Ce samedi s'est tenu le Prix de Fleurie, organisé sur toute la journée avec des épreuves "jeunes" (poussins / pupilles / benjamins / minimes) le matin et début d'après-midi, une course cadets puis enfin une épreuve Pass'Cyclisme en fin d'après-midi. C'est évidemment à cette dernière que j'ai pris part.
Les épreuves FFC dans le Rhône ne sont pas très nombreuses par rapport à la population du département (métropole incluse). En Pass'Cyclisme il y a seulement 3 épreuves : St Romain de Popey (mars), Fleurie (avril) et Corbas (juin). Les coureurs de 1ère catégorie ne sont pas mieux lotis : ils ont seulement le Grand Prix NewBike Eurocapi, le Tour du Beaujolais et le Grand Prix de Cours la Ville. Pour 1 800 000 habitants (en 2014) et une superficie de 3250km2, ça fait vraiment peu. Le département voisin de l'Ain, 3 fois moins peuplé et 1,7 fois plus grand, propose 9 fois plus de courses Pass'Cyclisme.
Le paysage autour de Fleurie est digne d'une carte postale. Courir dans un tel décor est somptueux. Cyclistes (ou non) de passage dans la région, prenez le temps un jour de visiter ce village, il en vaut vraiment le détour. Une chapelle domine le village et ses vignobles, aucun arbre n'a été planté à des kilomètres à la ronde (seules les vignes semblent autorisées par ici), l'église au centre du village est atypique ... et vous ne manquerez ni d'eau ni de vin (du Beaujolais uniquement, ne demandez pas un bordeaux !).
Le départ a été donné avec une demi-heure de retard. J'ai failli le manquer, j'étais parti finir l'échauffement avec Rémy et nous sommes revenus alors que l'appel était en cours. Le temps de boire un coup, de sourire à ma reportrice photo et le départ était donné. Nous étions 41 sur la ligne de départ, 41 à tenter notre chance sur un circuit exigeant comprenant 3 ascensions. Mal placé au départ, j'ai passé tout le premier tour à combler des trous laissés par des coureurs. J'ai à chaque fois réagi moi-même pour combler les petits trous dès qu'ils se formaient ... une bonne idée, puisqu'à l'issue du premier tour je suis le dernier à avoir basculé dans un peloton qui avait déjà perdu la moitié de son effectif initial.
Dans le deuxième tour, le scénario a été assez semblable : j'ai eu à boucher quelques micro-cassures, le rythme est resté soutenu et la sélection s'est poursuivie. Du groupe de 20 qui a bouclé en tête le premier tour, à l'issue du deuxième il ne restait plus qu'un quatuor en tête et une dizaine d'éléments à sa poursuite. Je n'étais pas au mieux, les accélérations du groupe dans chaque bosse me faisaient terriblement mal mais je m'accrochais à chaque fois et réussissais à rester dans le groupe.
Le troisième et le quatrième tour ont marqué une sorte de statut-quo : les 3 échappés étaient trente secondes devant mon groupe qui ne comptait plus que 12 (puis 11) membres. L'échappée ne prenait pas de champ, notre groupe avait un contact visuel en permanence avec les fuyards. Les vignes c'est beau, le raisin c'est excellent, mais ça ne permet pas à une échappée de se cacher. Pour assurer le travail en tête de groupe, c'était toujours les 3 ou 4 même coureurs. Si pour ma part je n'étais pas en mesure de collaborer, étant à la limite de la rupture sur chaque ascension, ce n'était pas le cas de tout le monde (surtout au vu du résultat final, un ou deux "planqués" ont un résultat plus qu'honorable).
Dans le cinquième des sept tours, alors que nous n'étions plus qu'à une dizaine de secondes du trio de tête au pied d'une bosse, j'ai eu un saut de chaîne. Depuis que je suis passé en transmission électrique (Di2) il y a 4 ans, ça n'a du m'arriver qu'une ou deux fois. Sur ce point, l'électrique, c'est bien plus fiable que les câbles traditionnels. Evidemment, ça m'est arrivé au pied d'une bosse avec l'échappée à portée de fusil ... le moment ne pouvait pas être plus malvenu. La chaine est remontée rapidement, je n'ai perdu "que" 3 ou 4 secondes, qui se sont transformées en 15 secondes en haut de la bosse puis une vingtaine de secondes un peu plus loin. Le vent soufflant de face et ne pouvant plus m'abriter dans les roues, revenir dans le groupe était quasiment impossible.
Je me suis relevé légèrement pour attendre Stéphane Lauzeille (VC Francheville). Il était juste derrière moi, à deux nous avions plus de chance de revenir que seuls. Il restait un peu moins de 20 kilomètres avant l'arrivée, autant unir nos forces. Ensemble, nous avons fait jeu égal avec le peloton jusque dans le dernier tour. L'écart était autour de 30 secondes, les 10 hommes devant ne semblaient pas rouler tambour battant.
Un peu avant la cloche du dernier tour, mon compagnon d'infortune m'a abandonné avec mon consentement. Le peloton n'était pas loin et il grimpait mieux que moi. J'éprouvais du mal à le relayer. A 5 kilomètres de l'arrivée, le peloton était une trentaine de secondes devant moi et mon ex-compagnon était intercalé entre eux et moi. Ils ont mis le turbo devant, puisqu'ensuite ils ont disparu très vite de mon champ de vision alors que je n'ai pas abdiqué. J'ai maintenu une allure rapide jusqu'à l'arrivée, m'arrachant jusqu'à la ligne en pensant sauter un coureur qui s'était un peu trop relevé alors qu'il s'agissait d'un coureur à qui je prenais un tour.
Je termine à la 12ème place. Une minute plus tôt, la victoire est revenue à Lorenzo Risi (ECOV) et c'est mérité car il n'a pas ménagé ses efforts pour revenir sur les échappés. Pour ma part, je suis évidemment déçu de m'être fait sortir du groupe sur un petit incident mécanique, mais je suis bien plus satisfait de voir que j'étais capable de tenir les roues du groupe fort de l'épreuve (toutes les catégories de Pass'Cyclisme couraient ensemble). Bien sûr, j'aurai aimé être plus fort physiquement, pouvoir assurer ma part de travail dans le groupe et jouer la victoire, mais c'est rassurant pour moi de voir que je progresse petit à petit et que je retrouve le niveau pour pouvoir jouer un rôle sur les courses D1/D2. Je n'en suis plus très loin, il faut que je continue sur cette voie. Un entraînement progressif et régulier paye toujours. J'en profite aussi pour remercier les nombreuses personnes qui m'ont encouragées, en plusieurs points du circuit j'avais le droit à une petite aide psychologique.
Consultez mes données, les photos prises par Clémence et le classement.
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