La sixième étape de la Haute-Route relie Pra-Loup à Auron via 78km et 2 montées (la cime de la bonette et la montée à auron). Le dénivelé de cette étape est de 2300m.
Voici la road-map de l'étape :
Voici le profil de l'étape :
Et voici mon traditionnel récit :
Le petit déjeuner est pris à 7h ce matin, en extérieur, sous une température très agréable. Je suis en short et t-shirt alors que nous sommes à 1500m d'altitude ... un vent de canicule semble souffler sur ce coin de la France ! Pendant le petit déjeuner, Will (@twowheeltours), un cycliste Australien que je côtoie en salle de presse depuis le début de la semaine, m'a apporté une "sheet" (une fiche récapitulative). J'avais remarqué la présence ces petites feuilles récapitulatives de l'étape scotchées chaque matin sur son cadre, et lui avait demandé en rigolant de m'en fournir une. Il l'a fait ! Merci à lui ...
Le départ de l'étape est neutralisé sur les 20 premiers kilomètres, jusqu'au pied du col de la bonette. Comme d'habitude je suis dans les toutes premières positions du peloton. La descente entre Pra-Loup et Barcelonette m'a permis de me rendre compte de la raideur de la pente montée la veille : je devais être sérieusement entamé hier (ou alors sérieusement frais, je ne sais pas) pour ne pas m'être rendu compte de la difficulté. Si la descente est paisible, les derniers kilomètres avant Jausiers ont été particulièrement nerveux : ça frottait beaucoup, et plutôt mal. Des mecs n'ayant aucune habitude de rouler en peloton tentaient de se frayer un chemin au milieu des coureurs, c'était un sacré bazar ! Hey les gars, quand on ne sait pas frotter, on ne frotte pas !
Le départ réel est donné au pied de la bonette. Les premiers kilomètres sont montés au train, relativement tranquillement, ce qui fait qu'un gros peloton de 80 coureurs était encore groupé au bout de 2 ou 3 kilomètres. Puis les gros bras ont accéléré et la sélection s'est faite. J'ai très rapidement trouvé un groupe de coureurs de mon niveau avec qui j'ai effectué la montée jusqu'à la cime de la bonette, à 2802m d'altitude. Toute la montée, il y a eu un fort vent défavorable qui a considérablement ralenti notre allure.
Dans le passage difficile vers la caserne de Restefond, le groupe a accéléré et je me suis fait violence pour rester dans les roues : vu le vent qui soufflait il valait mieux ne pas rester seul sous peine de rester planté dans la montée. Le dernier kilomètre est abominable : la pente y est très raide, aux alentours de 14%, ce qui a fait voler en éclats le groupe pourtant fort d'une grosse vingtaine d'unités.
A titre informatif, j'ai mis 1h39 pour grimper jusqu'à la cime, avec un vent défavorable ! Les meilleurs se sont livré une guerre sans merci, et ont atteint la cime en 1h26.
La haut, il faisait frais et le vent soufflait en rafales. Je me suis arrêté au ravitaillement pour prendre un coca et refaire le plein des bidons. J'ai ensuite mangé dans les premiers kilomètres de la descente. Le paysage était magnifique, mais il m'a fallu rester assez concentré : les rafales de vent me déportaient à chaque enchainement de courbe. La descente se fait sur un véritable billard, le goudron étant neuf sur 80% de la descente. C'est agréable au niveau des sensations et au niveau de la sécurité. Je me suis fait reprendre par quelques coureurs avec qui je ne suis pas resté. Il y en a notamment eu un qui visiblement ne connait pas les codes du peloton : il m'a crié "droite" alors qu'il était à ma gauche ... si j'avais respecté sa consigne je me serai déporté sur la gauche (vu qu'il m'indiquait qu'il passait à ma droite) et l'aurai envoyé dans la falaise. Heureusement, j'avais entendu que son cri venait de ma gauche, et tout s'est bien passé ... mais par pitié, si vous ne connaissez pas le langage du peloton, n'essayez pas d'en inventer un !
Au bas de la descente, la route a emprunté 3 kilomètres de faux-plat montant avant qu'on ne bifurque sur la montée d'Auron. La montée est raide et irrégulière. Il y a de nombreux changements de rythmes. J'ai réussi à y rattraper quelques coureurs, dont un à 1200m du but qui s'est accroché dans ma roue ... aux 500m j'ai placé un gros démarrage qui l'a laissé sur place et m'a permis d'aller chercher la 95ème place de l'étape. Je fais les 300 derniers mètres, en faux-plat montant, en 52x16 ... mais n'est pas un pro qui veut ! J'ai coincé dans les derniers mètres, le développement était trop gros pour moi après une telle montée.
Je termine donc 95ème de l'étape, ce qui me permet de gagner 5 nouvelles places au classement général, où je suis désormais 128ème. Il s'agit de mon 2ème top100 en 6 étapes, ce qui me satisfait. Pour quelqu'un de mal entraîné, et à qui certains détracteurs promettaient l'enfer sur cette Haute-Route, je m'en tire plutôt bien ...
Vous pouvez consulter ici l'ensemble des articles consacrés à la Haute Route.
personnne ne te promettait l'enfer, mais tu te ballades depuis le début de la semaine. Je ne sais pas si on peut encore parler de classement général quand on finit à 2h tous les jours....
RépondreSupprimer@anonyme : viens donc faire l'épreuve, et on verra si c'est une simple ballade et combien de minutes tu prends chaque jour ... et oui on peut parler de classement général, car tout le monde se promène tous les jours ! Le but c'est de prendre du plaisir et de vivre une expérience unique, non de se mettre minable chaque jour et de finir la semaine sans avoir rien vu d'autre que la ligne blanche centrale de la route ...
RépondreSupprimerChacun sa philosophie, si c'est la tienne je la respecte, mais ce n'est pas la mienne et je te demande de la respecter. merci.
Chacun fait ce qu'il souhaite et en fonction de ses moyens...
RépondreSupprimerIl t'aurait été difficile d'être dans les 20 premiers - tu le savais - alors tu as fait le choix de te faire plaisir...
Curieusement ;-) je trouve cela plutôt intelligent et tout de même fatiguant ! Moi qui habite en Haute-Savoie, je mesure la difficulté de répéter des montées de col.
J'aime lire tes résumés d'étapes. Et la photo au sommet de la Bonnette (juste après ton temps sur la montée) est splendide ! Bravo au photographe !
Bonne dernière étape.
Salut Florent,
RépondreSupprimerJ'ai mis un lien en page d’accueil de notre site pour inciter les visiteurs à venir lire tes récits.
http://www.tvs.free.fr/pmwiki/pmwiki.php?n=Articles11.ALaUne
J'espère que tu échapperas à la pluie jusqu'à l'arrivée à Nice car, ici, depuis 24 heures, c'est un temps pourri !
Salut,
RépondreSupprimerC'est moi le gars que tu as plombé à 1200 m de l'arrivée à Auron... J'étais cuit cuit cuit ! J'avais décroché du groupe d'une vingtaine où tu étais après seulement 8 km de montée de la Bonette et je vous ai eu en point de mire jusqu'au sommet, avec 1 km d'écart environ au bas de la cime. Il me semble t'avoir passé dans la descente, avant St-Etienne de Tinée, mais la dernière montée a été de trop^^
D'accord avec toi sur les furieux en descente, l'un d'eux (peut-être le même, 288?) m'a passé sur la droite en hurlant après le camp des fourches et râlait à cause des gars devant qui le gênaient !
Bravo pour ton blog, très agréable à la lecture
A+ laurent
@franck : on a eu un super temps jusqu'au bout ... certes il a plu pendant la nuit, mais les routes étaient sèches pour l'étape et tout s'est déroulé à merveille.
RépondreSupprimer@laurent : on en a parlé sur le banc "wifi" devant l'office du tourisme de st étienne de tinée. Tu as lâché au bout de 8km et tu as roulé seule ensuite ? Car avec le vent qu'il y avait, j'étais bien content de m'accrocher dans les roues du groupe, et quand j'ai pris un écart de 4m vent de face sur une accélération, je l'ai senti passer ...
C'est possible que tu m'ai doublé dans la descente, j'ai en effet été doublé par plusieurs coureurs : avec mes problèmes de moyeu de la veille et le vent en haut, je suis resté prudent et ai préféré perdre quelques places dans la descente, en me ravitaillant, pour les reprendre ensuite dans la montée ^^
Bonne continuation à toi, et peut-être à l'année prochaine.