lundi 27 août 2012

A coeur et à corps ouvert

Je suis bien rentré de la Haute-Route ce week-end. Comme certains l'ont vu dans les classements, j'ai pris part à la dernière étape, pour laquelle je n'ai pas encore pris le temps d'écrire mon habituel compte-rendu. Si l'heure n'est pas encore au bilan de cette deuxième édition, j'ai quand même besoin d'écrire pour faire sortir ce qui me ronge depuis quelques jours.


D'abord physiquement : je suis démoli. J'ai le corps entier qui hurle de douleur. Les douleurs ressenties aux genoux au quotidien sont presque une routine, qui s'est étendue au reste du corps. J'ai perdu une bonne sensibilité de mes pieds, au point que quand mon chaton plante ses dents dedans je ne ressente pas grand chose. Mon dos, mes bras et mon cou me tirent en continu, mes poignets et mes chevilles semblent bloqués. Mes fesses sont douloureuses. Je n'ai plus de voix. Si les saignements de nez de ces derniers jours sont passés, j'ai quand même des bouffées de chaleur et des brulures d'estomac. Mes cycles de sommeil et mon alimentation semblent complètement déréglés. Mon corps me fait vivre un véritable enfer. Je crois qu'il va me falloir faire plus qu'une IRM des genoux, mais bien un check-up complet de mon organisme.


Psychologiquement, c'est également très dur. Je me suis préparé pendant 1 an pour cette épreuve, et j'ai échoué. Ce n'est pas le premier échec de ma vie, mais c'est probablement le plus traumatisant. Pour la première fois de ma vie, je me suis rendu compte que j'avais des limites. J'ai toujours eu la chance de pouvoir compter soit sur mon physique quand mon mental baissait la garde, soit sur mon mental quand mon physique me lâchait. La, les deux sont partis.

J'ai toujours vécu sans limites : je fais ce qu'il me plait quand il me plait. Même les lois humaines ne me préoccupent pas. J'ai toujours volé au dessus, avec pour seules limites ma conscience et mes envies. Les gens qui me connaissent savent que je suis capable du pire comme du meilleur. Cette semaine, j'ai compris que je ne pouvais pas faire toute ce qu'il me plaisait : il y a un moment où l'on paie la note de ses excès.

Je crois que ce qui me traumatise le plus, ce n'est pas tant l'échec en lui-même, mais plutôt le fait d'avoir compris que je ne suis pas si libre que je ne le pensais. Je garde toujours mes distances vis à vis des gens car je refuse de me sentir attaché. Idem avec les objets. La liberté est la chose la plus importante à mes yeux. Je choisis ce que je veux faire, quand je veux le faire, comment je veux le faire ... je ne veux aucune contrainte. Or, dans cet échec, j'ai pris conscience que mon corps était une contrainte. Et c'est une contrainte dont je ne peux me débarrasser.



Bref, c'est dur physiquement et mentalement. Je me sens démoli. Il va me falloir du temps pour me relever sur les 2 plans et pour revenir, mais j'ai toujours l'envie. Je suis loin de vouloir quitter le cyclisme, mais j'ai besoin de temps pour me remettre en selle. La première des étapes va être de me soigner physiquement, je vais consulter des médecins et faire des tests dans les jours à venir. En parallèle, je vais poursuivre mes investigations sur les origines des différents problèmes afin de les solutionner. 2013 sera l'année du renouveau, je songe à orienter ma carrière différemment : j'ai des idées derrière la tête dont je vous parlerai dans les mois à venir.

6 commentaires:

  1. diantre ton article m'inquiète...

    Bon si je peux t'aider, dis le moi, j'essaierai... et sinon j'espère que tu vas trouver les causes du mal physique

    RépondreSupprimer
  2. Soignes d'abord le physique qui m'a l'air assez préoccupant à te lire. Les symptômes multiples sont à prendre au sérieux . Après sur le psychologique, je suis plus circonspect. La démarche que tu décris est trop personnelle,à mon avis pour être commentée par des gens comme moi qui ne te connaisse pas.
    En attendant je te souhaite bon courage et te remercie d'avoir fait vivre aussi bien ton expérience récente, sur twitter comme sur le blog. Pour ma part ce fut un bonheur même si pour toi un peu moins.

    RépondreSupprimer
  3. hello

    t emballe pas trop Florian, tu t'es mal préparé, tu en trop fais cette année par rapport à ton niveau et à ce que tu as fais les années d'avant. tu payes le prix, c'est tout. pas de quoi tout remettre en question, juste se soigner dans un premier temps et puis pas faire n importe quoi dans une préparation dans un second temps.

    franchement allez a la haute route avec les 15 jours qui précèdent sans vélo... tu trouveras personne de censé qui va te dire que c'était une bonne idée.

    RépondreSupprimer
  4. @cricri : les analyses médicales sont en cours, une fois que les diférentes pathologies dont je souffre auront été découvertes je pourrai me soigner. Concernant les origines des douleurs, mes investigations vont bon train et le puzzle commence à s'assembler.

    @... : merci de ton soutien. Si j'avoue avoir vécu des moments difficiles, il est vrai que j'en ai vécu d'autres très sympa et je ne regrette pas du tout cette aventure.

    @anonyme : avant de commenter, il serait bien de lire. Premièrement je m'appelle FlorENT. Ensuite j'ai roulé au cours des 15 jours précédents l'épreuve. Enfin, justement, n'importe quelle personne connaissant le vélo te dira que les 15 jours précédent une telle épreuve sont consacrés au repos actif et ne doivent pas servir pour un cycle de travail. Faire 500km dans les 15 jours précédent ne sert strictement à rien, à part se fatiguer inutilement. J'en ai fait 110, c'était insuffisant mais pas spécialement préjudiciable.

    RépondreSupprimer
  5. Bonsoir

    Excellente dernière remarque Florent.
    Concernant ta préparation, je trouve qu'elle n'a pas été mauvaise mais il est vrai et tu me diras si je me trompe que tu n'as jamais autant roulé avec autant de D+.
    Ton corps n'étant pas habitué.......tendinite.......logique après coup.

    Stéphane

    RépondreSupprimer
  6. re hello

    tu me critiques, mais je crois bien connaitre le vélo, je cours en 1ere caté dans le sud de la france. et je crois que tu confonds repos actif et manque d'entrainement. tu prends le départ d'une épreuve d'une semaine super dur avec 150 bornes par jours, et les 15 jours précédent tu fais quoi, 2 sorties pour 110 km...

    je comprends que ce soit toujours les cyclos qui ont mal quelques part. les gars faire une grosse c'est bien, pas s'entrainer intelligemment avant, chacun son truc, mais se plaindre ensuite faut pas pousser !

    enfin bon je dis ça pour que ça te serve de leçon, et que tu puisses rebondir, pour moi tu en as trop fait cette saison par rapport à tes moyens limités pour le vélo, tu coupes pendant 15 jours avant cette épreuve, bref, il va falloir revoir tout ça.

    si je me trompe pas : c'est plutôt descente aux enfers que montée en puissance ta saison ?

    sans rancune, le vélo c'est dur et pour tout le monde, mais faut pas faire n'importe quoi.

    RépondreSupprimer