dimanche 15 juillet 2012

Championnat de France ufolep : 63ème

Ce dimanche se tenait le championnat de France (ufolep) à Rochechouart, en Haute-Vienne (87). Je suis arrivé sur place dès le vendredi après-midi, et ai fait un tour de reconnaissance en voiture sous la pluie. Le parcours m'a semblé très usant, on y est toujours en prise sur des routes en faux-plat n'offrant pratiquement aucun moment de récupération.


Samedi, j'ai fait plusieurs reconnaissances à pieds de la bosse d'arrivée, puis une reconnaissance complète du parcours à vélo. J'ai pu constater que les supporters charentais étaient venus en masse et occupaient la majorité de la route ... je ne sais pas s'ils étaient majoritaires au bord de la route, mais ils l'étaient au niveau des inscriptions peintes sur le bitume. Cette reconnaissance m'a montré que le parcours était bien plus roulant que je ne le pensais, car les deux bosses se passent sur le gros plateau sans soucis, et la "terrible" bosse d'arrivée (à 17%) est finalement relativement courte.


Dimanche après-midi, l'attente avant le départ a été assez longue. L'appel des 160 coureurs a duré près d'une demi-heure, j'ai pas mal discuté avec Alexis et Julien B de l'Isère que je retrouve régulièrement sur les courses, ainsi que quelques autres coureurs avec qui j'ai blagué. Le départ a été retardé car un coureur de la Corrèze a eu un soucis de pédale. Une fois le troupeau lâché, ça a été bordélique : il y avait de grands coups de freins, j'ai pris des coups de coudes et d'épaules, j'ai touché plusieurs roues, j'avais en permanence un guidon contre les fesses ou les genoux ... j'ai rarement vu un départ aussi serré ! Je n'ai rien perdu : hors de question de perdre le moindre mètre et la moindre place.

La pluie est apparue juste après le départ. Au bout de 3km, une chute s'est produite 20 places devant moi. Légèrement gêné par cet incident, j'ai fait l'effort pour rentrer immédiatement. Un peu plus loin une nouvelle chute s'est produite, puis une 3ème vers le 9ème kilomètre. Je suis resté aux alentours de la 80ème place d'un peloton très compact dans lequel il était difficile de remonter tant le rythme imposé était élevé. J'ai grimpé la première bosse finale en étant mal placé et ai été gêné par des coureurs moins à l'aise que moi. Ma roue arrière a dérapé sur des inscriptions peintes, à cause de l'humidité de la chaussée. J'ai bien rattrapé mon vélo, plus de peur que de mal. En haut, j'ai fait le forcing pour revenir sur un petit groupe légèrement devant moi : mon coéquipier du jour au sein de la sélection du Rhône, Julien, m'a doublé et on est rentré grâce à un gros boulot de sa part.


On a aperçu le peloton au loin, fort d'environ 80 coureurs. J'avais le coeur et les jambes en feu, j'étais à la limite de la rupture. Je me suis accroché dans les roues du groupe, j'étais à la limite de sauter, j'ai passé un sale moment. J'ai passé tout le 2ème tour à l'arrière du petit groupe à tenter de récupérer de l'énergie.

A partir du 3ème tour, j'ai commencé à me sentir mieux donc je suis monté prendre quelques timides relais. Je passais 50m, pour dire que je passais et pour aider à la progression du groupe, mais sans chercher à accélérer. On a récupéré des groupes les uns après les autres au fil des tours, constituant ainsi le deuxième peloton fort d'une trentaine d'unités à son apogée. Je passais au relais de temps en temps, de manière irrégulière, et remontais systématiquement dans les 7/8 premières positions à chaque endroit "chaud" du circuit pour éviter les relances. Je me suis ravitaillé tout le long, car la course est longue (91km) et usante. Au fil des kilomètres, mes jambes se décoinçaient, je me sentais de mieux en mieux au fil des tours.

J'ai géré chacune des montées de la bosse pour rester au contact des meilleurs du groupe sans me mettre spécialement dans le rouge et sans m'exploser les jambes. L'écart avec le peloton était bien trop important pour que je puisse le combler simplement en effectuant la côte à bloc, et comme en haut le groupe se relevait et temporisait, il était inutile de vouloir tout faire exploser. Sur ce genre de parcours, mieux vaut rester groupé. J'en ai profité pour discuter avec quelques coureurs que je connaissais, et ai échangé quelques mots avec d'autres que je ne connaissais pas.

Dans le dernier tour des gars ont tenté de s'échapper un par un. J'en ai rigolé avec d'autres dans le peloton en disant "c'est bien, va chercher la 84ème place" ... j'avais de bonnes jambes, mais je ne voyais vraiment pas l'intérêt d'attaquer à 4km de l'arrivée pour aller chercher une 80ème place à 10 minutes des meilleurs ! Je me suis maintenu dans les premières places du peloton car samedi j'ai vu que plusieurs coureurs ont eu des crampes dans cette dernière montée, et gênaient ceux qui grimpaient derrière eux. Ne voulant pas être gêné, j'ai préféré rester dans les premières places.

J'ai passé la ligne d'arrivée à la 63ème place, avec un sentiment mitigé : d'un côté j'étais content d'avoir terminé cette course usante, et de l'autre j'étais frustré de ne jamais avoir pu voir la tête de course. J'ai fait une course anonyme, discrète, donc forcément je suis déçu. Cependant, j'ai pu découvrir l'ambiance particulière d'un championnat de France et ça constitue une première expérience très intéressante. Je vais en tirer un certain nombre d'enseignements qui me serviront pour le futur.

Merci aux équipiers de mon club avec qui j'étais logé pour ce bon séjour prolongé loin de toute civilisation (ou presque) : pas d'accès internet, pas de téléphone ... bienvenue en zone blanche ! Merci également à mon équipier du jour au sein de la sélection du Rhône, Julien, sans qui j'aurai eu plus de mal à rentrer sur le groupe qui constituera finalement le 2ème peloton. Il m'a été d'un grand secours.

Consultez les détails de la course.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire