samedi 18 avril 2015

Prix de Fleurie

Samedi a eu lieu le Prix de Fleurie, une compétition organisée sur les pentes du Beaujolais rouge ... la partie du Beaujolais qui produit du vin (contrairement au Beaujolais vert qui produit de la viande, du textile et des arbres). Le Beaujolais rouge, comme très souvent quand il y a des vignobles, ne propose que très peu d'arbres : les vignes ont besoin de soleil donc tout ce qui leur fait de l'ombre a été coupé il y a plusieurs centenaires ... sauf que ces arbres peuvent aussi couper le vent qui freine la progression des cyclistes. Samedi, en l'absence d'arbres, il a fallu courber l'échine et se faire tout petit face au vent qui balayait tout sur son passage.


Si j'ai pu prendre le départ de l'épreuve aujourd'hui, c'est en partie grâce à Rémy qui m'a prêté un pédalier. Le mien est retenu pour une durée indéterminée par le SAV de SRM : le capteur de puissance de la marque a beau coûter plus de 3000€, il a subi sa 2ème casse en moins de 3ans. Si, en simple coureur Pass'cyclisme je suis capable de fracturer leur système, comment font les professionnels qui développent une puissance nettement supérieure à la mienne ? En parlant de puissance supérieure, Rémy m'a donné un accès aux fichiers issus de son capteur sur ses dernières séances. A l'entraînement, sur 1h45 il obtient un rapport poids/puissance identique à mon record sur ... 17 minutes ! Sur 17 minutes, son rapport poids/puissance sur un simple entraînement est supérieur à mon record d'environ 15%. C'est fou de se dire qu'on évolue dans la même catégorie.


Puisque le sujet qui nous concerne aujourd'hui est le prix de Fleurie, commençons par l'échauffement. J'ai fait un premier tour seul pour découvrir le circuit, puis un second tour en compagnie de Stéphane et Rémy, tous deux au club de Tarare. Sur ce second tour, effectué pendant que la course des cadets avait lieu, j'ai remarqué la présence de deux tubes de gels sur le sol ... ils étaient partis depuis un peu moins de 40 minutes et pourtant certains ont déjà consommé un gel et s'en sont débarrassé comme des sauvages. Il reste encore du boulot à faire concernant les écoles de vélo (et du côté des parents !) pour leur apprendre à ne pas jeter les choses dans la nature. Si un des gamins que j'encadre le mercredi faisait un truc pareil, ça ne me ferait pas rigoler.


Les épreuves précédentes ayant pris du retard, notre course a été réduite d'un tour. 9 boucles ont été couvertes au lieu des 10 prévues ... et croyez-moi, vu le dénivelé, ces 9 tours étaient largement suffisants. Le circuit était vallonné, difficile mais pas insurmontable. Un tracé pour costauds, comportant plusieurs bosses dont 3 principales. Avec 145m de dénivelé par tour de 6,3 kilomètre, ça changeait des (trop nombreux) circuits tracés en Zone Industrielle. Ce tracé était nouveau et j'espère qu'il sera maintenu pour les prochaines éditions.


Une fois le départ donné, je suis remonté dans les premières positions d'où j'ai observé l'attaque attendue de David Rabot avant le pied de la première ascension. Dans les derniers hectomètres de l'ascension, j'ai attaqué à mon tour pour le rejoindre : au sommet on prenait le vent de pleine face (alors que la montée nous en protégeait) et en général quand le vent est défavorable personne ne veut rouler à l'avant du peloton. C'est ce qui s'est passé, je suis donc parti seul à la poursuite du futur vainqueur pendant que le peloton tergiversait ... mais l'équipe de Lyon 7 a pris la poursuite en main et a ramené tout le peloton sur mes basques.


Je suis resté dans les premières positions dans la descente, puis dans la 2ème bosse du circuit, avant de rétrograder progressivement lors de la 3ème bosse menant vers la ligne d'arrivée. Dans le deuxième tour, je suis remonté me placer au milieu du peloton mais j'ai souffert sur les différentes accélérations et j'ai lâché prise au moment de franchir la ligne pour la deuxième fois. Le rythme entre mon attaque et le moment où j'ai lâché n'a jamais baissé, j'étais en prise tout le long et je n'ai jamais pu récupérer.


J'ai essayé de limiter les dégâts, restant à portée de fusil du paquet en espérant qu'il se relève. Il ne s'est pas relevé, où s'il l'a fait ce n'était pas à un moment où j'étais encore suffisamment proche pour le rejoindre. En revanche, j'ai récupéré des coureurs qui lâchaient. On s'est retrouvé à 4, puis 5, puis 6 ... notre groupe a grossi au fil des kilomètres, jusqu'à compter près de 20 unités. Le peloton, lui aussi, a perdu des unités. Par l'avant, via les attaques répétées de David Rabot qui a passé toute la course à l'avant en se faisant accompagner par d'autres coureurs qui changeaient à tour de rôle. Par l'arrière, la répétition des ascensions combinée à l'usure du vent faisant craquer les coureurs les uns après les autres.


Dans mon groupe, devenu "deuxième peloton", les relais étaient toujours assurés par les mêmes coureurs. Cela n'a pas empêché les simples suiveurs d'accélérer dans la dernière ascension, celle menant jusqu'à la ligne d'arrivée, pour griller la politesse à ceux qui ont fait tout le boulot. J'ai laissé filer ceux qui sont partis chercher une 25ème place dès le pied de cette ultime ascension. De toute façon, j'étais au bord des crampes et je n'avais plus rien dans les jambes. Cependant, je me suis fait violence pour aller cueillir ceux qui avaient sur-estimé leurs forces (car seul dans la montée, ce n'est plus pareil que bien à l'abri dans les roues !). Je termine à la 28ème place.


Je suis déçu de ne pas avoir pu m'échapper plus longtemps, et de ne pas avoir pu rester plus longuement dans le peloton. Cependant, je suis content d'avoir participé à cette belle épreuve, sur un parcours exigeant et sous un beau soleil printanier.

Vous pouvez consulter les photos de la course des cadets et celle de la course Pass'cyclisme prises par ma compagne.

Consultez mes données.

1 commentaire:

  1. Bien joué Florent. Maintenant que j'ai fait une course (en pass), je comprends quand tu dis toujours en prise :-)

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