Au cours de la première semaine du Tour de France de nombreuses chutes se sont produites. Comme toutes les années. Depuis 2/3 ans, grâce aux réseaux sociaux notamment Twitter, les coureurs donnent leurs impressions après chaque étape, et certains se plaignent du comportement du public. (vous pourrez retrouver quelques-uns de ces tweets, recensés sur un article de velochrono)
Suite à une importe chute massive, T.Voeckler pointait du doigt le rôle des oreillettes dans les chutes massives. Des propos qui là encore ont fait des émules : le débat sur les oreillettes fait rage depuis plusieurs années, et quand un acteur important du cyclisme évoque ce simple mot, les avis fusent dans les deux sens.
Pour moi, aucune de ces deux excuses ne sont valables.
1 - Le public, responsable des chutes ?
Je ne vais pas nier que certaines chutes sont causées par des spectateurs inconscients. C'est une évidence. L'an dernier A.Contador avait perdu du temps dès la première étape à cause d'un spectateur. Idem cette année où un spectateur passé de l'autre côté des barrières à fait tomber des coureurs dès la première étape. En fin de tour, on a vu un chien faire tomber quelques coureurs. De tels exemples, on en trouve une poignée chaque année.
Mais pourquoi y-a-t'il autant de chutes en première semaine, et beaucoup moins en dernière semaine ? Les spectateurs sont tout aussi nombreux, et tout aussi indisciplinés. Certes, le peloton a perdu une trentaine de coureurs en cours de route, mais je doute fortement du fait que la diminution de chutes massives soit liée à une si faible diminution du nombre de coureurs.
Enfin, je prendrai le cas des chutes qui se produisent dans les descentes : les spectateurs y sont très rares, ce qui n’empêche pas certains coureurs de gouter au bitume. Quand P.Rolland est tombé dans la descente du col du Mollard, il n'y avait aucun spectateur.
2 - Les oreillettes, responsables des chutes ?
Depuis cette année, seules les courses World Tour (les 30 courses les plus prestigieuses du calendrier) bénéficient des oreillettes. Sur toutes les autres courses, y compris les courses amateur, les oreillettes sont interdites. Je peux vous garantir que même sur ces épreuves sans oreillettes, des chutes se produisent, la dernière preuve en date est la chute de F.Cancellara cet après-midi pendant les Jeux Olympiques. Il n'avait pas d'oreillettes, et les spectateurs étaient sagement rangés derrière des barrières, ce qui ne l'a pas empêché de tomber dans un virage.
Selon T.Voeckler, les oreillettes ont permis à tous les directeurs sportifs d'ordonner à leurs coureurs de remonter en tête de peloton, au même moment. Je ne suis pas professionnel, mais je pense que quand on est coureur pro on sait quand on doit ou non être placé à l'avant. L'oreillette est un moyen de rappel, mais la consigne avait déjà du être donnée lors du briefing le matin. Faudrait-il alors aussi interdire le briefing du matin ? Ou peut-être faudrait-il carrément enlever le directeur sportif, car dans le fond l'oreillette n'a été qu'un moyen de transport d'une information, mais autant enlever l'information à sa source (à savoir le directeur sportif), non ? (nb : je ne suis pas favorable à la suppression des directeurs sportifs, je ne fais que prolonger le raisonnement du "chouchou des français")
3 - Les coureurs, responsables des chutes ?
Si 10 ou 20% des chutes sont effectivement à mettre sur le dos de spectateurs imprudents, qu'en est-il des 80% restants ? C'est simple, c'est la faute des coureurs. Oui, j'ai bien dit des coureurs. Vous n'avez pas rêvé.
Quand ils tombent dans des ronds points, ce n'est pas la faute du rond point mais bien la faute du coureur : vous imaginez un automobiliste faisant un tout-droit dans un rond point, se plaindre du fait que le rond point soit à cet emplacement ? Impensable ! Vous imaginez un automobiliste explosant son châssis sur un ralentisseur, venir se plaindre ? Non ! Idem s'ils vont tout droit dans un virage ...
Selon la sécurité routière, les causes les plus fréquentes d'accident sont : la vitesse, l'alcool et le non-respect des distances de sécurité. La sécurité routière concerne tous les véhicules, y compris les cyclistes. Les chutes sont des accidents. Si l'alcool est hors de cause dans le cadre des chutes sur les courses, en revanche la vitesse et les distances de sécurité sont loin d'être respectées.
Si un coureur tombe dans un rond point ou manque un virage, c'est simplement qu'il y rentrait trop vite. S'ils tombent massivement, c'est parce qu'ils sont collés les uns aux autres, et ne se laissent aucune marge de sécurité. Dans un carambolage sur autoroute lors d'un week-end de fort trafic, vous imaginez les automobilistes venir se plaindre de leur poste radio ? Non !
Quand les directeurs sportifs ordonnent aux coureurs de remonter, là encore c'est entièrement la faute des coureurs s'ils tombent : quand on a pas la place pour passer, on ne passe pas. Ceux qui veulent passer sur les trottoirs ou les fossés peuvent le faire, mais c'est à leurs risques et périls. Ils ne doivent pas se plaindre si leur action entraine des chutes. Sur autoroute, dans les bouchons, on trouve toujours des petits malins qui changent en permanence de file pour gagner quelques places ... s'ils se font érafler leur voiture, vont-ils venir se plaindre du fait que la route ne soit pas assez large ?
Conclusion
Messieurs les coureurs, quel que soit votre niveau (professionnel ou amateur), arrêtez de vous chercher des excuses lors des chutes ! En course, à de rares exceptions près (une voiture qui arrive à contre-sens, ...), vous êtes les seuls responsables des chutes. Ce n'est pas le public, ce n'est pas l'état des routes, ce n'est pas les oreillettes ... c'est vous qui êtes fautifs !
C'est tout de même un bel exercice de mauvaise foi que vous réalisez avec cet article. En effet, au niveau des distances de sécurité, comme au niveau de la vitesse, il est clair et net qu'en course, on prend le maximum de risques.
RépondreSupprimerMauvaise foi surtout présente lorsque vous prenez une phrase, en l'occurrence "les oreillettes sont responsables des chutes" et la sortez de son contexte pour en tirer une généralité. Sur la chute de Metz, oui je pense que la pression exercée par les directeurs sportifs par le biais des oreillettes a ajouter de la nervosité et a conduit à des comportements dangereux.
Bien entendu les coureurs sont responsables de leurs chutes, mais la manière avec laquelle vous tentez de le démontrer, et surtout votre angle d'attaque, biaisent complètement votre argument.
Le terme "mauvaise foi" est un peu exagéré, mais je comprend tout à fait ce que tu veux dire. Ce n'est pas vraiment de la mauvaise foi, c'est plus proche de la démonstration par l'absurde. Sans en être complètement une non plus.
RépondreSupprimerEtant compétiteur moi-même, je suis d'accord avec toi sur le fait qu'en course il est impossible de respecter les distances de sécurité au sens strict du terme. Et comme c'est une compétition, tout le monde cherche à aller le plus vite possible, donc à prendre des risques. Moi y compris quand je coure, je l'admets.
Prenons exemple sur la formule1 ou la motoGP : la aussi les pilotes sont sur routes fermées à la circulation, la aussi ils ne respectent ni la vitesse normale ni les distances de sécurité. Quand ils ont un accrochage ou qu'ils manquent un virage, ils ne se plaignent pas de leurs communications radio ni du public dans les gradins. Ils ont fait une erreur d'appréciation, point. Ils ne se cherchent pas d'excuses.
Que les oreillettes et les spectateurs ajoutent du stress, c'est certain. Mais en dernière semaine du tour, il y a des spectateurs et des oreillettes ... mais moins de chutes. Pourquoi ?
Je ne reproche pas aux coureurs de tomber, je ne contredis pas le fait que certains spectateurs provoquent des chutes ni le fait que les directeurs sportifs (qui sont derrière les oreillettes) ajoutent de la pression ... je fais simplement remarquer que s'ils tombent c'est souvent de leur faute. Ca n'enlève rien à leurs performances ni à l'immense respect que je leur voue.
Salut Florent,
RépondreSupprimerPremièrement, il y a moins de chutes en 3eme semaine car les positions au classement général sont plus marquées et car les d'étapes moins dessinées pour des arrivées massives.
Ensuite, les chutes en 1ere semaine s'apparentent à un serpent qui se mord la queue: plus le risque de chutes (et/ou cassures) est grand et plus les leaders veulent etre devant et plus les leaders veulent etre devant et plus le risque de chute augmente.
Enfin, sans être l'élement déclencheur, l'oreillette amplifie énormément les chutes et on se retrouve avec des chutes de 60-70 coureurs, ce qui n'arrivait quasiment pas avant les oreillettes. Comme au volant avec le portable, l'oreillette diminue l'attention portée à la conduite et augmente le temps de réaction. Etant coureur tu sais que le bruit est le premier avertisseur lors d'une chute (bien avant la vue puisque les autres coureurs te masquent).
@nonyme01
Je suis entièrement d'accord avec toi, les chutes de la première semaine sont un serpent qui se mord la queue : pour éviter les chutes les coureurs remontent donc créent des chutes. Mais du coup, ça confirme le fait que les oreillettes et le public ne sont pas responsables de ça, ce sont les coureurs qui sont nerveux et vont à la faute.
RépondreSupprimerEn revanche, ton argument sur le fait que les oreillettes empechent les coureurs d'entendre le bruit de na chute devant eux, et du coup s'empilent sans avoir le temps de freiner, me semble tout à fait pertinent. Et la encore, le bruit des applaudissements et cris des spectateurs peut aussi venir gêner le son des chutes.
Par contre, les coureurs entendent-ils vraiment le bruit en cas de chute ? Certains coureurs semblent dire que le bruit des hélicoptères est assourdissant, mais si les coureurs entendent des consignes dans une oreillette, ils doivent aussi pouvoir entendre le bruit du carbone et les cris d'avertissements des autres coureurs.
est ce que tu vas participer au vél'olière. il y a un parcours de 60km, un de 80 km et un autre de 110km.. c'est dimanche 9 septembre 2012.le départ est a st genis les ollière
RépondreSupprimera+
Salut,
RépondreSupprimerNon, je ne pense pas participer à la vel'hollières.
Florent