc. Pour ma part, il s'agissait de ma première participation à cette épreuve réputée dans le monde du cyclosport. Après une semaine dans les alpes en compagnie de Florian (et Stéphane à partir du vendredi), au cours de laquelle on a fait 364km pour 8570m de dénivelé, le parcours de 116km pour 2900m de D+ me semblait idéal dans le cadre de ma préparation pour la Haute-Route.


Je suis arrivé dans le sas 25 minutes avant le départ. Je suis déjà entre la 800ème et la 1000ème position. Par le plus grand des hasards, je rencontre Sébastien M avec qui j'échange quelques mots et prends quelques infos. Il fait frais mais le ciel se dégage et le soleil réchauffe rapidement l'atmosphère.

Une fois la ligne de départ franchie, environ 6 minutes après les premiers, j'effectue une belle chasse sans me mettre dans le rouge. Je remonte plusieurs groupes de coureurs, on est 2/3 coureurs du même niveau à tourner proprement nos relais. Un peu avant Flumet, un coup de cul provoque un bouchon mais je me faufile sur la gauche sans perdre trop de temps. Dans le col des aravis je gère la première partie en faux-plat montant, puis augmente l'intensité au fur et à mesure de la montée. Je double une file continue de coureurs, un long serpentin qui s'étend sur plusieurs lacets : les cyclistes sont comme une file de chenilles processionnaires.
J'ai grimpé les 8,2km à 5,8% en 28'31", soit 17,3km/h de moyenne pour 161bpm.

J'effectue une descente propre et rapide. La traversée de La Clusaz, que je craignais car il y a souvent beaucoup de circulation, s'est passée sans soucis. Sur le faux plat descendant menant à Thônes je tire un groupe d'une dizaine de coureurs, avec l'aide d'un seul gars qui me prends de gros relais. Un type flingue pour rejoindre le groupe de devant, je l'ai vite rattrapé et lui ai fait remarquer que son comportement n'était pas correct. Il ne m'a même pas regardé.

En pleine descente, un peu avant Thônes, il y a eu des travaux non signalés : ça a été un gros bordel. Il y avait des voitures de partout, complètement bloquées car la route était réduite de moitié. Les coureurs devaient se faufiler comme ils le pouvaient au milieu de tout ça. A pieds, en sautant un muret en béton, je me suis râpé le mollet. Par chance le manchon que je portais m'a en partie protégé, ça ne m'a pas dérangé pour la suite de la course en dehors des premières minutes après l'incident. J'ai de nouveau chassé comme un mort de faim pour revenir sur le groupe de devant.

Le groupe a explosé au fur et à mesure de l'ascension du col de la croix fry. La reconnaissance effectuée mardi m'a bien aidé à gérer mon effort et j'avais un grand nombre de repères. J'ai grimpé à un rythme un peu moins soutenu car je craignais un retour de baton dans les derniers km. Au milieu de la montée, 2 supporters sur une moto ont montré leurs fesses peintes avec les initiales "JOJO" pour encourager leur copain. C'était amusant, ça a fait rigoler tous les coureurs du groupe. J'ai accéléré dans les 2 derniers km car je me sentais bien.
J'ai grimpé les 11,2km à 7,2% en 47'27", soit 14,1km/h de moyenne pour 157bpm.

Selon le pointage intermédiaire réalisé au col de la croix fry, j'étais en 74ème position du "petit" parcours en 2h08'45". Sur le parcours de 116km, j'aurais été en 107ème position. J'estime en gros être aux alentours de la 350ème place au global, ce qui veut dire que j'ai du remonter plus de 500 coureurs depuis le départ ! La descente est rapide et facile, j'en profite pour me ravitailler.

J'ai fait la montée des Aravis sur un gros tempo : je double des coureurs, encore et encore ... je me sens bien, j'ai des sensations incroyables ! Je visais un temps global entre 4h45 et 5h, en ayant en espoir "fou" de faire 4h30. En passant en haut des Aravis en 2h30, et vu mes sensations, je sentais que j'étais capable de le faire ! 2h pour grimper le col des saisies puis rentrer sur Megève, ça me semblait faisable.
J'ai grimpé les 4,4km à 5,9% en 16'33", soit 15,8km/h de moyenne pour 160bpm. 

Je me lance dans la descente en me ravitaillant dans les premiers lacets. Quelques coureurs plus à l'aise me doublent proprement, je ne cherche pas à m'accrocher dans leurs roues : je cherche essentiellement à rester efficace pour ne pas perdre de trop de temps sans perdre la moindre énergie. A mi-pente, je crève. Je m'arrête et répare sans m'affoler. 5 minutes et 20 secondes plus tard (l'arrêt a été assez long pour un simple changement de chambre à air) je repars au moment où Florian passe et me crie qu'il va se contenter du parcours de 88km au lieu du parcours de 116km. Je chasse pour rentrer dans son groupe, et au moment de la jonction je crève à nouveau.

N'ayant qu'une chambre à air, je regonfle en espérant que ça ne se dégonfle pas trop vite. Ca tiendra 1km, je re-regonfle, ça tiendra un autre km. Après plusieurs regonflages, Stéphane me rattrape : je lui demande une chambre à air. Il s'arrête, désabusé lui aussi car il avait de bonnes sensations mais un problème de dérailleur l'embêtait dans les montées. On répare tranquillement en discutant : pour protéger la chambre à air j'ai mis des feuilles d'arbre aux endroits où le pneu était abimé.

On a fait un retour peinard sur Megève : on s'est fait doubler par des groupes. On était trop dépité pour s'accrocher. J'ai vu tant de monde passer et me doubler pendant mes arrêts que le coeur n'y était plus. J'ai tourné les jambes et veillé au goudron afin de ménager ma chambre et ne pas risquer un pincement.


Je suis classé à la 249ème place mais ça ne veut rien dire. Les coureurs avec qui j'ai basculé en haut de la croix fry ou des aravis ont terminé entre la 90ème et la 110ème place. J'aurai donc pu terminer dans les 100 premiers. C'est rageant de crever, mais je ne peux m'en prendre qu'à moi-même : mon pneu était usé et j'aurai du le changer depuis 200km ! J'ai hésité à le faire hier soir mais comme ils annoncaient de la pluie je n'ai pas voulu prendre le risque de mettre un pneu neuf sur chaussée humide : ca se transforme en patinoire à cause de la petite couche grasse mise sur la gomme du pneu.
Stéphane termine à la 248ème place, Florian à la 87ème.

Le bilan de cette cyclo est mitigé : d'un côté j'ai eu de très bonnes jambes et je sens que la forme est là, et de l'autre je l'ai trouvé très mal organisée. Le parcours est dangereux, mal sécurisé, mal signalisé, et son prix me semble injustifié par rapport aux prestations proposées.

Consultez les détails de la course.

5 commentaires:

  1. J'ai fais la time megève en 2012 et je te confirme que niveau sécurité c'est loin d'être top! Il y a eu d'ailleurs un décès sur le parcours et plusieurs accidents notamment dans la deuxième descente des Aravis.

    J'avais pour ma part participé au 115km et avait fini en 4h39 sachant que je m'étais arrêter 10 min à cause d'une piqure de guêpe! Je crois que j'étais environ 25°ème sur 1000.
    Cette cyclo est vraiment très exigeante.

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  2. Bonjour

    Je me demande pourquoi tu as préféré faire le parcours de 116 kms plutôt que d'opter sur le grand.
    Et ne me dit pas que la raison c'est la fatigue de la semaine.Il est vrai que tu n'as pas mal roulé mais surtout accumulé du dénivellé.
    De toute façon cette cyclo n'était pas un objectif majeur.
    Sur la haute route ça sera autrement plus difficile....
    Dans une optique de préparation il aurait été il me semble plus judicieux d'effectuer le grand parcours.

    Cordialement.

    Stéphane

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  3. Salut Stéphane,

    C'est une très bonne question : pourquoi ai-je préféré le parcours de 116km ?
    J'avoue que j'en sais rien en fait ! Le parcours de 116 me semblait celui le plus dans mes cordes, celui sur lequel j'étais le plus en mesure de m'exprimer ... le parcours de 140 aurait été un poil long je pense.

    Tu as globalement raison : le parcours de 140km pour 3600m de dénivelé aurait été un peu mieux dans l'optique de ma préparation pour la Haute-Route. Je pense surtout que j'ai eu peur d'y exploser en plein vol, et que ma semaine me laisse trop de traces.

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  4. Bonjour,
    Simplement pour me rendre compte, il avait combien de km à peu près ton pneu ?

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  5. C'est une très bonne question, je dirai qu'il approchait des 5000km mais je n'ai pas fait de compte exact.

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